A l’occasion d’articles sur la libération de Vanves, fin Août, le blog avait relaté que les Soeurs Bénédictines avaient caché plusieurs personnes et familles juives notamment dans l’hôtellerie (alors installé dans le bâtiment occupé actuellement rue d’Issy par les Xavières et la librairie des Bénédictines.) Mais il est un lieu que les vanvéens peuvent découvrir à l’occasion des journées du patrimoine comme ce week-end ou lors des concerts et messes dominicales, que personne n’aurait imaginé être utilisé pour cacher un ou plusieurs parachutistes qui avaient atterris dans leur jardin sûrement de façon rocambolesque après que leur avion ait été abattu au dessus de Paris : l’orgue qui a été réhabilité ces derniers temps, et notamment ses corridors qui séparent les rangées des tuyaux situés derrière la « montre extérieure » , dans un espace situé à 3 m du sol accessible grâce à une trappe et une échelle à partir d’un cagibi au fond du chœur fort encombré par des matériels divers (accoudoirs, prie-Dieu, lutrins, cierges) qui dissimulaient alors cet accès
Dans les Annales de l’époque qui raconte au quotidien la vie des bénédictines au jour le jour, une jeune sœur novice, sœur Colomban raconte qu’elle avait été chargé de ravitailler ces parachutistes anglais, «car il n’y avait évidemment sur place, ni arrivée d’eau, ni possibilité de cuisiner, ni rien de ce qui est indispensable à l’hygiène corporelle quotidienne. J’avais la charge de monter quatre fois par jour à cette échelle, afin d’apporter là-haut, l’eau, les repas et tout le nécessaire à l’hygiène. Je n’ai jamais vu aucun de ses hommes, ni à peine entendu lerrs voix. Une main et un avant-bras suffisiaient pour les échanges » racontait elle en ne se souvenant plus combien de temps dura cet office : 10 jours à 2 semaines. « Mais l’époque était lourde d’angoisse, et le silence impérieux : des fuites étaient à craindre. Et ce fut le cas ».
La Gestapo a débarqué. Cette novice est allé tout de suite les prévenir de faire silence et pas le moindre mouvement, fermer la trappe immédiatement, faire disparaître l’échelle et retrouver sa place dans l’église, s’agenouillant dans les stalles à sa place habituelle lorsque la porte du fond de l’église s’ouvrit : « Notre Prieure de l’époque, mère Monique Brunier, cotôyait trois officiers de la Gestapo en grand uniforme, bien sûr, bottes et casquettes arrogantes. Ils traversérent l’église jusqu’au fond, les bottes claquants sur les carrelages avec un bruit métallique que tout le monde ne connaisaient que trop et que chacun redoutait plus que tout. Ils virent la porte, s’y dirigérent directement, l’ouvrirent brusquement, mais Mére Monique eurent l’heureuse inuition de passer la première afin que 4 personnes dans ce recoin minuscule et encombré, rende l’inspection difficile. C’est doute l’encombrement dece lieu insolite qui déclencha chez ces sexperts de l’inspection, une furie extrême : coups de botes dans tout ce qui trainait là, ouvrant les tiroirs du petit meubl et en jetant le contenu, ne pensant qu’à manifester leur colère et leur désappointement de professionnels, les mains vides, par des coups de bottes dans ce lieu si exigu et sans qu’aucun ne pensa à lever la tête. Sœur Monique referma la petite porte derrière eux » raconte-t-elle.
« Nous avons passé un bon moment, une ou peut être plusieurs heures, on ne sait jamais…un retour n’étant pas exclu. Mais quand il nous est apparu que le danger était bien écarté, Mère Prieure sortit de je ne sais quel coin dont elle seule, avait le secret, une bouteille de vin rouge « Remettez-vite l’échelle et allez leur porter là haut ! Il faut qu’il fête cette victoire ! »
La soeur Novice ne dit pas commet ces militaires sont partis, échappés par les toits sans que les sœurs ne sachent ce qu’il leur est arrivé par la suite.