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politique - Page 135

  • RENCONTRE AVEC UNE FRONDEUSE A VANVES : VALERIE MATHEY - "Pour être frondeur, il faut être député!"

    La section de Vanves du PS est riche de courants, surtout nouveaux, avec les frondeurs d’un côté, LesVallsiens et les Hollandais  de l’autre, avec au milieu Cohérence Socialiste qui ne sont ni frondeurs, ni Vallsiens, ni godillots, ni sociaux-libéraux. Le Blog Vanves Au Quotidien a rencontré une « frondeuse » qui ne s’assume pas « frondeur » alors qu’elle l’est totalement : Valérie Mathey, conseillère municipale et Secrétaire fédérale aux questions de sécurité

    Vanves au Quotidien - Vous sentez-vous frondeuse  ?

    Valérie Mathey : Pour l’être, il faut être député, et je ne suis pas député. Ce sont ceux qui ont le pouvoir législatif. Ce qui n’est pas mon cas  Il y a des idées que je partage avec Jean Marc Germain. Le PS critiquait beaucoup l’UMP lorsque ce parti était au affaires, en disant que les députés UMP avaient toujours le doigt sur la couture du pantalon, béni « oui oui », votant tout, sans aucune abstention, ni amendement. La culture du PS, ce n’est pas cela, mais remettre en question, discuter, faire avancer le projet. Les frondeurs, comme d’autres, dans Cohérence Socialiste qui a voté la confiance au gouvernement mais  en se posant des questions, se sont abstenus.  

    VAQ - Vous sentez-vous isolé dans une section « hollandaise » à Vanves ?

    V.M. : « Pas du Tout ! C’est une richesse pour la section d’avoir des gens de diffférentes sensibilités politiques, soit parce qu’ils sont  à Cohérence Socialiste comme Remy Carton, Vallsiens comme Guillem Gervilla, Hollandais comme Anne Laure Mondon et Jean Cyril Le Goff. C’est très sain ! Nous avons énormément de discussion sur des sujets où nous ne sommes d’accord, mais nous argumentons, et au vu de ce qu’elle peut dire ou ce que je peux dire, cela nous donne des perspectives différentes.

    VAQ - Combien êtes-vous de frondeurs à Vanves ?

    V.M. : «  Je ne sais pas ! Je n’ai pas compté !

    VAQ - « Mére de famille désabusée » comme l’indiquait le journaliste de libération ? 

    V.M. : « Je ne suis pas désabusée. Et je ne peux pas l’être parce que le gouvernement Valls est trop récent. Je ne peux pas être désabusé de quelque chose que je connais pas

    VAQ - Et sévère avec cette réflexion : « Avant le changement de gouvernement, on débattait entre nous sur la social-démocratie, mais depuis lundi, on parle de social-libéralisme. Dans quelques mois, on sera au libéralisme, mais sans le social » ?

    V.M. : « J’assume parce que je l’ai entendu de ministres qui disaient  qu’on pouvait envisager  le social libéralisme. Il reste encore social. Si on emploie le mot libéral au sens purement anglo-saxon, je suis d’accord, les libéraux anglo-saxon ce n’est pas du tout les libéraux à la Française comme on l’entend. Mais ce n’est pas comme cela que cela a été dit ! Et cela m’a choqué  

    VAQ - En tous les cas pas Vallsienne ?

    V.M. : « En tous les cas, je suis socialiste !

    VAQ - Pourtant vous avez voté Hollande ?

    V.M. : « Tout à fait ! Je suis socialiste ! Des primaires ont désigné notre  candidat ! Je n’ai pas soutenu François Hollande, et tout le monde le sait, mais Martine Aubry. François Hollande a été désigné à la Primaire. Et j’ai fait campagne pour François Hollande, comme je l’ai fait aux législatives pour Lucile Schmid. Et elle n’est pas socialiste

    VAQ- Vous seriez-vous abstenue si vous aviez été député ?

    V.M. : « Si ma tante en avait, elle m’appellerait « mon oncle » ! Non !

    VAQ - Donc ni frondeurs, ni godillots, ni social-libérale, mais où ?

    V.M. : « Je n’ai pas dit que je n’étais pas frondeur, mais j’ai dit que pour être frondeur, il faut être député. Et je ne le suis pas ! Je trouve l’analyse de Jean Marc Germain  sur la politique économique du pays, sur la politique social qui se met en place, très pertinente. Je suis d’accord sur ce que promeut Jean Marc Germain, c'est-à-dire que l’on a vu, au bout de 2 ans et demi, que ce qui avait été promis, ne s’est pas fait : Réduire les déficits, ce qui n’a pas été le cas malheureusement. De même pour le chômage. Il est évident qu’il faut aider les entreprises, mais il faut qu’elles rendent aussi ce que l’on a prêté. C’est à dire que c’est du donnant-donnant comme l’expliquait Ségolène Royal. A un moment ou un autre, il faut sanctionner les entreprises qui ne jouent pas le jeu. Parce que ses 41 milliards auraient pu être redistribués aux ménages pour un plus fort pouvoir d’achat. Ce qui n’a pas été fait. C’est ce en quoi je crois. Si vous m’appelez frondeur parce que je pense que l’on peut faire une autre politique que celle qui est menée actuellement, je le suis. Mais je ne suis pas députée

    VAQ   – Donc, on peut mener une autre politique ?

    V.M. : « A mon sens oui ! Mais je ne suis pas dans les antennes du pouvoir. On est tous derrière François Holande, mais sa politique doit être réorientée d’une manière différente

    VAQ – Est-ce que vous pensez qu’on a trop présurisé fiscalement les français ?

    V.M. : « Il y a une pression fiscale importante sur les ménages, mais par ailleurs, on ne s’est pas attaqué au fond du problème. Si nous avions fait la réforme fiscale dés le début du quinquennat, c'est-à-dire mettre ce qui fallait faire, sanctionner beaucoup plus la fraude fiscale, créer plus d’échelons sur l’impôt sur le revenu… on aurait moins pénalisé les ménages. On aurait aussi pu aider les entreprises, dans une moindre mesure… Il nous reste 2 ans et demi pour rectifier le tir.  

    VAQ – Certains disent que « Les frondeurs de Vanves ne sont pas des frondeurs à la gauche de la gauche, mais de position » 

    V.M. : « Je ne sais pas ce que cela veut dire ! Il faut m’expliquer ! Le frondeur le plus connu chez nous dans les Hauts de Seine, est Jean Marc Germain. Il n’a aucune autre ambition, et sûrement autre chose en tête que faire une carrière politique comme certains à droite ou au centre et même à gauche du parti. Il a quitté le cabinet de Martine Aubry.

    VAQ- N’est-ce pas une façon de faire remonter l’influence des aubrystes dans la fédération PS 92 ?

    V.M.  « Pourtant les aubrystes ont été derrière Jean André Lasserre, conseiller général de Courbevoie, hollandais, lors de l’élection du président de la fédération PS 92 après le dernier congrès. Il n’y a eu aucun candidat Aubryste. Philippe Sarre – qui a été élu – était hollandais.  

    VAQ – Au prochain congrès, y aura-t-il un courant frondeur ?

    V.M. : « Il faut leur demander ! Mais on ne sait pas quand aura lieu le Congrès

    VAQ – Que pensez-vous du retour de Nicolas Sarkozy ?

    V.M. : « Il fait l’unanimité contre lui ! Heureusement qu’il est là parce que cela va ressouder le PS. Et c’est une excellente chose

    VAQ – Les couacs du gouvernement depuis la Rentrée ?

    V.M. : « On est à 90% d’accord sur ses couacs. Il y a eu des choses malheureuses !

    VAQ – Le discours de Manuel Valls devant le MEDEF ?

    V.M . : « Il dit qu’il aime les entreprises ! Mais ce n’est pas cela qui est intéressant ! Nous avons besoin d’elle comme elles ont besoin de l’Etat, de salariés, de la France. Le fait d’aimer m’a beaucoup gêné ! On n’aime pas les entreprises ! On met de l’affect là on ne devrait pas l’affect 

    VAQ – Et ses prises de position en matière de sécurité ?

    V.M. : « C’est toujours un faux procés que l’on fait au PS et aux partis de la gauche lorsqu’on dit qu’ils sont laxistes. Ce n’est pas vrai. Le premier droit du citoyen est de vivre en sécurité. Lorsqu’il y a de la délinquance, des débordements, on sanctionne. Et notamment les paysans qui ont mis à sac la sous préfecture, parce que c’est scandaleux ! Il ne faut pas opposer des communautés les unes contre les autres comme les classes sociales. La Sécurité ce n’est pas uniquement la répression, mais aussi la prévention, ce dont Manuel Valls s’est préoccupé lorsqu’il était à l’Intérieur. Ce sont des questions très importantes dont je m’occupe à la fédération.  Vivre en sécurité est le premier droit du citoyen.

    VAQ – Est-ce que cela a des répercussions sur le groupe PS au conseil municipal ?

     

    V.M. : « On discute, on confronte nos arguments, nos idées, mais ma fronde n’a aucun impact sur nos positions municipales. Et en tant que conseillère municipale, dans le groupe, nous discutons des différentes délibérations, nous adoptons une position de groupe et tous les élus s’y tiennent. Et nous sommes très souvent en désaccord avec l’équipe municipale, notamment sur l’action social où l’on, pourrait faire plus, sur les logements sociaux…

  • INTERVIEW D’ISABELLE DEBRE, SENATEUR DE VANVES : « Si le Sénat bascule à droite au soir du 28 septembre, j’espère que nous pourrons travailler d’une autre manière ! »

    Le Blog Vanves Au Quotidien a rencontré Isabelle Debré, à la veille d’élections sénatoriales qui se dérouleront demain  – où la Région Ile de France n’est pas concernée – qui pourrait permettre à la droite de reconquérir le Sénat, et de la rentrée de la Haute Assemblée le Mercredi 1er Octobre avec l’élection de son  président. 4 candidats sont en liste dont deux UMP qui s’étaient déjà affrontés voilà 3 ans, Gérard Larcher, ex-président du Sénat et Jean Piere Raffarin ex-premier Ministre de Chirac.  Occasion pour la sénateur de Vanves de nous éclairer sur les enjeux de ces élections sénatoriales, mais aussi sur son travail parlementaire à un moment où la haute assemblée sera saisie du projet de réforme territoriale, et sur le devenir de l’UMP avec le retour de Nicolas Sarkozy

    Vanves Au Quotidien - Pensez-vous vraiment que le Sénat peut re-pencher à droite à l’occasion des élections sénatoriales du 28  Septembre ?

    Isabelle Debré : « C’est un objectif que nous pouvons atteindre à conditions que les divisions ne nous pénalisent pas trop. Il faut par ailleurs rappeler que la gauche a modifié la quasi-totalité des modes de scrutin, dont celui des sénateurs, ce qui ne joue pas en notre faveur. Cela étant, les résultats obtenus aux élections municipales du mois de mars nous donnent, il est vrai, un avantage.

    VAQ -  Quelles en seraient les conséquences ? Peut-on s’attendre à des blocages comme on l’avait connu sous Mitterrand  sur certains textes ?  

    I.D. : « Si le Sénat bascule à droite au soir du 28 septembre, j’espère que nous pourrons travailler d’une autre manière ! En effet, aujourd’hui la gauche est tellement divisée qu’elle est incapable de voter les textes les plus emblématiques (loi de finances et loi de financement de la sécurité sociale,…..). Dans les circonstances exceptionnelles que nous connaissons - crise économique, déficits publics excessifs, dette de l’Etat, chômage de masse, perte de confiance en nos institutions et défiance vis-à-vis des élus – l’exécutif aurait tout intérêt à travailler avec l’opposition pour rechercher un consensus sur les dossiers les plus importants. Le nouveau Sénat aura incontestablement son rôle à jouer dans ce contexte.

    VAQ -  Quel sera votre choix pour l’élection du Président du Sénat le 1er Octobre prochain ?

    I.D.  : « Vous comprendrez bien que le vote étant secret je ne réponde pas directement à votre question. Sachez cependant que j’attends du nouveau président qu’il sorte le Sénat de  l’impasse dans laquelle la gauche l’a engagé, lui permettant de peser réellement et efficacement sur les textes du gouvernement dans le cadre d’un dialogue respectueux des prérogatives de chacun. Il faut que les CMP (commissions mixtes paritaires) puissent véritablement aboutir et ne pas toujours laisser le dernier mot à l’assemblée nationale !

    VAQ -  Sur quels textes législatifs travaillez-vous actuellement ?

    I.D.  : «  Tous les dossiers concernant les retraites, et en particuliers la situation des retraités dont les ressources sont les plus modestes, me mobilisent. De même, je m’impliquerai particulièrement, en tant qu’ancien rapporteur de ce texte, dans le débat sur les dérogations au repos dominical.

    VAQ - Quelle est votre réaction face au projet de réforme territoriale engagée par le gouvernement dont le Sénat sera saisi ?

    I.D.  : « La réforme territoriale engagée par le gouvernement n’est pas bonne. Il décide d’ériger des super-régions, envisage de supprimer les départements sauf dans la partie rurale de notre territoire et balaye les intercommunalités situées dans la petite couronne de l’agglomération parisienne alors qu’elles ont fait la preuve de leur efficacité. La logique aurait voulu que l’on réfléchisse à un projet global de décentralisation, cohérent d’un point de vue institutionnel et efficace d’un point de vue financier. Chacun sait en effet que nous devons avant tout rechercher les moyens de faire mieux avec des dotations en diminution. Les élus locaux ne sont pas hostiles, loin de là, à la réforme mais ils doivent être consultés, écoutés et respectés.

    VAQ - Comment réagit l’élue locale et la parlementaire au retour de Nicolas Sarkozy ?

    I. D. : « Son retour sur la scène politique ne faisait plus guère de doute, d’autant que l’opposition connaît de vraies difficultés à s’organiser et à proposer un contre-projet audible. Nicolas Sarkozy, avec son énergie, sa force de conviction et l’expérience qui est la sienne peut la sortir de cette situation afin de reconstruire une véritable force de proposition face à une présidence décrédibilisée et à un gouvernement bricolant au jour le jour. 

    VAQ - Est-ce que cela mettra fin à ces règlements de compte au sein de l’UMP ?

    I.D.  : Nicolas Sarkozy, entouré de personnalités comme Laurent Wauquiez, Nathalie Kosciusko-Morizet, François Baroin et d’autres, apportera, je le souhaite,  de la cohésion et je l’espère de l’unité. L’objectif est de remettre l’opposition sur de bons rails.

    VAQ - Comment cela est-il ressenti sur le terrain au niveau des militants et sympathisants UMP  ?

    I.D.  : « Les militants attendent avant tout qu’on en finisse avec les querelles d’egos et que nous construisions un véritable projet. Il en va de l’avenir de la France. Nous ne pouvons rester immobiles devant l’incapacité de la gauche à gouverner et à faire les réformes qui s’imposent.

    VAQ - Comment aujourd’hui préserver l’unité du groupe UMP, mais aussi de la majorité municipale,  face à des tentatives de débauchage de ses alliés UDI ?

    I.D.  : La question ne se pose pas en ces termes. L’UMP a une vocation naturelle à travailler avec nos amis centristes qui doivent être des partenaires privilégiés. Cette coopération est fructueuse au niveau local. Pourquoi ne le serait-elle pas au niveau national avec un véritable contrat de gouvernement passé entre les deux formations ?

    VAQ -  Comment allez-vous vous impliquer dans la campagne pour les élections régionales ?

    I.D.: Valérie Pécresse a tout mon soutien dans cette longue campagne qui l’attend. La Région peut être reprise et cela semble être le souhait de nombreux de nos concitoyens. Je serai, comme beaucoup d’autres, aux côtés de Valérie Pécresse pour l’aider à  réaliser son objectif. Elle a toutes les qualités pour y parvenir, l’expérience et la volonté de servir.

  • HANNA SASPORTAS JEUNE CONSEILLERE MUNICIPALE DE VANVES ETAIT EN ISRAEL PENDANT L’OPERATION « BORDURE PROTECTRICE » : « J’ai refusé de rentrer, car je ne voulais pas laisser le terrorisme me dicter ma conduite »

    Hanna Sasportas, jeune Conseillère municipale, a séjourné en Israël au moment de la crise et de l’opération « Bordure Protectrice ». Elle devait passer 4 mois de stage à l’étranger, dans le cadre de ses études en école de commerce en spécialisation marketing/communication. Ayant des facilités en Israël où elle a de la famille et connaît quelques personnes, elle a pu trouver un stage dans une start up de chasseurs de têtes, en tant que « community manager », située à Tel Aviv.  « J’ai décidé de partir à un moment où c’était très calme, en avril 2014. Je devais rester 8 mois, mais j’ai dû écourter mon stage, pour revenir début septembre » explique-t-elle au Blog Vanves Le Quotidien à qui elle raconte son séjour.

    Vanves Au Quotidien – Au moment de votre arrivée en Israël, tout était calme ?

    Hanna Saspportas : « Je suis arrivée juste avant les événements c'est-à-dire le meurtre de trois adolescents israéliens en Juin 2014, perpétré par des membres du Hamas basés en Cisjpordanie, suivis de l'arrestation en Cisjordanie de 400 sympathisants ou membres du Hamas et de l'assassinat d'un adolescent palestinien (acte isolé perpétré par des extrémistes, depuis condamnés) d’où tout est parti. A partir de ce moment, une pluie de roquettes a atterri sur le territoire israélien plus qu’à l’habitude, dans la mesure où de nombreuses roquettes tombent sur le sud Israélien à Ashkelon, Sderot ou à Ashdod, entre autres. Les habitants de ces trois communes, avaient 15 secondes pour aller s’abriter, malgré le système anti-aérien qui n’arrête pas tout. Quand on a une dizaine de tirs par heure, ce n’est pas possible de tout arrêter. Cette protection revient très cher et l’économie israélienne ne peut pas se permettre de la financer et la supporter indéfiniment. Au fur et à mesure, ces roquettes ont visé de plus en plus l’intérieur du pays, atteignant Tel Aviv par exemple, ce qui commençait à devenir difficilement supportable pour la population. Et je l’ai vécu pour savoir que ce n’était pas une petite alerte de rien du tout, c'est assez traumatisant. J’étais dans la rue lorsque j’ai entendu ma première explosion !

    VAQ – Qu’est-ce qui se passe lorsqu’il y a une alerte ?

    H.S. : «  Quand on entend la sirène, on a à peu près 90 secondes pour s’abriter. Parfois, il n’y a même pas d’alarme, et tout de suite l’explosion, avec le sol qui tremble comme si un métro passait, avec un bruit très sourd.  Très traumatisant lorsqu’on est seule dans la rue à 22H alors que l’on sort juste pour rejoindre des amis et prendre un verre. Et si l’on n’est pas loin, on court à l’abri ou dans la cage de l’escalier pour s’abriter dans la cave, avec des situations assez drôles malgré tout. Car au début, on en parle, on essaie de dédramatiser la situation parce qu’on ne peut rien faire d’autre. Lorsque les tirs de roquettes sont allés encore plus loin, vers le nord, l’inquiétude s’est faite sentir, avec beaucoup de questions. Des amis qui étaient dans l’armée, ont commencé à me dire qu’elle allait justement réagir face  à ces tirs de roquettes. Toutes les troupes se sont amassées autour de Gaza, pas forcément pour intervenir d’une manière terrestre dans un premier temps, mais dire que l’on est prêt à réagir, à se défendre.

    LES « TUNNELS »

    VAQ – Notamment avec tout l’épisode de la destruction des tunnels

    H.S. : « Le but de cette opération était d’arrêter les roquettes. Mais on sait, depuis des années, qu’il y avait des tunnels en construction, et on a appris qu’une opération de large envergure était prévue : les utiliser pour rentrer sur le territoire israélien et perpétrer des assassinats dans les villes limitrophes, le jour de Roch Hachana, le nouvel an juif, à la fin du mois de septembre. D’où l’objectif de détruire tous ces tunnels pour ne pas renouveler le traumatisme de la guerre du Kippour.

    VAQ – On n’en a rien su au travers des médias internationaux ?

    H.S. : « C’est bien le problème. Même si cela a été dit, expliqué par les portes-paroles de l’armée, car parmi les personnes arrêtées, beaucoup confirmaient ce projet d’attaque sur des civils. Pendant l’opération terrestre, il y a eu une désinformation, sur les chiffres des victimes civiles, dont la plupart étaient transmis par le ministère de la santé du Hamas. On connaît bien leur manière de faire, et c’est très frustrant de voir qu’une organisation classée terroriste par l’ONU et l’UE, est plutôt crue, et que personne ne dit de quelle source proviennent les chiffres. J’ai pu rencontrer à l’hôpital des victimes parmi nos jeunes soldats qui racontaient que les palestiniens leur envoyaient les enfants équipés de ceintures d’explosifs. Ce qui n’est pas revenu aux oreilles médiatiques françaises et européennes. On a tellement voulu accuser l’armée israélienne d’exactions sans évoquer les méthodes du Hamas qui sont des plus condamnables. 

    LE QUOTIDIEN A TEL AVIV

    VAQ – Comment vivent au quotidien les israéliens lors d’une telle crise ?

    H.S. : « Pas très bien. Et cela a été mon cas. Mes parents voulaient que je rentre, ainsi que mon fiancé,  car ils  comprenaient que je ne le vivais pas très bien. J’ai refusé car je ne voulais pas laisser le terrorisme me dicter ma conduite. Mais les Israéliens sont habitués à la guerre. Sauf que là, ce conflit a été perçu d’une manière différente, parce que l’on a senti que nous étions à un tournant. Dans leur tête, il fallait aller au bout des choses, mais c’était difficile, avec les pertes de ces jeunes soldats, avec ces roquettes qui leur tombaient sur la tête, ne pouvant plus, du coup vivre normalement. 

    VAQ – Quelles étaient les signes qui montraient que le vie n’était pas normale ?

    H.S. : « Tel Aviv est une ville qui ne dort pas, car 24H sur 24, les supermarchés et les bars sont ouverts. Mais il n’y avait plus personne le soir dehors. Les habitants préféraient rester chez eux pour regarder les informations, et être à l'abri au cas où il y aurait une alerte. Et pourtant c’est la saison où généralement, on n’a pas de place à la plage qui, cette fois, était déserte. Au bout d’un certain temps, les Israéliens se sont arrêtés de vivre, avec beaucoup de menaces d’infiltrations à Tel Aviv, amenant les autorités à fermer le bord de mer un soir. Bord de mer qui est le centre de la vie nocturne. Ce qui créait une ambiance bizarre parce qu’en même temps, ils voulaient montrer qu’ils n’avaient pas peur, qu’ils ne voulaient pas se laisser envahir par ce sentiment que tout le monde ressentait de toute façon. C’était vraiment une guerre psychologique.

    Et je l’ai mal vécue personnellement, car je n’ai pas beaucoup dormi, parce que j’avais de la famille et des amis à l’armée, que je connaissais des gens dans le sud qui subissaient des roquettes pratiquement toutes les minutes  Avec le temps, on s’habitue, mais on regarde toujours en l’air, au moindre petit bruit, on a peur. Maintenant dès que j’entends pétarader une moto, je sursaute et je regarde dans le ciel, de même je me retourne lorsque j’entends une ambulance. Là-bas beaucoup ne mangent plus, somatisent en quelque sorte cette ambiance qui créée en chacun de nous un vrai traumatisme. Je me souviens d’un samedi soir de juillet où les palestiniens du Hamas avaient annoncé par communiqués qu’ils enverraient des roquettes jusqu’à ce que Tel Aviv soit en ruines. C’est la soirée où j’ai eu le plus peur, car ils en ont envoyées beaucoup.    

    PERCEPTION ISRAELIENNE

    VAQ - N’avez-vous pas l’impression que cela n’en finira jamais ?

    H.S. : « Tant que le pouvoir international ne réalisera pas que les Palestiniens sont victimes d’un régime totalitaire. A partir du moment où on accuse Israël de vouloir exterminer les palestiniens du Hamas, c’est sûr que l’on ne peut pas en finir. Beaucoup en sont venus aujourd’hui à justifier les roquettes sur Israël. Que l’on soit contre la politique d’Israël ou que l’on soit pour, cela ne change pas les choses. On ne vise pas des populations civiles. Tant que l’on n’aura pas pris conscience que c’est le Hamas qui est la cause de tout cela, on n’en sortira pas.

    VAQ  - Même des Israéliens ont manifesté dans la rue contre les interventions de l’armée israélienne ?

    H.S. : « C’étaient surtout des parents de soldats morts dans les précédents conflits et qui demandaient d’arrêter la guerre parce qu’on en a assez. Des parents qui ont perdus leurs fils. De nombreux sondages ont montré que les Israéliens étaient convaincus, dans leur grande majorité, qu’il fallait se débarrasser du Hamas et remettre les clefs de la bande de Gaza à Mahmoud Abbas.

    VAQ – La droite et l’extrême droite qui  dirigent Israël ne sont-elles pas en  cause ?

    H.S. : « La politique en Israël n’a rien à voir avec la politique française. L’extrême droite française n’a rien à voir avec l’extrême droite israélienne. Sur les décisions d’une telle opération comme « Bordure protectrice » c’est le Cabinet de sécurité du gouvernement, composé de centristes, de centre droit, de la droite et de partis un peu plus à droite qui les prend. Et j’ai vu un premier ministre, Benyamin Netanyahou, attentif à ce qui se passait, se déplaçant sur le front. Cette opération était nécessaire pour calmer les tirs de roquettes.

    PERCEPTION FRANCAISE

    VAQ- Comment réagissez-vous  face à la perception qu’ont les français de ce conflit et qui a fait débat jusqu’à ces derniers jours ?

    H.S. : « La plupart des gens sont mal informés. On a une perception de ce qui se passe en Israël qui n’est pas réelle, et aussi en Palestine d’ailleurs. Ce n’est pas seulement Israël qui fait blocus, mais aussi l’Egypte, car il y a eu énormément d’attentats visant les soldats égyptiens, notamment dans le Sinaï à cause du Hamas. Des tonnes de denrées humanitaires sont envoyées à Gaza par Israël toutes les semaines sur lesquelles le Hamas fait main basse. Il y a beaucoup d’idées fausses, confuses, de préjugés. On a l’impression qu’il y a un mur de séparation entre les juifs et les palestiniens, ce qui est vrai dans certains endroits, mais faux dans d’autres. Des Palestiniens viennent quotidiennement travailler en Israel et d’autres y vivent bien.

    VAQ – En voulez-vous à ceux qui prennent fait et cause pour la cause palestinienne en France

    H.S. : « Non, pas du tout, parce que je les comprends d’une certaine façon. Mais j’en veux à ceux qui condamnent Israël sans savoir vraiment ce qui s’y passe et sans avoir vu quelle est la réalité des choses. Ils ne comprennent pas la complexité de la situation, car si sur Gaza c’est une chose, sur la Cisjordanie ou la Judée Samarie, c’est encore autre chose. Mais sur Gaza, lorsque les Israéliens sont partis, ils ont laissé beaucoup d’équipements et d’aménagements urbains en bon ordre. Mais aujourd’hui, tout a été détérioré et pas seulement par les différents conflits. Je ne comprends pas comment les Palestiniens peuvent accepter d’être gouvernés par le Hamas. Il faut les libérer du Hamas.