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Eglise - Page 64

  • INTERVIEW DU CURE DE VANVES, VINCENT HAUTTECOEUR : II – LA GENERATION JEAN PAUL II

     

    Le Blog Vanves au Quotidien a longuement rencontré l’abbé Vincent Hauttecoeur, curé de Vanves, à la veille cette période de fêtes de Noêl, pour parler de Noël, de son engagement dans la foi, et de son ministère à Vanves. Il est en quelque sorte l’invité du blog tout au long de ce week-end qui précède Noël à travers cette interview réalisée bien avant la disparition du pére Thirion qui a beaucoup marqué les vanvéens. Un pére pour Vanves qui a finalement assuré un trait d’union entre les anciens et les nouveaux prêtres comme le disait un paroissien, entre l’ancienne et la nouvelle génération, celle de Jean Paul II et des JMJ

    Vanves Au Quotidien - Beaucoup de vanvéens ont été étonné par la jeunesse des deux curés qui se sont succédé ces dernières années, avec Yves Morel et vous, et se demandent qu’est-ce qui a bien pu les amener à s’engager (si jeune) dans l’Eglise ?

    Vincent Hauutecoeur : « On peut dire que, depuis deux générations de prêtres et de curés sur Vanves, la paroisse a eu une grâce d’avoir deux jeunes curés pour lesquels c’était le premier poste de curé. Après vicaire, on passe curé, et on est tout juste dans notre premier poste. Il faut peut être se dire  que c’est une grâce ou un inconvénient d’être jeune. On ne choisit pas nos postes, car c’est la mission de l’Evêque qui nous est confié et on la reçoit. Mais notre vocation était aussi d’être curé, car c’est sain et serein de désirer être curé, c'est-à-dire être responsable d’une communauté, et de pouvoir se dire, que ma vie est complétement donné à la suite du Christ, à la suite de l’ordination. C’est aussi la joie de partager avec les paroissiens, de donner aux autres. Mon maître mot est de dire « soyez dans la joie »

    VAQ - Le pape François ne dit il pas d’ailleurs, « ne soyez pas des prêtres tristes  ! »

    V.H. : « Nous essayons, car notre ministère n’est pas tous les jours évident. Mais nous essayons d’être joyeux car cette joie, nous la recevons du Christ. Et nous essayons d’être à son image. Qu’est-ce qui fait que je suis prêtre aujourd’hui ? C’est surtout par rapport à des images de prêtres. J’ai eu des curés qui étaient un peu des aventuriers de la foi, qui avaient des tripes, qui aimaient donnés leur vie pour le Christ. Ils ont été,  pour moi, des figures, car je voulais être comme eux, être prêtre, engagé dans la vie quotidienne. C’est le scoutisme qui m’a porté, en ayant été scout à Saint Benoit à Issy les Moulineaux. Ce qui a été un grand élément marquant, porteur, à la fois dans la découverte de l’Eglise, de mon engagement pour l’Eglise. Mais aussi le sens du service, donné du temps pour les autres, gratuitement, sans attendre de retour, sans compter le temps. C’est justement ce que j’ai appris et que l’on vit au quotidien en tant que prêtre.

    VAQ - N’êtes vous pas quelque part un représentant de la génération  Jean Paul II ? 

    V.H. : « Et la génération Jean Paul II,  on ne l’éteint pas ! Ce pape a tellement marqué et nous a tellement marqué. Ma confirmation d’être prêtre et de me mettre en route pour vraiment discerner correctement, a été aux JMJ de Częstochowa en en Pologne en 1991. Cela a été vraiment marquant de se dire : « arrêtons de papillonner », même si j’avais un peu la vocation depuis l’âge de 10 ans, « on prend les choses en main, et on y va ! » C’est pour cela que je lui dois beaucoup de choses, au bienheureux Jean Paul II et prochainement Saint Jean Paul II. Et je serais le 27 Avril 2014 place Saint Pierre pour la canonisation de Jean Paul II parce que c’est aussi l’occasion de lui rendre grâce pour tout ce qu’il a pu m’apporter et qui a été un signe pour moi. Et pour l’avoir rencontrer deux fois en privé, de lui avoir serrer la main, vénérer l’anneau, ce qui est une chose exceptionnelle.

    VAQ - Quel est votre  sentiment sur le pape François qui a envie de faire bouger les choses … ?

    V.H. : « Le pape est toujours dans la même tradition.  Il ne faut pas penser qu’un jour, un pape va changer la tradition. Mais il incarne sa responsabilité de pape avec son  carisme. Comme tout curé, il ne faut jamais avoir un curé qui est identique aux précédents, parce que chacun incarne sa responsabilité en fonction de ses charismes. Et le pape François a aussi ses charismes. Il est un pasteur. Il a été curé de paroisse. Il a été archevêque, cardinal dans un quartier, et pas forcément le plus facile. Il descendait dans la rue rencontrer les gens d’une manière très simple. Sa manière d’être comme cardinal, Evêque et prêtre, c’est à l’image de ce qu’il est aujourd’hui, en tant que Pape. Tout son ministére qui l’a façonné auprès des plus pauvres, comme des plus riche, de son désir d’enseignement, de pastorale, d’engagement,  nous le retrouvons aujourd’hui dans la manière dont il épouse un peu sa mission reçu par les cardinaux et par Dieu, d’être pape et chef de l’église catholique. Il est assez intéressant dans sa manière d’être. Il n’entre pas dans la conformité ordinaire. Il l’épouse d’une manière différente.

    VAQ – … Et ses prédécesseurs ?

    V.H. : « J’étais convaincu, dés le départ, que Dieu nous donne le pape dont on a besoin dans les temps des sociétés d’aujourd’hui. On a eu dans ces derniers trois papes, des papes exceptionnels, Jean Paul II, Benoît XVI, François 1er. Chacun a incarné, dans le temps qu’il fallait, des choses particulières. Et comme je l’avais fait, dans un éditorial au moment de son élection, j’ai dit que le pape Jean Paul II aura incarné la dimension de l’espérance, surtout par rapport au monde communiste et de l’Est de l’Europe qui perdait l’espérance lorsque l’Occident était un peu développé. Avec ce « n’ayez pas peur », il a donné de l’espérance à ceux qui en perdaient. Benoit XVI, par sa maniére d’enseigner, a été vraiment au cœur de la foi, essayant de structurer, de redonner un catéchisme, fêter l’anniversaire du Concile, lancer l’année de la Foi. Il a travaillé en profondeur dans ses enseignements sur la dimension de la foi de manière important. Le pape François apporte une dimension de relation avec les autres, que tout peut être fait si on a la charité,  l’amour pour les autres. Il incarne toute cette dimension de la charité, de l’attention aux autres que l’on perut avoir. Chaque pape apporte une vision différente. Et là, on a à la fois, l’espérance et la charité, les 3 vertus théologales qui sont incarnés à travers les 3 derniers pares et qui nous donneront un beau passage et un bel avenir pour la suite. Et le pére François a encore des choses à nous dire !

    A Suivre…

  • HOMMAGE EMOUVANT DE VANVES A SON PERE ROBERT THIRION

    Cet hommage a commencé dés Mardi soir par une veillée dans l’église Saint Rémy, que certains avaient du mal à quitter, venant se recueillir devant le portrait plein pied du pére Robert Thirion avec son appareil photo, pris dans le jardin de Saint Remy, placé devant l’autel, avec quelquefois le visage bouleversé, ému jusqu'à quelques larmes et pas seulement chez les plus âgés. Tout comme le lendemain, où prés de 800 vanvéens sont venus se recueillir, faire un geste, s'incliner devant son cercueil, avec beaucoup d’enfants,  à la fin de la messe célébré par le Vicaire Général du Diocése, avec plus d’une vingtaine de frères prêtres, de Mgr Deniau au Pére Morel, bouleversé qui est resté longtemps devant son cercueil alors que les vanvéens lui rendaient un dernier hommage

     

    Tout avait commencé par cette veillée qui a été marqué par la diversité des témoignages de ces hommes et femmes qui l’ont rencontré, partagé un bout de chemin ensemble, au sein de multiples communautés : Saint Bruno à Issy les Moulineaux, les Xavières, le Café Théo, les catéchistes, l’aumônerie des maisons de retraites… « Le rencontrer, c’était se sentir vivre ! »… « c’était rencontrer la bienveillance »…« Vous me laissez orphelin de votre amitié, de votre lumière, de votre foi »… ont-ils déclaré et expliqué avec un terme qui revenait souvent « Pasteur » comme l’a relevé le pére-curé  Vincent Hauttecoeur  : « Il connaissait bien l’odeur de ses brebis comme le dit le pape Saint François » selon une Xavière qui a fait le lien, peut être sans le savoir, avec un texte du livre d’Ezechiel (34,11-16)  qui parle de ces brebis sur lesquels veille le seigneur,  lu le lendemain, avec beaucoup d’émotion dans la voix, par un proche. « Il m’a regardé comme personne jamais personne n’aurait pu le faire ! C’est le regard qu’il a porté dont tout le monde se souvient. C’est tout cela qui nous rassemble ! Cette fidélité au père Thirion. Quelle que soit notre vie, il avait les mots pour dire « dieu vous aime »a expliqué le pére Vincent Hauttecoeur

     

    Le lendemain, dans cette église pleine à craquer, le curé de Vanves a parlé de la vie de ce « gamin de Paris » qu’il n’a jamais cessé d’être en rappelant cette phrase de son livre : « Mes différents ministères en banlieue sud m’ont fait passer de la rive droite à la rive gauche, mais ils ne m’ont pas empêché de rester toujours un vieux parisien ». Il a rappelé les cinq vies colorées du pére Thirion, Bleu à Saint Etienne, Rose à Saint Bruno, Fauve à Malakoff, Verte aux Blagis, Rouge et or à Vanves « pour les enfants, pour le soleil couchant » c'est-à-dire à la période de retraite. « Il apportait de la couleur et du baume au cœur à celui qui l’écoutait » selon le pére-curé Vincent Hauttecoeur. « Nous sommes venus dire notre reconnaissance et notre prière d’espérance » a déclaré le vicaire général du diocèse des Hauts de Seine en ouvrant la célébration, et en faisant part des messages de Mgr Favreau, en communion de prière, de Mgr Daucourt en, retraite spirituel,  Evêques du diocèse des Hauts de Seine, le premier en retraite, le second en exercice à qui le pére Thirion avait adressé un courrier à la suite de l’annonce de sa démission pour des raisons de santé.

     

    La cérémonie fut simple mais haute en signification avec l’aube de prêtre, la croix et l’étole qu’il portait lorsqu’il rassemblait au nom de Dieu, qui ont été déposé sur son cercueil. Et ses bougies apportées par les enfants du Cathé déposé sous son portrait (en pied) autour de ce verre d’eau qu’il avait toujours à portée de la main lorsqu’il les enseignait. « Ecoute nous aujourd’hui ! »… « Laisse nous dire l’amour que nous avons eu pour toi ! » a clamé le pére Yves Morel qui a connu à Vanves, son premier poste de curé, alors que le pére Thirion commençait sa retraite. Et toute l’assistance à travers son témoignage a senti la complicité entre ses deux générations de prêtres : « Tu laissais s’exprimer la fougue et l’idéalisme du jeune prêtre que j’étais »… « Avec une petite tape sur l’épaule quand cela n’allait pas ». Comme elle a réagit lorsqu’il a illustré avec beaucoup d’humour, cette question que tout le monde se posait : « Mais où est (passé) le pére Thirion ? » avec de nombreux exemples. Le marché « avec ces pommes qu'il achetait, moyen de rencontre, qui unissent au lieu de séparer », au cathé bien sûr où il se déguisait et parlait même en anglais. Ce qui ne l’empêchait pas de demeurer de longs moments à l’oratoire afin de « demeurer en Dieu pour que Dieu demeure en vous »  ou de faire le petit somme dans son bureau en expliquant que « le seigneur comble le bien aimé lorsqu’il dort »

     

    « Il a été, par sa vie, un Saint Jean Baptiste des Temps moderne » selon Vincent Hauttecoeur qui a placé bien sûr cette cérémonie dans l’Avent alors que son prédécesseur, Yves Morel, rappelait qu’il faisait souvent le lien entre le bois de la créche et le bois de la Croix, au Cathé bien sûr. A la sortie de la messe, toute l’assistance a applaudie, ce qui est très rare à Vanves, lorsque son cercueil a été placé dans le fourgon pour rejoindre le cimetière de Pantin où il a rejoint le caveau  familial. Et la plupart se sont retrouvés dans la grande salle de la maison paroissiale pour un verre de l’amitié où dans l’après midi, le Secours Catholique a offert un goûter de Noël pour une soixantaine d’enfants.

  • VANVES TEMOIGNE SUR LE PERE ROBERT THIRION : « Notre pére de Vanves est mort ! »

     

    Parmi tous les témoignages  sollicités, ces derniers jours, par le Blog Vanves Au Quotidien, il apparaît très nettement qu’une grande majorité  de vanvéens  appréciait chez le pére Robert Thirion,  son humanité qui le conduisait à rendre à l’aise croyants ou non croyants, "bouffeurs" de curé comme grenouilles de bénitiers, lors de cérémonies joyeuses (mariages, baptêmes) que malheureuses (obsèques) par des paroles toujours touchantes dont la plupart ressorte avec le souvenir d’avoir rencontré un saint homme, même s’ils hésitent à utiliser ce terme. Les témoignages lors de la veillée de ce soir à Saint Remy (20H30) et lors de la messe Mercredi à 10H le montreront une nouvelle fois

    « Il ne faisait pas de différence entre croyants et non croyants. Il allait vers les autres sans jugement. Il ne rentrait pas dans les querelles. Il attirait. Il apaisait tout le monde. C’était un homme de paix. Il avait le souci des personnes. C’était un homme très prés de nous  » témoignent les habitués du petit café de 9H au Relais de Vanvres en parlant d’une « foi ancrée ». « Ils nous appelaient les « saintes femmes ». On pouvait le déranger sans arrêt our porter la communion. Il ne s’énervait jamais. Il fallait le voir vivre. C’était un exemple. Cela suffisait à nous dire : Il faut faire comme cela ! » ajoute Françoise, une paroissienne très active à Saint Remy qui l’avait accompagné  ses derniers jours à la pharmacie et l’avait trouvé  très fatigué.  « Formidable ! Ce sont ses dernières paroles au bout du fil que j’ai entendu de lui et que je retiens lorsque nous avons parlé de l’exhortation du pape François 1er  « l’Evangile dans la joie »  raconte André Desloges. Beaucoup de ses paroissiens sont reconnaissant au pére Vincent d’avoir gardé son bureau et sa chambre lorsqu’il s’était installé dans la maison de retraites du côté de Denfert Rochereau. « Il a été le trait d’union entre les anciens et les nouveaux prêtres » selon l’un d’entre eux.

    Beaucoup ont des anecdotes : Patrick Leguyader qui tenait l’épicerie fine rue Louis Blanc l’accueillait souvent par un « Don Patillo » retentissant lorsqu’il venait chercher des « tuiles ». « Arrête avec tes bétises » lui répondait il en sortant son porte monnaie pour le payer, ce qu’il refusait en lui disant : « Je te les offre. Mais demande à Saint Pierre qu’il me garde une bonne place ». et tous les deux de partir d’un grand rire.  C’est lui qui a marié sa fille Audrey avec Eric Pottier. Il n’aurait pas accepté que ce soit un autre prêtre que lui. D’ailleurs le père Thirion était venu, encore ses dernières semaines, déjeuner aux Platanes : « C’est pas sérieux m’a t-il dit lors de la préparation de mon mariage et qu’il a vu que j’avais écris sur ma main le serment de mariage, de peur d’avoir un trou de mémoire » se souvient Eric . « Il a baptisé mes quatre enfants et avait dû demande une dérogation pour mon dernier, Erwan, car il était déjà la retraite ! ».

    Guy Janvier (PS), conseiller général, se souvient de l’avoir entendu s’exprimer en anglais, au plus étonnement de tous, lors du mariage de la fille de François Praud ex-président du Stade de Vanves avec un américain. « C’était un homme adorable, une personnalité de Vanves, avec une grande humanité. Il avait beaucoup d’humour » témoigne il en se rappelant une anecdote : « Un jour nous étions ensemble, et mon téléphone portable sonne. Il craignait que cela perturbe son pacemaker ». Son médecin, le docteur Monteil parle lui aussi d’un homme « adorable, tolérant, sans sectarisme. L’indulgence était sa qualité première ».

    Beaucoup ont été marqué par des gestes, des attitudes  comme cette façon qu’il avait, pendant une messe ou une cérémonie, de venir s’asseoir parmi les fidéles. « C’était touchant ! Il créait une proximité naturelle qui nous mettait à l’aise » témoigne Bernard Gauducheau (UDI), maire de Vanves. « On était assez complice. Car je le retrouvais souvent lors des messes d’enterrement. Il me demandait : « Tu l’as connu celui là ? Qu’est-ce que tu sais de lui  ». Les paroissiens étaient les membres de sa famille. C’était le patriarche. Ils parlaient de nous comme de ses enfants » ajoute t-il». Il a bluffé Pascal Gengoux et ses proches lors de la messe d'enterrement de son grand père par son sermon, « par sa capacité à accueillir tout le monde dans l’église ». Antonio Dos Santos, tête de liste PS aux Municipales se souvient « qu’il m’a appelé « José » pendant des années. « C’est bien ce que tu fais ! » lorsque j’étais directeur du Rosier Rouge. J’ai préparé avec lui des obsèques d’un proche où il était d’une compassion et d’une écoute hors du commun, avec toujours le mot juste ou bien provocateur ». Isabelle Debré  sénateur UMP se souvient que c’est lui qui a célébré la première communion de Christelle sa fille. « Je lui disais toujours « pardonnez-moi père parce que j’ai beaucoup pêché ». Et il me répondait pas un très grand sourire. C’était la bonté même. Il respirait la sérénité, la paix. J’avais beaucoup d’affection pour cet homme ! ». Josette Sala s’est exclamé « mon père est mort » lorsqu’elle a apprit la nouvelle. Un peu comme la plupart des vanvéens !