L’assemblée plénière du CESEV (Conseil Economique social environnemental de Vanves) constatera ce soir la démission de l’ensemble des membres de la commission « espace public » après « deux ans de loyaux efforts pour s'impliquer dans la vie vanvéenne ». Le maire de Vanves l’a regretté dans un courrier adressé à chacun à chacun d’entre eux, qui a fait réagir Pierre Toulouse, l’un de ses membres, surtout lorsqu’il leur a reproché un « manque de concertation ».
« Vous avez lancé le CESEV en 2015, sans aucun moyen et sous une forme extrêmement lourde, et surtout totalement contrôlée: nomination des présidents de commission sans concertation avec les membres, nomination d'un élu référent chargé de filtrer toutes les demandes et seul point de contact entre les commissions et la mairie, établissement d'un règlement intérieur vous réservant la prérogative des sujets de travail (réglement que vous vous êtes empressé de ne pas respecter en ne formalisant aucune commande)...Tout ceci, ce sont effectivement des questions de forme, mais elles se sont rapidement doublées de questions de fond.
Malgré d'instantes demandes du groupe il a été impossible d'obtenir les données dont nous avions besoin. Le plan de la rue Bleuzen que nous réclamions à chaque séance, ne nous est parvenu qu'au bout d'un an alors que le travail était fini. Tous les contacts avec les élus en charge des secteurs concernés ou les services de la mairie ou de GPSO nous ont été systématiquement refusés alors même que monsieur Roche, qui assistait à la quasi totalité des séances, les entendait.
Nous avons rapidement compris que sur le projet Bleuzen, votre seule volonté était de faire cautionner par le groupe une étude commandée par la mairie ou GPSO, étude que l'ensemble des participants se sont accordés à trouver très médiocre et incomplète. Malgré ce contexte défavorable, le groupe a produit une réflexion constructive et étayée, que vous avez à peine lue et sur laquelle votre seul retour a été qu'elle dépassait largement la commande (qui n'a jamais été formalisée)… » écrit il tout en constatant qu’au moment de l’envoi de ce courrier, « les services de GPSO s'apprêtaient à y mettre en oeuvre leur projet de modification de deux passages piétons, ignorant superbement nos propositions visant à affirmer, au même endroit, la prééminence du très important flux piétons par la création d'un plateau traversant entre la rue Gambetta et le square Marceau…Il est piquant d'ailleurs, de découvrir à la rentrée que vous vous félicitez d'avoir obtenu de Ile-de France mobilité, la création d'une nouvelle ligne de bus RATP (59) qui empruntera cet itinéraire. S'il ne s'agissait pas de deniers publics nous ne pourrions qu'être amusés d'imaginer les bus et leurs passagers tressautant joyeusement sur le double ralentisseur que vous venez d'y installer! »
« Au delà de ces travaux sur les projets soumis à notre réflexion, ( les conditions de travail ne se sont aucunement améliorées pour la réflexion sur les accès à la gare du Grand Paris), vous avez écarté toutes nos propositions de travaux ultérieurs: Ouverture du Parc Michelet, circulation sur la rue Marcheron par exemple, mais que vous avez également refusé obstinément de nous associer aux projets de la Ville concernant le domaine de la commission ( passage des Reflets, urbanisation de la place des Insurgés de Varsovie et de la Porte Brancion, piétonnisation de la place de la République etc.) ni même de répondre simplement aux questions légitimes que nous posions de façon réitérée comme la position défendue par la Ville dans le syndicat mixte travaillant sur le nouveau contrat Vélib » »regrette t-il « Il est vraiment regrettable pour notre collectivité que vous attachiez si peu d'importance aux compétences collectives et individuelles de vos concitoyens. En matière d'aménagement il faut certes de la technicité - et vous l'aviez parmi les membres de la commission - mais il faut surtout une vraie écoute des habitants qui acceptent de réfléchir de façon constructive sur leur espace public. C'est cette compréhension du fonctionnement de l'espace qu'aucun technicien extérieur ne saurait obtenir sans une écoute attentive des acteurs de la rue. Mais pour ça, monsieur le Maire, il faut savoir faire confiance à ces acteurs et vous avez prouvé, au travers ce simulacre de démocratie participative, que vous n'avez pas cette qualité. Vous voudrez bien ne trouver dans la virulence de ce courrier que le dépit d'un citoyen engagé pour que sa ville soit demain meilleure qu'elle ne l'est aujourd'hui et prêt à y apporter ses compétences et son énergie ».