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animateurs - Page 2

  • LES RYTHMES SCOLAIRES A VANVES : 3 (et fin) – DOMMAGES COLLATERAUX CHEZ LES ENSEIGNANTS

    Ses nouveaux rythmes scolaires ont fait un dommage collatéral qui a échappé à beaucoup, et concernent les enseignants qui sont plus fatigué, un peu déboussolés, ce qui entraine une remise en question d’une certaine manière d’enseigner. Comme en témoigne, l’une d’entre eux qui a pourtant l’expérience de 20 ans d’enseignement dans l’une des écoles de Vanves

    « Depuis la mise en place de ces nouveaux rythmes scolaires, je suis morte de fatigue. Je pense que c’est la même chose pour tous mes collègues. Cette pause du mercredi, on ne s’en rendait pas compte, mais elle était tout simplement indispensable.La pause du mercredi, ce n’était pas un jour férié. Alors je vous vois venir, mais cette pause n’avait rien d’un jour férié. C’était une respiration dans la semaine, une respiration très utile. Avant la réforme des rythmes scolaires, je préparais mes journées de cours du lundi et du mardi le week-end. Et celles du jeudi et du vendredi, pendant ce fameux mercredi. Il faut aussi prendre le temps de faire les raccords entre le planning et ce qui a vraiment été fait en classe, rattraper le retard sur le programme, par exemple. Et je peux vous garantir que même au bout de 20 ans d’expérience, ça demande beaucoup de travail. Le mercredi était aussi indispensable parce que c’était le seul jour de ma semaine de travail où je pouvais bosser en silence, ce qui, croyez-moi, n’a rien de négligeable. Maintenant, je prépare mes cinq jours de cours d’un seul coup puisque je n’ai pas le temps de le faire durant les soirs de la semaine. Même si la journée de cours s’arrête officiellement à 15h30 (sauf le mercredi), ça ne veut pas dire qu’à la sonnerie, on monte dans nos petites voitures et on rentre tranquillement chez nous prendre un thé devant Stéphane Bern. Loin de là. Non, je ne finis pas à 15h30. À partir de 15h30, on prend généralement une heure d’étude histoire d’être un peu mieux payé à la fin du mois. Ensuite, on a les activités pédagogiques complémentaires (APC) – ce sont des heures de soutien scolaire personnalisé que les enseignants organisent pour leurs élèves, en accord avec les parents. Ce à quoi s’ajoutent souvent des réunions, les aménagements de classe (confection des affichages, etc.) et… les corrections de la journée (plus de 20 copies ou cahiers à revoir). En gros, je finis mes journées à 19 heures, et je n’ai aucune pause dans la journée (pendant les récréations, on surveille les élèves, même chose à la cantine) » témoigne t-elle. 

    Mais le plus grave concerne les éléves : « Le matin, ils sont plus concentrés. Au départ, je trouvais ça plutôt bien que cette nouvelle fenêtre de cours soit le mercredi matin. Pourquoi ? Parce que c’était le matin, et qu’à cette heure-là, les élèves sont beaucoup plus concentrés, beaucoup plus disponibles pour retenir les choses ou faire des exercices. Ça n’a rien à voir avec l’après-midi. Je me disais même que l’idéal serait qu’on bosse de 8H à 13H, avec vraie pause ». Elle reconnait que l’après midi, lorsqu’il n’y a pas les NAP, « le français et les maths, ça a du mal à passer…. Traditionnellement, j'enseignais ces matières le matin parce qu'elles sont importantes et qu'il est plus facile pour les élèves de se concentrer  dans la période qui suit l'entrée en classe. Désormais, au mieux ils rechignent, au pire ils ne comprennent pas l'objet de la leçon. Fatigués et énervés par la digestion et par ce qu'ils ont pu faire le matin même. J'ai une amie dont les enfants expérimentent cette réforme depuis un an à Paris, résultat : les enfants sont plus souvent malades et plus souvent absents en classe »… « Bref, j'adore mon métier, mais tous les soirs, à la sortie, je me demande combien de temps je vais continuer. Je me dis qu'il va peut-être falloir que je change de métier… parce que je ne vais pas tenir » conclut elle. « Lorsque je lis ce témoignage, cela m’inquiète d’autant plus que c’est une professeur qui a du métier, dont la classe ne fait pas peur, ayant beaucoup d’années de métier, et malgré tout, elle en souffre. Je n’ose pas imaginer les autres professeurs qui commencent leur cursus d’enseignement avec cet emploi du temps là. Surtout lorsque je vois que cela joue sur le niveau scolaire » réagit Patrick Gaidamour. D’autant plus que ces NAP ont entraîné la suppression des études après le goûter, puisque les devoirs ont été proscrits. Même s’il y a un accompagnement scolaire avec 11 éléves par encadrant au lieu de 15. « Mais plus d’enseignants alors que c’était le cas l’année dernière ! »

  • LES RYTHMES SCOLAIRES A VANVES : 2 – GROSSE FATIGUE EN MILIEU DE SEMAINE ET A LA VEILLE DES VACANCES D’AUTOMNE

    Certains parents, mais aussi les animateurs, ont constaté une fatigue en milieu de semaine à cause de l’absence de cette coupure du Mercredi 

    « Le Mercredi, j’ai le plus grand mal à lever mon fils pour l’emmener à l’école maternelle,  d’autant plus que son frère qui est à Notre Dame  continue à dormir. Et le petit ne comprend pas ,car il a encore l’idée que l’année dernière, il ne se levait pas à un moment donné dans la semaine » raconte Patrick Gaidamour, parent d’élève à l’API  « C’est le même constat pour les primaires, où ils sont fatigués, ils se déconcentrent plus facilement. Les instituteurs nous disent qu’à partir du Jeudi, les enfants se concentrent beaucoup moins sur ce  qu’ils ont à apprendre. Le corps enseignant est fatigué et désorienté, ainsi que les animateurs » indique Stéphanie Gazel.   L’API a attiré l’attention de la mairie sur ce point là  D’ailleurs, cette association, comme beaucoup de directeurs d’école,  était pour un regroupement des NAP en une seule après midi.  « Il y avait la possibilité de prendre le décret Hamon. Mais par manque de temps et d’investissement,  la mairie qui s’était engagée sur le décret Pellion, a préférée en restée là et s’en tenir au premier système sur lequel elle avait travaillé. Mais beaucoup de parents et d’enseignants préféraient le système Hamon ! » indiquent ces deux parents d’élèves.

    « Dés le départ, nous pensions que ce système était très mauvais pour les Maternelles. De toute façon, il y a des choses à corriger, à travailler notamment sur le contenu, la sieste et le réveil des petits » expliquent ils, en ajoutant sur le réveil des petits « qu’on a l’assurance que les enfants ne sont pas réveillés. Lorsqu’un enfant dépasse 15H, les animateurs le laissent dormir au maximum jusqu’à 15H45 et ils sont levés doucement. Ils  les habillent, leur proposent de faire un petit dessin, une lecture, et ils les réintégrent dans le NAP tranquillement. Mais in fine, lorsqu’on prend les enfants à 15H, on les met 20 mn dans la cour pour qu’ils se défoulent, puis on les envoie aux toilettes, et on les prépare un quart d’heure avant l’arrivée des parents, on passe 30 à 40 mn de NAP seulement.  Mais pourquoi pas ?  Certaines écoles (pas à Vanves) qui avaient supprimé les dortoirs, ont dû les remettre, ce qui a calmé le jeu et a fluidifié le système pour les enfants ». Le même constat a été fait par les animateurs dans les Maternelles, où la NAP se limite à 20mn lorsque la sieste s’est prolongée, en se posant vraiment  la question des NAP en maternelles.

    Pour les parents, tout cela est liéé à la loi sur la refondation de l’Ecole. « Elle était censée refaire les programmes en parallèle. Et elle ne fait que commencer. Elle a imposée à toutes les communes de France de mettre en place ces nouveaux rythmes scolaires et les programmes viendront après. Elle a commencée à l’envers. Les enfants ont des pics de vigilance dans une semaine. Avec un rythme de 4 jours, l’enfant a la meilleure perception de son programme en milieu de matinée et après la digestion l’après midi entre 15H et 16H30. Soit 8 pics d’activité  pour 4 jours. Là on a remplacé 2 après midi  par des NAP. Pour acquérir le socle commun des programmes (maths, français, histgéo) on perd deux après midi pour des activités qui ne constituent pas le savoir que je demande à la sortie de l’école primaire. On a remis une matinée certes. Mais on a perdu une aprés-midi. Les enfants sont, du coup, fatigués » explique Patrick Gaidamour qui a  mis un de ses fils dans le privé en élémentaire,  pour éviter les rythmes scolaires. « Beaucoup de vanvéens ont envoyés leurs enfants à Notre Dame pour éviter les nouveaux rythmes scolaires. Car ils n’ont pas  changé  la méthode d’apprentissage dans le privé.  Ils focalisent sur les activités péri-scolaires, mais cela ne change rien à la base de l apprentissage d’un enfant à l’école. En tant que parent, je suis très inquiet pour eux. Autant les NAP sont très bien gérées par les mairies, autant au niveau apprentissage avec l’Education Nationale, cela ne colle  pas ! Nous allons nous retrouver au bout d’un an avec une baisse des connaissances !  Il faudra faire une évaluation des enfants pour voir s’ils ont le même niveau scolaire que ceux de la fin Septembre 2013, de 2012 et de 2011. Et on pourra voir le bien fondé de cette réforme ! »

     

    A Suivre : Des dommages collatéraux 

  • LES RYTHMES SCOLAIRES A VANVES : 1 - DES PARENTS PLUTOT SATISFAITS…PAR LES ACTIVITES AVEC QUELQUES RESERVES

    Les vacances de la Toussaint ont été le bienvenue, tant pour les enfants qui étaient fatigués, surtout, ceux des maternelles, que les animateurs qui étaient crevés, mais aussi les professeurs d’écoles, en tous les cas, ceux qui participent à ces NAP. Et encore pas sûr qu’ils se aient pu se reposer pour les animateurs qui travaillent aux centres de loisirs pendant les vacances. Certains d’entre eux se sont même  réunis dans un café de Vanves le 16 Octobre pour faire le point, et surtout un cahier de doléances qui devrait être transmis au maire. Il apparait très nettement que certains sont sur-bookés avec ses rythmes scolaires enchaînant NAP et centre de loisirs, avec des heures supplémentaires (10 en moyenne par semaine pour certains d’entre eux). Certains enseignants accusaient une certaine fatigue à la veille de la coupure des vacances de la Toussaint, sans parler de ceux qui ont été déboussolés par ce changement de rythme scolaire pour eux aussi. Les parents sont plutôt satisfaits de la mise en  place de ces nouveaux rythmes scolaires à Vanves, mais beaucoup restent très critiques sur cette réforme. D’ailleurs une soixantaine de foyers vanvéens ont mis leurs enfants à Notre Dame à Malakoff à la Rentrée

    « Plus d’un mois après la Rentrée scolaire, on est plutôt satisfait ! Nous avions beaucoup de craintes, d’inquiétudes que nous avions exprimé effectivement lors des réunions de concertation avec la mairie et le service Education, sur l’encadrement, la sécurité, l’accessibilité et l’accompagnement des enfants handicapés. Nous redoutions une absence de coordination entre les  différents intervenants qui se sont démultipliés dans le cadre de cette réforme. Elles ont été en partie levée à la satisfaction des parents » indiquent Stéphanie Gazel qui a assisté à toutes les réunions l'année dernière sur la mise en place des rythmes scolaires et fera partis du comité de pilotage cette année en tant que représentant de l’API, avec Patrick Gaidamour qui suit de près ce dossier au sein de l'API. 

    En maternelle,  il y a un problème de circulation de l’information entre l’animateur, les parents et les enfants qui ne savent pas répondre aux questions de leurs parents. « Les parents  ne savent pas trop ce qu’ils font, parce qu’ils sont petits et ne savent pas raconter leur journée. Il y a eu des problèmes de saleté des locaux au début qui se sont posé, de dortoirs surchagés, de locaux pas très bien entretenus. Les maitresses doivent laisser leur classe à partir de 15H, et  ensuite tout le personnel d’entretien  doit venir nettoyer. Et il y a beaucoup d’affaires perdues surtout chez les maternelles, car ils changent de classes et de locaux, ce qui n’était pas le cas auparavant » indique Stéphanie Gazel.  « Cela m’arrive fréquemment de chercher le blouson de mon fils car il a fini une NAP le mardi soir, et le mercredi matin, je fais le tour de l’école pour le récupérer dans la cours, ou  au centre de loisirs ou dans les classes. Les porte-manteaux sont pleins de vêtements d’enfants. Ce n’est pas perdu, mais ils sont là dans les couloirs ! » constate Patrick Gaidamour.

    En élémentaire, les remontées des parents sont globalement positives. « Mais il y a des améliorations à apporter, notamment sur le contenu des activités, sachant que la mairie a proposé un large panel. Le titre en fait de l’activité est hyper-accrocheur mais il ne correspond pas toujours au contenu » indique Stéphanie Gazel. Les animateurs sont globalement compétents à leurs yeux, sauf quelques cas isolés, mais les parents ne comprennent pas ses animateurs qui, du jour au lendemain, préviennent qu’ils ne seront pas là : « Dans ce cas là, il faut trouver une autre activité, et il faut vite dépêcher un nouvel animateur sur une activité dont il ne maîtrise pas le contenu. Il est arrivé à plusieurs reprises que mon fils se retrouve dans une activité qu’il n’avait pas choisie, à cause de l’absence de l’animateur chorale qui est remplacé par l’animateur football par exemple. Cela demande un peu de recadrage, et à la mairie, de mieux gérer son vivier d’animateurs. On sent une concurrence entre les différentes communes et même la ville de Paris qui peuvent faire de la surenchère au niveau des animateurs qui n’hésitent pas à aller chez le plus offrant ».

    Au hit parade des activités proposées : le sport. « Parce que, pour les NAP artistiques, il y a un décalage, car les enfants s’imaginent faire quelque chose de très construits et très élaborés, et ce n’est pas toujours le cas. Les activités de dessin ressemblent trop à ce qu’ils font dans le cadre scolaire. Il faudrait un peu plus varier et diversifier. L’éveil corporel, les petits jeux de badminton les intéressent beaucoup, car ils préfèrent bouger, faire du foot, du basket. « Cela nous défoule » m’a raconté ma fille. D’autant plus que la récrée a été supprimée lorsqu’il y a les NAP » indique Stéphanie Gazel. « On sent lorsqu’ils sont content et que cela leur a  plû ! Mon fils qui est en moyenne section en Maternelle, fait du dessin, du collage et du coloriage. Il ne sait pas m’expliquer tout, mais on sent qu’il a passé un bon moment avec l’intervenant » ajoute Patrick Gaidamour qui a noté certaines activités originales : parcours motricité, fabrication de bougies, activité marmiton avec une enseignante, cours d’anglais avec des petits dessins animés très accessible, réalisé par des enseignants    

    A SUIVRE : GROSSE FATIGUE