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HISTOIRE LOCALE - Page 65

  • VANVES ET SON PRINCE DES POETE DE LA RENAISSANCE : PHILIPPE DESPORTES

    Vanves a rendu hier à la galerie de Vanves, un hommage à Philippe Desportes, grâce à une après-midi de lectures de poémes et de chansons organisée par Pierre Meige,  à partir du recueil  collectif « printemps des poètes vanvéens » sur lequel le blog reviendra. Une sorte de parenthése dans la campagne des cantonales. Philippe Desportes a énormément marqué son époque et a été oublié par Vanves et ses responsables culturels, alors que certains vanvéens essaient de rappeler le souvenir et l’œuvre dans un lieu proche de la propriété qu’il habitait à l’emplacement du prieuré Saint Balthilde, en espérant un jour inaugurer une plaque à l’angle des rues Vieille Forge et d’Issy avec la place du Val.

     

    Pierre Meige a d’ailleurs raconté dans un de ses livres « Manuel historique poétique et féérique des Hauts de Seine » (Edt l’Ours Blanc) la vie de ce « prince des poètes de la renaissance vanvéenne ».  Né à Chartres en1546, et mort à l’abbaye de Notre Dame de Bonport le 5 Octobre 1606, il est un poète baroque surnommé le « Tibulle français » pour la douceur et la facilité de ses vers, abbé de Tyron, lecteur de la Chambre du Roi et Conseiller d’Etat, oncle du poète Mathurin Régnier. Un personnage considérable à cette époque dont les poésies, en partie galantes, en partie dévotes, eurent un grand succès qui l’ont placé à l’égal de Ronsard si ce n’est plus.

    Ce qui est intéressant de savoir, c’est qu’il vécut à Vanves dans une immense propriété dénommé « la maison des champs » situé rues Gadray et d’Issy, mais dont le terrain s’étendait de la Piscine Municipale  jusqu’à Séminaire St Sulpice d’Issy les Moulineaux au niveau de la rue Chevalier de la Barre, là où se trouvent finalement le parc F.Pic, le prieuré Sainte Balthilde, les immeubles qui l’entourent et ses pavillons de la villa Quincy, ainsi que le Rosier Rouge. Il y disposait d’une grande maison, d’une plus petite, d’écuries, et de beaux jardins étagés en terrasse, avec parterre, fontaines, bosquets…des prés, et quelques vignes.  Il avait constitué dans cette propriété une bibliothèque qui renfermaient des milliers de volumes, de traités d’astrologie, de lois mathématiques, de poésies persanes dont certaines étaient des pièces uniques, engrangés tout au long de sa carrière de séminariste, politicien, secrétaire et confident.  « C’est là qu’il a commencé à traduire les « Cent cinquante psaumes du roi David », s’est remit à réécrire des sonnets sur ses souvenirs de jeunesse de « salons », du temps de sa splendeur où il portait la belle rime et que ses traductions des sonnets et psaumes chrétiens étaient chantées dans toutes les cours d’Europe » raconte Pierre Meige.

    Mais il a aussi beaucoup reçu : Marguerite de Valois, sœur d’Henri III dont il fut le poéte de chambre et première épouse d’Henri IV qui avait acheté le château d’Issy. « Henri  de Navarre venait se reposer à l’ombre de la fontaine d’Issy (place du Val) et goûter un pichet de vin des vignobles de Desportes après avoir rendu visite à sa maîtresse, Gabrielle de d’Estrée dans une de ses garçonnières qu’il lui avait offerte à Vanves », preuve qu’il est bien venu dans notre commune. « Il était habité d’une grande générosité d’âme et de partage. Sa maison était toujours ouverte à celui qui voulait trouver le repos, gite, et jolis sons à porter.  Il en fera un havre de douceur et de paix pour lui-même et ses amis humanistes, poètes sans le sou, reine déchue, mécènes et sonnettistes de l’ancien temps ».  Un seul qu’il a reçu une fois, lui vouera une haine tenace profitant de sa position de poéte officiel,   Malherbe, pour poursuivre son œuvre de censeur des anciens poètes de cour. « Il est et restera celui qui a enterré l’art de Desportes au cimetière des oubliés de la poésie française, reléguant le chantre du sonnet dans la catégorie des poètes de l’ancien temps. Il faudra attendre le 19éme siécle et le courant des poétes romantiques pour retrouver le goût d’honorer les divinités et les muses antiques ». Et un certain Georges Pompidou qui avant de devenir Président de la République, avait écrit une anthologie de la poésie française où il le citait, car il avait une grande estime pour ce sonnettiste.

  • LE BERCEAU DE L’AVIATION AUX PORTES DE VANVES

    Les médias ont beaucoup parlé du secteur Portes de Versailles et Balard depuis Vendredi, qui est à deux pas de Vanves, avec des incidences notoires passées, présentes et futures. Hier nous avons parlé du « Balardgone » avec quelques références sur ce champ de manœuvre devenu la Plaine Vaugirard lorsque Paris a acheté et non annexé comme aiment bien le raconter les élus isséens, ce bout d’Issy où Farma a réussit le premier vol en circuit fermé de 1 km… et où maintenant des vanvées viennent profiter de l’Aquaboulevard avec ces cinémas, de sa plaine sportive.

     

    L’héliport actuel n’est qu’un avatar de ce qui s’est passé sur ce vaste champ de manœuvre utilisé au début du XXéme siécle par les pionniers de l’aviation qui expliquent la présence des ailes dans les armoiries de la commune d’Issy les Moulineaux. Les « faucheurs de matrguerites » l’avaient choisi, entre 1906 et 1924 pour faire leurs essais. Henry Farman réussit le 13 Janvier 1908, le premier kilométre en circuit fermé sur ce terrain qui a vu, par la suite, le premier courrier de France relier Issy à Deauville en 1911 sans compter les départs et les arrivées de nombreux raids. Les constrcteurs comme les Fréres Voisins, ne s’étaient pas trompés en installant leurs hangars le long de ce champ de manœuvre et de la rue Guynemer, occupés par la suite par des industriels comme Valéo ou Thomson jusqu’aux années 1980/90, avant que ne s’installant les immeubles de bureaux séparés par la rue du Colonel Avia d’HLM de la Ville de Paris, de l’Aquaboulevard et de l’hôtel.

     

    L’époque glorieuse de ce terrain envahi par les parisiens les jours de de grandes compétition, prit fin avec la guerre 1914-18, redevant un champ de manœuvre dont les responsables de la ville de Paris s’étaient rendu compte de son importance stratégique.  Ils l’achetérent à la ville d’Issy les Moulineaux contrairement à ce que ses élus ont essayé de faire croire en parlant d’annexion, car ils jouaient sur les mots et les dates. Une loi du 19 Avril 1919 stipulait dans un de ses articles que ce champ de manœuvre était annexé au territoire de la Capitale avec les bois de Boulogne et de Vicennes. Un décret du 25 Avril 1925 signé par MM Doumergues et Chautamps précisait même « qu’aucne indeminité ne pouvait être réclamée à la ville de Paris du fait de l’annexion de ce territoire ». Et pour cause, cette indemnité avait été versée dés 1893 : Le maire d’Issy les Moulineaux de l’époque, M.Charlot, avait signé avec le secrétaire général de la Préfecture de Paris le 14 Octobre 1893, un acte de cession, obtenant 500 000 frs de l’époque (c'est-à-dire 12 frs le métre carré). La commune d’Issy les Moulineaux n’était pas mieux lotie que les autres propriétaires, mais elle avait un besoin urgent de cet argent pour effectuer des travaux dans sa nouvelle maire, l’actuel Couvent des Oiseaux  où André Santini a refait une salle de réception à l’identique du salon des Ambassadeurs du Palais de l’Elysée     

     

    Peut être grâce à cela, les vanvéens comme les isséens l’ont échappé belle, car ils auraient peut être connu les affres des riverains d’Orly et de Roissy. Car ce terrain a suscité de nombreux projets entre les deux guerres : Le publiciste Jean-Abel Lefranc avait imaginé un aéroport international qui a été vite abandonné grâce aux progrés rapides de l’aviation, puis éclipsé par des projets de villes futuristes. Les architectes Faurre-Dujanic et Henri Losier ont proposé de construire une tour de 2000 m de haut, une sorte de colonne de 240 m de diamétre au sol et de 40 m au sommet supportant 3 plates-formes tronçoniques de taille décroissante. Leir collégue L .J Madeline et un groupe d’industriels de l’acier et du feront proposé le plan d’un gigantesque parc des expositioons avec une toiture de 12 ha sur laquelle auraient pu atterir des avions. Preuve que le projet de la Tour Triangle, le long de l’avenue Ernest Renan entre les deux parties du parc des Expositions de la porte de Versailles n’est pas le premier sorti de l’imagination fertile des architectes.

     

    Mais revenons à l’histoire de l’aviation, car le 18 Avril 1924, le premier véritable vol et record en hélicoptére a été réalisé sur ce terain par l’Italien Raoul Peturas Pescura, marquis de Casteluccio qui a élevé son appareil de 736 m. Quelques années plus tard, un héliport faisait son apparition grâce à la compagnie belge « Sabena » qui a tenté d’exploiter une ligne régulière entre Paris et Beruxelles, mais sans succés. De nombreuses années plus tard, cet héliport était surtout utlisé par l’armée, le Glam pour le transport des personnalités. Rappelez-vous la photo du Général de Gaulle en 1968 dans cet héliport partant pour Baden-Baden, ou du pape Jean Paul II que sont venus applaudir des isséens et des vanvéens lors de sa première visite en France en 1980 lorsqu’il rejoignait le Bourget pour une grande messe en plein air avant de revenir au Séminaire Saint sulpice d’Issy Les Moulineaux.

  • IL Y A 140 ANS : « LA COMMUNE » A VANVES

    Paul Guillaud, président de la 71éme section de l’UNC Vanves-Malakoff tient toujours à faire dans une partie de son intervention annuelle lors de l’assemblée générale, des rappels historiques : Nous ne reviendrons pas sur le bicentenaire de la célèbre brigade des Sapeurs Pompiers de Paris dont les médias, surtout en Ile de France, vont abondamment traiter, mais plutôt sur la fin de la guerre de 1870, et les heures plus tristes de la Commune de Paris en 1871 qui ont laissé des traces à Vanves et aux alentours. Occasion pour le président Guillaud de remercier le maire et la municipalité de « déposer chaque année une gerbe au monument de 1870 au cimetière. Cette guerre contre les prussiens est malheureusement trop oubliée, et certainement cela préfigure l’oubli futur d’autres sacrifices passés, deux générations nous séparant maintenant de cette période de l’Histoire ».

     

    Le 10 septembre 1870, le conseil municipal de Vanves adresse « ses plus chaleureuses félicitations aux courageux citoyens qui ont bien voulu accepter et prendre en main le gouvernement de la défense de la patrie » alors que six jours plutôt le gouvernement impérial est tombé et un gouvernement provisoire de défense national nommé.  l'Empire était sur le point de devenir une monarchie constitutionnelle quand est survenu le désastre provoquant la chute de Napoléon III moins de 2 mois après avoir déclaré une guerre non préparée contre les prussiens, et la création de la IIIéme le 4 Septembre 1870.  « Le 25 septembre, le général Trochu inspecte les bivouacs et cantonnements des forts d’Issy et Vanves et constate que les familles et amis  envahissent les lieux et que la garnison descend se régaler de frites et de salade dans les bistrots du père Montel à Vanves et chez le père François à Issy.  Le 26 octobre le conseil municipal ouvre une souscription pour l’achat de canons pour la défense nationale ! » raconte Paul Gillaud

    « Notre commune a souffert notamment lors des bombardements des Forts de Montrouge, Vanves et Issy les 5 et 6 janvier 1871, depuis les batteries en place sur le plateau de Châtillon. Malgré la victoire de Villersexel le 8 janvier, l’empire allemand est proclamé au château de Versailles le 18 janvier 1871. Après un siège qui avait commencé le 18 septembre 1870, le 28 janvier 1871, la chute de Paris est effective et s’engagent des pourparlers de Paix en vue de la capitulation, pourparlers qui seront signés  le 26 février. La convention militaire du 28 janvier établira entre les forces françaises et allemandes une ligne de démarcation marquée à Vanves par le Boulevard du Lycée. Les allemands ne l’ont pas dépassée et n’ont pas occupé Vanves. Le conseil municipal siégea normalement durant la guerre ».

     

    « Le 1er Mars les troupes prussiennes entrent dans la capitale et défilent sur les Champs Elysées. Le 18 mars, le gouvernement quitte Paris pour Versailles. Le peuple parisien s'éveille et s'oppose à la troupe venue chercher les canons. C’est l’insurrection de la population parisienne et de la garde nationale. Dès le 20 mars les fédérés occupent les forts de la rive gauche, Vanves et Issy, sous les ordres du Général Eudes. Si les forts de Vanves et d'Issy protègent la ville en 1870, Vanves est en revanche le théâtre d'affrontements sanglants entre les Fédérés et Versaillais durant la Commune. Les combats mettront en œuvre principalement l’artillerie mais aussi des canonnières sur le fleuve et des locomotives blindées ! ». La commune est proclamée le 28 Mars et administrera Paris jusqu’au 20 Mai 1871 : « Son action législatrice est considérable, de nombreuses mesures sont prises et appliquées à Paris pendant les 70 jours qu'elle dura. La plupart furent abolies après la destruction de la Commune. Des mesures d'avant-garde sont décrétées que la République n'a reprises que plusieurs décennies plus tard ».

    Dans la nuit du 2 Avril les troupes fédérées  de l’armée du centre se massent sur le champ de manœuvre d‘Issy (où il y a l’Aquaboulevard et l’héliport aujourd’hui) et au champ de Mars,  et « le 3 avril commence une contre offensive des Insurgés. A la porte de Versailles,  la foule  se presse pour voir défiler l’armée, aux cris de « Vive la Commune, A Versailles ». Les deux colonnes par la rue d’Issy et la rue Basse arrivent jusqu’aux Moulineaux ou elles se heurtent à la garde républicaine et aux 35° et 42° de ligne. Une retraite précipitée les ramène au fort d’Issy et au séminaire. Les Versaillais s’emparent du cimetière et du Parc d’Issy. Il est alors décidé de fortifier le Lycée dont le proviseur Chevriaux, inculpé d’intelligence avec l’ennemi et écroué à Mazas, n’échappe à la mort que par l’intervention de Louise Michel ! ». IL venait juste de remplacer son prédécesseur, M.Jullien qi venait de prendre sa retraite.

     

    Le 26 avril les Moulineaux sont occupés par les  Versaillais. « Au matin du 29 avril, quand les défenseurs du fort de Vanves virent tout autour d’eux les tranchées occupées par l’ennemi, l’inquiétude les prit. Les obus versaillais ne cessaient de tomber, effondrant les casemates, démontant les pièces et couvrant la plateforme de morts et de blessés. Mégy décida l’évacuation. Les canons furent encloués et les trois cents hommes de la garnison prirent la route de Paris. Seul, resta un adolescent de 16 à 17 ans, Dufour, qui obstinément se refusa à toute retraite et se rendit à la poudrière, déclarant qu’il la ferait sauter sous les pas de l’ennemi, si celui-ci approchait. C’est ce jeune brave qui avait raison. Soit par crainte d’une feinte, ou d’une explosion, les Versaillais ne se montrèrent pas, et quand quelques heures plus tard Cluseret se présenta à la tête de bataillons du XIe arrondissement pour réoccuper le fort, il le trouva en la possession de l’héroïque garçon qui reprit modestement sa place dans les rangs de la nouvelle garnison ».

    A Vanves, le 4 mai, notre ville  est couverte d’obus par l’artillerie versaillaise, l’église est sérieusement  touchée. La gare de Clamart tombe aux Versaillais le 5 mai. « Le 9 mai, après des combats autour du « parc des aliénés »,  Vanves est occupé par le 31° de ligne. Le 12 mai Issy est presque entièrement pris. Dans la luit du 12 au 13 le lycée est enlevé par surprise puis le 13 mai le fort de Vanves tombe et le 21 mai les Versaillais entre dans Paris. Commence la Semaine sanglante, qui se terminera le 28 mai par la fusillade de 147 insurgés au Mur de Fédérés.  François Miot , du 24ème de ligne, blessé à la Barrière de Vanves, décédera également ce jour là. 7500 insurgés seront déportés en Algérie ». Ceux qui ont pu revenir du bagne et de l’exil ont créé, voilà plus d’un siècle, l’association des Amis de la Communne (de Paris) dont ce Blog (Vanves Au Quotidien) a parlé récemment en rendant hommage à Georges Munier, « Jojo » qui en faisait parti et dont beaucoup de camarades l’ont accompagné à sa dernière demeure

     

    Monsieur Leplanquais (1870-73) était le Maire de Vanves à cette époque puisqu’il avait été élu le 1er Septembre 1870 en exécution de la Loi du 21 Juillet 1870. « Le conseil municipal rendra hommage à l’attitude du Maire et des adjoints durant la tourmente et le 13 août 1871 le conseil sera renouvelé et Mr Leplanquais réélu comme maire » raconte t-il . Il est vrai que le conseil a pu siéger normalement durant cette période selon Hyppolite Chailley (Vanves  des origines au début du XXéme siécle puisqu’il siégea les 29 Septembre, 19 et 26 Octobre et 16 Novembre 1870, puis les 7 Janvier et 5 Février 1871 au cours duquel il nomma une commission pour relever les dégâts occasionnés par les bombardements et des déprédations causées par les troupes. Ils furent évalués en Juin 1871 à la somme de 7 460 frs. «  Les dégâts imputables à l’insurrection seront beaucoup plus importants que ceux liés à la guerre » dont l’estimation s’élévera à plus de 104 800 frs de l’époque car  non seulement Saint Remy a été touché - «  Le clocher de l’Eglise est détruit et sera relevé en 1874 » - mais aussi la mairie (tribunal d’instance), les écoles mais aussi les livres scolaires brûlés ou volés, les rues….