Soupçonnés d’avoir participé, mi-janvier à Paris, à la violente agression de Yuriy, un collégien de 15 ans, huit mineurs et un majeur ont été présentés, samedi, à un juge d’instruction. « A l’issue de leur garde à vue, onze mineurs, âgés de 15 à 17 ans, et un majeur, âgé de 18 ans, majoritairement domiciliés à Vanves (92), ont été déférés ce vendredi au tribunal judiciaire de Paris aux fins d’ouverture d’une information judiciaire samedi », a annoncé dans un communiqué, vendredi dernier, le procureur de Paris, Rémy Heitz. «Ils sont soupçonnés d’avoir constitué un groupe afin de préparer une action collective violente à l’égard d’un autre groupe de personnes en réaction à une précédente rixe, d’avoir dans ce cadre commis des violences sur Yuriy et de lui avoir volé son téléphone portable» ajoutait M. Heitz. Selon une source proche du dossier, le parquet de Paris a demandé la mise en examen de cinq de ces jeunes pour «tentative d'assassinat» et d'un sixième pour « complicité de tentative d'assassinat ». « Des réquisitions de placement en détention provisoire ont été prises à l'encontre de six mineurs et un majeur », tandis que le placement sous contrôle judiciaire a été demandé pour les « deux mineurs » restants, a encore indiqué le parquet.
Après cette agression de Yuriy, la ville de Paris va muscler sa stratégie anti-rixes qui va se concrétiser par une coopération avec les communes limitrophes et une augmentation du nombre de médiateurs. Une réunion s’est déroulée vendredi dernier entre la mairie de Paris, la préfecture de police, le procureur de Paris, le rectorat et les maires d’arrondissements concernés par le phénomène. «Le constat général c’est qu’on est globalement sur une stabilisation du nombre de rixes, avec 52 recensées en 2019 et 41 en 2020 mais que ces rixes sont plus violentes», a déclaré à l’AFP Nicolas Nordman, adjoint chargé de la Sécurité à la mairie de Paris à l’issue de la réunion. «Cela nécessite une mobilisation renforcée. En ce qui concerne la mairie de Paris, nous voulons lancer l’acte II de la stratégie et nous allons organiser dans les prochaines semaines une série de réunions avec les différents acteurs pour faire en sorte d’être encore plus opérationnels». La mairie de Paris souhaite notamment intégrer au dispositif les communes limitrophes qui, à ce stade, ne sont pas parties prenantes de la stratégie lancée en 2019 par la capitale pour tenter d’endiguer le nombre de rixes. «On a également convenu de l’importance d’intensifier les interventions de la police dans les collèges afin de sensibiliser sur le danger des rixes» a poursuivi Nicolas Nordman.
«Il est urgent d’agir» a estimé auprès de l’AFP Philippe Goujon, le maire LR du XVe arrondissement. «Il faut notamment qu’il y ait des sanctions pénales plus fortes vis-à-vis des mineurs qui ne sont pas arrêtés dès la première infraction et qui tombent dans une spirale délictueuse qui peut les amener aux pires extrémités comme on l’a vu, avec le passage à tabac de Yuriy» a-t-il ajouté