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MEMOIRE ET SOUVENIRS - Page 48

  • LORSQUE VANVES SE SOUVIENT DE SES FRERES DISPARUS DURANT CETTE TOUSSAINT 2014

    A la veille commémoration des défunts qui suit la Toussaint, Vanves se souvient de tous ceux qui ont quitté cette terre et plus particulièrement de certains qui ont marqué ce village, comme Nabila Attia, le pére Robert Thirion,  André Polack, Christiane Cavelant, François Perhirin, entre les Toussaints 2013-2014…. à côté d’autres vanvéens auxquels la communauté chrétienne de Vanves fera mémoire en proposant de mettre une lumière sur leurs tombes et en organisant une bénédiction (dimanche à 16H) au cimetière de Vanves pour ceux qui sont enterrés là  

    Certaines disparitions ont beaucoup marqués les vanvéens. Notamment l’ensemble des élus avec Nabiha Attia, 59 ans, conseillère municipale depuis 2001, chargée du logement auprés de Marie Anne Sorensen, maire adjointe, décédé des suites d’une longue maladie le 30 Novembre dernier. Une femme d’origine tunisienne, auquel beaucoup d’élus et vanvéens étaient attachés, « qui s’était engagé dans la vie publique pour servir les vanvéens ». La communauté chrétienne de vanves, mais bien au-delà avec la disparition de Robert Thirion, « notre pére de Vanves »,  qui s’est éteint à la veille de ses 92 ans, à la mi Décembre. « Vous êtes un père pour nous tous, car vous nous apportez espoir et bonheur » avait résumé le maire de Vanves, Bernard Gauducheau,  pour son véritable départ à la retraite, à  90 ans tout de même. Mais aussi tous les habitants du Plateau, et surtout les jeunes,  avec ce jeune homme de 24 ans tué devant le café Le Soleil Levant début Janvier au cours d’une rixe qui avait  suscité une  marche blanche

    D’autres sont restés discrètes, comme André Pollack, qui n’a cessé de se battre pour la cause des handicapés :« Rien ne l’arrêtait, ni le temps, ni la fatigue, ni l’âge. Toute son énergie était dirigée vers les autres. Agir ensemble était son mot d’ordre » écrivait le Journal Vanves en dressant  son portrait en 2003/04. Il n’avait cessé toute sa vie, à cause de son fils Alain, à se consacrer aux handicapés pour lesquels il était un père, notamment de l’APAJH de Vanves.   Tapissier-décorateur de profession, il avait créé l’association Léonce Maleco, issu des Papillons Blancs de St Cloud et de l’UNAPEI, puis un Institut Médico-Educatif (IME), un CAT. Il avait beaucoup travaillé avec Lino Ventura lorsqu’il avait créé sa fondation Perce Neige et lancé des foyers occupationnels.

    Il en est de même pour Christiane Cavelant au début de l’été, dont la disparition a marqué les esprits sur le Plateau où elle habitait. Elle s’était beaucoup impliquée dans la vie paroissiale de Saint François, notamment à l’accueil  et au Syndicat d’Initiative dés sa création en 2001 dont elle a été la secrétaire longtemps, s’impliquant dans les randonnées qu’elle appréciait, l’accompagnement des visites, et les différentes manifestations. « Cette ancienne d’ HEC était très cultivée, continuait à voyager notamment à Vienne en Autriche où elle avait gardée contact avec une correspondante, parlant couramment anglais et allemand. Elle avait un caractère trempée, ne supportant d’être toute seule. « On fait quoi » revenait souvent avec « qui fait quoi » car elle veillait à une bonne organisation » racontent ceux qui l’ont cotoyé au Syndicat d’initiative. Certains à la Paroisse Saint François regrettent de n’avoir pas été plus attentif, ses derniers temps, à cette  « grande dame » au « grand cœur » qui finalement refusait de vieillir. « Elle avait de l’allure ! Mais elle n’a jamais accepté de perdre le regard des hommes, surtout lorsqu’on a vous regardé » résume l’une des chevilles ouvrières du Syndicat d’initiative qui l’a bien connue. « Mais cela, les hommes ne peuvent pas le comprendre »

    Un autre vanvéen, du Centre Ancien, est partit discrètement au retour des vacances de l’été 2014 : François Perhirin que beaucoup de vanvéens connaissaient. Tout simplement parce qu’il avait réagit à l’insécurité qui régnait alors à Vanves à la fin des années 90 et au début des années 2000, en créant l’association « La Sécurité à Vanves » pour faire agir les autorités publiques, les élus à ces halls d’immeubles occupés par les jeunes, à ces trafics de drogue… avec l’aide des gardiens d’immeubles qu’il avait mobilisé en leur rendant visite régulièrement. Mais il n’avait rien à voir avec un shériff, parce que profondément humain, solidaire, attentif aux autres, passionné d’actualités  avec lequel beaucoup pouvaient discuter des heures entières, sans souvent deviner quel avait été son parcours professionnel exceptionnel fruit d’une ténacité à se former sans cesse. Né à Ploudaniel en 1936, il était l’aîné de 3 enfants, et il avait connu très tôt le travail de la ferme. Mais très vite, il s’était retrouvé ouvrier électricien à l’Arsenal de Brest, s’était inscrit en même temps à la JOC la JOC, visant les Ecoles Techniques  et se spécialisant déjà en 1957, lorsqu’il est reçu, dans une nouvelle technique, l’informatique. Après des affectations à Brest et à Paris comme Ingénieur des Travaux, il était remarqué et promu dans le corps des ingénieur des Ingénieurs de l’Armement où il a assumé des responsabilités qui lui vaudront, en fin de carrière, le grade d’ingénieur général de l’Armement. « Cette ténacité, il l’a montré aussi dans la vie civile pour tenter de résoudre les problèmes de son voisinage et par l’engagement au Secours Catholique, tout en respectant son statut militaire » témoignait sa fille.

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 10 – UNE ARMEEE D’ACTIVE DANS LES ATELIERS DE CONFECTION

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil de chaque week-end (d’ici le 11 Novembre) et de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans. L’un des faits marquants de ces 4 années de guerre a été la création d’ateliers de confection et surtout l’ouverture d’un « Ouvroir » municipal qui occupera plus de 150 ouvriéres pour confectionner des chemises, des caleçons.

    Les premiers gestes de solidarité et de soutien commencent à apparaître dés le début de la guerre : Les écoliers de Vanves « sous la bienveillance » de leurs instituteurs se sont mobilisés pour confectionner des colis de lainage, de tabac, de friandises et objets divers envoyés aux soldats sur le front.Puis la municipalité créée un  un atelier  « tricot du soldat » en Janvier 1915 rue Raspail (Mary Besseyre maintenant) pour fournir du travail aux femmes et filles des mobilisés, secondé par un chemisier vanvéen. Cette création correspondait à un mouvement général, car dés le départ des hommes au front, « les mères, les sœurs, les épouses, les fiancées, les petites amies se mirent tous à tricoter avvc l’acharnement d’une armée d’active. Les soldats sentirent ainsi, à la chaleur du tricot de laine, que les femmes pensaient à eux » lit on dans « Croquis Paris » en Octobre 1915. Le tricot était devenu une cause nationale dés le lendemain de la mobilisation générale. Un avis, paru dans la presse, invitait  toutes les femmes de France à tricoter gilet et chaussettes de laines pour les poilus en prévision de l’hiver.  C’est à ce moment là, que la ville reçoit de l’intendance de l’armée, avec son magasin de l’habillement, installée rue Larmeroux, un lot de 10 939 chemises à  confectionner. Du coup, le conseil municipal décide de créer, à partir de cet atelier,  le 28 Août 1915, un « ouvroir municipal », sorte d’atelier de confection,  pour fournir des uniformes et des effets de lingeries aux poilus, qui occupera plus de 150 ouvrières et pour lequel, il consacre une ligne de crédit dans son budget (50 000 frs dans le BP 1917). De surcroît, il permet d’éviter tout profit de guerre, l'ouvroir de Vanves étant dirigé et contrôlé par la municipalité.

    La municipalité fait confectionner 500 chandails en automne 1916  pour la campagne d’hiver 1916-17 dont la moitié  sera expédié aux prisonniers de Vanves et l’autre vendu aux vanvéens, puis décide l’acquisition de laines destinées à la confection de chaussettes à la fin de l’été  1917 qui seront réalisées par les petites filles des écoles communales pour les soldats. Mais au fur et à mesure du temps, l’intendance militaire ne donnera que très peu de travaux à l’ouvroir municipal, ce qui obligera la municipalité, au début de l’année 1918,  à rechercher à travailler pour l’industrie privée pour permettre aux ouvriéres de travailler : « Nous pensons qu’il est de notre devoir de continuer à faire fonctionner cette œuvre qui sera d’une très grande utilité après la cessation des hostilités pour parer à la crise du chômage qui est à craindre » explique Aristide Duru, maire de Vanves, le 1er Juin 1918.  Si l’ouvroir a distribué pour 109 862 frs de salaires en 1917, le nombre d’ouvrières a commencé à diminuer cherchant du travail dans le privé, mieux payé

     

    A SUIVRE…

     

  • LE SOUCI DE LA LICRA DE VANVES, D‘INSTRUIRE POUR NE PAS OUBLIER, DEVANT CETTE FLAMBLEE D’ACTES ANTISEMITES ET RACISTES

     Cette 30éme assemblée Générale de la LICRA Vanves lundi dernier a rassemblé plus de 50 vanvéens et l’ensemble de l’échiquier politique locale avec Bernard Gaudcheau (UDI) qui a dû se rendre sur le Plateau à la suite d’un incendie, Isabelle Debré sénateur (UMP) et Guy Janvier (PS). Monique Abécassis, sa présidente, avait invité Pierre Osowiechi Vice Président du Comité Français pour le Yad Vashem, qui a présenté l’exposition « Désobéir pour sauver » réalisée par l’ONAC (Office National des Anciens Combattants et Victimes de guerre). Un hommage aux 54 policiers et gendarmes élevés au rang de « Justes parmi les Nations » en 2009. « Elle met en lumière les valeurs humaines et citoyennes de ces hommes qui désobéirent au régime de Vichy, encouragés par la seule voix de leur conscience » a-t-il expliqué en citant quelques uns d’entre eux avant que les participants découvrent cette exposition dans la salle Henri Darien de l’hôtel de ville. Elle était un prolongement au témoignage l’année dernière de Philippe Maillard, petit fils d’Yvonne Maillard,  élevée à titre posthume, en 2007, au rang de « Juste parmi les Nations » et de Pierre Osowiéchi vice président du Comité Français pour le Yad Vashem, lui-même sauvé par des Justes. « A Vanves nous nous devions de célébrer cette France qui s’est élevée contre la barbarie nazie et la transmettre en exemple au monde d’aujourd’hui ».

    Cette assemblée générale est l’occasion, pour Monique Abécassis, de donner « une vision de l’évolution du racisme et de l’antisémitisme dans notre pays »chaque année. » Force est de constater qu’une flambée  des actes antisémites s’est produite  pendant certaines manifestations de 2014. Ces actes ne sont pas seulement  plus nombreux, ils sont aussi plus violents.  Selon le  Ministère  de l’intérieur les chiffres de tels actes pour la période de Janvier à juillet de cette année auraient augmenté de 91% : 527 actes et menaces ont été enregistrés contre 276 en  2013. Derrière ses 527 actes et menaces antisémites, il y a des noms, des visages, des histoires, des humiliations et des souffrances » a-t-elle insisté. Elle a relevé deux pics importants : Le premier en janvier après l’affaire Dieudonné qui a été condamné devant la cour d’appel de Paris et lors de la manifestation « jours de colère » organisée par une coalition de mouvements opposés au gouvernement, le 26 janvier à Paris. « Des slogans racistes violemment antisémites et homophobes avaient étés scandés. En même temps les réseaux sociaux étaient inondés de messages déposés en flux continu d’une extrême violence et particulièrement haineux ».

     

    INQUIETUDES ET ESPOIRS

    Le second  a été relevé le 13 juillet  lors de la manifestation de soutien  au peuple palestinien. « Des fanatiques surexcités se sont retrouvés près de certains lieux de cultes parisiens pour « casser du juif ». Ce n’est  hélas pas la première fois que le conflit israélo palestinien est exploité et détourné sur notre territoire par ceux qui distillent la haine depuis trop longtemps déjà. Chacun dans notre pays est libre d’avoir la lecture qu’il souhaite des événements qui endeuillent le Proche Orient. Chacun est libre de manifester son soutien à l’un ou l’autre camp, mais nul n’a le droit de hurler des slogans racistes, d’attiser la haine, de mener des expéditions punitives dans des lieux de culte ou de vandaliser des commerces comme ce fut le cas à Sarcelles ». Elle a fait part de ses inquiétudes  de voir « la société,  prise en tenaille entre les islamistes radicaux et la montée d’une extrême droite,  héritière de Vichy. Les crispations identitaires de chacun ont tendance à se nourrir entre elles et se rejoindre dans une haine commune de la démocratie et des juifs. La banalisation du FN accroît sa capacité de nuisance, mais le climat raciste n’est pas réductible à ce parti. Il est diffus, se trouve partout dans la société française et même dans certains groupes de gauche ».

    Elle n’en a pas moins relevé quelques éléments d’espoirs comme ce rassemblement républicain le 28 Septembre qui a réuni près de 2000 personnes en hommage à la mémoire d’Hervé Gourdel, guide de montagne, assassiné sauvagement par des islamistes en Algérie. « Les associations SOS Racisme, la LICRA, l’UEJF et le MRAP ont dit non aux stratégies de division des djihadistes et aux amalgames dont risquent d’être victimes à coup sûr les musulmans de France ». Le mouvement « Not In My Name », à travers lequel, de nombreux musulmans dans le monde ont manifesté leur indignation. Un  plan  d’action en faveur d’une intégration entière des harkis et de leurs familles à la communauté Nationale, présenté par le Premier Ministre à l’occasion de la juornée nationale d’hommage , dont l’une des 10 mesures vise à accorder une pleine reconnaissance aux anciens supplétifs de l’armée française en Algérie,  et une autre doit se traduire, à titre de réparation,  par des dispositions financières et sociales.

    RENCONTRES DE LA MEMOIRE

    La section LICRA de Vanves a apportée sa contribution comme l’a démontré sa présidente en revenant sur les temps forts de l’année précédente dont « les rencontres de la mémoire » en partenariat avec l’Education Nationale sont l’action la plus emblématique :  « Elles rassemblent les anciennes générations rescapées de la barbarie nazie et notre jeunesse dans les établissements scolaires, permettent d’éveiller les jeunes consciences aux valeurs emblématiques de notre pays : Promouvoir la valeur suprême de la dignité de l’être humain, promouvoir les valeurs de tolérance  de respect et de fraternité, rappeler que la connaissance et la raison triompheront toujours de l’ignorance, des fanatismes et de l’obscurantisme ».  5 classes de 3éme du collège Saint Exupéry et leurs professeurs d’Histoire ont accueilli ente le 29 Janvier et 7 février 2013 pendant deux après midi, Nicolas Roth, ancien déporté hongrois interné à Auschwitz. Après une plongée dans l’Histoire avec le documentaire « Hitler 1923- 1945 », « ce témoin a raconté son histoire devant des élèves attentifs et désireux d’en savoir toujours plus. Tortures, privations, humiliations, asservissement des corps et des âmes…Les 2 heures consacrées à ces moments qui resteront uniques dans la vie de ces collégiens suffisent rarement à étancher leur besoin de savoir. Si la transmission de l’histoire de la Shoah ne peut à elle seule faire reculer le racisme, et l’antisémitisme, elle peut y contribuer de manière importante en sensibilisant notamment les jeunes « aux conséquences ». Le souvenir de cette tragédie devra rester pour eux un avertissement constant ».

    DEVOIR D’INSTRUIRE

    « Cette action que vous menez dans les écoles et les collèges sont très important à entretenir » a déclaré Guy Janvier (PS) en témoignant comme Isabelle Debré de l’émotion qui les a saisie lors de la visite de Yad Vashem. « Il y a des justes qui ont pris des risques. Il faut continuer à travailler afin de ne pas oublier » a-t-il conclut. « Si on doit pardonner, on ne doit pas oublier » a déclaré de son côté Isabelle Debré (UMP)  en rappelant le titre d’un livre, « Pardonne mais n’oublie pas » d’une vanvéene rescapé de l’enfer qui vivait dans l’une des maisons de retraite de Vanves et  dessinait les visages de ses camps. « Simone Veil ne parle plus de devoir de mémoire mais de devoir d’instruire ». Ce que fait la LICRA de Vanves.