Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

tranchées

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 18 – UN DEBUT D’ANNEE 15 DANS LE FROID, LA BOUE, LE SANG POUR LE FRONT, LE CHARBON, LE TRICOT ET LA PRIERE A L’ARRIERE

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil  de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans à l’occasion des célébrations du centenaire de la « der des der ». D’autant plus en ce début Février où la 71éme section UNC Vanves Malakoff tient aujourd’hui son assemblée générale annuelle. Paul Guillaud, son président, qui a l’habitude, à cette occasion, de faire des rappels historiques, ne manquera pas de narrer les événements qui ont marqué 1915, notamment à Vanves avec la création par le conseil municipal  du premier atelier  « tricot du soldat » rue Raspail (Mary Besseyre) en Janvier  puis d’ une œuvre des prisonniers de guerre et des combattants le 27 Novembre  auquel tenait beaucoup Aristide Duru, le maire de l’époque.

     « 1915 fut la première année d'un nouveau cours de l'Ecole de Guerre, avec des paysages vrais, des écoles à feu sans trucages avec tirs réels et cadavres pour de bon.....Guerre des tranchées, l'ennemi en double, les allemands et les intempéries, les attaques et les orages, les obus et la pluie et la neige.... c'était la guerre d'usure ! Et la  prise en compte d'un nouveau concept : le Front, lacis de tranchées, aux lignes plus ou moins parallèles reliées par des boyaux  pour le ravitaillement et la relève…maigre rempart, veillés par les oreilles et les yeux des guetteurs. Avec pour compagnons les rats.Derrière le Front, plus ou moins caché dans des bois, l'Artillerie encore plus loin les services des régiments en ligne, les cantonnements, les lits de paille » raconte Paul Guillaud dans la partie historique de son intervention  de l’assemblée générale de la section UNC Vanves Malakoff

    « 1915 est une année de boue et de sang ! Aux massacres en mouvement de l’année 1914, où la stupéfaction saisit les soldats, succède la guerre de position. Il n’y a plus de champ de bataille, mais des tranchées séparées par un no man’s land où pousse une nouvelle forme de végétation : le fil de fer barbelé » décrit un historien de la guerre 14-18. « Du front, les poilus vanvéens, comme tous les autres, racontent la violence, mais aussi le vide, l’attente qui englue le temps. Tenir une tranchée, c’est y rester nuit et jour dans la boue, le froid, au milieu de la vermine, des rats engraissés de chaires humaines et des poux gavés de sang de soldat. Entre l’arrivée de la soupe et celle du courrier, il fait tuer le temps à défait de tuer l’ennemi » ajoute t-il 

    En région parisienne, le temps est aux priéres publiques organisées dans toutes les églises pour le succès des alliès, d’autant plus que le gouvernement français a donné, en Janvier 1915, son accord pour participer à l’opération des Dardanelle avec une escadre navale placée sous les ordres de l’amiral Guépratte qui débute à la mi-Février.  Depuis la fin du mois de Janvier, la météo n’est pas à la fête, avec pluie, neige, gel qui se sont abattus sur la Région parisienne et le nord de la France, désorganisant les liaisons et freinant les offensives. Aucun stock de charbon n’avait été constitué pour l’hiver 1914-15 à Vanves. Un marché avait été passé avec la société Sellier de Bourg la Reine qui n’avait pas été exécuté à  cause de la mobilisation. La ville s’était alors adressée à l’Intendance militaire qui lui avait fournit un charbon de mauvaise qualité. C’est la raison pour laquelle, la municipalité commença vraiment à se préoccuper de l’approvisionnement en charbon qui allait devenir un problème  crucial,  en constituant des stocks pour l’hiver suivant, dés le printemps 1915. A  partir du 5 Février 1915, toute information météo est désormais interdite dans les journaux pour ne pas renseigner l‘aviation ennemie. L‘armée doit faire face à une crise de munitions. Malgré une production de 60 000 obus de 75 par jour, seulement 30 000 parviennent au front en raison d’un déficit en poudre et explosifs

    « L'année 1915 fut la plus sanglante de la guerre, avec des gains de terrains pratiquement sans résultat. En 1914, on était convaincu que la guerre serait de courte durée, sans incidence du terrain, avec des manœuvres rapides et débordantes d'une infanterie offensive, avec du matériel léger, au maximum le canon de 75 ...pratiquement sans obusiers, mortiers et canons de longue portée. En 1915 les poitrines suppléent à l'insuffisance d'artillerie....Le commandement veut « grignoter » l'ennemi. Avec de véritables massacres pour la prise éphémère d'une tranchée. Avec des chiffres impressionnants pour les morts sur le terrain, disparus, morts sanitaires ou dans les hôpitaux : 74 000 en Decembre 14 et janvier 15 ; 69 000 morts en Février Mars, 143 000 morts enavril mai juin : 48 000 morts en juillet aout ; 131 000 morts en Septembre à novembre : 22 000 morts en Décembre 1915 et janvier 1916 : 22 000 morts.c’était l'année des hécatombes..... » raconte Paul Guillaud

    « En Janvier 1915, la municipalité créée un  un atelier  « tricot du soldat » rue Raspail (Mary Besseyre maintenant) pour fournir du travail aux femmes et filles des mobilisés, secondé par un chemisier vanvéen. « Les mères, les sœurs, les épouses, les fiancées, les petites amies se mirent toutes à tricoter avec l’acharnement d’une armée d’active. Les soldats sentirent ainsi, à la chaleur du tricot de laine, que les femmes pensaient à eux » lit-on dans « Croquis Paris » en Octobre 1915. Le tricot était devenu une cause nationale dès le lendemain de la mobilisation générale. A mi-année 1915 la ville reçoit de l’intendance de l’armée, avec son magasin de l’habillement, installée rue Larmeroux, un lot de 10 939 chemises à  confectionner. Du coup, le conseil municipal décide de créer, à partir de cet atelier,  le 28 Août 1915, un « ouvroir municipal », sorte d’atelier de confection,  pour fournir des uniformes et des effets de lingeries aux poilus, qui occupera plus de 150 ouvrières et pour lequel, il consacre une ligne de crédit dans son budget (50 000 frs dans le BP 1917). De surcroît, il permet d’éviter tout profit de guerre, l'ouvroir de Vanves étant dirigé et contrôlé par la municipalité.