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HISTOIRE LOCALE - Page 24

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 40 – LENDEMAINS D’ARMISTICE : LE TEMPS DU SOUVENIR ET DE L’HOMMAGE

    Le Blog Vanves Au Quotidien a rappelé au fil de l’actualité, tous les événements qui se sont déroulés voilà cent ans, à  Vanves et à Paris à l’occasion des célébrations du centenaire de la « der des der », depuis maintenant de quatre ans. Il revient cette semaine pour le centenaire de l’armistice du 11 Novembre sur les lendemains qui sont être difficile pour les poilus qui rentrent, pour certains invalides, «pour toutes ces veuves qui allaient déposer des gerbes de fleurs au cimetière, alors que d’autres allaient au bal» se souvenait le regretté Jean Aveneau  (†) dans « Paroles vanvéennes »(Edt du Bout de la rue) qui ressentait « un étrange sentiment de bonheur et de tristesse qui habitait mon enfance »

     «Dans l'immédiat après-guerre, la date souvenir de l'armistice va se vivre dans la douleur et la sobriété. Dans un grand silence également qui plane sur le pays. Les blessures sont encore fraîches, les conséquences sociales de la perte des hommes également. C'est un moment solennel où l'on se recueille. Ce sentiment va aller crescendo avec l'inauguration des monuments aux morts qui permettront d'avoir un lieu collectif où se rassembler et où évoquer les disparus et leur courage. Ce sentiment va perdurer jusqu'à la Seconde Guerre mondiale » rappellent les historiens

    Cette période d'après-guerre est aussi celle du deuil. Des monuments aux morts sont érigés dans les communes, à la gloire des 1,3 million de poilus tombés au combat. Le défilé du 14 juillet 1919 s'ouvre avec la présence d'un millier d'invalides de guerre. La tombe du «soldat inconnu» est inaugurée le 11 novembre 1920. La plaque artistique « indestructible » destinée à perpétuer les noms des enfants de Vanves morts pour la France (sur la photo)  a été inauguré le 2 Novembre 1919 par Aristide Duru. D’autres plaques commémoratives seront apposées dont 2 à l’église Saint Remy inaugurées le 30 Octobre 1921.

    Ce sera plus long pour le monument aux morts, Frédéric Pic prenant les choses en main, puisqu’il succéde à Aristide Duru le 7 décembre 1919. Le Conseil Municipal donne le 28 Mai 1920,  l’autorisation officielle d’édifier un monument aux morts dans le cimetière qui pourrait être complété par un terrain destiné à recevoir à perpétuité les sépultures des soldats vanvéens déjà morts. Mais il décidera finalement le 27 Février 1922 de l’installer face à la Justice de Paix (ex-Mairie) à l’entrée de l’avenue qui monte au marché, sur un terrain planté d’arbres donnant sur la rue de la Mairie (av.A.Fratacci).     

    Ainsi comme pour ville et villages de France, Vanves a son monument aux morts devant lequel des générations de vanvéens se sont inclinés, souvenus et se retrouvent à chaque cérémonie patriotique. Mais Paris qui compte de très nombreux lieux de souvenir de la Grande Guerre, sous forme de plaques, stèles, sculptures au sein des mairies d’arrondissements, établissements scolaires, entreprises ou encore édifices religieux, n’avait pas encore le sien, dédié aux 94 415 morts parisiens. Cent ans après, le long du boulevard de Ménilmontant, sur le mur d’enceinte du cimetière du Pére Lachaise, 150 panneaux bleu-acier ont été installés, œuvre de l’artiste Julien Zanassi, pour leur rendroe hommage : «Premier monument de Paris à rendre hommage aux 94 415 combattants parisiens morts pendant la Première Guerre mondiale, le monument est un véritable trait d’union entre notre Histoire et notre présent, il redonne une place symbolique forte dans Paris à toute une génération, et traduit la volonté politique de la Ville d’inscrire dans le paysage urbain, l’identité de ces combattants » indique la maire de Paris qui l’inaugera dimanche

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 39 – UN CONSEIL MUNICIPAL EXTRAORDINAIRE

    Le Blog Vanves Au Quotidien a rappelé au fil de l’actualité, tous les événements qui se sont déroulés voilà cent ans, à Vanves et à Paris à l’occasion des célébrations du centenaire de la « der des der », depuis maintenant de quatre ans. Il continue à le faire cette semaine pour le centenaire de l’armistice du 11 Novembre en racontant ce conseil municipal extraordinaire après une journée exceptionnelle à Paris débordant de joie

    A Vanves, un Conseil municipal extraordinaire a été convoqué à 21H à cette occasion. « Le but de cette réunion doit être de glorfiier nos soldats et les poilus qui ont obtenu cette victoire. Il nous faut penser aux absents, à tous ceux qui sont morts pour la patrie» déclarait  Aristide Duru, maire de Vanves (sur la photo), qui a assisté à la séance historique de l’Assemblée Nationale devant laquelle Georges Clemenceau a fait connaître les conditions de l’Armistice et le résultat de la victoire. Il a vu la Chambre des députés se lever lorsque « Tigre » est entré et où il a été accueilli par une formidable ovation : « Tous les yeux se remplirent de larmes à la vue de ce vieillard qui, au cours de cette lutte épique, avait si bien personnifié la France, cette vieille nation que ses ennemis avaient tant accusée de veulerie, d’impuissance, de vétusté et qui, dans un sursaut magnifique, venait de démontrer qu’elle n’avait rien perdu de sa vigueur et de ses qualités guerrière » se souvient Mordacq, son conseiller militaire, dans son livre « l’armistice du 11 Novembre 1918 » (Plon 1937). 

    Aristide Duru a donné lecture des dites conditions à l’assemblée municipale qui occupe 7 pages du compte rendu de cette réunion, et qui a été acclamé, après avoir été écouté avec joie. Le Conseil Municipal a salué alors la mémoire de ceux qui sont morts pour la France et décide de mettre à l’étude plusieurs projets : un monument aux morts au cimetière, un tableau à la Mairie destiné à perpétuer le souvenir des héros dans la commune. Il a salué le retour à la « Mére Patrie »de l’Alsace et de la Lorraine.

    Il a décidé d’adopter une commune filleule Meuvizy (Ardennes) dont les habitants ont besoin d’être ravitaillé. Le maire a donné alors lecture d’un courrier de l’école de garçon du Plateau : « le cauchemar qui depuis, si longtemps, pesait sur le monde, a pris fin. Avec tous les alliés, nous nous réjouissons du succès de nos armées qui ont eu raison de l’orgueil et de l’arrogance germanique qui, aujourd’hui, s’effondre lamentablement dans le sang et la honte. Pendant cette formidable tourmente, les enfants de Vanves, bien modestement, ont voulu faire leur devoir, mais la guerre terminée, mes camarades et moi, nous estimons que notre tâche ne sera complète que si nous ne nous intéressions plus aux malheureux que la guerre laisse après elle » écrivaient ils en demandant au maire de les associer au soutien apporté par la commune éprouvée des Ardennes et en offrant à ses enfants, des fournitures scolaires.  Un congé a été accordé aux écoles les 12 et 13 Novembre 1918.

    Enfin,  le conseil municipal s’est conclu peu après 23H sous les cris de « Vive la France » alors que le maire terminait par ses mots : « Le Conseil municipal spécialement réuni à ce jour,pour célébrer l’armistice, tient à s‘associer chaleureusement à l’hommage qu’a rendu le parlement à nos héroïques armées, à leurs chefs et tous les artisans de la victoire »

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 38 – LE SOULAGEMENT APRES 52 MOIS DE GUERRE

    Tout a été raconté sur ce 11 novembre 1918 où  l’armistice de 1918 a été signée à 5 h 15, après 3 jours d’âpres négociations à bord du wagon stationné dans la forêt de Compiégne. La ministre vanvéenne Sophie Cluzel a confiée lors de l’inauguration de l’exposition « Regards croisés sur 1914-1918 » à la Palestre, lundi soir,  que son arrière grand pére, général, avait été chargé par Foch d’accueillir les plénipotentiaires et écrit que « cette mission avait été le plus beau jour de sa vie ». Gérard Courtois a écrit, durant l’été dernier dans Le Monde, une série de six articles passionnants consacré au dernier jour (du 17 au 22 Juillet 2018) et que rappelle bien sûr cette exposition inaugurée Lundi soir à la Palestre.

    Le Blog Vanves Au Quotidien a rappelé au fil de l’actualité, tous les événements qui se sont déroulés voilà cent ans, à Vanves et à Paris,  à l’occasion des célébrations du centenaire de la « der des der », depuis maintenant de quatre ans. Il va continuer à le faire cette semaine (et peut être plus tard sur les lendemains de cette grande guerre) car contrairement à ce que l’on pense, alors que les conflits cessent en Europe de l’Ouest dès le 11 novembre 1918, ils se poursuivent à l’Est et au Proche-Orient jusqu’en 1923. DE la Russie à l’Empire ottoman, dans un contexte de dissolution des quatre grands empires, une très intéressante exposition se déroule actuellement au Musée des Armées situé aux Invalides, jusqu’au 20 Janvier 2019 : «A l’Est la guerre sans fin »qui aborde cette période méconnue de l’Histoire, occultée par l’Armistice,  faite de révolutions, de guerres civiles, d’importantes modifications des frontières et de créations de nouveaux États entre 1918 et 1923

    11H00, ce lundi 11 novembre 1918. Un clairon, puis des milliers sonnent le cessez-le-feu. Au front, les soldats sortent encore incrédules des tranchées où ils vivent depuis quatre ans. A l'arrière, des dizaines de milliers de cloches battent à toute volée. Moins de six heures plus tôt à 5h20, la délégation allemande a accepté l'armistice des Alliés dans le wagon de Foch à Rethondes. Clemenceau qui était dans son appartement rue Franklin était prévenu à 6H par son conseiller militaire Henri Mordacq : «Je trouvai le président dans sa chambre, éveillé et levé. Il n’avait pas dû dormir beaucoup car lui aussi se demandait si, décidemment cette fois, c’était bien la fin du long cauchemar. Dés que je le lui eu annoncé la bonne nouvelle, il me prit dans ses bras et m’y serra longtemps. Nous restâmes ainsi plusieurs minutes sans pouvoir parler » raconte-t-il  dans son livre « l’armistice du 11 Novembre 1918 » (Plon 1937).  «Monsieur le Président, la grande œuvre est enfin accomplie. Elle fut surhumaine et la France, je l’espére, saura reconnaitre tout ce qu’elle vous doit ! » lui dit il « Oui, à moi, et à d’autres ! » répond il. « Cette victoire est l’œuvre de tous. Chacun aux postes les plus élevés comme aux plus humbles, a fait son devoir » dira-t-il plus tard dans la journée.

    « Paris bruisse d’une fiévre encore contenue. Dans les rues, on se sourit, on questionne, on se presse à l’entrée des grands quotidiens. Et soudain, à 11H, Paris chavire, lorsque tonne le premier des 1200 coups de canon que Clemenceau a ordonné de tirer pour saluer la victoire. Le gros bourdon de Notre Dame se met en branle. Les cloches de toutes les églises sonnent à la volée. Les sirènes des pompiers et des usines se joignent à l’immense clameur. Bientôt tout Paris est dans la rue, et la banlieue est dans Paris. Places et boulevards sont envahis » décrit Gérard Courtois. « C’est un véritable délire !... La Marseillaise a plané sur Paris infatigable »rapporte le Figaro de l’époque « La foule savait qu’elle ne verrait rien de sa joie. On se laissait aller au hasard des remous populaire. Chacun avait besoin de dépenser son allégresse »ajoutait l’Illustration.

    Dans « Paroles Vanvéennes » (Edt du Bout de la rue) Jean Aveneau  (†) témoignait : «J’étais à l’école du Centre. Les gens ont crié que c’était l’armistice. On est monté sur les tables avec nos galoches. C’était l’allégresse, la joie de retrouver nos péres partis au casse-pipe depuis 4 ans dans les tranchées ». Son pére, tambour de la ville (sur la photo devant l’hôtel de ville présenté sur un des panneaux de l'exposition vanvéenne) avait été envoyé sur le front des Flandres et sa mére  était la gardienne de l’hôtel de ville où il a vécut ses années d’enfance avec son frére Roger  (†) qui a été conseiller général de Vanves (1980-1998). Il se souvenait notamment de ce capitaine Brochet qui venait chercher du lait à la Mairie, le prenait sur ses genoux et lui apprit la célébre « La madelon »

    A Suivre...