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  • LA GALERE D’UN JEUNE DE VANVES, BRIAN : « J’ai arrêté au Petit Vanves parce que je me sentais plus à ma place dans ce restaurant en me retrouvant dans la rue »

    La galére se rencontre à tous les coins de rue de Vanves, et pas nécessaire là où on l’attend, d’autant plus qu’elle est très souvent invisible. C’est le cas pour Brian, au look branché de ses jeunes trentenaires sportifs, bien dans sa tête, que rien ne distingue des autres, qui est pourtant,  aujourd’hui,  à la rue. Beaucoup de Vanvéens l’ont rencontré, tout au moins ceux qui ont fréquenté Le Petit Vanves, lorsque ce restaurant était dirigé par  JP Coupé, puis maintenant JP Anselme qui a repris ce restaurant, où il était serveur-barman. Et pourtant, comme on dit, il vit la galère de la rue, alors qu’il a un boulot, bien payé, chez Picard maintenant. Tout simplement parce qu’il s’est vu refusé un logement. Heureusement, il bénéficie de la solidarité d’amis et de rencontres qui l’hébergent, mais cela ne dure qu’un temps.   « Je ne l’ai pas choisie (cette vie de galère), mais on m’y a contraint en ne cassant de chez moi. « Bouger vous le cu pour ne pas rester dehors » est mon crédo. Je ne baisse pas les bras ! J’ai pas mal pris de coup dans la tronche au niveau vécu. Cela a fait que peu importe la galère, il faut rester la tête droite et ne pas baisser les bras, toujours avancer, ne pas s’arrêter. C’est comme à la Légion, tu marches ou tu crèves »

    Il vous explique que seretrouver dans la rue, ce n’est pas difficile : « Bêtement sur un coup de tête, ou autres. Cela peut être vis-à-vis des parents ou d’une petite amie. Ce qui a été mon cas, deux fois de suite. La première fois, à cause de mes parents, à l’âge de 18 ans. Cela dépend si on est une tête brulée ou pas, parce que je n’étais pas facile lorsque j’étais plus jeune, à 17/18 ans, car je me laissais pas faire facilement. J’avais une belle mére qui ne me considérait pas comme de la famille, plus cela allait, plus je m’éloignais et je m’engueulais avec elle. Un jour elle m’a dit « si tu n’es pas content, tu prends tes affaires et tu te casses ! ». C’est ce que j’ai fait à 18 ans en 2004/05. Je me retrouvais pour la première fois dehors, sans savoir comment faire » raconte t-il.  Il ne s’est pas dégonflé, rejoignant un endroit où il y a de nombreux SDF, pour bénéficier de quelques conseils, comme Saint Michel par exemple, auprès de SDF avec qui, il a sympathisé, et lui ont appris à jongler et à cracher le feu pour gagner quelques pièces grâce à des spectacles de rues. Il a dormi dans le parking sous le parvis de Notre Dame. Il a appris des petits trucs pour s’en sortir, lutter contre le froid en hiver en mettant plusieurs couches de vêtements,  être toujours prêt d’une association pour pouvoir aller prendre un café, manger car c’est très important, se laver pour garder un  minimum d’hygiéne, disposer d’une adresse pour son courrier, chercher du boulot… « Ce qui permet de relever la tête d’avoir des personnes qui vous soutiennent ! ». Cette première galère a durée tout de même 3 ans et demi, entrecoupé par quelques petits boulots, ayant passé son CAP de boulanger, ce qui ne l’a pas empêché de travailler dans le bâtiment, ramasser les ordures chez Veolia… « Pas question d’aller dans les centres d’hébergement où c’est l’enfer au niveau hygiéne, sécurité etc… Je préférais rester dans la rue, aller à Roissy CDG où on pouvait dormir dans l’aéroport avec d’autres… »

    La rencontre avec son ex-petite amie, Zoé, lui a permis de retrouver une vie quasiment normale : « Je l’ai rencontré à Chatelet où je passais tous les jours à la fontaine des Innocents, avec les tauffeurs, les gothiques, les métalleux qui trainaient sur les marches. Le courant est passé, et elle a demandée à son père si je pouvais rester à la maison. A ce moment là, j’ai pu  trouvé un travail au Petit Vanves comme serveur-Barman en touchant un peu à la cuisine durant 6 ans et demi.  C’était 56 H de travail par semaine, ce qui est lourd à supporter et m’a éloignée de ma petite amie » reconnait il.  Il s’est alors installé dans un  logement de 12 m2  qu’il a loué rue  Solférino, voilà 2 ans, qui a malheureusement brulé suite à un court circuit, les gaînes électriques n‘étant pas aux normes, les murs prenant l’humidité…. « J’ai été logé par les parents d’un ami qui habitait pas très loin, la mairie de Vanves ne pouvant pas me reloger avant 4 ou 5 ans alors que j’avais un boulot bien payé. Résultats : J’ai arrêté au Petit Vanves parce que je me sentais plus à ma place dans ce restaurant en me retrouvant dans la rue. alors que j’avais un travail. Je ne cache pas pas que je voulais déjà arrêter à cause des horaires de travail, mais je n’avais pas de quoi rebondir derrière. Je me suis dit « autant rester » Mais lorsque c’est arrivé à saturation, j’ai arrêté, n’ayant de toute façon, plus rien du tout ».

    Seule satisfaction : Il a pu jusqu’à maintenant, éviter la rue. Il avait rencontré une autre petite amie à Clamart qui habitait un pavillon qui l’a hébergé : «  J’ai cherché du boulot à gauche, à droite, travaillé comme « doc sitting »,  puis chez Picard où je suis  en CDD, à Clamart. Et je suis logé grâce, là encore à un ami, Frédéric, ex-SDF qui a son propre passé, et m’évite de connaitre de nouveau la rue. Lorsqu’on l’a connu, une fois, on n’a pas envie d’y retourner ! » confie t-il en n’en voulant à personne : « Ce serait dégueulasse d’en vouloir à la société parce que d’un côté, on n’est pas non plus tous des anges.  J’ai un peu poussé la chose, mais cela ne devrait pas pouvoir se passer de se retrouver dans la rue, à 18 ans ! C’est un peu dur » ajoute t-il en reconnaissant qu’il a constaté comme beaucoup de vanvéens,  ses derniers temps, de plus en plus de jeunes parmi les SDF. « Beaucoup ont choisis cette vie » vous explique t-il en connaisseur. Mais ce n’est pas une raison !

  • VANVES LE JOUR D’APRES LA MARCHE REPUBLICAINE : « Maintenant que faire et que dire ? »

    Beaucoup de vanvéens ont le sentiment d’avoir vécu une journée historique, où il fallait présent sur le pavé parisien entre République et Nation, même s’ils étaient complètement perdus dans cette foule, n’ayant pu  à accéder à la place de  la République pour certains, n’ayant pu atteindre la place de la nation pour d’autres.  Mais ils étaient présents, voulant même, quelque part, que cette Marche Républicaine se prolonge, et ils l’ont fait en écoutant les commentaires rentrés chez eux devant les chaînes d’infos, et regardant le grand concert… avec un souci : « que cette mobilisation ne retombe pas comme un soufflet ! ». « Il faut en tenir compte ! »

    Maxime Gagliardi, maire adjoint (UMP)  : « Réunis autour d’Isabelle Debré nous avons participé à cette formidable journée d’unité nationale. Un rassemblement unique depuis la Libération de Paris, une immense marée humaine pleine de fraternité et de convivialité. Nous avons eu le plaisir de retrouver dans le cortège de très nombreux vanvéens venus spontanément dont de nombreux stadistes. Plus que jamais nous sommes Juif, Policier et Charlie » 

    Antonio Dos Santos Scrétaire de la section PS : « Une foule impressionnante par le nombre et la diversité des participants, renforcée par la présence des très nombreux dirigeants étrangers. Mouvement de solidarité et d’unité, de communion avec les familles en deuil autour des valeurs de liberté et de démocratie, contre toutes les discriminations. Emotion et  sursaut citoyens, un appel aux gouvernants et à la responsabilité de l’ensemble de la classe politique »

    Remi Carton, suppléant de Guy Janvier aux élections départementales de Mars 2015 : « En tant que militant politique, je n’ai pas envie d’en rajouter au flots des réactions. Mais en tant que citoyen, j’ai eu chaud au cœur en voyant tous ces gens dans la rue. J’étais avec ma mére, mes amis, et sur 5 personnes, 3 manifestaient pour la première fois. Les Marseillaises et les applaudissements spontanés, la foule qui reprenait en cœur les chansons que diffusaient depuis des balcons des inconnus, les ovations pour les forces de l’ordre, la femme voilée qui agitait, au dessus d’un fast food halal, un drapeau tricolore et criait »je suis Charlie »… Tout ça était juste beau. Dans le métro, pour se rendre à République, l’ambiance était exceptionnelle de chaleur humaine. La dernière fois que j’ai vu ça, c’était en revenant du grand meeting de François Hollande à Vincennes en 2012. A ce moment, c’était une communion d’espoir autour de la certitude de la victoire à venir. Et dimanche, la même communion. Pas pour une victoire politique mais une victoire symbolique. Je déteste la citationnite, cette maladie que l’on contracte en général à science-Po et qui consiste à citer d’autres personnes pour oublier de penser par soi même. Mais j’avais dimanche soir deux citations en tête. D’abord l’allocution de François Mitterrand le 10 Mai 1981 : « Cette victoire est d’abord celle des forces de la jeunesse, du travail, de création, de renouveayu qu se sont rassemblées dans un grand élan national pour l’emploi, la paix, la liberté… Elle est aussi celle de ses femmes, de ces hommes, humbles militants pénétrés d’idéal qui, dans chaque commune de France, ville, village, toute leur vie, ont espéré ce jour où leur pays viendrait enfin à leur rencontre… Je mesure le poids de l’histoire, sa rigueur, sa grandeur. Seule la communauté nationale entière doit répondre aux exigences du temps présent…des centaines de millions d’hommes sur la terre, sauront ce soir que la France est prête à leur parler le lanage qu’ils ont appris à aimer d’elle ». Mais surtout les simples mots du sénateur américain Edward M. Kennedy, le troisième frère Kennedy en 2008 : « We have never lost our bellef that we are all called to a better country and a newer world (Nous n’avons jamais perdu cette certitude que nous sommes tous destinés à vivre dans un pays meilleur et un monde renouvelé)

    Lucile Schmid (EELV), conseilére municipale : « La marche d'avant-hier à Paris était inédite. Par son ampleur, son ambiance, ce que j'y ai ressenti. Humanité, élan pour porter la liberté, diversité de la société. Et ce qui est essentiel c'est que des marches se sont déroulées partout en France, elles aussi inédites par leur ampleur. Cette marche a aussi posé la question de la place de la politique. C'était une marche citoyenne, avec des politiques français dont le président de la République et des chefs d'Etat étrangers. Il y avait plusieurs dimensions, plusieurs marches en une.  Mais une marche c'est un début pas une fin en soi. Maintenant que faire et que dire? Cette question s'adresse à chacun de nous et particulièrement à ceux qui ont des responsabilités politiques. Nous devons rapidement et concrètement préciser ce qui définit le contrat républicain au XXIème siècle dans une société mondialisée, dans une France qui est en Europe ». 

    Laurent Lacomére, ex-maire adjoint UMP : « Emouvant, mais ! L’important, c’est la suite ! Est-on capable d’intégrer pour transformer des étrangers en français de culture française ? »

  • AVANT CHARLIE HEBDO, VANVES S’ETAIT DEJA MOBILISE DEPUIS 2000 CONTRE DES ACTES TERRORISTES ET RACISTES

    Les vanvéens ont déjà eu l’occasion de se rassembler comme les français depuis le début du XXIéme siécle, à l’occasion d’un attentat terrorisme et un crime raciste qui ont marqué les esprits comme pour Charlie Hebdo. Petit rappel de ces rassemblements qui n’ont pas eu l’ampleur de la Marche Républicaine du 11Janvier 2015 même si l’émotion était aussi forte

    Tout d’abord l’attentat du 11 Septembre 2001. Ce jour là, à Vanves, l’agence BICS  inaugurait ses nouveaux locaux de la banque populaire qui avait déménagé au rez-de-chaussée du nouvel immeuble à l’angle de la rue de la République et de la place du Val. Le théâtre ré-ouvrait ses portes après un an sans saison culturelle, conséquence de l’incendie du marché, en accueillant les vanvéens pour une séance de cinéma avec « le fabuleux destin d’Amélie » puis la présentation de sa saison. Le Biblio-Club fêtait ses 25 ans.Cet attentat a eu beaucoup de conséquences bien sûr, mais sur le plan local, il a entrainé deux manifestations : Tout d’abord un hommage le 14 Septembre de  la Municipalité aux victimes du terrible attentat devant le monument aux morts pour respecter quelques minutes de recueillement. Elle se joignait à la journée nationale de deuil organisé en France (ce qui était exceptionnel), de prières et de souvenirs organisé aux USA et  dans l’ensemble des pays européens et libres. « Un vanvéen a même accroché un drapeau américain à sa fenêtre place du VAL » notait un observateur.

    A la fin du mois, le 29 Septembre l’association »Approche 92 » organisait chez les bénédictines une célébration islamo-Chrétienne en présence d’une assistance nombreuses, avec des chants, des lectures, des temps de recueillement…afin de prier pour la paix et  une compréhension mutuelle au lendemain de ces attentats aux USA. Bernard Gauducheau qui y participait, fut invité à prendre la parole en tant que laïc : « On peut espérer que ce qui se passe à Vanves se déroule au delà de nos frontières. J’espère que la raison l’emportera sur la passion. Chacun a droit à sa place sur cette terre » déclarait il alors.  Un  jeune vanvéen, Stéphane Lancelot, témoignait, 11 ans après ces événements lors d’un séjour de six mois dans une université à Miami, «  Onze ans après les attentats du 11 septembre (ou « 9/11 » comme les américains le désignent), le traumatisme est encore vif. Il ne se passe pas une semaine sans qu’une allusion n’y soit faite dans l’un de mes cours. Souvent, il s’agit même d’un exemple choisi par le professeur pour illustrer tel ou tel propos ». Il en sera de même pour les français avec « Charlie Hebdo ». 

    Ensuite, le 26 Février 2006 où de très nombreux vanvéens, élus, particuliers  avec l’Association cultuelle et culturelle des Israélites de Vanves (ACCIV) avaient participé, à la grande manifestation organisée à Paris, là encore  entre la République et Nation pour dénoncer le meurtre d’Ilan Halimi par Youssouf Fofana. Ce dernier n’étaitt pas un inconnu à Vanves. Certains vanvéens l’avaient côtoyé car il avait fréquenté le stade de Vanves dans la section Football. Mais surtout, il avait été l’auteur de l’agression et du vol d’appareils photos de Jean Marie Rames photographe d’André Santini, lorsque celui-ci l’avait accompagné pour assister à un match de l’équipe première de basket au gymnase André Roche le 13 Mars 1999.  « Nul ne peut nier la composante antisémite du meurtre d’Ilan Halimi. Comment ne pas hurler devant l’horreur de cette mise à mort ? Comment ne pas se révolter devant cette banalisation du mal, du racisme, de cet antisémitisme éculé, fondé sur des clichés et préjugés d’un autre âge, reformulés à la mode communautariste et crapuleuse par des imbéciles abreuvés d’images télé de la pire violence ! » déclarait Monique Abecassis présidente de la Licra, à l’initiative avec Doly Touitou, présidente de l’ACCIV, de la plantation, six ans plus tard, le 27 Janvier 2012, d’un arbre du souvenir,  planté à côté de l’arbre de la Fraternité, à l’occasion de la journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste, Moins de deux mois plus tard, en pleine présidentielle, un nouvel acte de barbarie était  perpétué à Toulouse, avec l’assassinat par Mérah, de Jonathan Sandler( 30 ans) et ses deux fils Arieh (5 ans), Gabriel (4 ans), et Miriam Monsonego (7 ans), la fille du directeur de l’établissement, et rassemblait encore une nouvelle fois,  les vanvéens pour une minute de silence à 11H,  le 20 Mars 2012, tout seul ou en groupe.  Les sections UMP et NC qui se réunissaient le soir même  à l’école Larmeroux pour organiser la campagne, avaient marqué une minute de silence.