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MEMOIRE ET SOUVENIRS - Page 62

  • HANNA KLOPSTOCK, LA MILITANTE COMMUNISTE DE VANVES RESCAPEE DE LA NUIT DE CRISTAL

    Toute la gauche vanvéenne, et surtout les camarades communistes, se sont retrouvés lundi soir dans le préau de l’école Larmeroux pour rendre hommage à Hanna Klopstock, décédée le 10 Avril dernier d’un accident vasculaire cérébral. L’ensemble du groupe PS/PC au Conseil Municipal avec Claudine Charfe, le conseiller général PS Guy Janvier, les responsables PC, de la CGT Retraites, des anciens combattants…étaient présent avec jacques Landois qui représentait le maire, pour entourer sa fille, Giséle Cailloux et toute sa famille dans un moment de reccueillement et d’évocation de sa vie. Hanna Klopstock était une figure du PC vanvéen, une militante communiste comme on n’en fait plus, de tous les combats,  présente à toutes les réunions, les tractages… jusqu’à prés de 90 ans. Mais surtout une femme juive allemande qui a été confrontée très jeune au nazisme, qui a connnu la Nuit de Cristal, durant laquelle son père a été arrêté et envoyé dans un camp de concentration où il est mort. Mais il avait eu le temps d’envoyer un message pour lui dire de fuir avec sa mére.

     

    Hanna Klopstock a raconté à une journaliste du Figaro cette Nuit de cristal, du 9 au 10 novembre 1938, durant laquelle les nazis ont organisé, en Allemagne et en Autriche, des pogroms. Plus de 250  synagogues ont été détruites, 7500 commerces et entreprises saccagés et pillés, 100 juifs assassinés, prés de 30 000 arrêtés, 11 000 internés à Dachau, 10 000 à Buchenwald. Hanna Klopstock, alors âgée de 14 ans, vivait  près de Berlin : «On savait bien que la Nuit de cristal se préparait. Les gens parlaient dans le bus. Et Goebbels hurlait sa haine antijuive sur toutes les ondes. À l'époque, les nazis tentaient d'accréditer l'idée d'un mouvement spontané. Mais je peux vous dire qu'aucun Juif n'a cru à cette version, et surtout pas moi » décrète Hanna Klopstock qui a raconté de très nombreuses fois son histoire. « Un père ingénieur, une mère au foyer, un frère de 16 ans. En novembre 1938, la jeune fille est une adolescente juive presque comme les autres. Les temps sont durs. Les insultes légion, et les lieux publics, à commencer par les écoles, sont devenus infréquentables pour les Juifs » raconte la journaliste. «La loi ne nous interdisait pas encore d'y aller, mais nous y étions déjà des parias» poursuit Hanna Kapstock, qui se souvient du lendemain où c’était  la désolation :  «J'ai pris mon train pour aller en cours. Dans le wagon, un homme que je voyais tous les matins a pris l'air désagréablement surpris en m'apercevant. Une fois descendue, j'ai vu la synagogue en flammes, les carreaux de l'école brisés. J'ai rebroussé chemin».  

     

    Et la journaliste continue de raconter : « Dans le chaos, Hanna rate son train. Entre-temps, son père est arrêté. Il mourra un mois plus tard. Dans son souvenir, le silence est assourdissant. Comme si chacun avait compris que les choses avaient pris une autre tournure, qu'une Shoah qui ne disait pas encore son nom était en marche. Quelques Juifs se tiennent debout devant leur pas-de-porte ravagé, beaucoup se terrent. Il y a des dizaines de suicides. Le verre des vitrines brisées crisse sous les pas. Un petit garçon insulte Hanna et la traite, comme tous les jours ou presque, de «sale Juive». « Mais pour une fois, sa mère l'a brusquement fait taire», remarque Hanna Klopstock. Soixante-dix ans après, elle se demande encore pourquoi elle est ainsi intervenue. Qui sait ? Peut-être était-ce là la preuve que tous les Allemands n'étaient pas à l'unisson avec Hitler. Commencent alors pour Hanna des années d'errance et de vie cachée. Le bail de la famille Klopstock n'est pas renouvelé, les deux enfants et leur mère sont obligés de sous-louer deux pièces à une famille juive. Il leur est impossible de fuir. Les frontières se ferment peu à peu. Les pays étrangers aussi : «Il y avait bien les États-Unis, mais ils demandaient une caution très élevée», se souvient Hanna. Et puis les cautions ne résistent pas aux aléas politiques. Sa tante finit par réunir la somme nécessaire. Mais, dans l'intervalle, le conflit s'installe entre l'Allemagne et l'Amérique, et elle ne peut plus partir. Celle-ci mourra en camp de concentration ».

     

    « C'est la France et la famille d'Édouard de Rothschild qui sauveront Hanna….Depuis Paris, un comité de sauvegarde se met sur pied, avec l'espoir de faire venir 3 000 enfants juifs allemands. Hanna est l'un d'entre eux. Elle débarque donc, prise sous l'aile de Rothschild. Un an après son arrivée, il lui faut à nouveau se cacher. À La Guette, dans une maison d'enfants, puis à La Bourboule, et à Dieulefit, dans la Drôme. Elle trouve refuge parmi ceux qu'on appellera les Justes, Français de la résistance discrète. «Un temps, j'ai été serveuse dans un restaurant, avec des faux papiers au nom d'Annette Ronier. J'étais censée être bretonne. Mais qui croyait à cela, avec mon accent germanique ?», dit-elle, avec une pointe de tendresse pour tous ceux qui ont su se taire. Le silence bien compris lui permet d'avancer. La prière aussi. «J'étais croyante à l'époque. Je dis à l'époque, car cela m'a passé. Car si Dieu existe, où était-il alors ?», note-t-elle placidement.À la Libération, elle remonte vers Paris, avec un statut d'apatride. Elle fréquente l'hôtel Lutetia, boulevard Raspail, lieu de convergence des familles de déportés. Elle n'a plus de photos de son frère ou de sa mère, mais on la prévient : une fois rentrés des camps, «ils» ne se ressemblent plus. «De toute façon, personne n'est revenu de là-bas», indique-t-elle. La vie va tout de même continuer : Hanna Klopstock a une fille, apprend, puis exerce le métier de cuisinière. Et aujourd'hui, elle se tient droite comme un «i» et raconte «pour les jeunes générations», ses petits-enfants, ses arrière-petits-enfants, cette trajectoire qui a traversé le XXe siècle, témoignage de la folie nazie » conclue la journaliste qui rapporte une dernière réaction d’Hanna face aux agressions récentes de membres dela communaité juive :  «La France n'est pas un pays antisémite, c'est tout ce que je peux dire».

  • LE BAROMETRE DE VANVES DE MARS/AVRIL 2013 : CRISPATIONS, DECEPTION, DESIGNATION, DEVOIR DE MEMOIRE

    Dorénavant, vous retrouverez réguliérement le barométre de Vanves au Quotidien qui fera le bilan du mois passé en relevant les tops et les flops, les personnalités en hausse ou en baisse, occasion de rappeler ou de revenir sur  quelques événements passés inaperçus à cause d’une forte actualité

     

     

    EN FORME

     

    ANTONIO DOS SANTOS (PS) : Antonio Dos Santos a donc été désigné par la section  PS le 26 Mars dernier pour conduire la liste PS aux élections municipales de Mars 2014. Le vote est intevenu à la suite d’une campagne interne menée dans les régles durant le dernier trimestre 2012 et le début 2013 avec profession de foi, déposé par les deux candidats en liste, Antonio Dos Santos reccueillant 58% des voix, Guy Janvier 42%. Cette désignation devrait être avalisé par les instances statutaires du PS, et confirmé lors de la désignation des candidats par les militants prévus jusqu’à présent à la mi-octobre mais qui pourrait être avancé. Antonio Dos Santos n’est pas un inconnu à Vanves où il est arrivé en 1996 après avoir habité à Issy les Moulineaux. Il a succédé à Pierre Meslin, à la tête du Rosier Rouge, Maison d’accueil pour les familles d’hospitalisés qui célébrera en Juin/Juillet ses 40 ans, et où il était déjà venu dans les premières années animer des soirées ou des veillées, avec sa guitare,  lorsqu’il était étudiant. En 2007, Pierre Nicolas lui sucédait, et il devenait directeur général d’une association parisienne qui gére des centres d’hébergement et de réadaptation social avec des services d’accompagnement pour les bénéficiaires du RSA, des créches et des jardins d’insertion, et s’occupe de médiation sociale. Il avait été élu secrétaire de la section PS de Vanves au printemps 2012  lorsque Fabien Estellano avait annoncé sa nomination comme professeur au Mans.

     

    DEVOIR DE MEMOIRE : Michel Judde, président du CLAP (Comité Local des Aassociations Patriotiques)   était Mercredi dernier dans le bureau du proviseur du lycée Michelet, Patrick Sorin,  pour remettre un chéque de 2000 € afin de permettre au collége Michelet d’organiser une visite du mémorial de Caen, des plages du débarquement et de cimetière US de Colleville le 25 Avril prochain.  Il l’a remis au non de la fédération Nationale André Maginot et en  tant que président de l’association qui regroupe les « ex-invisibles » (Association des Anciens Combattants Services de Renseignements de France et des pays alliés), et peut ainsi financer de telles initiatives dans 3 établissements scolaires chaque année. Ainsi une classe de 3éme du Collége Michelet en bénéficiera cette année et devra ramener un reportage sur ce déplacement pour participer à un  concours national « Mémoire et Civisme » auquel participent 200 lycées et écoles primaires dont les prix sont remis chaque année à l’Hôtel de Ville de Paris. « On ne peut pas reprocher leurs comportements (à ces jeunes) si on ne fait rien pour leur faire comprende cette société où ils vivent. Et cette visite vient compléter leur enseiognement (en Histoire) » expliquait Michel Judde. «  Michelet est très attaché au devoir de mémoire, qui ne ressemble à rien d’autres, car il éclaire l’avenir. Pour agir, il faut s’appuyer sur cette mémoire » répondait le proviseur Patrick Sorin en insistant sur le fait que « cette sortie n’est pas comme les autres ». Ce chéque permetra de financer le car, le collége prenant en charge le prix des visites, le lycée le panier repas (pique-nique), avec une participation de 5 € des familles.     

     

    EN BAISSE

     

    CRISPATIONS : Rien ne parait pas en façade, mais il y a quelques crispations entre élus municipaux UMP et UDI dans cette période d’avant-veille de campagne pour les élections municipales. Les élus de l’Opposition s’en aperçoivent lors des réunions en commission. Il faut reconnaitre que les leaders vanvées UMP et UDI sont en pourpalers pour préparer cette échéance municipale, et surtout constituer une liste commune,  le maire sortant UDI étant déçu de n’avoir pas eu l’investiture de l’UMP le 27 Mars dernier alors que certains élus et militants UMP souhaitent constituer une liste propre. De leur côté, certains maires adjoints UMP en ont le ras le bol de ne pas être entendus et même respectés dans leur autorité et responsabilité par certains collaborateurs du maire et responsables de services. La pierre d’achoppement concerne la sécurité en ville et surtout du côté du quartier des Hauts de Vanves (Rues de Chatillon, de l’avenir…) où certains d’entre eux habitent et considérent que la situation a pourrie à cause d’un manque de réactions (même si aujourd’hui, la situation parait être reprise en main) de la part du commissariat et de la mairie de Vanves.   Ils n’ont pas supporté lors de la venue de Patrick Devedjian pour la signature  du Contrat de Développement, d’être prévenu au dernier moment, et surtout  bousculés par leurs collégues UDI pour bien paraitre sur la photo avec le Président du Conseil Général. Alors qu’un adjoint UMP s’offusquait de voir un collégue UDI se mettre devant lui en arguant « Je suis petit comme Napoléon », celui –ci répliqua « Mais lui, il n’était pas con ! ». Ambiance. Quant au maire, quelque peu crispé des derniers temps, il continue à faire le tour régulier des commerçants, mais en donnant des bonnes ou des mauvaises notes, comme à l’école

     

    FNACA : Le nouveau président de la section FNACA Vanves, Paul Hajder,  est déçu. Pour la première fois depuis l’officialisation de cette date qui commémore la fin de la guerre d’Algérie, rien n’a changé. L’ensemble des élus était bien présent le 19 Mars dernier, ainsi que les drapeaux de la FNACA et d’une autre association d’anciens combatants,  avec le message du ministre des anciens combatants lu par Michel Judde président du CLAP (Comité Local des Associations Patriotiques). Mais pas de discours du maire, ni de drapeaux des Médaillés militaires et de la Légion d’Honneur alors que le Général Giraud était présent. Il a regretté l’absence d’un représentant de l’UNC alors « qu’on a fait l’effort d’aller à l’Etoile avec l’UNC ». Mais il ne désespére pas de changer les choses !

  • LORSQUE STEPHANE HESSEL SUSCITAIT L’INDIGNATION A VANVES

    A un moment où tout le monde encense la mémoire de cet homme exceptionnel qui vient de disparaître, rappelons que son passage à Vanves a laissé un souvenir mémorable. C’était un  5 Avril 2011 au Lycée Michelet, pour la  remise des prix du concours « Indignez-vous » organisé dans le cadre de la semaine du développement durable qui avait suscité une polémique  à Vanves. Elle avait  été lancée par le site INternet « Les Grandes Oreilles » qui faisait état de l’indignation des parents d’éléves face « à « cet acte militant » et  d’un courrier envoyée par ses parents d’éléves au ministre de l’Education.

     

    Le maire Bernard Gauducheau (UDI) s’était fait représenté par Gérard Laublier (UDI), maire adjoint, tout simplement parce qu’il avait été invité le jour même, très curieusement, par le proviseur. Alors que Guy Janvier, conseiller général (PS) était bien présent avec deux collégues de Vanves, à cette remise de prix d’un concours qui portait le nom de l’ouvrage de cet auteur « sulfureux ».  Ce site internet racontait « qu’un bon nombre de parents d’élèves se sont donc indignés à leur tour pour dénoncer ce qu’ils appellent « une tribune politique » et un « bourrage de crâne politique ». « Ce qu’on souhaite, c’est que les professeurs arrêtent de faire de la politique sous couvert d’actions honorables. Nous respectons le parcours de M.Hessel, mais son personnage ne colle pas avec cette actualité, il y a bien d’autres gens compétents en matière de développement durable, il y a des chercheurs, des journalistes, des militants associatifs… cherchez l’erreur ! » expliquaient ils .

     

    Ils accusaient ouvertement les enseignants et le conseiller général de Vanves, Guy Janvier (PS) d’être à l’origine de cette initiative: « Quand on est fonctionnaire et de surcroit chargé de l’éducation des enfants, on ne fait pas de politique, déplorait un parent d’élève ». De son côté, Guy Janvier se défendait d’avoir pris cette initiative et expliquait à ce blog qu’il s’agissait avant tout « d’une initiative scolaire » dont il se « réjouissait ». Et il rajoutait : « quand au message véhiculé auprès des enfants par Stéphane Hessel, vu la situation mondiale en termes d’inégalités, je ne vois pas où est le problème. Et Je ne comprends pas, qui pourrait être indigné puisque j’étais à la soirée de remise des prix aux enfants et les parents n’ont pas du tout mal réagi, tout s’est passé dans une entente démocratique exemplaire et il y a même eu une question sur Israël posée par un enfant ».

     

    Mais voilà, beaucoup ne l’entendaient pas ainsi,  et notamment Bernard Gauducheau (UDI) qui bouillonnant d’intervenir dans cette affaire,  l’avait fait par l’intermédiaire du Blog Vanves au Quotidien : « Ce n’est pas nouveau …  ce qui est inquiétant, c’est que ces évènements sont de plus en plus fréquents et les familles ont raison de s’indigner face à de tels agissements qui viennent malheureusement ternir l’institution scolaire censée être, pour notre jeunesse, le sanctuaire de l’apprentissage et de l’éducation dans la plus parfaite neutralité, impartialité et ouverture sur le monde. La réaction des familles qui s’expriment à ce sujet me semble salutaire car elle doit obliger les responsables administratifs et éducatifs à faire preuve de davantage de discernement et de vigilance face aux multiples tentatives des militants politiques de quelque camp que ce soit de prendre l’institution laïque et républicaine en otage. Si tel n’était pas le cas, ces responsables ne feraient que courir le risque de se retrouver discrédités voire disqualifiés par celles et ceux qui à juste titre accordent encore leur confiance à l’école de la République ».

     

    Mais ce n’était pas la première fois que Stephane Hessel intervenait dans les établissements scolaires aussi prestigieux soit il. Il s’était fait interdire l’accès à l’ENS (Ecole Normale Supérieure) le 18 Janvier 2011 par sa directrice, Monique Canto-Sperber, car il devait animer un colloque débat autour de la liberté d’expression et le boycott des produits israéliens avec l’ancienne déléguée générale de l'Autorité palestinienne Leïla Shahid, Elisabeth Guigou et Hanneen Zoabi, députée arabe israélienne. Preuve en tous les cas de cette liberté de parole et de pensée qu’il s’était octroyé, qui plaisait, qui était entendue…même si elle était beaucoup critiquée ? Preuve qu’il ne laissait pas indifférent.