ELECTIONS PRESIDENTIELLES : TENTATIVE DE GEOGRAPHIE POLITIQUE DES BUREAUX DE VOTE

François Hollande est donc arrivé en tête dans les 19 Bureaux de vote de Vanves avec  8 107 voix (56,44%) contre 6 258 (43,56%) pour Nicolas Sarkozy.. L’écart n’a jamais été aussi fort. Il faut remonter à 1981 où François Mitterrand (PS) a obtenu 52,3% (6 471 voix) contre VGE (UDF) avec 47,7% (5 911 voix). Et en 1995 lorsque Jacques Chirac (RPR) est arrivé en tête avec 55,79% (6 901 voix) contre Lionel Jospin (PS) avec 44,21% ( 5469 voix). Enfin, le nombre de B&N est important avec 1567 vanvéens (3,79%) qui se sont déplacés pour se prononcer pour personne. Curieusement, le plus grand nombre de B&N se retrouve dans les bureaux où le vote du FN est important et l’électorat populaire : B 19 (cité Payret Dotail notamment) avec 38 B&N, B 10  (HLM du Plateau) avec 43 B&N, B 4 avec 35 B&N étant peut être l’exception, l’accueil d’un lieu de priére pour les musulmans n’étant pas du tout accepté par des riverains de la salle Gérard Orillard. Enfin, François Hollande a fait ses meilleurs scores dans les bureaux des quartiers où le PS a fait le plus de porte à porte : B10 (2cole Primaire Mareau) avec 502 voix,  B6 (Ecole Primaire Gambetta)  où il a fait 511 voix,  B5 (Ecole Max Fourestier) où il a fait 530 voix…pour François Hollande qui a augmenté son score de 2% à 2,5%

 

Il est d’ailleurs intéressant de s’intéresser à la géographie des bureaux de vote à l’occasion de cette élection présidentielle et par rapport au 1^er tour. Les Bureaux 5 (Maternelle Fourestier), 6 (Primaire Gambetta) et 10 (Elementaire Marceau) votent fortement à gauche, avec 2,5 points au dessus de la moyenne pour le PS,  leurs habitants résidant dans des quartiers populaires  et les HLM des rues  Auguste Comte (B5), Rabelais (B6), Verdun (B10), tout comme le bureau 13 (Elementaire J.Cabourg) qui done 2 points de plus au PS, ses électeurs venant des Chariots et des immeubles de la rue Louis Dardenne. Le Front de Gauche avec Jean Luc Mélenchon a fait de très bons scores dans les B5 et B6 mais aussi au B8 (Maternelle Gambetta) qui a connu une forte poussée du FdeG,  où votent des habitants du début des rues Gambetta et Jean Bleuzen (autour de l’espace A.Gazier-ESCAL)

Les Verts ont eu des résultats surprenants avec de très bonnes assises dans les bureaux  8 (Maternelle Gambetta), 9 (Maternelle Marceau) et 10 (Primaire Marceau) où viennent voter des habitants de l’autre partie de la rue J.Bleuzen autour de la célébre « Fonderie ». Ils font aussi d’excellents résultats dans les quartriers pavillonnaires du Plateau tant du côté Marceau/François 1^er que proche du Parc des Expositions avec Murillo, Berthelot…où ses habitants votent aux bureaux 1 (mairie) et 2 (collége Saint Exupery)….

 

La droite est forte dans les Bureaux 7 (Primaire Gambetta) où viennent voter les résidants des copropriétés de la rue Jean Jaurés, 3 (collége St Exupry) où viennent les propriétaires des quartiers pavillonnaires du Plateau situé entre Victor Hugo Marcel Martinie, 4 (Salle Gérard Orillard) où votent les habitants de la rue  J.Jaurés entre Murillo et Pasteur/Victor Hugo,  avec une poussée plus radical du FN à cause de la présence du lieu de priéres affecté aux musulmans. L’UMP connaît une forte poussée dans les bureaux 16 (Elementaire du Parc), 17 (Martenelle du Parc)  où votent les habitants de l’avenue du Parc et autour du parc F.Pic.

Le FN a fait ses meilleurs scores dans les bureaux 18 (Primaire Larmeroux) et 19 (Maternelle Lemel) où votent les habitants des rues de Châtillon et de l’Avenir avec les immeubles où sont logés des militaires. Le B19 où votent les habitants du 13 connait un vote très contestataire mais à droite avec un FN qui a fait le double en pourcentage de son score moyen communal avec 6 points au dessus. D’autres bureaux apparaissent comme des bureaux très contestataires comme les B8 (Maternelle Gambetta), B9 (Maternelle Marceau) et même très souverainiste comme le B16 (Primaire Parc) où votent les habitants autour d’E.Laval et d’Intermarché     

RE ELECTION DE LA SENATEUR DE VANVES : ISABELLE DEBRE (UMP)

Les résultats des sénatoriales de Dimanche sont conformes  à ce qu’avaient prévus les fins observateurs politiques altoséquanais : 2 siéges pour l’UMP(Roger Karoutchi et Isabelle Debré). Un pour la liste dissident conduite par Jacques Gautier qui a bénéficié, en autre, de sa notoriété de président de l’association des Maires des Hauts de Seine, d’ex 1^er Vice président du Conseil Général et d’ex-secrétaire épartemental UMP. Un autre pour le Nouveau Centre (Hervé Marseille), et il ne pouvait pas en être autrement après l’éclatement de l’UDF, Denis Badré étant trop marqué Modem même s’il n’a pas fait état de son étiquette et de sa trop grande proximité avec François Bayrou, et pas assez majorité présidentielle. Enfin trois pour la gauche plurielle avec Philippe Kaltenbach (PS), Brigitte Gauthier Morin (PC) et  André Gattolin (EELV).

 

Comme l’expliquait Patrick Devedjian : « A droite nous nous sommes privés d’avoir un meilleur résultat et de contenir la gauche. Si nous avions été unis alors, nous aurions pu avoir un siége de plus car quand on additionne les voix obtenus par J.Gautier et R.Karoutchi, le total aurait permis de l’obtenir. On peut faire la même observation pour les centristes qui si, au lieu d’être sur 2 listes avaient été sur une seule, auraient également fait 2 siéges. Commes les Horaces et les Curiaces, évidement il faut retenir la leçon d’union pour pouvoir gagner ». Philippe Kaltenbach (PS) reconnaissait que « par notre ténacité on a gagné 2 communes, 2 cantons, une circonscription. Il restait à avoir un sénateur de plus ». L’ensemble des candidats de droite et de gauche ne sont arrivés au Conseil Général que vers 18H/18H15, trois heures après le début du dépouillement car il fut très long à  la Préfecture du département où s’est déroulée le vote. Les Verts s’y sont rendus à vélo, Claire Papy, Pierre Toulouse, Marc Lipinski, avec Guy Janvier (PS), et ont attendu  les résultats au Conseil Général, tout comme Jean Cyril Le Goll (PS), Anne Laure Mondon (PS) et Valérie Mathey (PS)  qui sont venus félicités, après les discours, Isabelle Debré, fiéres d’avoir une vanvéenne comme sénateur. Tout comme Bernard Gauducheau(NC) qui était satisfait à double titre par la ré-élection de sa première adjointe et par l’élection d’Hervé Marseille, tête de liste NC. De nombreux adjoints UMP étaient présents comme  Françoise Saimpert, Daniel Barois, Bertrand Voisine, Maxime Gahliardi, mais aucun NC (?) pour attendre les résultats. Après les discours, Isabelle Debré repartait déjà pour le Sénat pour répondre aux questions des journalistes qui la sollicitaient dans la grande salle de Conférence du Palais de Luxembourg....et préparer avec ses collégues l'élection de samedi prochain.    

ELECTIONS REGIONALES : LECONS D’UN SCRUTIN A VANVES

Les résultats à Vanves sont intéressants à plus d’un titre même s’ils ne sont pas concluant pour une élection locale.

 

531 vanvéens de plus se sont déplacés entre le 1^er et le 2éme tour, pour la plupart des abstentionnistes, peut être beaucoup plus de droite que de gauche, mais assez  à droite pour permettre à la liste UMP/NC de devancer la gauche à Vanves.  

Valérie Pécresse n’a eu que 1195 votes supplémentaires au 2éme tour alors que Jean Paul Huchon en a obtenu 2249 de plus. Les suffrages  varient de + 50 à + 87 voix pour l’UMP/NC, dans les 19 Bureaux de vote alors  que ceux du PS-EE-FG varie de +107 à +190 lui permettant d’être majoritaire partout.  

Dans 11 bureaux, JP Huchon dépasse la simple addition des scores du PS + EE + Front de Gauche + NPA + Modem (les n°4 ;  5 ;  6 ;  7 ;  8 ;  9 ;  10 ;  11 ;  15 ;   16 ;   17)  de +2 à +97 voix (dans le Bureau n°6 qui est l’un des 4 où il est arrivé devant Valérie Pécresse au 1^er tour). Il arrive au total exacte dans un seul bureau 14 (261).

 

Pour les spécialistes, « les élections régionales sont en fait très peu régionales du point de vue des logiques de votes. On peut estimer qu’environ un tiers de  l’électorat vote presque toujours et systématiquement, pour la tendance à laquelle il est fidèle. Cela correspond à un vote de personnes politisées qui lisent les enjeux de chaque élection, et donc ceux des régionales, selon une grille politique nationale, valorisante pour leur camp et dépréciative pour le camp adverse » selon Pierre Bréchon professeur de science politique à Science Po. « Les deux autres tiers sont plus volatils, ils votent ou s’abstiennent en fonction de nombreux paramétres généraux ». Ainsi à l’entendre, dans les élections à faible enjeux, les jeunes votent beaucoup moins que les adultes et surtout âgées, les personnes marginales beaucoup moins que celles qui sont bien insérées dans la société etc… Et Vanves n’a pas échappé à ce phénomène les 14 et 21 Mars 2010.