Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

histoire - Page 12

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 4 - ARISTIDE DURU MAIRE DE 1911-1919 : UN BON ARTISAN DE LA PROSPERITE DE LA FAMILLE VANVEENNE

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil de chaque week-end (d’ici le 11 Novembre) et de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans en commençant bien sûr par cet été 1914 : La commune, à cette époque, était dirigée par Aristide Duru (1911-19)  qui est  l'un de nos maires le plus méconnu alors qu’il a été très proche des vanvéens lors du premier conflit mondial. Bernard Gauducheau a rappelé son souvenir au lendemain des élections municipales, car ce prédécesseur avait été élu, comme lui au premier tour, avec 63% des voix (au lieu de 61%). Mais à l’époque le scrutin n’était pas de liste mais nominatif comme dans nos très petits villages.  

    Frédéric Pic, lorsqu’il lui a succédé en 1919,  a toujours pris soin de rappeler tout le bienfait qu’il a fait à Vanves pendant cette guerre, parlant de « son urbanité, sa courtoisie, sa grande bonté qu’il a toujours su montrer envers ses administrés ». Mais il n’était pas le seul, comme ce témoignage  - recueilli aux Archives de la ville - de  Camille Audigier, écrivain qui vécut 19 ans à Vanves. Il rendait « hommage à l’admirable apostolat de la municipalité. Jamais autant que depuis le 2 Août 1914, on n’avait compris le rôle véritable des mairies où cependant, la mobilisation avait tout désorganisé, en décuplant leur labeur quotidien. Ce rôle constant d’une mairie qui, à cause même de son harmonie, pouvait passer inaperçue en temps de paix, apparut avec un saisissant relief au moment où la guerre, déchaînant aux frontières, ses horreurs et ses gloires, groupait dans ses bureaux les efforts des âmes généreuses, et trouvait des ressources presque inépuisables pour atténuer l’invraisemblable accumulation des détresses subitement dévoilées. Tous ces efforts étaient réalisés par un personnel bénévole  ou de fortune qui, sur la brèche, dés les premiers jours, croira toujours qu’il n’a jamais assez fait pour la collectivité.  A Vanves, les industriels, les blanchisseurs, les allocataires, les assistés et les autres, n’ont jamais manqué de combustible, alors que dans d’autres villes ce n’était pas le cas  ». Ainsi qu’à Aristide Duru qui a été un « conservateur de la paix publique et de l’union sacrée » en rappelant « qu’il  avait calmé les esprits en jouant les arbitres » lorsqu’une gréve des employés des blanchisseurs faillit éclater « Il n’y avait pas de jour où vous ne receviez les plus pauvres, il n’est pas semaine où vous visitiez ces misérables taudis si nombreux dans le Vieux Vanves »

    Ce clerc de notaire de profession, suppléant du juge de paix du canton de Vanves, s’était installé dans la commune en 1902 et fut sollicité en 1904 pour entrer au conseil municipal par Etienne Jarrousse qui « avait discerné un homme de valeur » selon F.Pic. Réélu en 1908, il fut appelé à remplacer  Etienne Jarrousse, décédé, le 27 Mai 1911. « Il illustra sa fonction avec ce tact exquis, cette bonhomie, cette bienveillance toute paternelle, cette affabilité qui lui attiraient toutes les sympathies. Il continua dans la tradition des Jarrousse, Dupont…Il administra la commune avec cette sagesse, ce goût de la modération, ce large libéralisme qui le caractérisait et lui assurait la collaboration la plus entière, la plus affectueuse de tous ces collègues du conseil  et des fonctionnaires municipaux….Mais c’est pendant la guerre, au cours de ces longs jours mêlés d’angoisse et d’espoirs qu’Aristide Duru donna sa mesure. Attaché à sa fonction comme le soldat à son poste, aux heures les plus tragiques, il fit montre d’une telle fermeté de caractère, d’une telle foi dans le succès de nos armes que la population de Vanves toute entière, se serra autour de ce chef aimé qui n’eut pas toléré les défaillances, dont elle était et dont elle restera toujours fiére » 

    Ainsi, dés le début de la guerre, il ouvrait  une ligne de crédit sur le budget municipal pour distribuer des secours aux familles des mobilisés, créait un fonds de chômage, réorganisait les services municipaux pour qu’ils fonctionnent de façon aussi régulière qu’en temps de paix et mettait en place  une commission du ravitaillement de la population afin qu’elle ne manque pas de vivres. Il lançait un appel aux économies d’eau, de gaz et d’électricité en prévoyant des coupures de l’éclairage public le soir à partir de 22H, en ménageant le stock de charbon disponible dans la ville, ce qui deviendra un problème de plus en plus crucial au fur et à mesure que l’état de guerre se prolongeait.  Il devra constituer des stocks de précaution, aller jusqu’à user de relations personnelles avec les milieux industriels et charbonniers pour pouvoir  constituer ces stocks et organiser des distribution aux indigents, aux familles des mobilisés… d’un côté et  des ventes spécifiques  aux vanvéens et aux industriels/commerçants  (blanchisseurs, boulangers..) d’un autre.  Enfin, il  décidait au conseil municipal de Novembre 1914  de continuer à  payer le salaire des agents communaux mobilisés  et de créer un secours pour les veuves des agents communaux « tués à l’ennemi », et un mois plus tard, d’user de la faculté donner aux communes d’émettre des bons municipaux pour notamment financer les secours aux familles, puis, au fil des ans, le déficit d’un budget mis à mal par l’Etat de guerre.

    Il a intensifié la solidarité avec ceux qui étaient restés et ceux qui étaient sur le front : Il s’est entendu avec ses collègues de Clamart et de Malakoff pour affréter un wagon dit « cantine-réfectoire » pour un train sanitaire. Il mettra en place des  ateliers de confection qui sont d’ailleurs un fait marquant de ces 4 années de guerre comme ce 28 Août 1915, où le conseil municipal décida d’ouvrir un « ouvroir municipal » qui occupera plus de 150 ouvrières pour confectionner des caleçons. Mais au fur et à mesure de du temps, l’intendance militaire réduira ses commandes obligeant le maire à rechercher du travail dans l’industrie privée.  Il favorisera la culture de petits potagers, jusqu’aux pelouses et jardins de la mairie, en créant un comité d’approvisionnement et en distribuant des légumes aux familles nécessiteuses. Il prévoira  même des crédits pour la soupe et des bons de repas populaire. 

    « Avec une activité que son patriotisme rendait intarissable, à la tête d’une phalange de dévouement qu’il savait susciter, il organisa tous les services, toutes les œuvres qui vinrent en aide à ceux qui étaient restés, privés de leur soutiens, aux prisonniers pour adoucir leur sorts  et à ceux qui se battaient et qu’il encourageait. Tous les poilus venant à Vanves en permission, ne manquaient pas d’aller serrer la main à celui qui s’acquittait dignement de ces fonctions » raconte Frédéric Pic.   Mais il  ne déléguera pas, à son secrétaire général, comme le faisaient certains de ses collègues, la tâche d’annoncer lui-même aux familles la perte de l’un des leurs : « Au cours de ce long calvaire, il dut porter journellement à un père, à une mère, à une veuve, à ses enfants, les paroles de consolations. De cette voix douce, émue, par où il révélait son cœur tout de bonté, pitoyable, il savait dire les paroles qui rendent les larmes moins amères » témoignait son successeur lorsqu’il lui rendit hommage à sa disparition le 22 Juillet 1925. « Votre nom inscrits en lettres d’or sur la plaque de marbre des maires de Vanves brillera toujours d’un éclat incomparable, attestant aux générations futures que vous fûtes un bon artisan de la prospérité de la famille vanvéenne ». Et son  nom brille toujours  à l’entrée de la salle Henri Darien, presqu’en face de la plaque commémorative des morts de 1914-18 pour défendre la Patrie.

    A Suivre : La difficile gestion d’un budget mis à mal par l’état de guerre

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 14-18 A VANVES : UN DEBUT D’ANNIVERSAIRE MANQUE

    Finalement, rien n’a marqué l’anniversaire du début de la guerre 1914-18 à Vanves. Un vanvéen avait demandé par un courrier au maire de faire sonner le tocsin par les clochers des églises de Vanves le 1er août 2014 à 16 h, comme tous les clochers des églises de France l’avaient fait le 1er août 1914 à 4 h de l'après midi, annonçant la mobilisation générale. Une circulaire de la Préfecture des Hauts de Seine l’avait rappelé, à la dernière minute. Mais sans succès, tant à Vanves qu’ailleurs. Et pour une bonne raison. Les cloches de nos églises sont commandées par un tableau électrique ou numérique avec programmation des différentes sonneries Il aurait fallu programmer le tocsin, ce qui était impossible dans certains cas vu l’ancienneté du matériel, de surcroît pendant les vacances, et tout simplement parce qu’il n’a pas été prévu. D’ailleurs peu connaisse à quoi ressemble sa sonorité et son rythme d’autant plus que la dernière fois qu’il a retentit, remonte à 1939, et qu’il a été remplacé par les sirènes pour avertir d’un danger imminent.

    Vanves n’a même pas participé à l’une des premières actions de cette commémoration qui devait rappeler le 1er Août 1914 lorsque les maires ont apposé sur les murs de leur commune l’affiche d’ordre de mobilisation général. La mission du centenaire avait  proposé justement que les communes puissent apposer des affiches « Août 1914, nos vies ont basculés » avec des visages de cette époque de leurs propres habitants, provenant de leurs archives publiques ou familiales, des hommes, des femmes, des enfants, des soldats et des civils, français et étrangers dont le destin a changé à l’été 1914. Cette campagne devait permettre de leur rendre hommage et d’incarner aux yeux de la population l’événement de la mobilisation et de l’entrée en guerre. Pour l’Association des Maires de France  et la Mission du Centenaire, toutes les villes sont concernées car toutes ont un monument aux morts. « A eux la gloire, à nous le souvenir » clamait sur son fronton le Souvenir Français a rappelé André Rossinot, maire de Nancy,  l’un des représentants de l’AMF dans cette Mission qui considère que « cette célébration est une occasion de lutter contre un certain effacement de ces événements chez les jeunes. Il y a un travail énorme à faire ! »

    Il n’en reste pas moins que la ville a prévu plusieurs initiatives qui ont reçu le label de la mission Centenaire  : Un concours sur le thème 14-18 auprès du public scolaire de Vanves ; le lancement d’une exposition itinérante dans le cadre du forum des associations de septembre 2014 ; une cérémonie du 11 novembre qui associera tout particulièrement le jeune public ; l’organisation de sorties organisées par le syndicat de la ville de Vanves sur un des sites emblématiques de 14-18 ; le baptême d’un espace public de Vanves du nom d’une personnalité ayant un lien avec la guerre 14-18 (…). Elles vont commencer dés le week-end du patrimoine par deux rendez-vous : Une Exposition "Vanves dans la Grande Guerre", présentant des documents des archives municipales ainsi que des archives photographiques de l'établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense. Une Conférence sur « Le carré militaire 1914-1918 du cimetière de Vanves » de Jean-Marc Valentin, président de l'Association des Généalogistes de Vanves le 20 septembre 2014 à 17h à l’hôtel de ville

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappellera au fil de chaque week-end (jusqu’au 11 Novembre) et de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans en commençant bien sûr par cet été 1914, et à quoi ressemblait Vanves cet été là.

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 : (1) VANVES ENTRE BOURG RURAL ET COMMUNE URBAINE

    « Vanves a bien changé lorsque notre commune s’engage dans le XXéme, mais  elle conservait encore son ancien caractère de bourg rural » comme l’indique Hyppolite Chailley dans son livre « Vanves, des origines aux début du XXéme siécle ». Le centre ville autour de l’église Saint Remy avec ses anciennes rues étroites et irrégulières, conservait assurément son caractère de bourg rural. La vigne avait disparu, mais il subsistait 140 ha de cultures maraîchéres diverses qui occupaient une place importante dans ce paysage  avec 57 ha de labours – blé, seigle, avoine, pomme de terres  -   26 ha de cultures fourragères – betteraves et prairies artificielles  - 56 ha de jardins potagers ou fleuristes, et parcs de plaisance… qui allaient se révéler bien utiles durant la guerre. D’antiques fermes subsistaient encore avec leurs grandes portes charretières et leurs granges délabrées. Les carrières du Plateau avaient été abandonnés malgré la présence de deux briquetteries exploitant la glaise grâce à une centaine d’ouvriers, derrière le lycée, là où se trouve aujourd’hui, le parc des expositions avec son Palais Sud. Par contre les blanchisseries étaient toujours présentes avec 80 entreprises employant prés d’un millier de personnes, et se modernisaient avec l’apparition de machines. Elles étaient  installées dans des bâtisses inélégantes qui conservaient au rez de chaussée leurs lavoirs et leurs repasseries avec à l’étage supérieur, les séchoirs aux fenêtres sans vitres.

    Le Plateau commençaient à se peupler avec l’arrivée de d’usines qui augmentaient sa population, avec l’apparition de modestes pavillons qui s’élevaient peu à peu, isolés ou en séries (villas), et de quelques immeubles. Une 7éme classe était ouverte à l’école Gambetta. La ville achetait un terrain pour aménager la place Etienne Jarrousse (à l’emplacement du jardin actuel) et elle continuait à développer son réseau d’égouts.  L’octroi, aux portes de Paris, existait encore et le Conseil Municipal de Vanves était appelé à voter les tarifs et taxes appliqués sur différents produits de consommations (liquides comestibles, matériaux etc…). Mais l’une des conséquences de cette guerre sera d’en réduire les rentrées.

    Il n’y avait pas encore de pont-gare Vanves-Malakoff sur la ligne Paris-Montparnasse, mais un passage à niveau qui était à l’origine de nombreux accidents mortels, et de nombreux voeux du conseil municipal demandant la construction d’une passerelle par l’administration des chemins de fer de l’Etat. Comme la ligne de tramway Vanves/Plateau-Champs de Mars avait cessé de fonctionner depuis 1900 après la faillite de la compagnie concessionnaire de ce tramway, le conseil municipal n’a cessé de se démener pour obtenir, en contrepartie, l’exploitation de la ligne Vanves-Chatelet par la Compagnie des Tramways de Paris même pendant le conflit, mais sans succés car cette compagnie a fait valoir les répercussions de l'état de guerre qui l'en empêchait (pénurie de personnel, impossibilité de se procurer des ralls, et de trouver des véhicules, raréfaction du xcharbon...).  Il s’est aussi mobilisé, avec succés, pour obtenir le rétablissement du terminus intermédiaire de Vanves sur la ligne Hôtel de Ville de Paris-Clamart qui avait été supprimé au début du conflit à cause du manque de personnel 

    D’ailleurs le Conseil Municipal présidé par Aristide Duru n’a cessé de gérer les affaires courantes, malgré l’état de guerre, en maintenant les crédits intégralement « de façon à ce que la guerre terminée, la vie normale de la commune puisse reprendre immédiatement » comme il l’expliquait lors du Conseil municipal du 30 Novembre 1916 : Augmentation du traitement du personnel communal, pavage des trottoirs, goudronnage des cours des écoles du Centre, travaux de viabilité rue Falret,  dépenses d’assistance : Aides aux aliénés, aux vieillards, assistance aux familles nombreuses… La municipalité gérait un budget qui a évolué de 723 737 frs à l'époque. Dans le rapport du budget primitif examiné par le Conseil Municipal du 20 Juin 1914, Aristide Duru expliquait que « nous vivons à une époque assez trouble. Sans parler de la situation politique, il faut convenir qu’au point de vue économique et financier, il existe dans nos pays comme d’ailleurs dans la plupart des pays voisins, une véritable crise dont les effets se font sentir dans toutes les branches de l’activité nationale. L’administration communale véritable cellule civile, ayant une comptabilité à tenir, ne manque pas elle aussi plus que d’autres organisations, d’être influencé par cet état de chose qui affecte la richesse publique. C’est à ce moment critique que l’on s’aperçoit de l’importance d’une sage gérance ».

    A Suivre (samedi prochain) : La déclaration de guerre à Vanves