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MEMOIRE ET SOUVENIRS - Page 72

  • VANVES SE SOUVIENT DE SES 43 MORTS DE LA CAMPAGNE DE FRANCE

    A l’occasion du 65éme anniversaire de la Victoire du 8 Mai 1945, le Blog Vanves au quotidien a décidé de contribuer au devoir de mémoire des vanvéens en publiant hier la liste des 43 vanvéens morts pour la France parmi les premiers  et durant « la Campagne de France » entre le 10 Mai et les 22 et 24 Juin 1940. Aujourd’hui, nous rappelons le souvenir de l’un d’entre eux, Henry Metman, grâce au témoignage de Jacques Marillier qui l’a bien connu lorsqu’il fut vanvéen entre 1934 et 1937 et avait gardé un contact étroit avec lui, comme beaucoup de vanvéens 

     

    HENRY METMAN, UN PRETRE MORT AU COMBAT UN 26 MAI 1940

     

    Né le 27 février 1908 à Guernesey, il rentre en France à la veille de la guerre de 1914. Il a fait ses études au Collège St François de Sales à Dijon puis au Lycée Lakanal à Sceaux, ses parents habitant à Bourg-la-Reine. De brillantes études, dont plusieurs prix notamment un pour le Grec.  Après son baccalauréat, il a travaillé à la Société Générale afin d'aider ses parents à élever ses trois jeunes frères. Au printemps 1928, il est incorporé dans un régiment de tirailleurs algériens qui l'amène en Algérie puis au Maroc.

     

    A son retour, il entre au séminaire d'Issy-les Moulineaux, devient prêtre en 1934 et arrive sur le Plateau, à la paroisse St François d'Assise. C'est là que pendant trois ans, il va déployer une activité intense en faveur de la population du quartier, en particulier les jeunes, avec le patronage, les colonies de vacances, les Cercles d'Etudes, etc… n'hésitant pas à contacter directement les familles et les enfants de la zone. Il est apprécié par son allant, son cœur, son langage direct et toujours amical, également son sens pratique. Il a ainsi aidé les jeunes à se construire un local. Quand en 1937, il est appelé par ses Supérieurs pour devenir missionnaire diocésain, il garde un contact étroit avec les Vanvéens, les visitant sur place ou pendant les colonies de vacances, et écrivant à ceux qui sont éloignés.

     

    Au début de la guerre en 1939, il est mobilisé comme Adjudant à la Légion Etrangère (XIe étrangers) où la vie est plutôt rude. Chef de section au Centre d'instructions de la Valbonne. Adjudant-Chef le 15 septembre. Au printemps 1940, il commande une section dans la Meuse. Marches de nuit, travaux de terrassement... En mai, l'ennemi attaque. Le 25 mai, il écrit son compte-rendu : « sommes engagés dans un bois... il y a des pertes forcément, n'étant pas enterrés installés à 30-40 m des Allemands.... Ordre de ne reculer dans aucun cas ». Le 26 mai, à 0 h 10 du matin, il s’avance seul à quelques mètres en avant d'un de ses postes pour suivre l'évolution d'une patrouille allemande. Il est tué d'un projectile au cœur (balle ou petit éclat) !

     

    La Compagnie entière et les officiers du Bataillon sont consternés car il en imposait à tous par sa dignité, sa conscience et son zèle apostolique et militaire. Tué aux environs d'Inor, il fut tout d'abord inhumé dans ce village détruit pris et repris trois fois au cours de durs combats.  Au début de juin, Henry Metman est promu Sous-Lieutenant et cité à l'ordre de l'Armée.

    À Vanves, ce fut la consternation générale, tant son souvenir était resté vivace. C'est pourquoi une plaque portant son nom fut aposée dans la chapelle du Plateau jusqu’à sa destruction, plaque déposée à la cave lors de la reconstruction dans les années 1975/1980.

  • VANVES ET LE DEVOIR DE MEMOIRE : JOURNEE DES DEPORTES

    UN APPEL A LA VIGILANCE

     

    A l'occasion de la journée du Souvenir des Déportés, une cérémonie devant la stèle des victimes vanvéennes du nazisme (Square de l'Insurrection) se déroulera demain Dimanche à 11H45 où sera repris le célébre « chant des marais », ainsi que « Nuit et Brouillard ». Elle est un temps fort du devoir de mémoire d’autant plus qu’elle intervient à un moment de l’année où généralement, des événements interviennent pour bien montrer sa nécessité. Il suffit de se souvenir de 2002, lorsqu’elle s’est déroulée entre les deux tours d’une élection présidentielle marquée la présence de Le Pen au second tour. Et de 2009 au lendemain de la conférence de Durban II sur le racisme qui a été marquée par les propos inqualifiables du président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Cette Cérémonie sobre mais toujours émouvante devant cette stèle est une réponse des vanvéens aux déclarations inqualifiables que ces hommes politiques ont encore tenus et tiennent toujours. 

     

    A Vanves, 119 noms de victimes vanvéennes, issus de tous les milieux,  de cette époque tragique, sont inscrits sur cette stèle réalisée par Irène Zack en 1998. Ils ont été retrouvés grâce aux  recherches d'Etienne Raczymow et de Josette Sala qui étaient partis des figures emblématiques telles que Jean Bleuzen, Raymond Marcheron,  Louis Dardenne, Guy Mocquet, Mary Besseyre, Marcel Yol, Albert Culot et Albert Legris  dont des rues ou des places portent le nom. Ils découvrirent par la suite le petit enfant Georges Drajner, le jeune Franck Wolh qui ont fait partie des 4000 enfants emportés par la rafle du Vel 'Hiv avec Denial Suslanchi et ses deux frères, les instituteurs Cabourg fusillé, puis  Fassin, déporté qui fut l'un des proches collaborateurs de Jean Moulin, Claude Chalufour et Jules Arvatinakis qui fuyaient à 20 ans le STO (Service du Travail Obligatoire) pour rejoindre le Général de Gaulle, Gilberte du Martray qui s'occupait d'un dispensaire.

     

    « Faire vivre la mémoire, c'est établir des liens durables avec les autres peuples qui ont porté et subi comme nous le fascisme. Faire vivre la mémoire, c'est aussi et surtout pour les prochaines années, construire une nouvelle résistance, une nouvelle vigilance républicaine qu irriguera plus profondément notre société pour ne plus jamais nous laisser surprendre et déborder par la pourrissement des âmes et des compromissions sur lesquelles les fascistes savent prospérer. Il est des pays où les gens au creux des lits font des rêves » entend on dans le Chant des Partisans » déclarait Guy Janvier, alors Maire, de Vanves,  lors de son inauguration le 26 Avril 1998.

     

    Un livre rappelle le souvenir de ces vanvéens écrit par René Sedes et Josette Sala en Juin 2006 -  « Ils voulaient simplement ne pas vivre à genoux (1939-1945) » - qui constitue à la fois un travail de mémoire et un appel à la vigilance. Ce qui est plus que nécessaire aujourd’hui. Ce livre a permis à Paul Guillaud, président de l’UNC Vanves de rappeler Dimanche dernier « la mémoire de Raymond Fassin, officier de liaison de Jean Moulin qui a été parachuté avec lui  en Provence en janvier 1942. Lieutenant colonel à 28 ans, il sera détaché auprès du réseau « Combat ». Délégué militaire régional Nord de la zone A en septembre 1943, il est capturé à Paris par la Gestapo le 2 avril 1944 à la suite d’une dénonciation. Il sera déporté dans le dernier train de la Mort le 31 août 1944 et décédera au Kommando de Wantensdtadt ».

  • ARC DE TRIOMPHE : VANVES RAVIVE LA FLAMME SACREE CE SOIR

    La section UNC de Vanves présidera ce soir à 18H30 la cérémonie du ravivage de la flamme qui a lieu tous les soirs à cette heure sous l'Arc de triomphe, organisée et entretenue par le Comité de la Flamme dont fait parti Paul Guillaud, président de l’UNC Vanves. Cette section a participée pour la première fois à cette cérémonie le 28 Novembre 1924, quelques mois après sa création le 24 Mai 1924. Frédéric Pic, maire de Vanves à l’époque avait tenu à accompagner ses anciens combattants pour cette « pieuse et simple manifestation » qui permet « d’évoquer le souvenir constant que nous devons garder de ceux qui donnèrent sans compter leur sang pour la France » selon ses propres mots.

    La délégation défilera et déposera une gerbe, avec les drapeaux dont celui de la Flamme. Un membre du Comité de la Flamme transmettra au président de la section, le glaive en l'invitant à faire le geste du ravivage, et le feu sacré triplera alors de volume. Une minute de silence sera alors respecté et tout le monde ira signer le livre d’or qui conserve la trace de tous ceux qui viennent rendre un hommage particulier au soldat inconnu. Un souvenir inoubliable pour ceux qui y participent la première fois, surtout les jeunes, et une cérémonie toujours émouvante pour les anciens combattants lorsqu'ils se retrouvent sous l'Arc de Triomphe.

     

    Ainsi, depuis le 11 Novembre 1923, date à laquelle André Maginot, ministre de la guerre alluma pour la première fois la Flamme sous l'arc de triomphe, chaque soir au cours d'une cérémonie simple et émouvante, une association d'anciens combattants vient refaire le geste symbolique, volonté de mémoire en hommage aux soldats morts pour la France. L'idée est due à un journaliste ancien combattant, Gabriel Boissy : « Je voudrais que l'on vit sur cette tombe quasi abandonnée, quasi oubliée, brûler une flamme vivante ». Après l'aval des autorités de l'époque, le projet fut rapidement mis au point, un ferronnier Edgar Brandt réalisa un dispositif selon les plans de l'architecte Favier qui fut placé à la tête du tombeau : Ainsi la flamme surgit de la gueule d'un canon braqué vers le ciel, encastré au centre d'une sorte de rosage représentant un bouclier renversé dont la surface ciselée est constituée par des épées formant étoile. Le Ravivage conçu par Jacques Péricard, ancien combattant et père du défunt député maire de Saint Germain en Laye, célèbre chroniqueur radio-TV, est une véritable prouesse car il nécessite à une heure fixe la présence d’une délégation d'anciens combattants. Le culte du Soldat Inconnu est perpétré par une association « La Flamme sous l'Arc de triomphe ».

    Enfin, il faut savoir que depuis 1923, la Flamme ne s'est jamais éteinte et a toujours été ravivée, et pour cela des hommes ont risqué leur vie aux moments les plus sombres de notre histoire. Et même nos ennemis d'alors l'ont respecté : Ainsi un certain 14 Juin 1940, alors qu'un immense drapeau à croix gammée était hissée au sommet de l'Arc, les officiers allemands feront preuve de correction et d'attitude respectueuse. Et lorsqu'un petit groupe d'anciens combattants ira accomplir le geste pieux, une trentaine d'allemands présents, rendra hommage à leur vainqueur de 1918. Et ce rite continuera sans discontinuer durant cette période jusqu'à la Libération de Paris en Août 1944, les 22, 23, 24 Août, notamment où ce sera au risque de leur vie que les anciens combattants iront accomplir le geste sacré. Mais jamais ce fief de la Patrie n'a été souillé, sauf le 7 Mai 1968 par des étudiants arborant des drapeaux rouges et noirs. Aujourd'hui encore, certains citoyens, très patriotes, viennent régulièrement, assister à ce ravivage de la Flamme : « Je me recueille tous les soirs devant le Soldat Inconnu, qui est un symbole de paix » témoignait l'un d'entre eux encore récemment. Ainsi lorsque vous passerez à proximité de l'Arc de triomphe, vous penserez à cette flamme sacrée.