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MEMOIRE ET SOUVENIRS - Page 45

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 17 – LA MUTATION DU TERRAIN MILITAIRE EN LOTISSEMENT

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil  de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans à l’occasion des célébrations du centenaire de la « der des der ». Le Blog revient sur un site vanvéen qui accueillait à cette époque « l’un des plus importants dépôts d’uniformes de l’armée française », rue Larmeroux, avec les bâtiments de l’habillement ou de l’intendance des Armées. 100 ans plus tard, il a laissé place à un nouveau quartier avec 300 logements, une école maternelle, le garage et les ateliers municipaux dont l’aménagement sur 2,5 ha,  avait été lancé voilà 30 ans par Gérard Orillard, maire RPR (1980-1990) qui signait le 1er Mai 1985, le protocole d’accord avec le ministère de la Défense et différents constructeurs.  

    L’armée aura été finalement présente à Vanves pendant 80 ans, avec ses magasins généraux de l’habillement et des docks du Service de Santé des armées qui s’y étaient installés en 1904, 10 ans avant la première guerre mondiale. Situés quai d’Orsay, ils  devaient s’installer le long de la rue d’Issy et du parc de la propriété des Condés (Lycée Michelet), sur les terrains de l’ancienne ferme impérial,  alors que le bd du Lycée n’existait pas encore. Eugéne Baudoin, maire de Vanves  (1896-1900) réussissait à dissuader les autorités militaires de faire ce choix là, en proposant un autre terrain, le long de la rue des Vinaigriers (rue Larmeroux), plus favorable  - un terrain de 70 000 m2 au lieu de 16 500 m2 - et moins coûteux, - le métre carré coûtait 6 à 8 frs au lieu de 15 à 20 frs -  en insistant sur l’avantage d’être proche de la voie ferrée. Son rôle pendant la guerre 1914-18 a été crucial comme l’a raconté ce blog, comme l’ont découvert les vanvéens avec ce panneau de l’exposition consacrée à Vanves pendant la guerre 1914/18 ou dans la plaquette éditée par la ville 

    Dés 1978, l’armée annonçait son intention de déménager pour regrouper ses services de l’habillement et de l’intendance dans des locaux plus modernes et plus fonctionnels à Bretigny. Les négociations furent longues et difficiles tout d’abord à cause du ministère de la Défense qui proposait des conditions de ventes particulières et difficiles à accepter : Les militaires demandaient une indemnité de reconstitution au lieu d’un prix normal de vente, une façon comme une autre de financer  le déménagement et les nouveaux locaux. Ensuite à cause du ministère de l’éducation nationale qui avait préempté le terrain pour y construire un IUT dont la municipalité ne voyait pas l’utilité puisque Sceaux et Chatenay en accueillaient déjà. « Il n’était pas question de laisser l’Armée se débrouiller tout seule avec un promoteur privée. Il n’y aurait pas eu dans ce cas là, de logements sociaux » expliquait Gérard Orillard qui avait été chargée par André Roche, avant de lui succéder, de suivre de près les négociations, sachant que la ville ne pouvait pas se rendre acquéreur de ses terrains  dont le prix dépassait les 18 millions de frs de l’époque.

    Après de laborieux marchandages et négociations (1981-83), l’Education Nationale renonçait à son IUT, et l’Armée acceptait de revenir sur sa proposition initiale, en deux temps, d’une part en acceptant celle de la ville d’une opération mixte d’habitat :   1/3 sociaux construit par une société d’HLM (la Seimaroise),  1/3 armée pour loger ses officiers  (la SNI)  et 1/3 privé par un promoteur privé (la SINVIM) sur 2 ha. D’autre part, en accceptant de geler le prix du terrain à la signature du protocole alors qu’elle demandait de bénéficier d’un délai de 2 ans entre cette signature et l’évacuation définitive des bâtiments. Le protocole prévoyait la cession des 5000 m2 restant à la ville pour y transférer le garage et les ateliers municipaux dans un hangar qui sera réhabilité, et y construire une école maternelle de 6 classes. La première pierre des logements était posé le 28 Novembre 1987, celle de l’école le 2 Novembre 1988 qui accueillait ses premiers éléves à la Rentrée 1990. Le chantier du nouveau lotissement touchait à sa fin, à la Rentrée 1989, avec l’installation de ses premiers habitants notamment dans les immeubles de la SNI inaugurés le 13 Octobre 1989 ainsi que le chantier de réhabilitation du hangar où s’installaient dés Octobre 1989 le garage et les ateliers municipaux.    

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 16 – UN NOEL 1914 AU GOÛT AMER

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil  de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans à l’occasion des célébrations du centenaire de la « der des der ». Voilà 100 ans, cette trêve des confiseurs fut marqué par un Noël fraternelle dans les tranchées entre soldats français, anglais et allemands qu’a immortalisé en 2005  dans son film « Joyeux Noël » Christian Caron, programmé lors de la séquence « cinéma » des cérémonies du 11 Novembre 2014 à Vanves. Pourtant Décembre 1914 marque le retour du gouvernement à Paris et l’offensive de la IVéme armée française en Champagne qui se solde par un échec,  avec, surtout,  cette guerre de tranchée étendue sur 650 km de la mer du Nord à la Suisse

    A Vanves, en cette fin d’année 1914, ses fêtes de Noël et du Nouvel an ont un goût amer. Les vanvéens ont compris comme tous les parisiens et franciliens que l’état de guerre s’est installé, car la guerre ne sera pas aussi brève qu’ils l’espéraient. Les confiseurs ont donné une dimension militaire et patriotique à leurs boîtes de chocolat et de nougat, en forme de poupées alsaciennes ou de bicorne de général.  « La traditionnelle bûche à moitié brûlée a été remplacée par « la tranchée » sorte de cartonnage ayant l’aspect d’un buisson grivé derrière lequel de petits soldats sont agenouillés, fusil à l’épaule et doigt sur la gâchette » raconte un journaliste de l’époque, en ajoutant que les bonbons sont baptisés ainsi : « Les pruneaux du général Joffre », avec des réductions d’obus en chocolat, ou « les godillots du troupier » également en chocolat ou « les boutons de capote » en réglisse ».   Mais l’ambiance n’est guére à la fête, le préfet de Police Paris ayant pris un arrêté stipulant que les restaurants de la capitale devront fermer à 22h que le ministre de l’intérieur corrige en décidant la ré-ouverture des salles de spectacles jusqu’à 23h. Malgré tout, les cinémas sont bondés parait il 

    A Vanves, le Conseil municipal s’est même réuni le 30 décembre 1914 pour voter son budget 1915 qui se monte à 581 254 frs. Aristide Duru revient sur les démarches effectuées pour obtenir la réouverture d’une partie du lycée pour permettre aux familles vanvéennes d’envoyer leurs enfants comme éléves externes dans cet établissement plus proche de chez eux. Mais les élus vanvéens se sont surtout inquiétés des conséquences de la mobilisation sur son service d’incendie, le capitaine des sapeurs pompiers de Vanves étant absent depuis Août 1914, malgré de courtes apparitions. « La mobilisation a sensiblement réduit le nombre de pompiers. Ils sont une quinzaine environ à assurer ce service et ils peuvent répondre facilement aux urgences en cas de sinistre » répond le maire à la question orale d’un conseiller municipal, en se voulant alors rassurant, après un incendie assez violent chez un maraîchier de l’avenue Victor Hugo qui a pu être maîtrisé.  Mais cette question reviendra à l’ordre du jour de l’assemble municipale à la suite d’autres incendies durant cette guerre.

    Pour la première fois, il n’y aura pas de réception pour le Nouvel An  à l’hôtel de ville de Vanves, la Municipalité ayant décidée de l’annuler vu les circonstances. « La municipalité se tiendra entre 14H et 15H dans le cabinet du maire pour recevoir les citoyens qui désireraient leur serrer la main » annonce alors Aristide Duru.  

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 15 - DES TRAMWAYS NOMMES DESIR

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil  de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans à l’occasion des célébrations du centenaire de la « der des der ». L’ouverture de la ligne de tramway T6 entre Châtillon (terminus de la ligne 13) à Velizy (Centre Commercial Velizy 2), très désirée, dont les vanvéens vont profiter, donne l’occasion de rappeler que le tramway était en 1914, un moyen transport en commun très développé : Ainsi entre 1877 et 1927, une ligne venait de Clamart en suivant pratiquement la ligne actuelle du bus 189 pour relier Vanves, où il y avait un terminus pour rejoindre ensuite l’hôtel de Ville de Paris. Une autre reliait Clamart à Malakoff en empruntant les rues Macheron-Larmeroux-Ernest Laval. Une 3éme ligne formait une boucle à partir de la porte de Versailles en passant par le boulevard du Lycée, la place de l’insurrection, les rues Mary Besseyre, Jullien et 4 Septembre.

    D’ailleurs le tramway a occupé les élus de Vanves de cette époque pendant toute la durée de la guerre car il souhaitait la mise en place d’une ligne entre Vanves et Chatelet par la compagnie Parisienne du tramway pour remplacer la ligne Vanves-champ de Mars qui n’avait pas survécu à la fermeture de l’Exposition Universelle de 1900 et avait agonisé jusqu’en 1902. Mais celle-ci refusait de le faire tant que sa suppression n’était pas officialisée comme l’indiquait Aristide Duru lors du conseil municipal du 11 Août 1916. 

    Cette ligne Vanves-Champ de Mars était gérée par la compagnie des Tramways de Vanves à Paris qui avait connue quelques soucis de gestion, à tel point que sa liquidation était devenue définitive après l’échec de 2 adjudications, ce qui devait entraîner un déclassement de cette ligne pour les sections non empruntées par d’autres lignes de tramway. Du coup, le Plateau de Vanves n’était plus desservi du tout depuis 1900. Malgré les protestations de la municipalité auprès des pouvoirs publics « contre cette situation intolérable ». Entretemps, lors d’une réorganisation du réseau départemental dans le sud de la Seine, la ligne Vanves-Châtelet « donnant toute satisfaction à la population » avait été concédée à la Compagnie Parisienne de Tramway. Mais cette dernière n’avait jamais rétabli cette ligne sous prétexte qu’elle n’était pas tenue par le décret de concession tant que l’annulation de la concession Vanves-Champ de Mars ne serait pas devenue définitive. Du coup le Conseil municipal de Vanves s’est emparé de cette affaire en faisant régulièrement le point de la situation comme le 11 Août 1916, puis le 30 Novembre 1916 où il a voté un vœu demandant aux pouvoirs publics de mettre en demeure cette société d’exploiter cette ligne, réitéré le 17 Mars 1917.

    Une autre ligne passait par Vanves, entre Clamart et l’hôtel de ville de Paris qui avait été victime des conséquences de la guerre : Un terminus intermédiaire existait à Vanves qui était fort pratique, car il permettait aux vanvéens d’être assuré d’avoir une place. Mais le conflit a entraîné sa suppression, les vanvéens devant monter dans les tramways qui descendaient de Clamart, déjà bondés de voyageurs. Du coup, la municipalité demandait le 17 Mars 1917  qu’un certain nombre de places soient réservées dans les tramways venant de Clamart, et surtout que le terminus soit rétabli, ce qui fut fait au cours du printemps 1917. La Compagnie avait fait remarqué aux élus que ce terminus avait été supprimé à cause du manque de personnel dû à la mobilisation, et qu’elle avait fait appel aux femmes pour remplacer les hommes pour conduire ces trams, contrôler les passagers, mais aussi de la crise du charbon qui l’obligeait à exercer un service restreint.

    Ce n’est que le 16 Octobre 1917 que cette ligne Vanves-champ de Mars  a été déclassée. Du coup le maire a soumit au conseil municipal du 17 Novembre 1917 un vœu particulièrement « énergique » demandant la mise en service de la ligne Vanves-châtelet. Le ministre des travaux publics lui a répondu qu’il appartenait au préfet de police de prescrire l’ouverture de cette ligne tout en faisant remarquer que la Compagnie Parisienne du tramway rencontrait des difficultés pour la construction de la nouvelle ligne en raison notamment de la pénurie de matériels de voies. Et il indiquait qu’il avait demandé au préfet de rappeler dés que les circonstances lui paraissaient opportune, l’obligation qui lui était imposée.

    D’ailleurs les responsables  de cette compagnie avaient adressé un courrier au Sénateur Magny pour indiquer que « l’état de guerre fort long ne leur avait pas permis de construire cette ligne dans les conditions normales de temps de paix ». Et qu’elle se voyait dans « l’obligation d’en différer l’exécution à cause de la pénurie de matériaux nécessaires à son aménagement (rails, croisements, caténaires, poteaux,  fil de trolley), d’ouvriers professionnels qu’exige la pose de voies ferrées ». Si les travaux d’entretien nécessaires étaient effectués, ils se limitaient à l’urgence, notamment le renouvellement de voie,  en arrivant difficilement  à se procurer des rails à des prix exorbitants. Sans parler de l’impossibilité de trouver de nouvelles  rames pour assurer ce nouveau  service, ne pouvant en acheter nulle part

    Ses réponses donnent une idée des difficultés que rencontraient ses compagnie du fait du manque d’homme remplacé par des femmes,  obligées de limiter le service pour réduire la consommation d’énergie au profit des usines travaillant pour la guerre, ce qui les avait contraint à reporter de 21H30 à 20H le départ des dernières rames sur les voies pénétrantes. « Nous nous trouvons dans l’impossibilité du point de vue financier, de reprendre une opération dont le coût actuel dépasserait d’un façon invraisemblabe les prévisions que nous avons pu faire en 1910 avant qu’une hausse inimaginable n’ait majoré les prix de tout ce qui concourt à la mise en exercice d’une ligne de tramway » expliquait l’un des responsables de cette compagnie dans un  courrier au maire de Vanves. Il est intéressant de noter que cette première guerre mondiale avait définitivement réglé le sort des derniers omnibus à chevaux qui ont disparus, amenant les compagnies de tramways à électrifier l’ensemble de leurs lignes. Mais elle a aussi laissé, au lendemain de la victoire,  dans un piteux état, le matériel à cause du mauvais entretien, de l’absence de pièces détachées, des surcharges en voyageurs… ce qui explique leur abandon progressif.

     

    A SUIVRE….