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  • PORTAIT DE VANVEEN : GENEVIEVE POUPARDIN, UN DES PILIERS DE L’EGLISE DE VANVES ET DE ST EX

    Une des piliers de l’église de Vanves a été enterrée Vendredi midi dans le cimetière de Vanves après des obsèques émouvantes célébrées par le pére Bouleau dans une église  Saint François d’Assise bondée. La famille, les proches, les amis de la paroisse, du collége St Exupery, de l’association Saint Vincent de Paul avec quelques uns de ses vanvéens aidés et accompagnés par cette association caritative étaient présent pour rendre hommage et accompagner dans sa dernière demeure Geneviéve Poupardin

    Cette  vanvéenne de pure souche, née dans cette ville où elle aimait vivre et agir, était bien connue des paroissiens, notamment de Saint François et du Plateau. « C’est une figure amicale qui nous quitte » selon le père Bouleau qui a rappelé briévement sa vie : « Née un 18 Décembre 1927, à Vanves, elle a reçue une éducation de bonne maîtresse de maison. Elle a été puéricultrice dans la première crèche de Vanves, a travaillée à la Croix Rouge… avec toujours ce souci d’aider les autres. Elle s’est mariée en 1948 avec Pierre et s’est éloignée quelques temps de Vanves pour s’installer à la fin des années 70 dans la maison familiale. Mais elle est très vite revenue, pour s’occuper des autres que ce soit au collège Saint Exupery ou à la Fraternité Saint Vincent de Paul et s’investir dans les oeuvres sociales. De santé précoce, malgré une apparence forte, elle a compensée par un fort caractère cette faiblesse, manifestant tout au long sa vie, courage et volonté ».

    Le professeur d’EPS du collège Saint Exupery, M.Ranchoux a rappelé tout ce qu’a fait Geneviéve Poupardin pendant 31 ans à l’Association Sportive Saint Exupery de Vanves  (ASEV). Elle s’est bien  sûr occupée de la trésorerie, mais surtout elle a participé à toutes les activités sportives, « et il y en avait tous les soirs, auxquels participait 1/3 des effectifs du collège. Toujours présente pour les enfants, les parents, tenant la permanence du Vendredi, quelquefois sur le terrain, elle a reçue, conseillée, encouragée, soignée les enfants pendant plus de 40 ans » a-t-il raconté en évoquant ses « leçons d’équitation du mardi soir » où » elle les emmenait hors de Vanves pour pratiquer une discipline unique pour un établissement scolaire…pendant 20 ans…en leur apprenant la rigueur, le respect et le soin des chevaux ». Et bien sûr le jumelage avec la Realschule de Lehrte, qui l’amenait « à accueillir chez elle des professeurs, et à sensibiliser ses jeunes au rapprochement des peuples et à l’Europe »

    De trésorière de l’ASEV, elle l’est devenue pour la Fraternité Saint Vincent de Paul de Saint François qui fait de l’accompagnement des personnes isolées et du soutien aux éprouvés de la vie. « Alors qu’un jour je la visitais, elle m’a présenté l’animateur de sports du collège Saint exupery dont elle était la trésorière. Et ce monsieur était enchanté ! Comment aurais-je pu lui refuser ce poste » raconte Alain Jaffrez alors président de cette association.  Tout en étant un pilier de Saint François, grâce à sa présence active, rendant des menus services humbles et indispensables au bon fonctionnement de la sacristie et notamment en accompagnant les paroissiens endeuillés. « Elle a trouvé satisfaction dans son  besoin d’agir et d’être utile. Le sens de la charité l’a conduit tout naturellement vers la Fraternité Saint Vincent de Paul » témoigne t -il en rappelant qu’elle a organisé la kermesse devenu les journées d’amitiés avec son fameux et célèbre stand de brocante (supprimé depuis), la distribution de colis de Noël qui a remplacé le dîner du réveillon de Noël, les goûters chantant avec Pierre Meige surtout et d’autres artistes  où était servi le célèbre chocolat chaud, l’excursion annuelle qu’elle préparait longuement s’occupant de tous les contacts avec la mairie, les restaurants, les musées. « Elle partageait un peu, mais acceptait notre coopération une fois qu’elle avait imposé le programme, savant s’y prendre pour réussir pour ce qu’elle avait entrepris. Un avantage décisif pour le trésorier car elle assurait une centralisation parfaite »

    Mais en même temps, elle était une maman, une grand mère et une arrière grande mère prévenante, fier de sa petite fille, et qui avait récemment fait la connaissance de son arrière petit fils Elliot, comme en témoignaient le père Bouleau et Alain Jaffrez constatant tous les deux qu’elle était passé d’un rôle d’accompagnant à d’accompagné, qu’elle a difficilement accepté vu son caractère. « Beaucoup, comme ma fille, avait l’impression de voir, de revivre leur maman, dans sa façon de vivre et de combattre le gaspillage » confie Alain Jaffrez qui a beaucoup échangé avec elle, jusqu’à ses derniers jours avant son hospitalisation, en échangeant des photos de leurs petits enfants.  

  • ATTENTATS : LE MAIRE DE VANVES ET SES 35 COLLEGUES SUR LE PIED DE GUERRE DEPUIS UNE SEMAINE

    Tous les maires altoséquanais  sont sur le pied de guerre depuis maintenant  une semaine. Beaucoup n’ont pas dormis le week-end dernier, en lien permanent avec le préfet des Hauts de Seine, pour les premières applications du plan d’urgence : Fallait il ou maintenir le marché de samedi matin, fermer le parc F. Pic, les équipements sportifs, le théâtre etc…pour ce qui était le plus commun pour un maire comme Vanves, mais d’autres comme son collègue de Saint Cloud a dû faire annuler toutes les courses du week-end prévu à l’hippodrome, en téléphonant en pleine nuit au président de France Galop, « ce qui n’est évident lorsqu’on voit l’enjeu et l’ampleur des paris » . Sa collègue de Malakoff a maintenu le marché de Malakoff, mais uniquement pour les abonnés, ses clients, notamment vanvéens découvrant dimanche dernier un parvis entièrement désert et impressionnant. Ils se sont aussi occupés de leurs administrés touchés par la perte d’un membre de la famille au Bataclan comme ce fut le cas pour une famille vanvéenne, mais aussi  de Neuilly, Boulogne, Clichy, Asnières Meudon, Courbevoie…

    Tous sont venus personnellement participer à une réunion chez le préfet des Hauts de Seine jeudi après-midi provoquée par le ministre de l’intérieur dans chaque département,  à la suite des attentats et de la mise en place de l’Etat d‘Urgence. L’avantage pour les Hauts de Seine, est qu’ils ne sont que 36 et que le préfet Yann Jounot et son équipe ont l’habitude de travailler tout le temps avec eux, soit directement, soit au travers de leur association des maires des Hauts de Seine( AMF92). «On fait régulièrement, pour se préparer justement aux situations de crise, des exercices avec nos partenaires, entreprises ou collectivités – ce fut notamment le cas à la piscine municipale voilà plus d’un an -  avec l’association des maires. Il y a une culture commune, on partage nos objectifs et on sait comment on travaille ensemble» indiquait ce dernier

     « Dés samedi, nous avons mis en place le centre opérationnel départemental avec la représentation de l’AMF 92 de façon à pouvoir centraliser les questions que se posent les maires, très pratiques – est-ce qu’on laisse ouvert les marchés, les piscines, les cinémas – et que nous avons déjà réglés avec eux en essayant de leur laisser une marge de liberté, tout en leur faisant des recommandations claires qui leur permettent de prendre des décisions, y compris dans le fonctionnement de leurs propres services publics en cohérence avec ce qui se passe dans le département et à Paris juste à côté». A l’occasion de cette réunion, le préfet leur a demandé de faire la liste des questions qui se posent sur des problèmes très pratiques d’ici le 31 Décembre 2015 de façon à pouvoir faire connaître sur chacune des questions soulevées, des positions que devra prendre l’Etat s’il doit interdire certaines choses,  faire des recommandations que l’on adressera aux maires en préconisant un certain nombre de mesures de sécurité, si l’on maintient un certain nombre d’activités. «La ligne politique rappelée par le Président de la République qui est de bon sens, est de maintenir l’activité, d’être capable de continuer à faire fonctionner les services publics, que les gens puissent aller au spectacle, faire du sport, que les entreprises fonctionnent, tout en élevant le niveau de vigilance et se protéger davantage. Ce n’est pas d’arrêter le pays, mais qu’il continue à fonctionner » a-t-il expliqué face à « des maires responsables, qui savent que la menace est présente, qu’elle existe, qu’elle peut frapper à certains endroits du territoire. Chacun le sait. Et les questions qu’ils se posent sont : « qu’est-ce que je fais, comment je m’organise pour maintenir telle ou telle activité ».

    Car la question est bien là, posée par les maires lors de leur rassemblement Mercredi dernier  qui a remplacé leur congrès : « Comment concilier sécurité et vie normale. On a dit de maintenir des manifestations. Mais il faut résister à la tentation d’être excessif en renonçant à tout. C’est un moyen de faire gagner les terroristes. Il faut résister, poursuivre la campagne électorale ». Tout en étant conscient qu’ils sont « les yeux et les oreilles de la République ». Ils sont même « l’aile avancée de la garde nationale » qu’a proposée de constituer le chef de l’Etat comme l’a constaté François Baroin, président de l’AMF (Association des Maires de France) : « Les 500 000 conseillers municipaux constituent un gisement inestimable de dévouement et de disponibilité. Et les communes pourraient être associées à une définition plus large de la garde nationale »

  • LENDEMAINS D’ATTENTATS A VANVES : RENCONTRE AVEC LA « GENERATION BATACLAN » : « Même pas peur ! Tous aux bistrots »

    « #VictorM : On devait être ensemble ce soir la. Tu devais profiter de cette soirée à #Paris. Je devais faire la fête à #Londres . Je devais t'appeler ce matin. On devait se voir ce soir. Rien de tout ça ne s'est passé comme prévu !! Tu y étais sans moi, maintenant je suis là sans toi ». Voilà en quelques mots, résumé, la perte d’un ami à la « Belle équipe » rue de Charonne, mais aussi un incroyable concours de circonstance qui fait qu’aujourd’hui ce jeune vanvéen, Philippe, est là pour témoigner. « J’aurais dû être avec lui si je n’étais pas parti, vendredi soir, sur un coup de tête à Londres, avec Remi et les autres. Cela m’a presque sauvé. Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, mon frére, Raphaël, a perdu lui aussi, un ami dans ce bar branché. On a tous été touché d’une façon ou d’une autre » ajoute t-il en se souvenant de cet appel de Xavier qui nous a demandé « vous êtes où ? » - « On a pensé qu’on avait râté une réunion ce soir là. Nous lui répondons « à Londres » - « Eh bien restez y ! ». Le fait d’être des jeunes fêtard du PS , nous a sauvé la vie ! ». Et des histoires comme celle-là, il y en a plein que les jeunes vanvéens, qu’ils soient politique ou apolitique, de droite ou de gauche, de quelques religions ou communautés que ce soient, qui pourraient en raconter. C’est la « jeunesse bataclan » comme on dit aujourd’hui, même s’ils n’y ont jamais mis les pieds, la génération qui sort à Paris, dans les quartiers branchés, et qu’a si bien résumé Anne Hidalgo, la maire de Paris, la voix chargée d’émotion, devant 200 Maires rassemblés mercredi dernier : « Vendredi soir, les terroristes sont venus défier ce qu'ils détestent le plus : la vie cosmopolite, généreuse, insoumise et bruyante de Paris et de Saint Denis. C'est dans des quartiers où cohabitent toutes les générations, toutes les langues et toutes les cultures qu’ils ont cherché à nous interdire de vivre et de vibrer, de parler et d'écouter, d'échanger et de partager. Ce qu'ils ont voulu abattre, c'est notre liberté – cette liberté que dans chacune de nos communes nous nous attachons à protéger et à partager – cette liberté qui est à la fois l'air que nous respirons, la langue vivante que nous parlons, et le sang qui coule dans nos veines »

    Tous ces jeunes se souviennent de leur soirée de Vendredi, d’autant s’ils étaient à Paris. « J’étais dans Paris, à Montparnasse, en train de dîner. Un copain nous a appelé. Il nous a dit qu’ils y avaient des attaques dans Paris » raconte Fred. Philippe qui était à Londres n’avait pas de téléphone, mais l’a appris par le restaurateur, et il est rentré à l’hôtel pour essayer d’en savoir plus grâce aux chaînes d’infos, « mais la TV n’en parlait pas beaucoup ». Sarah a reçu un appel de son pére lui demandant – et c’est bien la première fois à 22 ans – de rentrer, même si elle ne le croyait pas tellement cela paraissait incroyable alors qu’elle était dans un secteur calme de Paris, trop près des lieux de tirs  aux yeux de ses parents: « J’ai été prévenu par un ami de New York qui m’a envoyé un SMS : « Shooting in Paris » m’a t-il dit ». Du coup, ils en ont perdu leur appétit, Philippe n’a pas terminé son hamburger, Fred était soucieux : « Mes copains étaient prêt à faire la fête. Je suis rentré direct ! J’ai mis la journée de samedi à m’en remettre. Je n’avais pas vraiment envie de faire la fête samedi soir. On n’a pas bougé » raconte t-il. Philippe a participé le lendemain au grand rassemblement à Trafalgar Square où « nous étions plus de mille personnes. Mais on était anxieux car on n’était pas en France ! »
    Pour tous les deux, « ces attentats n’ont rien à voir avec ceux du 11 Janvier ! C’était la musique, le foot, le bistrot, le mode de vie parisien, dans les quartiers les plus représentatifs de la vie parisienne, là où sortent les jeunes. Ils n’ont pas visé les quartiers touristiques, mais le Bataclan, là où vont les moins de 30 ans » expliquent ils. Philippe n‘a véritablement réalisé qu’en étant revenu à Paris, lundi : « Ils ont visé l’art de vivre à la Française, à la parisienne ». Fred a du mal à réaliser « alors qu’on était entre nous ! On ne fait pas de politique ! On aime se retrouver pour aller à un match, à un concert ». Et tous les deux de conclure avec un sourire amer : « Si le bistrot, le foot, la musique sont condamnés, on prend tous perpéte ! » et cette exclamation autour d’un verre de beaujolais nouveau : « Même pas peur, tous au bistrot ! »