Finalement Gabriel Attal aura battu tous les records : Plus jeune premier Ministre à 34 ans, à la tête d’un gouvernement démissionnaire en gestion des affaires courantes pendant 52 Jours (le 5 Septembre), il deviendra à 35 ans le plus jeune ancien ministre lorsqu'enfin Emmanuel Macron aura nommé son successeur. Il devait l'être hier soir, il le sera peut être aujourd'hui, à moins que le "Matignon circus" continue, Macron testant un nom chaque jour
Il a ainsi battu le record de René Mayer, président du conseil en 1953 avait géré les affaires courantes pendant 38 Jours, entre Mai et Juin, puis de entre le 30 Septembre et le 6 Novembre 1957 lorsque Maurice Bourgés Manoury présidait le conseil des ministres. Le temps que Macron trouve un chef de gouvernement depuis la démission que Gabriel Attal avait présenté le 8 Juillet et accepté le 16 Juillet 2024. À plusieurs reprises, au 19e et au 20e siècle, des périodes de gouvernement démissionnaire ont bien eu lieu, mais jamais dans ces proportions.
Pendant toute cette période, et surtout ces derniers temps, Gabriel Attal avait hâte d’ouvrir un nouveau chapitre – même s’il regrette de ne pas prolonger sa mission pour faire aboutir 3 à 4 dossiers qui lui tiennent à coeur et qu’il soumettra à son successeur - pour se consacrer à sa fonction de président du groupe Ensemble Pour la République (EPR) qui l’a mené à participer aux concertations organisées à l’Élysée en lien avec son propre remplacement, se tenant sur ses gardes, selon ses proches. D’autant plus que depuis la dissolution, les relations entre Macron sont au plus froid. D'après les informations du Canard Enchaîné relayées par La Dépêche du Midi, cette relation serait même glaciale : « Les deux têtes de l’exécutif ne se parlent plus […] il y a une rupture profonde et irréversible » expliquait Philippe Moreau-Chevrolet, professeur à Sciences Po et spécialiste en communication politique. «D’habitude, il y a une mise en scène des désaccords pour résoudre les problèmes et obtenir des arbitrages. Là, il n’y a aucun enjeu, on est dans le rapport de force brut ».
Et ce n’est pas fini, car il lorgne la présidence de Renaissance dont les instances doivent être renouvelées cet automne. Une guerre sans merci se prépare avec Elisabeth Borne, prête à tout pour lui nuire en rappelant que « traditionnellement, il n’est pas d’usage d’être président de groupe en même temps que l’on dirige le part » et en comptant sur le soutien de Gérard Darmanin, Clément Beaune, Aurore Bergé…même s’il lui a tendu la main en proposant d’avancer ensemble. «Elle n’a rien voulu entendre et n’a prévenu personne de son initiative pour prendre la tête du parti et surtout pas Stéphane Séjourné qui en est toujours le patron ! Elle veut juste continuer à exister.
Mais les députés se rappellent qui les a mis en danger "à grands coups de 49-3 » explique un proche du premier ministre qui ajoute, concernant macron qui semble préférer la candidature de son ancienne Première ministre : «De toute façon, il soutiendrait n'importe qui contre nous !». Ambiance ! En attendant, Gabriel Attal ne va pas rester désoeuvré, car il a entamé un tour des fédérations Renaissance en commençant par Paris, la Seine et Marne, les Hauts de Seine, son fieff, le 21 Septembre….
Heureusement, comme l’a révélé Gala, il peut compter sur un soutien sans faille de ses proches, sa mére, ses trois sœurs, en ces temps houleux. Il avait également indiqué à ce magazine qu’elles lui apportaient un soutien émotionnel précieux dans l’exercice du pouvoir. «Lorsque j’ai fait mon discours de politique générale à l’Assemblée, elles étaient présentes, ajoutait-il. Quand il y avait des hurlements dans l’hémicycle et beaucoup de passion, j’échangeais un regard avec elles. Ça m’a aidé »
L’un des derniers gestes qu’il a fait à Matignon, a été de planter son arbre, comme tous les Premiers Ministres depuis 1988, mais sans photographes, ni caméras : Il s’agit d’un érable cannelle, connu pour son écorce épaisse et ses couleurs automnales, variant du brun à l’orangé, qui grandit lentement. Faut-il y voir un lien avec son parcours politique ?