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bons communaux

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 32 – LA VIE SE DEGRADE AVEC LA PENURIE

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil  de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans à l’occasion des célébrations du centenaire de la « der des der », depuis trois ans maintenant. Novembre 1917 est marqué par l’arrivée de Clemenceau à la tête du gouvernement, le début de la bataille de Cambrai...

    « Dans ce grand naufrage de tant de projets d’avenir, partout élaboré avec tant de soins, du moins nous reste t-il ici la consolation que les nôtres n’ont pas sombrés. Ils sont retardés, sans doute, mais ils se réaliseront » déclarait le maire Aristide Duru avec le rapporteur du budget, lors du vote du budget municipal 1918 qui s’élevait à 910 965 frs, équilibré grâce à une émission de 340 000 € de bons communaux. « La commission des finances a envisagé de dédommager les employés communaux pour surcroît de travail, dans la mesure où ils n’ont pas eu de repos pour ainsi dire depuis longtemps, tout en étant conscient de ne pouvoir faire plus »annoncait-il. D’un autre côté, le conseil municipal décidait de l’acquisition de coton pour la confection de chaussettes pour les soldats qui ont été  confectionnés par les petites filles des écoles communales, et l’ouvroir municipal, le magasin de l’habillement militaire installé à Vanves, ayant réduit la quantité d’étoffes attribué pour cette confection

    Mais les vanvéens, comme les parisiens, voient leur vie se dégrader. Les produits de première nécessité, comme nous l’avons vu avec le charbon hier, mais aussi l’essence, le sucre, la viande…commencent à manquer, contraignant les autorités à mettre peu à peu en place des cartes de rationnement, à interdire aux restaurant de servir de la viande. Sous l’impulsion d’Aristide Duru, la municipalité a organisé l'approvisionnement alimentaire, avec un comité pour enrayer la hausse constante des denrées de premières nécessité, créé un comité des actions agricoles qui a favorisé la culture de petits potagers, jusqu’aux pelouses et jardins de la mairie,  a distribué des légumes aux familles nécessiteuses, et fit ouvrir une boucherie «réfrigérée» par l'Union des coopératives en 1916 etc…

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 28 – UN BUDGET COMMUNAL TOUJOURS DIFFICILE A BOUCLER

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil  de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans à l’occasion des célébrations du centenaire de la « der des der », depuis deux ans maintenant. La comparaison  entre 1916 et 2016 est incroyable à cent ans de distance. L’année dernière, le blog faisait le parallèle entre les problèmes posés par réfugiés belges en 1915/16, syriens et irakiens en 2015/16. Cette année, alors que pour la 3éme fois consécutive, les communes vont avoir des difficultés à boucler leur budget 2017, à cause du gel des dotations de l’Etat et de la péréquation, cent ans plus tôt, Aristide Duru et son équipe avait du mal à boucler son budget à cause de la guerre, de la baisse des recettes, devant faire appel aux bons communaux

    A l’époque, le conseil municipal votait son budget annuel  en Novembre/Décembre, c'est-à-dire le 30 Novembre 2016 pour le BP  2017. Il s’élevait à 680 965 francs de l’époque, pour une ville de 15 500 habitants. « C’est un budget d’attente comme ceux des années 1915 et 1916, les principales recettes ayant été réduite très sensiblement par l’état de guerre. Ainsi les taxes d’octroi ne rapportent plus que 61 090 Frs au lieu de 135 000 frs ». Cet « octroi »  était payé par tout transporteur de denrées alimentaires en entrant dans Vanves, contre lequel pestait Frédéric Pic, maire de Vanves entre1919 et 1939, lorsqu’il n’était que conseiller municipal et  maire adjoint d’Aristide Duru, en souhaitant sa suppression  dés la fin de la guerre : « Impôt tout à fait anti-démocratique, parce que non proportionnel d’une part avec la valeur des substances frappées, mais d’autre part avec les facultés contributives de l’assujetti, parce que frappant des objets de premières nécessité, parce que coûteux, difficile à percevoir et de prêtant à toutes les fraudes » expliquait il en mettant en avant les frais de gestion, 23 000 frs sur 140 000 frs perçus, un personnel insuffisant pour surveiller toutes les voies d’accès de la commune. « Impôt désuet et impopulaire que l’on demande de supprimer de toute part. La France est le seul pays où cet impôt a gardé un caractère universel » ajoutait il  en considérant qu’il ne suffisait pas de le supprimer mais de trouver une source de revenus nouveaux correspondants aux droits privés. Si les recettes de l’octroi avaient rapporté 140 715 frs en 1913, elles avaient diminué considérablement de 679 356 Frs, passant de 183 724 frs en 1913 à 146 487 frs en 1914 et 80 957 frs en 1915

    Mais « les crédits 1917  ont été maintenus intégralement de façon à ce que, la guerre terminée, la vie normale de la commune, puisse reprendre immédiatement » indiquait alors le rapporteur du budget, M.Fourmet,  en annonçant une augmentation du traitement du personnel communal  avec un crédit de 1400 frs pour l’indemnité de cherté de vie. Il avait inscrit des subventions de 2500 frs pour la soupe populaire, 1000 frs pour le Bureau de Bienfaisance pour secourir les permissionnaires nécessiteux, 2000 frs au Fonds municipal du chômage, 5000 frs pour  l’Œuvres des prisonniers de guerre et des combattants de Vanves , 10 000 frs pour les secours aux réfugiés…

    « Comme nos budgets se trouvent en déficit par suite de la guerre, une émission de 100 000 frs de bons communaux est prévu en recettes » avait-il annoncé en rappelant que le budget 1915 avait été équilibré grâce à 130 000 frs, celui de 1916 grâce à 95 000 frs, et celui de 1917 grâce à 110 000 frs de bons communaux . « Malgré le chiffre élevé de bons communaux communaux prévus pour équilibrer nos budgets, il a été possible jusqu’à présent de se passer de ses bons » expliquait il. Rappelons que ces bons communaux  étaient émis pour assurer les services municipaux indispensables, et notamment les secours aux familles privées de ressources du fait de la guerre. Ils étaient remboursables dans un délai d’un an à compter de leur émission    

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 7 – LE BRAS DE FER DE VANVES AVEC LA SOCIETE D'ECLAIRAGE, DE CHAUFFAGE ET FORCE MOTRICE (ECFM)

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil de chaque week-end (d’ici le 11 Novembre) et de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans. La pénurie du Charbon a eu une conséquence inévitable sur l’alimentation en gaz tant des habitants que de l’éclairage public. Et la municipalité a dû faire face, tout au long de ses 4 années à un conflit avec la société ECFM (Société d’Eclairage, Chauffage et Force Motrice)  qui avait décidé d’augmenter ses tarifs de distribution du gaz face à la pénurie créée par la guerre, et de faire supporter son déficit  par tant par les communes que par les habitants

    Plantons le décor : Cette société avait été créée à la fin du XIXéme siécle, et faisait partie de cette nébuleuse d’entreprise de production énergétique qui se disputait le marché. Elle possédait une usine à gaz à Gennevilliers  qui était la plus moderne d’Europe alors pour assurer la distribution de gaz manufacturé « gaz de ville » dans la banlieue parisienne grâce à un réseau indépendant. Les élus franciliens, à l’aube du XXéme siécle ont voulu mettre en place une distribution publique de ce gaz, occasion de s’affranchir de la tutelle de Paris et de l’Etat qui administrait Paris et le département de la Seine, en se regroupant sous l’égide d’un syndicat intercommunal, ancêtre du SIGIEF,  qu’un décret officialisa le 31 Décembre 1903. Parallèlement la société ECFM était devenu le concessionnaire de ce syndicat grâce à un premier contrat qui devait expirer en 1936.

    12 ans plus tard et 7 mois après le début du conflit, en Mars 1915,  les responsables d’ECFM  signalaient au syndicat intercommunal qu’en raison de la hausse anormale du charbon de 150%, elle se trouvait dans l’obligation de cesser sa fabrication s’il ne venait pas à son secours. Une réunion se déroulait alors le 28 Juin 1915 entre le syndicat et la société au cours de laquelle, cette dernière proposait de supporter la totalité  des pertes afférant aux 7 premiers mois d’hostilité (1er Août 1914-1er Mars 1915), soit 4,6 MF, les actionnaires de la société ne touchant pas de dividendes,  et de faire supporter par les communes les pertes subies à la date de la mise en place des nouveaux tarifs ou de les compenser par une prolongation de la concession.  Le Conseil Municipal extraordinaire de Vanves du 18 Juillet 1915 acceptait le principe d’une augmentation du tarif ( de 20 centimes le m3) en posant la réserve que ce nouveau tarif devait être appliqué dans toutes les communes. Le maire adjoint Régnier indiquait alors que la consommation de gaz à Vanves se montait à 1 339 276 m3 répartis entre les particuliers (1 208 339 m3), la commune (77 440 m3) et les services publics (53 497 m3). La redevance de la ville s’élevait à 30 000 frs en 1915 (29 404 Frs en 1914).

    INTIMIDATIONS ET RECOURS

    Un nouveau avenant fut soumis aux conseils municipaux, le 30 Octobre 1915 à Vanves, mais l’une de ses clauses stipulait que si, malgré le relèvement du prix à 0,20 frs le m3, la société éprouvait encore des pertes dans la période entre le 1er Nov 1915 et la signature de la paix, ces pertes seraient réparties par moitié entre elle et les communes. Tout comme pour la période antérieure, entre le 1er Mars et le 31 Octobre 1915. Le conseil municipal de Vanves comme d’autres villes refusèrent d’y souscrire. « Si cette majoration de prix pour le consommateur nous paraissait justifiée, le conseil n’a pas voulu engager la commune dans la reconnaissance d’une dette indéterminée qui pouvait – et la longueur de la guerre a prouvée la justesse  de nos appréhensions – atteindre des sommes considérables dont la charge devait frapper tous les contribuables, c’est à dire même ceux qui ne font pas usage de gaz » indiquait M.Régnier qui ajoutait : «Ainsi cet avenant laissait aux communes la charge du déficit d’exploitation pendant la période difficile de la guerre, cette société devant dés le retour des circonstances normales, retrouver la totalité de ses bénéfices sans compensation pour les communes qui participaient ainsi aux pertes, mais étaient écartés de  ses bénéfices ». Un véritable bras de fer se déroula alors entre ses communes réfractaires  et la société avec campagne de presse,  interpellation du ministre de l’Intérieur à l’Assemblée Nationale sur les prétentions de cette société, sommation de cette dernière par voie d’huissier, le maire Aristide Duru protestant contre « cet acte d’intimidation » au conseil municipal du 27 Novembre 1915

    Du coup, ECFM entamait devant le conseil de préfecture, un recours contres Vanves et ses consoeurs qui avaient refusé d’accepter cet avenant, dont le maire avait fait état lors du Conseil municipal du 25 Mars 1916. Mais voilà, début 1916, le Conseil d’Etat, dans un arrêt Gaz de Bordeaux, établissait une jurisprudence qui laissait aux communes concédantes d’un service public la responsabilité quant aux aléas de l’exploitation pendant la guerre. Au même moment, la hausse du charbon ne cessait de s’accroitre (passant de 40 à 135 Frs la tonne)  et il devenait évident que le prix de 0,16 frs ne représentait qu’une partie de revient du mètre cube de gaz. Le conseil municipal  décidait le 11 Août 1916 qu’à partir du 15 Août 1916, le tarif passerait à 0,20 frs le m3 pour une consommation supérieure à 50 m3 par mois et 0,35 frs le m3 pour le supplément. Comme à la Rentrée 1916, le charbon atteignait des cours exorbitants, la société informait le syndicat que sa trésorerie et son crédit étant totalement épuisé, qu’elle se trouvait hors d’état, sans le concours des communes, de pourvoir à l’achat de combustible et à ses charges d’exploitation. Le ministre de l’Intérieur a dû alors intervenir pour demander aux communes d’aider la société à continuer son service et de respecter ainsi la décision du Conseil d’Etat. 

    ACCORD ET TRANSACTION 

    Le syndicat intercommunal est arrivé finalement  à un accord au terme duquel le tarif était fixé à 0,20 frs jusqu’à 50 m3/mois, 0,35 frs entre 50 et 300 m3/mois, et 0,40 frs lem3/mois pour l’excédent. Et il décidait d’avancer 12,4 MF supportés par les communes au prorata de leur consommation durant l’automne 1916. Vanves décidait le 15 Novembre 1916 de verser une avance de 99 740 frs à EFCM compensé par une émission de bons communaux  pour 100 000 frs. Ainsi ses communes fournissaient à cette société les capitaux indispensables pour continuer son exploitation, mais la procédure engagée devant la justice administrative par cette société contre elles du fait des pertes subies restait en l’état. C’est pourquoi leur syndicat préféra mettre fin à ce litige en tentant cette transaction plutôt que d’attendre une décision du Conseil d’Etat, « afin d’éviter toute intervention du budget dans le paiement des pertes mises à la charge des communes, les ressources nécessaires devant, en toute justice, provenir des consommateurs de gaz seulement » expliquait M.Régnier.. Un projet d’accord était établi, le syndicat recherchant des conditions plus avantageuses que l’avenant de 1915 : Ainsi l’ensemble de l’exploitation jusqu’à la fin de la concession devait servir pour régler les pertes. Une association était créée entre les communes et la société ECFM du 1er Août 1914 à la fin de la concession. Les  pertes pendant la période déficitaire étaient partagées par moitié avec les communes, les premiers bénéfices devant éteindre la dette communale pour les pertes de la société, et enfin quand toutes les pertes seraient compensés, une part de la moitié des bénéfices devrait être inscrit au budget communal.

    Ce qui n’empêchait pas  M.Régnier qui a suivit ce dossier depuis le début de constater (sévéremment) que « le gaz fourni par la société n’avait pas la qualité de celui fournit avant la guerre. Son pouvoir calorifique était insuffisant pour les services domestiques et pour un usage industriel. La pression trop faible rendait illusoire l’usage des appareils d’éclairage, et dans nos rues, chacun constatait que l’obscurité des nuits sans lune qui régnait au temps des raids, n’était même plus atténué par la pâle lueur des becs de gaz alimentés par la société ECFM qui cependant percevait le prix d’une fourniture normale » expliquait il. « Alors que le prix des denrées, des matériaux de toutes sortes, des objets de première nécessité, du charbon même qui sert à fabriquer du gaz, étaient triplés et quadruplés, le gaz qui a paré à la pénurie de charbon, n’avait été augmenté durant la guerre de 0,20 frs par m3 soit d’un quart seulement. Il pourrait résulter de cette exception, peut être unique, de lourdes charges pour nos budgets de l’avenir qui auraient à en supporter le déficit causé par une fourniture que nous savons être fait à perte alors que les jurisprudences admnistratives nous avaient condamné à supporter le déficit »

    A SUIVRE : RAVITAILLEMENT ET DENREES ALIMENTAIRES