ELECTIONS PRESIDENTIELLES A VANVES ET EN ILE DE FRANCE : LE GRAND PARIS A LA SAUCE HOLLANDE

François Hollande (PS) avec 2.871.982 voix (53,32%) a battu Nicolas Sarkozy (UMP) avec 2.514.037 (46,68% ) dans notre région capitale. Jean-Paul Huchon s’est félicité de  son ancrage à gauche : « Pour la 1ère fois dans une élection nationale, un candidat de gauche franchit la barre des 53% en Ile de France… Ainsi, la Gauche obtient, au 2éme tour, 260.000 suffrages supplémentaires en Ile-de-France par rapport à 2007 (2.870.000 contre 2.610.000). Le vote des Franciliens en faveur de François Hollande est supérieur à la moyenne nationale (53,32% contre 51,63%) et progresse dans l’ensemble des départements. Cette dynamique permet à François Hollande d’être majoritaire dans cinq départements franciliens sur 8 : un score historique de 65,32 % en Seine-Saint-Denis et 55,6 % à Paris, 56,47% dans le Val-de-Marne, 53,91% dans le Val d’Oise et 53,43% dans l’Essonne. La progression de la gauche se confirme également dans les autres départements franciliens : avec 49,48% des voix dans les Hauts-de-Seine, 45,7% des voix dans les Yvelines, et 49,25% des voix en Seine-et-Marne, François Hollande fait encore progresser la gauche dans ces départements (+3 000 voix dans le 77 et +37 000 voix dans le 92 par exemple) ».

 

Pour Jean-Paul Huchon, « le clivage qui subsiste encore entre le cœur d’agglomération et les zones péri urbaines franciliennes constitue un défi pour les années à venir. Le débat qui va s’ouvrir pour un 3ème acte de la décentralisation devra nous permettre d’impliquer l’ensemble de nos territoires dans l’avenir et le développement de l’Ile-de-France ». François Hollande a donné une idée de ses positions sur les différentes problématiques franciliennes comme la crise du logement, le Grand Paris, la péréquation financière ou la gouvernance durant la campagne du 1^er tour, en répondant au questionnaire de l’AMIF (Association des Maires d’Ile de France) envoyé à tous les candidats. Il  a assuré les maires franciliens que « L’Etat ne restera pas indifférent à la situation de la Région Capitale » en faisant « toute confiance aux élus pour définir ensemble les outils de la solidarité métropolitaine et pour mettre en place la structure et l’administration nécessaire à la mobilisation de tous. Je serai bien entendu très attentif à ce que le projet du Grand Paris se poursuive car les accords trouvés méritent d’être menés à bien. On ne balaie pas d’un revers de la main, les travaux et l’énergie consacrés depuis quelques années sous prétexte d’une nouvelle élection présidentielle. Par ailleurs, nous ne devons prendre aucun retard. Reste à trouver les financements nécessaires pour aboutir puisque le gouvernement qui a proposé la création du réseau de transport du Grand Paris, n’a pas su trouver les financements pour atteindre l’objectif final. Il nous laisse des engagements pris auprès des citoyens. Nous étudions actuellement la meilleure manière de financer les promesses pour être à la hauteur de leurs attentes ».

 

Le logement fait partie de ses priorités franciliennes en annonçant qu’il prendrait des mesures fortes : L’encadrement des loyers, la cession gratuite des terrains de l’Etat en vu de construire beaucoup plus de logements sociaux, le doublement du plafond du livret de Caisse d’Epargne pour le porter à 30 000 € afin de mobiliser les financements en faveur du logement (prés de 20 Milliards). « Les communes qui ne jouent pas le jeu de la loi SRU seront pénalisées. Si certains élus font preuve de mauvaise volonté manifeste, je demanderai aux préfets de se substituer aux maires pour la délivrance des permis de construire. Cette possibilité n’est jamais mise en œuvre. Demain elle le sera » prévient il en se prononçant pour une haute autorité du logement en IDF défendu par Jean Paul Huchon et Bertrand Delanoê.

 

La solidarité territoriale est la troisième de ces urgences « encore plus grande ici que partout ailleurs dans le territoire. Je ne peux plus accepter que des villes soient coupées de tout, alors que d’autre refusent de mutualiser leurs ressources. C’est pourquoi je donnerai une feuille de route aux élus : définir collectivement des outils pour la mise en œuvre de politiques plus efficaces. La péréquation sera un préalable incontournable. Malgré les récentes avancées, la solidarité entre les communes est encore trop faible. Cela dit, je ne vois aucune objection à prendre en compte les exigences de péréquation régionale aux côtés des exigences nationales. Cela vaudra d’ailleurs pour d’autres régions. Si les élus ne parviennent pas à s’entendre, la loi décidera des modalités de réallocation de ressources fiscales, avec pour objectif de réduire de moitié, les écarts de richesse dans chaque catégorie de collectivité » écrivait il alors

 

Depuis son élection, beaucoup parlent d’un ministére de l’égalité territoriale qui se voudra un élément phare du gouvernement. Il s’attaquera justement à la loi SRU  en mettant en œuvre ce qu’il a annoncé dans le courrier de l’AMIF, à la lutte contre la désertification médicale dont la grande couronne franclienne commence à être victime comme les parties les plus reculées de l’hexagone, à la mise à disposition des collectivités locales les terrains de l’Etat pour la construction de logements. Enfin, il est quasiment certain, et ce, dés l’automne, que le conseiller territorial sera supprimé, que les régions se verront confier davantage de compétences….

Ainsi Bernard gauducheau (NC) et Guy Janvier (PS) préserveront leur siége de Conseiller régional et de conseiller général, ce qui ne les empêchera pas de s’affronter sûremment de nouveau pour siéger à Nanterre. Par contre, le nouveau chef de l’Etat ne reviendra pas sur Grand Paris Express qui doit passer par Vanves, puisque le travail accompli depuis 2 ans est irréversible. Par contre, il faudra trouver « la meilleure manière de financer les promesses ». Des réflexions seront même entamées pour rapprocher STIF, haute autorité des transports de la Région et la SGP (Société du Grand Paris).

ELECTIONS PRESIDENTIELLES : TENTATIVE DE GEOGRAPHIE POLITIQUE DES BUREAUX DE VOTE

François Hollande est donc arrivé en tête dans les 19 Bureaux de vote de Vanves avec  8 107 voix (56,44%) contre 6 258 (43,56%) pour Nicolas Sarkozy.. L’écart n’a jamais été aussi fort. Il faut remonter à 1981 où François Mitterrand (PS) a obtenu 52,3% (6 471 voix) contre VGE (UDF) avec 47,7% (5 911 voix). Et en 1995 lorsque Jacques Chirac (RPR) est arrivé en tête avec 55,79% (6 901 voix) contre Lionel Jospin (PS) avec 44,21% ( 5469 voix). Enfin, le nombre de B&N est important avec 1567 vanvéens (3,79%) qui se sont déplacés pour se prononcer pour personne. Curieusement, le plus grand nombre de B&N se retrouve dans les bureaux où le vote du FN est important et l’électorat populaire : B 19 (cité Payret Dotail notamment) avec 38 B&N, B 10  (HLM du Plateau) avec 43 B&N, B 4 avec 35 B&N étant peut être l’exception, l’accueil d’un lieu de priére pour les musulmans n’étant pas du tout accepté par des riverains de la salle Gérard Orillard. Enfin, François Hollande a fait ses meilleurs scores dans les bureaux des quartiers où le PS a fait le plus de porte à porte : B10 (2cole Primaire Mareau) avec 502 voix,  B6 (Ecole Primaire Gambetta)  où il a fait 511 voix,  B5 (Ecole Max Fourestier) où il a fait 530 voix…pour François Hollande qui a augmenté son score de 2% à 2,5%

 

Il est d’ailleurs intéressant de s’intéresser à la géographie des bureaux de vote à l’occasion de cette élection présidentielle et par rapport au 1^er tour. Les Bureaux 5 (Maternelle Fourestier), 6 (Primaire Gambetta) et 10 (Elementaire Marceau) votent fortement à gauche, avec 2,5 points au dessus de la moyenne pour le PS,  leurs habitants résidant dans des quartiers populaires  et les HLM des rues  Auguste Comte (B5), Rabelais (B6), Verdun (B10), tout comme le bureau 13 (Elementaire J.Cabourg) qui done 2 points de plus au PS, ses électeurs venant des Chariots et des immeubles de la rue Louis Dardenne. Le Front de Gauche avec Jean Luc Mélenchon a fait de très bons scores dans les B5 et B6 mais aussi au B8 (Maternelle Gambetta) qui a connu une forte poussée du FdeG,  où votent des habitants du début des rues Gambetta et Jean Bleuzen (autour de l’espace A.Gazier-ESCAL)

Les Verts ont eu des résultats surprenants avec de très bonnes assises dans les bureaux  8 (Maternelle Gambetta), 9 (Maternelle Marceau) et 10 (Primaire Marceau) où viennent voter des habitants de l’autre partie de la rue J.Bleuzen autour de la célébre « Fonderie ». Ils font aussi d’excellents résultats dans les quartriers pavillonnaires du Plateau tant du côté Marceau/François 1^er que proche du Parc des Expositions avec Murillo, Berthelot…où ses habitants votent aux bureaux 1 (mairie) et 2 (collége Saint Exupery)….

 

La droite est forte dans les Bureaux 7 (Primaire Gambetta) où viennent voter les résidants des copropriétés de la rue Jean Jaurés, 3 (collége St Exupry) où viennent les propriétaires des quartiers pavillonnaires du Plateau situé entre Victor Hugo Marcel Martinie, 4 (Salle Gérard Orillard) où votent les habitants de la rue  J.Jaurés entre Murillo et Pasteur/Victor Hugo,  avec une poussée plus radical du FN à cause de la présence du lieu de priéres affecté aux musulmans. L’UMP connaît une forte poussée dans les bureaux 16 (Elementaire du Parc), 17 (Martenelle du Parc)  où votent les habitants de l’avenue du Parc et autour du parc F.Pic.

Le FN a fait ses meilleurs scores dans les bureaux 18 (Primaire Larmeroux) et 19 (Maternelle Lemel) où votent les habitants des rues de Châtillon et de l’Avenir avec les immeubles où sont logés des militaires. Le B19 où votent les habitants du 13 connait un vote très contestataire mais à droite avec un FN qui a fait le double en pourcentage de son score moyen communal avec 6 points au dessus. D’autres bureaux apparaissent comme des bureaux très contestataires comme les B8 (Maternelle Gambetta), B9 (Maternelle Marceau) et même très souverainiste comme le B16 (Primaire Parc) où votent les habitants autour d’E.Laval et d’Intermarché     

ELECTIONS PRESIDENTIELLES A VANVES (Suite et fin) : LENDEMAINS DE PLEURS ET D’ESPERANCES

Finalement les résultats définitifs ont été 51,67% pour François Hollande et 48,33% pour Nicolas Sarkozy au niveau national, 49,5% et 50,5% au niveau départemental (Hauts de Seine), 56,44% et 43,56% au niveau de Vanves sachant qu’au niveau de la 10éme circonscription (Vanves/issy) c’est 53,46% contre 46,54. Il y a eu quelques coups de klaxon vers 20H dans les rues de Vanves, mais sans plus dimanche soir. Les élus UMP et NC se sont retrouvés au Conseil Général alors que les élus socialistes sont allés faire la fête à la bastille après un pot au 82 sadi Carnot, sont rentrés très tard et ont dormis très peu pour certains, puisqu’ils distribuaient au métro hier matin, les résultats du 2éme tour à Vanves.  Rémi étudiant, réveillé en pleine forme à 7H a eu un  coup de barre vers 9H en allant à Henri IV pour un partiel dont il n’était pas très content confiait il  hier en fin d’après midi au pot organisé par le PS de Vanves pour fêter la victoire de leur candidat. De l’autre côté (de l’échiquier politique) Michel, un conseiller municipal racontait qu’arrivé à sa boulangerie habituelle pour acheter sa baguette il s’apprêtait à la payer 85 centimes d’euros quand on lui a dit qu’elle était maintenant à 90.  « A peine élu ! Et cela a déjà augmenté ! » s’est il exclamé sous des regards désaprobateurs.   

 

Beaucoup de nos élus ont réagis sur le vif lors de la soirée électorale au Conseil Général des Hauts de Seine : « Nos résultats sont dans la dynamique de Paris et de la petite couronne. Hollande arrive en tête à Vanves. Il y a malgré tout, à peu prés 600 bulletins blancs & nuls, ce qui prouve qu’il y a eu une non expression de la part d’électeurs qui avaient voté pour Bayrou et le FN qui n’ont pas voulu s’exprimer et permis de creuser l’écart que l’on constate. Il ne faut pas faire l’amalgame entre ce vote national et un vote local ! La présidentielle, ce sont deux programmes, deux politiques, deux hommes ! Les français se sont prononcés et je trouve que le résultat de N.Sarkozy n’est aussi mauvais que cela. Il s’est battu. Il a pris beaucoup de responsabilités pendant ces 5 ans, de risques. Même si défaite il y a, c’est une défaite tout à fait honorable » réagissait Bernard Gauducheau (NC) qui était venu avec Isabelle Debré (UMP) : « Si Ségoléne Royale avait fait 51% contre 49 pour N.Sarkozy, c’est 5 points de plus pour F.Hollande en 2012 par rapport à Nicolas Sarkozy. Nous sommes  est dans la moyenne des Hauts de Seine. Nous avons perdu une bataille, pas la guerre. Car nous avons gagné les municipales avec un score inégalé depuis 1959. On va se mettre en route pour les législatives, en étant certes décu mais très optimiste pour l’avenir » expliquait elle.

 

André Santini, député NC d’Issy/Vanves mettait en cause les bobos : « Nous avons la chance d’avoir dans nos communes un certain nombre de  bobos qui sont très heureux de venir dans nos villes et qui nous expliquent qu’il est parfaitement logique qu’ils votent pour François Hollande parce que cela leur donnent une grande amplitude de modernité qu’ils n’attendaient plus. Nous allons considérer qu’ils se sont fait plaisir en votant le 1^er tour mais que le 3éme tour, celui des législatives, nous devrons  le gagner. Et nous allons devoir nous battre ! » expliquait André  Santini, président du Nouveau Centre 92 en ajoutant pour mobiliser les troipes pour ces législatives des 10 et 17 Juin prochain : « Quand on parle d’arracher les voix aux dents, c’est ce que nous allons faire. Chez moi le porte à porte a été réhabilité. Bien que nous n’en soyons pas des adeptes, nous allons nous y reconvertir et en faire. Parce que si nous n’en faisons pas, nous allons le regretter. Il faudra faire tout ce que nous avons appris comme militant et repartir là encore à zéro, parce qu’on regarde les Hauts de Seine ».

 

Pendant ce temps là, après avoir être passé rapidement en mairie, les élus et militants socialistes se retrouvaient à leur permanence pour un pot amical pour célébrer cette victoire. Jean Cyril Le Goff parlait d’un score incroyable en constatant que sur l’ensemble des 19 bureaux de vote, François Hollande était en tête, notamment avec des pointes jusqu’à 64% (Bureau 10) dans les bureaux où les militants avaient concentrés les portes à porte sur le Plateau et le Bas de Vanves.Mais il était temps de rejoindre la Bastille où ils ont fauit la fête très tard, approchant les tentes VIP grâce aux copains du Comité Départemental Hollande 92. « Nous avons salué rapidement François Hollande. Il était  heureux ! Nous avons vu plus longuement Anne Hidalgo, Jean Michel Le Foll, JM Ayrault ». 

 

De son côté, Lucile Schmid, candidate EELV et PS aux élections législatives dans la 10éme circonscription confiait lors de la petite fête organisée, toujours au 82 Sadi Carnot, hier soir,  que « maintenant, c’est ensemble que tout est possible. Le travail des militants a rencontré les attentes des habitants : plus de démocratie, plus de projets, plus de qualité de vie, en changeant de modèle ». Tout en faisant remarquer que dans cette circonscription  « on est passé de 48,5% à 53,5% entre 2007 et 2012 ». Enfin, Jean Cyril Le Goff, référant du candidat François Hollande, se mettait à réver en espérant que cet « état de grâce » durant lequel les différents courants du PS ont fait cause commune depuis la « primaire », puisse perdurer le plus longtemps possible, pour remporter les législatives.