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MEMOIRE ET SOUVENIRS

  • UNE CEREMONIE TOUTE SIMPLE A MARQUE LE 80e ANNIVERSAIRE DE LA VICTOIRE A VANVES

    Si le 8 Mai 1945, il neigeait à Vanves depuis la fête du travail, 80 ans plus tard, le temps était ensoleillé mais frais depuis le début de la semaine, pour une cérémonie patriotique au cœur du village de Vanves, le Centre Ancien-Saint Remy. Tous ceux qui comptent dans notre ville étaient présents, en nombre,  du Maire au curé, des enseignants aux éléves notamment de Saint Ex et de Michelet, du commissaire de police de Vanves-Malakoff aux pompiers du CS d’Issy, avec un détachement de Chasseurs Alpins du 4e Régiment de Gap qui participent à l’opération Sentinelle en région parisienne,  des anciens combattants aux porte-drapeaux dont deux jeunes filles du collége Saint-Ex, des  élus vanvéens  dont Claire Guichard député suppléante, Sandrine Bourg, conseillére départementale, en passant  par les Conseils des Jeunes et des Seniors, au public.

    Ils ont participé à un temps de prière célébré par le pére-curé Xavier Schelker avec à ses côtés, le recteur de la paroisse Orthodoxe de Vanves, qui rappelé que « le 8 mai 1945, ce n’était pas tout à fait la fin de la guerre, puisqu’a suivie l’Indochine, la guerre froide jusqu’en 1991. La Paix n’est jamais acquise ». Il n’en a pas moins rendu hommage au Général de Gaulle et à Konrad Adenauer qui ont joué la carte de la réconciliation en jouant la carte de l’Europe qui assure la Paix sur notre continent malgré des bruits de botte.

    Tout ce petit monde s’est retrouvé place de la République pour une cérémonie toute simple  comme dans n’importe quelle ville ou village de France, avec levée des couleurs, lecture du message des ministres de la Défense et des anciens combattants, lecture d’extraits du livre d’A Antelme « l’Espéce humaine » relatant son expérience comme déporté dans les camps de concentration nazis, publiée d'abord par les éditions de la Cité Universelle en 1947, par deux membres du Conseil des Seniors, puis les dépôts de gerbe qui ont la particularité d’être toujours effectué par les représentants de conseils, d’associations ou les autorités avec des jeunes de St Ex et de Michelet, après le discours du maire, Bernard Gauducheau : « En ce 8 mai 2025, la France suspend son souffle pour se souvenir et rendre hommage à toutes celles et ceux qui se sont levés, souvent au péril de leur vie, pour défendre la liberté, la dignité humaine et l’honneur de la France» a-t-il souligné en citant de nom de certains vanvéens qui « ont dit non à l’oppression, oui à la dignité » comme René Coche, Jacques Cabourg, Mary Beyssère… et tant d’autres. «Leurs noms sont gravés dans notre histoire. Leur courage, dans notre conscience. 80 ans plus tard, nous mesurons l’héritage de ces femmes et ces hommes Leur combat nous rappelle que la paix est un bien fragile, que la République se nourrit de vigilance, et que la liberté n’est jamais acquise. »

    Sonnerie aux morts, minute de silence, Marseillaise ont suivi sur cette place, puis un dépôt de gerbe et l’hymne à l’Europe pour marquer la fête de l’Europe qui sera célébré aujourd’hui

  • UN ANCIEN DE LA 2émeDB DE VANVES RACONTE SON EPOPEE JUSQU’AU NID D’AIGLE D’HITLER

    Vanves avec la France célèbre aujourd’hui, le 80e anniversaire de la victoire du 8 Mai 1945,  près de 8 mois après la libération de notre ville avec Paris, et 9 mois après le débarquement. Cette période dont on parle peu a été marqué tout d’abord, par la libération de l’Est de la France, avec bien sûr Strasbourg, Leclerc tenant son serment de Koufra. Ensuite, par la campagne d’Allemagne qui a vu la 2éme DB arrivé jusqu’à Berchtesgarden et envahir, les premiers, le Bergdorf, résidence secondaire d’Adolf Hitler, au nez et à la barbe des américains. Alors que ces derniers s’installaient et fêtaient leur succès, le répit fut mis à profit par le capitaine Touyeras du 64e régiment d’artillerie pour se rendre dans le quartier d’Obersalzberg, où se trouvait la résidence d’Hitler. Les Français disposaient d’un plan sommaire dans leur note de renseignements. Le capitaine en pris possession au nom de la France et hissa les trois couleurs sur le nid d’Aigle situé 700 m au-dessus de la résidence d’Hitler. Parmi les hommes de Leclerc, se trouvait un vanvéen, André, le frére de Jacques Marillier,  personnalité de la vie association vanvéenne, qui a raconté son épopée allemande qui l’a mené jusqu’à Berchtesgarden  et Hallein en Autriche entre le 27 avril et le 8 Mai en passant par Stuggart, avec quelques propos quelques savoureux

    Le 4 Mai, sous le coup d’un clairon « insolite », alors que la division est dans un village allemand, il apprend « la grande nouvelle » : «La dernière mission impartie à la 2ème DB sera la prise de Berchtesgaden, le repaire d'Hitler dans les Alpes Bavaroises. Un dur morceau, mais magnifique. Attention ! Si le commandement américain l'abandonne à nos jeunes crocs, c'est qu'il leur fait peut-être un peu peur. Plusieurs divisions SS dans un camp retranché - hum ! Et puis il s'agit d'un combat d'un type particulier. Les ministères étant repliés là-bas, toute destruction est interdite. A nous, modestes troupiers, on confie ce qui restera probablement caché à toutes les presses et radios du monde. La division veut s'emparer du maximum de papiers pour le compte de la France. A la barbe des Américains. « Que ce soit donc bien clair. N'hésitez pas à descendre un ministre, si vous en trouvez un. Mais apportez-moi ses paperasses. L'enjeu de la partie est trop grand ! » - Départ absolument frénétique vers 17h » raconte-t-il.

    Il atteindra « Bergen » le surlendemain après avoir croisé sur leur chemin des soldats de la Wehrmacht : «ce ne sont pas des vagabonds isolés que nous croisons, mais des troupeaux, plutôt des sections ou des compagnies entières : même dans leur débâcle, les Allemands marchent en ordre. Mais avec quelle allure lasse et déconfite ! Aucune trace de combat, mais sur des kilomètres, la route est bordée de véhicules brûlés ou sautés. Le soleil pleut sur ce gâchis. A l'approche de « Bergen »,  l'encombrement devient fou. On dirait que toute l'armée américaine essaie de nous damer le pion. C'est d'ailleurs la réalité. La prise de « Bergen». par la division Leclerc serait un coup de maître qui a mis en rage les fils de la libre Amérique. Nous montons lentement, sans nous laisser intimider par les massifs neigeux. Sites de villégiature qui rappellent ceux d'Annecy et d'Aix-les-bains ».

    Un peu avant midi, ce 6 mai, son bataillon fait halte au fond d'une gorge, le long d’une rivière qui longe la grande courbe de la route. «Tout à l'heure, à midi, les clairons vont sonner le «cessez le feu». Ordre est donné de se mettre en tenue de sortie. La fameuse sonnerie qu'on attend depuis six ans retentit soudain. Toutes les armes de la compagnie en profitent pour tirer, et la gorge retentit longtemps de ce splendide vacarme final. Belle image de cette tombée de rideau. Toute de même, un pareil jour, j'aurais aimé profiter d'une messe. Mais le va et vient continuera toute la journée, aux abords de la ville. Par deux fois dans l'après-midi nous installons notre cantonnement. Villas luxueuses d'estivants ».

    Deux jours plus tard, le 8 Mai, il est à Hallein prés de Salzbourg en Autriche, où il partage un verre de gin avec 4 anglais dont un afrikander d’Afrique du Sud qui a passé 4 mois dans le maquis de Tito en Yougoslavie, avant de repartir pour la France dont il donne une raison étonnante : « Au dire du lieutenant, les Américains nous renvoient en France. J'aurais été franchement heureux il y a huit jours. Aujourd'hui, non. Les évènements de Berchtesgarden seraient le vrai motif de ce renvoi. Le lieutenant de Br. qui est allé là-bas hier en mission raconte que le général a mis la main sur la voiture d'Hitler et veut en faire présent à De Gaulle. Une seize cylindres avec des vitres «comme çà » d'épaisseur. « J'ai posé mon derrière sur le même siège que le Führer du grand Reich ! «  Quel titre de gloire ce serait, revenu au village !»

  • HOMMAGE AUX DEPORTES A VANVES : UNE STELE MAIS AUSSI UN LIVRE POUR NE PAS OUBLIER L’ACTION DE CES RESISTANTS

    A l'occasion de la journée National du Souvenir des Déportés et des Résistants, une cérémonie sobre mais toujours émouvante, se déroulera aujourd’hui  à 11H30 devant la stèle des victimes vanvéennes du nazisme (Square de l'Insurrection), où sera repris le célèbre « chant des marais », ainsi que « Nuit et Brouillard ». Après un dépôt de gerbe (à 11H15)  devant l’arbre planté en souvenir du génocide arménien perpétué par les Turques, célébré tous les 24 avril

    Occasion de rappeler un travail de mémoire effectué en deux temps : La première étape est le résultat d’un combat menée par Etienne Raczymov, alors maire adjoint de Guy Janvier pour édifier cette stèle réalisée par Irène Zack en 1998 où sont gravés les noms des vanvéens victimes de la barbarie nazie. Il a fallu 3 ans de recherche menée avec Josette Sala et l’association pour la Mémoire des victimes vanvéennes de la barbarie nazie créé par Abel Farnoux et son épouse, pour retrouver les 119 noms de vanvéens issus de tous milieux, confessions, origines auxquels ont été rajoutés quelques noms. La seconde étape est un livre qui rappelle le souvenir de ces vanvéens écrit par René Sedes et Josette Sala en Juin 2006 - « Ils voulaient simplement ne pas vivre à genoux- Des vanvéens dans la Résistance (1939-45) » - qui constitue à la fois un travail de mémoire et un appel à la vigilance. Ce qui est plus que nécessaire aujourd’hui.

    Etienne  Raczymow et de Josette Sala étaient partis des figures emblématiques telles que Jean Bleuzen (membre du réseau Armand, mitraillé aux jambes puis brûlé vif), Raymond Marcheron,  Louis Dardenne et  Guy Mocquet (torturé et tués), Mary Besseyre (exécuté au champ de tir d’issy les Moulineaux), Marcel Yol, Ernest Laval (décapité), Albert Culot et Albert Legris (membre du réseau Marie-Madeleine Fourcade dénoncés, arrêtés, déportés et exécutés au Struthof)  dont des rues ou des places portent le nom. Ils découvrirent par la suite le petit enfant Georges Drajner, le jeune Franck Wolh qui ont fait partie des 4000 enfants emportés par la rafle du Vel 'Hiv avec Denial Suslanchi et ses deux frères. Pour Vanves et Malakoff, deux bus avaient été affectés et ont stationnés le 17 Juillet 1942 devant le tribunal d’Instance. Les instituteurs n’ont pas été épargnés, Cabourg fusillé, puis Fassin qui fut l'un des proches collaborateurs de Jean Moulin, déporté à Neuengamme où il est mort le 12 Février 1945. Claude Chalufour et Jules Arvatinakis qui fuyaient à 20 ans le STO (Service du Travail Obligatoire) pour rejoindre le Général de Gaulle furent assassinés alors qu’ils tentaient de s’échapper. Gilberte du Martray qui s'occupait d'un dispensaire et avait répondu à l’appel du Général de Gaulle, fut déportée à Bergsen Belsen où elle mourut. 

    «Faire vivre la mémoire, c'est établir des liens durables avec les autres peuples qui ont porté et subi comme nous le fascisme. Faire vivre la mémoire, c'est aussi et surtout pour les prochaines années, construire une nouvelle résistance, une nouvelle vigilance républicaine qui  irriguera plus profondément notre société pour ne plus jamais nous laisser surprendre et déborder par la pourrissement des âmes et des compromissions sur lesquelles les fascistes savent prospérer. «Il est des pays où les gens au creux des lits font des rêves » entend on dans le Chant des Partisans» déclarait Guy Janvier, alors Maire, lors de son inauguration le 26 Avril 1998. «Certes les monuments commémoratifs contribuent utilement à combattre l’oubli, inévitable effet des ans, mais ils sèchent par l’excessive briéveté de leur message. C’est pourquoi nous avons écris ce livre afin de ramener au grand jour l’action de ces vanvéens qui, à leur niveau, et avec tant d’autres, agirent souvent au prix de leur propre sacrifice pour que nous puissions vivre aujourd’hui dans un pays de paix et de liberté» écrivent René Sedes et Josette Sala dans le livre qu’ils leur ont consacrés. «Ce fut une élite des profondeurs du peuple. Une élite qui paya très cher le prix de son courage, par ses tués sur les champs de bataille, par ses fusillés dans les fossés d’une forteresse ou au coin d’un bois, par ses torturés à mort dans les sous-sols d’une prison, par ses déportés évanouis dans les brûmes d’un camp de concentration et par ses disparus dont la trace fut perdue à tout jamais»