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visite de jean paul ii en france

  • LA JOURNEE D’UN LOCALIER DE VANVES AVEC JEAN PAUL II

    La canonisation de Jean XXIII et de Jean Paul II  est le grand événement de ce dimanche de la Miséricorde qui suit le dimanche de Pâques dans le calendrier de l’église catholique. Quelques vanvéens sont présents au atican pour vivre sur place cet événement dont le pére Vincent Hauttecoeur, curé de Vanves. Occasion de rappeler une nouvelle fois que Jean Paul II est venu tout à côté de Vanves, au Séminaire Saint Sulpice d’Issy les Moulineaux lors de sa première visite en France, un certain Dimanche 1er Juin 1980 où l’auteur de ce Blog qui faisait ses premières armes de journaliste, a pu faire un reportage paru dans la Tribune Régionale, Point d’Appui, journal municipale de la ville d’Issy Les Moulineaux.

    Ainsi en ce dimanche 1er Juin, le pape Jean Paul II est arrivé du Bourget, dans un hélicoptére blanc et bleu qui s’est posé dans le jardin  intérieur grâce à un pilote expérimenté, mettant à mal toutes les fleurs avoisinantes à cause du souffle dégagé par les palmes, au grand dam du jardinier du séminaire. Il a été salué dés sa descente par le tout jeune maire André Santini, entouré par la municipalité, Mgr Delarue alors Evêque de Nanterre, le pére Castagné curé de Saint Etienne. Le Saint pére se vit remettre la médaille de la ville et signa le livre d’or de la ville. Déjà, beaucoup de ceux qui l’ont approché de prés à cette époque, étaient impressionné par son regard, l’attention aux autres que portait celui que l’on nommait « l’athléte de Dieu ». C’était bien avant l’attentat place Saint Pierre qui l’a affaiblit. 

    Très vite, il rejoignait la chapelle du séminaire, exacte réplique de celle du Château de Versailles où les 130 évêques de France l’attendait pour une réunion à huis clos de 2H (immortalisé par le photographe officiel du Vatican, un journaliste  de Paris Match et un modeste localier). Une réunion où il avait dressé un bilan sans complaisance de la situation religieuse en France, après les avoir interpellé au Bourget le matin même par cette question restée sans réponse : « France, fille ainée de l’Eglise es-tu fidéle aux promesses de ton baptême ? ».

    « La question fondamentale que nous devons nous poser, nous, évêques sur lesquels pése une responsabilité particulière en ce qui concerne la vérité de  l’Evangile et la mission de l’Eglise, est celle de la crédibilité de cette mission et de notre service ». Toutefois il remarquait « qu’on ne peut pas nier que l’Eglise en France ait entrepris, et entreprenne de grands efforts en vue d’atteindre ceux qui sont loin, surtout dans les milieux ouvriers et ruraux déchristianisés ». Il ajoutait alors : « On ne peut surtout pas oublier la très grande contribution de l’église et du catholicisme français dans le domaine missionnaire de l’Eglise par exemple, ou le domaine de la culture chrétienne. On ne peut pas accepter que ces chapitres soient clos ». 

    En dehors des photos et des discours, il reste un autre témoignage de cette réunion : les fauteuils utilisés par Jean Paul II, l’Archevêque de Paris Mgr Marty et quelques grands cardinaux, étaient ceux du Conseil Municipal de l’époque qu’André Santini avait accepté de prêter. Ils trônent maintenant dans la salle des mariages de l’hôtel ville (ex-salle du Conseil) avec une plaque rappelant le nom de ces éminences qui s’y sont assis. Mais ce n’est pas tout, car André Santini a joué un grand rôle pour que Jean Paul II sorte en voiture décapotable du séminaire pour traverser les rues d’Issy les Moulineaux où s’était amassée une foule très nombreuse. Il avait négocié pied à pied avec Mgr Marcinkus, célébre cardinal américain à la carrure de rugbyman qui était chargé de la sécurité du Pape et lui avait expliqué qu’il n’avait « aucune confiance dans les services de sécurité français ». Pendant ce temps là Jean Paul II rencontrait les représentants des autres cultes dont le grand rabin de France, Jacob Kaplan, puis les 130 séminaristes avec lesquels il a dîné.

    Cette négociation fut couronnée de succès. Il est vrai que la sécurité d’alors, n’avait rien à voir avec celle d’aujourd’hui, surtout après l’attentat de la place Saint Pierre. Le Saint Père apparaissait beaucoup plus accessible. Et quelle ne fut pas la surprise de l’un des officiers de police du commissariat d’Issy les Moulineaux de voir sa petite fille soulevée et embrassée par Jean Paul II pour le plus grand plaisir de la foule, lorsque le pape est repartit pour sa rencontre mémorable avec les jeunes au parc des Princes, en voiture décapotable à travers les rues d’Issy. La Papamobile n’existait pas encore. « Si le pape Jean Paul II n’avait pas élu par les cardinaux, il le serait, à l’unanimité par la population » déclarait alors André Santini devant les caméras des journalistes de France 2. Cette journée resterait à jamais gravée dans la mémoire de ceux qui ont vu,  approché de prés et même salué ce pape qui a marqué le monde de son empreinte, a rassemblé bien au delà de sa religion, et qui doit être béatifié dans deux jours à Rome. Jamais un localier aujourd’hui n’aurait pu réaliser ce reportage dans ces conditions et approcher d’aussi prés un pape, et surtout Jean Paul II… son regard impressionnant, son attention aux autres. Mais c’était avant les attentats, le terrorisme !