Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

histoire

  • UN ANCIEN DE LA 2émeDB DE VANVES RACONTE SON EPOPEE JUSQU’AU NID D’AIGLE D’HITLER

    Vanves avec la France célèbre aujourd’hui, le 80e anniversaire de la victoire du 8 Mai 1945,  près de 8 mois après la libération de notre ville avec Paris, et 9 mois après le débarquement. Cette période dont on parle peu a été marqué tout d’abord, par la libération de l’Est de la France, avec bien sûr Strasbourg, Leclerc tenant son serment de Koufra. Ensuite, par la campagne d’Allemagne qui a vu la 2éme DB arrivé jusqu’à Berchtesgarden et envahir, les premiers, le Bergdorf, résidence secondaire d’Adolf Hitler, au nez et à la barbe des américains. Alors que ces derniers s’installaient et fêtaient leur succès, le répit fut mis à profit par le capitaine Touyeras du 64e régiment d’artillerie pour se rendre dans le quartier d’Obersalzberg, où se trouvait la résidence d’Hitler. Les Français disposaient d’un plan sommaire dans leur note de renseignements. Le capitaine en pris possession au nom de la France et hissa les trois couleurs sur le nid d’Aigle situé 700 m au-dessus de la résidence d’Hitler. Parmi les hommes de Leclerc, se trouvait un vanvéen, André, le frére de Jacques Marillier,  personnalité de la vie association vanvéenne, qui a raconté son épopée allemande qui l’a mené jusqu’à Berchtesgarden  et Hallein en Autriche entre le 27 avril et le 8 Mai en passant par Stuggart, avec quelques propos quelques savoureux

    Le 4 Mai, sous le coup d’un clairon « insolite », alors que la division est dans un village allemand, il apprend « la grande nouvelle » : «La dernière mission impartie à la 2ème DB sera la prise de Berchtesgaden, le repaire d'Hitler dans les Alpes Bavaroises. Un dur morceau, mais magnifique. Attention ! Si le commandement américain l'abandonne à nos jeunes crocs, c'est qu'il leur fait peut-être un peu peur. Plusieurs divisions SS dans un camp retranché - hum ! Et puis il s'agit d'un combat d'un type particulier. Les ministères étant repliés là-bas, toute destruction est interdite. A nous, modestes troupiers, on confie ce qui restera probablement caché à toutes les presses et radios du monde. La division veut s'emparer du maximum de papiers pour le compte de la France. A la barbe des Américains. « Que ce soit donc bien clair. N'hésitez pas à descendre un ministre, si vous en trouvez un. Mais apportez-moi ses paperasses. L'enjeu de la partie est trop grand ! » - Départ absolument frénétique vers 17h » raconte-t-il.

    Il atteindra « Bergen » le surlendemain après avoir croisé sur leur chemin des soldats de la Wehrmacht : «ce ne sont pas des vagabonds isolés que nous croisons, mais des troupeaux, plutôt des sections ou des compagnies entières : même dans leur débâcle, les Allemands marchent en ordre. Mais avec quelle allure lasse et déconfite ! Aucune trace de combat, mais sur des kilomètres, la route est bordée de véhicules brûlés ou sautés. Le soleil pleut sur ce gâchis. A l'approche de « Bergen »,  l'encombrement devient fou. On dirait que toute l'armée américaine essaie de nous damer le pion. C'est d'ailleurs la réalité. La prise de « Bergen». par la division Leclerc serait un coup de maître qui a mis en rage les fils de la libre Amérique. Nous montons lentement, sans nous laisser intimider par les massifs neigeux. Sites de villégiature qui rappellent ceux d'Annecy et d'Aix-les-bains ».

    Un peu avant midi, ce 6 mai, son bataillon fait halte au fond d'une gorge, le long d’une rivière qui longe la grande courbe de la route. «Tout à l'heure, à midi, les clairons vont sonner le «cessez le feu». Ordre est donné de se mettre en tenue de sortie. La fameuse sonnerie qu'on attend depuis six ans retentit soudain. Toutes les armes de la compagnie en profitent pour tirer, et la gorge retentit longtemps de ce splendide vacarme final. Belle image de cette tombée de rideau. Toute de même, un pareil jour, j'aurais aimé profiter d'une messe. Mais le va et vient continuera toute la journée, aux abords de la ville. Par deux fois dans l'après-midi nous installons notre cantonnement. Villas luxueuses d'estivants ».

    Deux jours plus tard, le 8 Mai, il est à Hallein prés de Salzbourg en Autriche, où il partage un verre de gin avec 4 anglais dont un afrikander d’Afrique du Sud qui a passé 4 mois dans le maquis de Tito en Yougoslavie, avant de repartir pour la France dont il donne une raison étonnante : « Au dire du lieutenant, les Américains nous renvoient en France. J'aurais été franchement heureux il y a huit jours. Aujourd'hui, non. Les évènements de Berchtesgarden seraient le vrai motif de ce renvoi. Le lieutenant de Br. qui est allé là-bas hier en mission raconte que le général a mis la main sur la voiture d'Hitler et veut en faire présent à De Gaulle. Une seize cylindres avec des vitres «comme çà » d'épaisseur. « J'ai posé mon derrière sur le même siège que le Führer du grand Reich ! «  Quel titre de gloire ce serait, revenu au village !»

  • A VANVES UN CERTAIN 7 JANVIER 2015 : « NOUS SOMMES TOUS CHARLIE »

    Voilà 10 ans, débutait l’année des attentats, de Charlie Hebdo au Bataclan, et dés les premiers jours, un mercredi  7 janvier, en cette fin de matinée où personne n’en croyait ses oreilles avant de voir les images sur les chaînes d’infos et surtout d’apprendre le nom des victimes, Cabu, Wolinski, Charb, Tignous…parmi les 12 victimes de la rédaction de Charlie hebdo ou de voir la vidéo de  l’assassinat  à bout portant de ce policier à terre. Tout le monde se souvient de ce qu’il faisait ou de la façon dont il a pris connaissance de cet attentat ce jour là. L’émotion était palpable, chacun donnant ses impressions, parmi les vanvéens rencontrés ce jour là, d’autres s’exprimaient sur les réseaux sociaux avec ce « Je suis Charlie ».  D’autant plus que la fusillade à Montrouge le lendemain, jeudi, où une policière municipale trouva la mort, alourdissait encore plus l’atmosphére. Les écoles vanvéennes avaient reçu beaucoup d’appel de parents qui s’inquiétaient en ce jeudi matin. Le moindre petit événement, sûrement sans rapport avec cette fusillade, prenait des proportions énormes comme un changement de trajet du bus 58 (dans Paris). Par contre, le CD 50 était bien bloqué jusqu’à Vanves, la RATP stockant les bus au niveau de la mairie de Vanves, avenue Antoine Fratacci, à cause de cette fusillade. 

    Dés Mercredi après-midi, était déclenché le niveau « alerte attentat » dans le cadre du plan Vigipirate qui n’a pas fait sentir ses effets tout de suite dans le quotidien des vanvéens, sauf pour les écoles. Les sorties scolaires dans les académies de Paris, Créteil et Versailles étaient «  suspendues jusqu'à nouvel ordre » indiquaient le ministère de l'Éducation nationale et le rectorat de Paris, alors que les élèves n’avaient pas cours. Les activités extérieures à la vie scolaire avaient été supprimées, les récréations annulées, et les cartables étaient vérifiés à l’entrée des écoles de Vanves, où il était interdit de stationner aux abords des établissements.

    « Les lycéens (de Michelet) étaient tous bien informés, émus, à telle enseigne que le Mercredi soir, ils m’ont dit qu’ils avaient l’intention de se regrouper Jeudi matin, de faire un rassemblement pacifiste et paisible dans la cour des pyramides. Dés 7H du matin, nous sommes allés à leur rencontre, car ses lycéens qui arrivent si volontiers une minute avant les cours, ce matin là, étaient très nombreux dés 7H. Nous avons beaucoup écouté, discuté, et nous avons réussi à les convaincre que rester dans la cour des Pyramides, en lien direct avec l’extérieur, était quelque peu menaçant. Ils nous ont écouté et se sont rendus dans la cour des Tilleuls, côté parc, protégé par les bâtiments scolaires. La plupart des élèves sont montés en classe, car, par ailleurs, nous avions décidé, avec les enseignants, de modifier le déroulement des cours et de parler avec eux, afin qu’ils expriment leurs incompréhensions, leurs craintes, leurs doutes» témoignait Bernard Gary, alors proviseur du lycée Michelet, sur le blog. Les lycéens avaient mis des affichettes sur les grilles d’entrée « Je suis Charlie ».

    La tuerie de Montrouge qui était intervenue à quelques kilométres du lycée, durant cette matinée, a provoqué le confinement de cet établissement scolaire comme beaucoup d’autres dans le secteur. «  Nous avons reçu de la préfecture, la consigne de ne laisser sortir aucun élève sous aucun prétexte. Nous avons commandé, en catastrophe, aux boulangeries 1000 sandwichs, parce qu’il s’agissait de nourrir les élèves externes qui n’étaient pas prévus à la demi-pension » témoignait le proviseur..

    Comme prévu, comme dans tous les établissements scolaires de France, un rassemblement a été organisé à midi dans la cour des Tilleuls du lycée Michelet, avec élèves, professeurs, personnels, tous les élèves étant très attentif, lorsque le proviseur leur a parlé, lu quelques strophes d’un magnifique poème d’Aragon de 1944, « la rose et le réséda », en phase avec l’actualité qui résumait bien ce qui mobilisait tant de monde et qui commençait par « celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait pas ». Il leur a parlé des valeurs de la République, « de ne pas avoir peur »  et que « c’était la dignité qui devait l’emporter ». Tous ont  respecté une minute de silence, des prépas aux collègiens, dans un silence impressionnant et tous spontanément, se sont mis à chanter la marseillaise. Il n’en a pas été de même au LEP Dardenne où des lycéens avaient refusé de respecter la minute de silence. 

    Les collectivités territoriales comme Vanves, ont eu un rôle de relais important pour informer leurs services et la population de l’activation du niveau Alerte Attentat, via notamment les panneaux d’information lumineux. Dés Jeudi matin, il n’y avait plus qu’un accès au PMS André Roche, par la rue du Docteur Arnaud, celui de la rue Jean Baptiste Potin ayant été fermé. Des militaires armés de mitraillettes étaient postés à quelques endroits stratégiques, comme sous le pont SNCF d’Ernest Laval, où passent bien sûr les TGV atlantique,  devant le siège de la station régionale de France 3 Paris Ile de France. Certaines manifestations attirant du public avaient été annulées, comme la réception du Conseil Départemental. D’autres avaient été maintenu comme celle d’André Santini à Issy les Moulineaux : « Face à l’adversité, il ne faut pas céder. C’est pourquoi j’ai maintenu cette cérémonie » avait il déclaré en faisant respecter une minute de silence. Comme à l’ouverture du match de basket Vanves-Caen.

    D’autres ont suscité un dialogue inter-religueux  et une réflexion  spirituelle sur ces événements comme ce fut le cas dans le cadre du café théo qui rassemble toujours des vanvéens de toutes religions  - « C’est la meilleure réponse qui soit par rapport à ce qui s’est passé » indiquait Henri Paul, l’animateur en citant Voltaire  - dans la grande salle du restaurant le Tout Va mieux. « Demain je manifesterais. Mercredi, j’achéterai Charlie Hebdo »  déclarait une vanvéenne bouleversée par « cette résistance nationale, mondiale » comme beaucoup d’autres qui ont reconnu avoir pleuré à la suite de ces événements. « Il est important d’être présent demain pour dire que la violence est intolérable et défendre les valeurs de tolérance. Ce n’est pas supportable ce qui s’est passé ces jours-ci ! » ajoutait une autre participante

    Justement beaucoup de Vanvéens se sont retrouvés le dimanche 11 Janvier dans cette grande manifestation républicaine entre République et Nation  qui a rassemblée 1,5 million de personnes derrière les chefs d’Etat, en partant même ensemble dans le métro, quel que soit leurs couleurs politiques :  Le maire de Vanves confiait au blog, avoir  tété impressionné par « les centaines de vanvéens qui se sont regroupés au départ de Vanves pour rejoindre ce grand rassemblement républicain en hommage aux victimes de l’effroyable tuerie de ces derniers jours. Nous pouvons être fiers de notre capacité à nous réunir lorsque la République est en danger. Ce rassemblement dans Paris et la France entière qui s’est déroulé dans le calme et la dignité a permis de faire résonner les valeurs fondamentales de notre nation française que sont la Liberté, l’Egalité, et la Fraternité bien au-delà de nos frontières. Et je suis fier d’appartenir à ce grand et beau pays qu’est la France ». Guy Janvier () alors conseiller général socialiste confiait avoir ressenti tout au long de cet après-midi entre La République et La Nation « une grande tristesse » et un « profond recueillement ». Il est vrai que les manifestants – 1,5 millions quand même – étaient dignes, silencieux, exprimant régulièrement leurs sentiments par des applaudissements, avec quelques Marseillaises, sans que les appartenances tant politiques que religieuses n’apparaissent au premier plan. « Impressionnante  marche fraternelle, respectueuse et chaleureuse. Le peuple de France debout qui dit non à la peur, non à la violence, non à l’antisémitisme. C’était très émouvant. Je suis fière d’être française » réagissait Isabelle Debré Vice présidente du Sénat.

    Mais voilà, Vanves n’en avait pas fini, comme la France, avec les attentats, et cette terrible soirée du 13 Novembre 2015 au Stade de France, au bataclan et dans le 11éme arrondissement de Paris, sur lequel le blog reviendra en fin semaine avec son traditionnel article rappelant les anniversaires heureux et malheureux qui ont marqué l’histoire de Vanves

  • LORSQUE L’ORGUE DES BENEDICTINES DE VANVES CACHAIT DES PARACHUTISTES ANGLAIS

    A l’occasion d’articles sur la libération de Vanves, fin Août, le blog avait relaté que les Soeurs Bénédictines avaient caché plusieurs personnes et familles juives notamment dans l’hôtellerie (alors installé dans le bâtiment occupé actuellement rue d’Issy par les Xavières et la librairie des Bénédictines.) Mais il est un lieu que les vanvéens peuvent découvrir à l’occasion des journées du patrimoine comme ce week-end ou lors des concerts et messes dominicales, que personne n’aurait imaginé être utilisé pour cacher un ou plusieurs parachutistes qui avaient atterris dans leur jardin sûrement de façon rocambolesque après que leur avion ait été abattu au dessus de Paris : l’orgue qui a été réhabilité ces derniers temps, et notamment ses corridors qui séparent les rangées des tuyaux situés derrière la « montre extérieure » , dans un espace situé à 3 m du sol  accessible grâce à une trappe et une échelle à partir d’un cagibi au fond du chœur fort encombré par des matériels divers (accoudoirs, prie-Dieu, lutrins, cierges) qui dissimulaient alors cet accès

    Dans les Annales de l’époque qui raconte au quotidien la vie des bénédictines au jour le jour, une jeune sœur novice, sœur Colomban raconte qu’elle avait été chargé de ravitailler ces parachutistes anglais, «car il n’y avait évidemment sur place, ni arrivée d’eau, ni possibilité de cuisiner, ni rien de ce qui est indispensable à l’hygiène corporelle quotidienne. J’avais la charge de monter quatre fois par jour à cette échelle, afin d’apporter là-haut, l’eau, les repas et tout le nécessaire à l’hygiène. Je n’ai jamais vu aucun de ses hommes, ni à peine entendu lerrs voix. Une main et un avant-bras suffisiaient pour les échanges »  racontait elle en  ne se souvenant plus combien de temps dura cet office : 10 jours à 2 semaines. « Mais l’époque était lourde d’angoisse, et le silence impérieux : des fuites étaient à craindre. Et ce fut le cas ».

    La Gestapo a débarqué. Cette novice est allé tout de suite les prévenir  de faire silence et pas le moindre mouvement, fermer la trappe immédiatement, faire disparaître l’échelle et  retrouver sa place dans l’église, s’agenouillant dans les stalles à sa place habituelle lorsque la porte du fond de l’église s’ouvrit :  « Notre Prieure de l’époque, mère Monique Brunier, cotôyait trois officiers de la Gestapo en grand uniforme, bien sûr, bottes et casquettes arrogantes. Ils traversérent l’église jusqu’au fond, les bottes claquants sur les carrelages avec un bruit métallique que tout le monde ne connaisaient que trop et que chacun redoutait plus que tout.  Ils virent la porte, s’y dirigérent directement, l’ouvrirent brusquement, mais Mére Monique eurent l’heureuse inuition de passer la première afin  que 4 personnes dans ce recoin minuscule et encombré, rende l’inspection difficile. C’est doute l’encombrement dece lieu insolite qui déclencha chez ces sexperts de l’inspection, une furie extrême : coups de botes dans tout ce qui trainait là, ouvrant les tiroirs du petit meubl et en jetant le contenu, ne pensant qu’à manifester leur colère et leur désappointement de professionnels, les mains vides, par des coups de bottes dans ce lieu si exigu et sans qu’aucun ne pensa à lever la tête. Sœur Monique referma la petite porte derrière eux » raconte-t-elle.

    « Nous avons passé un bon moment, une ou peut être plusieurs heures, on ne sait jamais…un retour n’étant pas exclu. Mais quand il nous est apparu que le danger était bien écarté, Mère Prieure sortit de je ne sais quel coin dont elle seule, avait le secret, une bouteille de vin rouge  « Remettez-vite l’échelle et allez leur porter là haut ! Il faut qu’il fête cette victoire ! »

    La soeur Novice ne dit pas commet ces militaires sont partis, échappés par les toits sans que les sœurs ne sachent ce qu’il leur est arrivé par la suite.