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MEMOIRE ET SOUVENIRS - Page 68

  • VANVES ET LE DEVOIR DE MEMOIRE : JOURNEE DES DEPORTES

    UN APPEL A LA VIGILANCE

     

    A l'occasion de la journée du Souvenir des Déportés, une cérémonie devant la stèle des victimes vanvéennes du nazisme (Square de l'Insurrection) se déroulera demain Dimanche à 11H45 où sera repris le célébre « chant des marais », ainsi que « Nuit et Brouillard ». Elle est un temps fort du devoir de mémoire d’autant plus qu’elle intervient à un moment de l’année où généralement, des événements interviennent pour bien montrer sa nécessité. Il suffit de se souvenir de 2002, lorsqu’elle s’est déroulée entre les deux tours d’une élection présidentielle marquée la présence de Le Pen au second tour. Et de 2009 au lendemain de la conférence de Durban II sur le racisme qui a été marquée par les propos inqualifiables du président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Cette Cérémonie sobre mais toujours émouvante devant cette stèle est une réponse des vanvéens aux déclarations inqualifiables que ces hommes politiques ont encore tenus et tiennent toujours. 

     

    A Vanves, 119 noms de victimes vanvéennes, issus de tous les milieux,  de cette époque tragique, sont inscrits sur cette stèle réalisée par Irène Zack en 1998. Ils ont été retrouvés grâce aux  recherches d'Etienne Raczymow et de Josette Sala qui étaient partis des figures emblématiques telles que Jean Bleuzen, Raymond Marcheron,  Louis Dardenne, Guy Mocquet, Mary Besseyre, Marcel Yol, Albert Culot et Albert Legris  dont des rues ou des places portent le nom. Ils découvrirent par la suite le petit enfant Georges Drajner, le jeune Franck Wolh qui ont fait partie des 4000 enfants emportés par la rafle du Vel 'Hiv avec Denial Suslanchi et ses deux frères, les instituteurs Cabourg fusillé, puis  Fassin, déporté qui fut l'un des proches collaborateurs de Jean Moulin, Claude Chalufour et Jules Arvatinakis qui fuyaient à 20 ans le STO (Service du Travail Obligatoire) pour rejoindre le Général de Gaulle, Gilberte du Martray qui s'occupait d'un dispensaire.

     

    « Faire vivre la mémoire, c'est établir des liens durables avec les autres peuples qui ont porté et subi comme nous le fascisme. Faire vivre la mémoire, c'est aussi et surtout pour les prochaines années, construire une nouvelle résistance, une nouvelle vigilance républicaine qu irriguera plus profondément notre société pour ne plus jamais nous laisser surprendre et déborder par la pourrissement des âmes et des compromissions sur lesquelles les fascistes savent prospérer. Il est des pays où les gens au creux des lits font des rêves » entend on dans le Chant des Partisans » déclarait Guy Janvier, alors Maire, de Vanves,  lors de son inauguration le 26 Avril 1998.

     

    Un livre rappelle le souvenir de ces vanvéens écrit par René Sedes et Josette Sala en Juin 2006 -  « Ils voulaient simplement ne pas vivre à genoux (1939-1945) » - qui constitue à la fois un travail de mémoire et un appel à la vigilance. Ce qui est plus que nécessaire aujourd’hui. Ce livre a permis à Paul Guillaud, président de l’UNC Vanves de rappeler Dimanche dernier « la mémoire de Raymond Fassin, officier de liaison de Jean Moulin qui a été parachuté avec lui  en Provence en janvier 1942. Lieutenant colonel à 28 ans, il sera détaché auprès du réseau « Combat ». Délégué militaire régional Nord de la zone A en septembre 1943, il est capturé à Paris par la Gestapo le 2 avril 1944 à la suite d’une dénonciation. Il sera déporté dans le dernier train de la Mort le 31 août 1944 et décédera au Kommando de Wantensdtadt ».

  • ARC DE TRIOMPHE : VANVES RAVIVE LA FLAMME SACREE CE SOIR

    La section UNC de Vanves présidera ce soir à 18H30 la cérémonie du ravivage de la flamme qui a lieu tous les soirs à cette heure sous l'Arc de triomphe, organisée et entretenue par le Comité de la Flamme dont fait parti Paul Guillaud, président de l’UNC Vanves. Cette section a participée pour la première fois à cette cérémonie le 28 Novembre 1924, quelques mois après sa création le 24 Mai 1924. Frédéric Pic, maire de Vanves à l’époque avait tenu à accompagner ses anciens combattants pour cette « pieuse et simple manifestation » qui permet « d’évoquer le souvenir constant que nous devons garder de ceux qui donnèrent sans compter leur sang pour la France » selon ses propres mots.

    La délégation défilera et déposera une gerbe, avec les drapeaux dont celui de la Flamme. Un membre du Comité de la Flamme transmettra au président de la section, le glaive en l'invitant à faire le geste du ravivage, et le feu sacré triplera alors de volume. Une minute de silence sera alors respecté et tout le monde ira signer le livre d’or qui conserve la trace de tous ceux qui viennent rendre un hommage particulier au soldat inconnu. Un souvenir inoubliable pour ceux qui y participent la première fois, surtout les jeunes, et une cérémonie toujours émouvante pour les anciens combattants lorsqu'ils se retrouvent sous l'Arc de Triomphe.

     

    Ainsi, depuis le 11 Novembre 1923, date à laquelle André Maginot, ministre de la guerre alluma pour la première fois la Flamme sous l'arc de triomphe, chaque soir au cours d'une cérémonie simple et émouvante, une association d'anciens combattants vient refaire le geste symbolique, volonté de mémoire en hommage aux soldats morts pour la France. L'idée est due à un journaliste ancien combattant, Gabriel Boissy : « Je voudrais que l'on vit sur cette tombe quasi abandonnée, quasi oubliée, brûler une flamme vivante ». Après l'aval des autorités de l'époque, le projet fut rapidement mis au point, un ferronnier Edgar Brandt réalisa un dispositif selon les plans de l'architecte Favier qui fut placé à la tête du tombeau : Ainsi la flamme surgit de la gueule d'un canon braqué vers le ciel, encastré au centre d'une sorte de rosage représentant un bouclier renversé dont la surface ciselée est constituée par des épées formant étoile. Le Ravivage conçu par Jacques Péricard, ancien combattant et père du défunt député maire de Saint Germain en Laye, célèbre chroniqueur radio-TV, est une véritable prouesse car il nécessite à une heure fixe la présence d’une délégation d'anciens combattants. Le culte du Soldat Inconnu est perpétré par une association « La Flamme sous l'Arc de triomphe ».

    Enfin, il faut savoir que depuis 1923, la Flamme ne s'est jamais éteinte et a toujours été ravivée, et pour cela des hommes ont risqué leur vie aux moments les plus sombres de notre histoire. Et même nos ennemis d'alors l'ont respecté : Ainsi un certain 14 Juin 1940, alors qu'un immense drapeau à croix gammée était hissée au sommet de l'Arc, les officiers allemands feront preuve de correction et d'attitude respectueuse. Et lorsqu'un petit groupe d'anciens combattants ira accomplir le geste pieux, une trentaine d'allemands présents, rendra hommage à leur vainqueur de 1918. Et ce rite continuera sans discontinuer durant cette période jusqu'à la Libération de Paris en Août 1944, les 22, 23, 24 Août, notamment où ce sera au risque de leur vie que les anciens combattants iront accomplir le geste sacré. Mais jamais ce fief de la Patrie n'a été souillé, sauf le 7 Mai 1968 par des étudiants arborant des drapeaux rouges et noirs. Aujourd'hui encore, certains citoyens, très patriotes, viennent régulièrement, assister à ce ravivage de la Flamme : « Je me recueille tous les soirs devant le Soldat Inconnu, qui est un symbole de paix » témoignait l'un d'entre eux encore récemment. Ainsi lorsque vous passerez à proximité de l'Arc de triomphe, vous penserez à cette flamme sacrée.