Le ministère de l'Intérieur a détaillé, dans ce qu’il appelle dans le jardon administratif « un addendum » à l'instruction aux maires du 25 mars 2022, que Bernard Gauducheau a reçu comme tous ces collègues, les précautions sanitaires à mettre en oeuvre dans les bureaux de vote les 10 et 24 avril, pour l'élection présidentielle, comme il l’a fait lors des élections municipales de 2020, puis les régionales et départementales de 2021. Cette année néanmoins, le taux très élevé de vaccination de la population pourrait permettre d’envisager les choses de façon plus sereine… Sauf si la recrudescence actuelle de l’épidémie venait à durer. La plupart des mesures sont toutefois évoquées à titre de «recommandations», dans la mesure où, en métropole du moins, il n’y a quasiment plus aucune mesure sanitaire obligatoire.
Gabriel Attal porte parole du gouvernement a ainsi appelé les français à la «responsabilité individuelle» sur le plan sanitaire lorsqu'ils iront voter pour l'élection présidentielle, puisque l'épidémie de COVID-19 continue de circuler dans le pays. «Voter est un droit constitutionnel donc rien ne saurait interdire à une personne d'aller voter» a-t-il souligné à la sortie de l’un des derniers conseils des ministres en rappelant « qu’il n'y aura pas de pass sanitaire, de pass vaccinal, ou de test exigé pour aller voter, à l'entrée des bureaux de vote». Il a indiqué que «le gouvernement fera également le nécessaire pour que les personnes participant à la tenue des bureaux de vote et au déroulement du scrutin (scrutateurs, assesseurs, etc) soient protégés, en fournissant des masques chirurgicaux, voire FFP2, et des autotests pour les bureaux de vote».
Ainsi, selon le ministère de l’intérieur, le masque n’est pas obligatoire, mais il est toutefois «fortement recommandé», en particulier pour les personnes fragiles (personnes âgées, immunodéprimées, malades chroniques, personnes symptomatiques, etc.). L’État est en train de fournir des masques aux communes afin que ceux-ci soient mis à disposition des électeurs et des membres des bureaux de vote qui le souhaitent. Si le masque empêche la vérification visuelle de l’identité d’un électeur, les membres du bureau de vote peuvent demander à celui-ci de «le retirer brièvement». Si l’électeur refuse, «il ne sera pas autorisé à voter». Le pass sanitaire ou vaccinal n’est plus en vigueur en métropole, et il est de toute façon rigoureusement interdit, que ce soit en métropole ou outre-mer, « de demander un pass vaccinal ou sanitaire à l’entrée d’un bureau de vote, ni aux électeurs, ni aux membres du bureau, ni aux scrutateurs, ni aux fonctionnaires mobilisés le jour du scrutin».
Les jauges ont également été supprimées. En conséquence, «le nombre d'électeurs susceptible d'être présents simultanément dans un bureau de vote n'est plus limité». Il est toutefois demandé «d’éviter les situations de trop grande promiscuité», en «régulant» l’accès aux bureaux de vote. Il est préconisé de séparer autant que possible les flux d’entrées et de sorties. Il est également possible d’utiliser «des parois de protection» entre les membres du bureau de vote et les électeurs, sans obligation.
Le ministère de l’Intérieur conseille, là encore sans l’imposer, d’installer un point de distribution de gel hydro-alcoolique en deux points distincts, à l’entrée et à la sortie du bureau. Le matériel de vote devra être nettoyé «fréquemment» pendant la journée et les locaux devront l’être «avant et après chaque tour de scrutin», en particulier si le bureau de vote est installé dans une école, ce qui «implique un nettoyage strict le lendemain». Pour le dépouillement, le président du bureau de vote veillera à «réguler le nombre d’électeurs» présents, en fonction de la capacité de la salle, pour éviter «les situations de trop grande promiscuité »