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  • VANVES ET LA BSPP : Les Pompiers du Grand Paris honorés mais au bord du «burn out»

    Alors que les grandparisiens vont retrouver le chemin de leurs casernes à l’occasion du 14 Juillet et aller les voir défiler sur les Champs Elysées avec autant de succès que la Légion Etrangére, non seulement la BSPP (Brigade desSapeurs Pompiers de Paris) vient d’être faîte citoyenne d’honneur par la ville de Paris, mais elle a reçue une Fourragére d’or, et le général Jean Claude Gallet a été élevé au grade de commandeur de la légion d’Honneur. Tous les élus parisiens ont salués lundi matin, comme l’auraient fait tous les élus de la petite couronne, leur héroïsme lors de la tragique explosion au gaz de la rue de Trévisse (IXe)  des incendies de la rue Erlanger (XVIe) et de Notre-Dame (IVe) bien sûr. «Vous avez sauvé Notre Dame de Paris, et mais aussi des tas de vies. Nul n’ignore votre engagement dans des situations exceptionnelles. Sans compter les nombreux événements provoqués par les gilets jaunes» a déclaré Anne Hidalgo.  Nous ne serons jamais assez reconnaissant d’avoir sauvegardé Notre Dame comme pour son action quotidienne au service nos concitoyens» ajoutait Philippe Goujon, maire du XVe. «Jamais plus que ce soir là que nous avons pris conscience de toute la justesse de votre intervention pendant 9H  en prenant des risques considérables» ajoutait un de ses collègues traduisant ainsi les sentiments de nombreux élus de la Métropole du Grand Paris

    Mais beaucoup d’élus s’inquiétent des conditions de travail, de l’augmentation de leurs interventions qui, de plus en plus, dépassent leurs compétences :  «Conçue pour assumer 450 000 interventions par an, elle en a effectué plus de 520 000 en 2018 (+5%) et pour les 5 premiers mois de l’année, la progression est de 3,5% usant excessivement personnels, matériels et équipements. La récente plateforme unique des appels d’urgence en a traité 940 000 au niveau 2 en 2018, soit 50 000 de plus qu’en 2017. La BSPP est en surchauffe opérationnelle et les évolutions à venir vont aggraver la situation : augmentation et vieillissement de la population, Grand Paris Express, J.O. 2024, risque de crue décennal, d’attentats… Il faut donc revoir à court terme son périmètre d’intervention sous peine de ne plus pouvoir tenir son haut niveau d’engagement» expliquait Philippe Goujon maire du XVe que les vanvéens connaissent bien.

     «Avec la médicalisation de la prise d’appel, les interventions identifiées comme non urgentes, doivent être réorientés vers les autres acteurs grâce à la mutualisation des centres d’appels : AP-HP, SAMU, ARS. Pour mémoire, le déplacement d‘un VSAV coûte pratiquement 5 fois plus cher qu’un taxi» ajoutait le maire du XVe qui indiquait que «30 000 interventions pour alcoolisme festif (3000 € par intervention sont inadmissibles et devraient être facturés. C’est un luxe que ne peut plus se permettre la Brigade, sans mettre en danger les interventions réellement urgentes. A certaines heures, seuls 10 Véhicules restent disponibles et 50 jours/an, la BSPP ne serait pas en mesure de faire face à une crise majeure». Sans compter les agressions de pompiers : Une tous les 5 jours. Face à cette situation, les conséquences sont les difficultés de fidélisation des sapeurs-pompiers comme beaucoup d’intervenants l'ont relevé : «Avec un salaire de 1700 € pour 3120 heures/an contre 3200 € pour 1607h/an dans les SDIS», on le comprend.

    Voilà la situation des pompiers de Paris (du Grand Paris) qui a été décrite lundi matin au Conseil de Paris et qui pourrait l’être dans chaque conseil municipal des communes de la petite couronne comme Vanves où ils interviennent venant du CS d’Issy les Moulineaux ou de la rue Péclet dans le XVe. Et en plus, ils sont présents à la plupart des cérémonies patriotiques de Vanves. Leur état major a présenté un plan de remodernisation à partir de 16 Mesures dont le coût s’élevera à 201 M€ avec renforcement des capacités opérationnelles (22 M€), dotations en outils technologiques modernes (30 M€), amélioration des conditions de vie et de travail (143 M€), doublement du rythme de réhabilitation des casernes avec 100 M€,

  • LA GALERE D’UN JEUNE DE VANVES, BRIAN : « J’ai arrêté au Petit Vanves parce que je me sentais plus à ma place dans ce restaurant en me retrouvant dans la rue »

    La galére se rencontre à tous les coins de rue de Vanves, et pas nécessaire là où on l’attend, d’autant plus qu’elle est très souvent invisible. C’est le cas pour Brian, au look branché de ses jeunes trentenaires sportifs, bien dans sa tête, que rien ne distingue des autres, qui est pourtant,  aujourd’hui,  à la rue. Beaucoup de Vanvéens l’ont rencontré, tout au moins ceux qui ont fréquenté Le Petit Vanves, lorsque ce restaurant était dirigé par  JP Coupé, puis maintenant JP Anselme qui a repris ce restaurant, où il était serveur-barman. Et pourtant, comme on dit, il vit la galère de la rue, alors qu’il a un boulot, bien payé, chez Picard maintenant. Tout simplement parce qu’il s’est vu refusé un logement. Heureusement, il bénéficie de la solidarité d’amis et de rencontres qui l’hébergent, mais cela ne dure qu’un temps.   « Je ne l’ai pas choisie (cette vie de galère), mais on m’y a contraint en ne cassant de chez moi. « Bouger vous le cu pour ne pas rester dehors » est mon crédo. Je ne baisse pas les bras ! J’ai pas mal pris de coup dans la tronche au niveau vécu. Cela a fait que peu importe la galère, il faut rester la tête droite et ne pas baisser les bras, toujours avancer, ne pas s’arrêter. C’est comme à la Légion, tu marches ou tu crèves »

    Il vous explique que seretrouver dans la rue, ce n’est pas difficile : « Bêtement sur un coup de tête, ou autres. Cela peut être vis-à-vis des parents ou d’une petite amie. Ce qui a été mon cas, deux fois de suite. La première fois, à cause de mes parents, à l’âge de 18 ans. Cela dépend si on est une tête brulée ou pas, parce que je n’étais pas facile lorsque j’étais plus jeune, à 17/18 ans, car je me laissais pas faire facilement. J’avais une belle mére qui ne me considérait pas comme de la famille, plus cela allait, plus je m’éloignais et je m’engueulais avec elle. Un jour elle m’a dit « si tu n’es pas content, tu prends tes affaires et tu te casses ! ». C’est ce que j’ai fait à 18 ans en 2004/05. Je me retrouvais pour la première fois dehors, sans savoir comment faire » raconte t-il.  Il ne s’est pas dégonflé, rejoignant un endroit où il y a de nombreux SDF, pour bénéficier de quelques conseils, comme Saint Michel par exemple, auprès de SDF avec qui, il a sympathisé, et lui ont appris à jongler et à cracher le feu pour gagner quelques pièces grâce à des spectacles de rues. Il a dormi dans le parking sous le parvis de Notre Dame. Il a appris des petits trucs pour s’en sortir, lutter contre le froid en hiver en mettant plusieurs couches de vêtements,  être toujours prêt d’une association pour pouvoir aller prendre un café, manger car c’est très important, se laver pour garder un  minimum d’hygiéne, disposer d’une adresse pour son courrier, chercher du boulot… « Ce qui permet de relever la tête d’avoir des personnes qui vous soutiennent ! ». Cette première galère a durée tout de même 3 ans et demi, entrecoupé par quelques petits boulots, ayant passé son CAP de boulanger, ce qui ne l’a pas empêché de travailler dans le bâtiment, ramasser les ordures chez Veolia… « Pas question d’aller dans les centres d’hébergement où c’est l’enfer au niveau hygiéne, sécurité etc… Je préférais rester dans la rue, aller à Roissy CDG où on pouvait dormir dans l’aéroport avec d’autres… »

    La rencontre avec son ex-petite amie, Zoé, lui a permis de retrouver une vie quasiment normale : « Je l’ai rencontré à Chatelet où je passais tous les jours à la fontaine des Innocents, avec les tauffeurs, les gothiques, les métalleux qui trainaient sur les marches. Le courant est passé, et elle a demandée à son père si je pouvais rester à la maison. A ce moment là, j’ai pu  trouvé un travail au Petit Vanves comme serveur-Barman en touchant un peu à la cuisine durant 6 ans et demi.  C’était 56 H de travail par semaine, ce qui est lourd à supporter et m’a éloignée de ma petite amie » reconnait il.  Il s’est alors installé dans un  logement de 12 m2  qu’il a loué rue  Solférino, voilà 2 ans, qui a malheureusement brulé suite à un court circuit, les gaînes électriques n‘étant pas aux normes, les murs prenant l’humidité…. « J’ai été logé par les parents d’un ami qui habitait pas très loin, la mairie de Vanves ne pouvant pas me reloger avant 4 ou 5 ans alors que j’avais un boulot bien payé. Résultats : J’ai arrêté au Petit Vanves parce que je me sentais plus à ma place dans ce restaurant en me retrouvant dans la rue. alors que j’avais un travail. Je ne cache pas pas que je voulais déjà arrêter à cause des horaires de travail, mais je n’avais pas de quoi rebondir derrière. Je me suis dit « autant rester » Mais lorsque c’est arrivé à saturation, j’ai arrêté, n’ayant de toute façon, plus rien du tout ».

    Seule satisfaction : Il a pu jusqu’à maintenant, éviter la rue. Il avait rencontré une autre petite amie à Clamart qui habitait un pavillon qui l’a hébergé : «  J’ai cherché du boulot à gauche, à droite, travaillé comme « doc sitting »,  puis chez Picard où je suis  en CDD, à Clamart. Et je suis logé grâce, là encore à un ami, Frédéric, ex-SDF qui a son propre passé, et m’évite de connaitre de nouveau la rue. Lorsqu’on l’a connu, une fois, on n’a pas envie d’y retourner ! » confie t-il en n’en voulant à personne : « Ce serait dégueulasse d’en vouloir à la société parce que d’un côté, on n’est pas non plus tous des anges.  J’ai un peu poussé la chose, mais cela ne devrait pas pouvoir se passer de se retrouver dans la rue, à 18 ans ! C’est un peu dur » ajoute t-il en reconnaissant qu’il a constaté comme beaucoup de vanvéens,  ses derniers temps, de plus en plus de jeunes parmi les SDF. « Beaucoup ont choisis cette vie » vous explique t-il en connaisseur. Mais ce n’est pas une raison !