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HISTOIRE LOCALE - Page 28

  • AUX PORTES DE VANVES, AVANT LE PERIPH ET WOODEUM, C’ETAIENT LES FORTIFS !

    Les projets aux portes Brancion (Woodeum) et de Vanves (Porte de Malakoff) devraient rappeler quelques lointains souvenirs du temps où il n’y avait pas de boulevard périphérique, mais un now man land dénommé « les fortifs », occupé alors par les classes populaires de Paris et de la proche banlieue dont les chiffonniers que l’on surnommait les biffins. Leurs souvenirs est encore vivace à Saint Ouen, Montreuil et bien sûr à Vanves/Malakoff. Une zone entre Paris et ses communes de banlieue qui défrayait souvent la chronique, les services hygiéne et salubrité tant de la ville de Paris que de ses villes riveraines étaient alertés, avec ses maisons construites parfois de bric et de broc, entouré par de petits jardinets sur lequel revient le Blog en parlant tout d’abord de cette zone, source d’inspiration des chansons d’Edith Piaf comme des romans d’Emile Zola, ensuite de ces biffins qui ont autant marqué Vanves que ses blanchisseurs

    Avant le Périph, c’était les fortifs, le roi Louis Philippe et son ministre Adolphe Tiers ayant souhaité protéger Paris des éventuelles attaques d’armées étrangéres, décidérent de faire construire une enceinte fortifiée de plus de 30 km autour de Paris. Bâti entre 1841 et 1844, cet édifice recouvrait à peu prés les actuels boulevards des maréchaux. Afin de dégager la vue des défenseurs, hameaux et bois avant le mur d’enceinte, avaient été rasés et toute construction y était interdite. Ainsi un immense terrain vague de 250 m fut dégagé, dénommé « zone non aedificandi » (non constructible) – où fut aménagé le Bd Périphérique à partir des années 60 – où s’installèrent progressivement des ouvriers parisiens chassés par la spéculation immobilière et les grands travaux d’Haussmann, des paysans repoussés par l’exode rural, chiffonniers, gitants.. Ils y ont construits maisonnettes et abri de fortunes

    Comme ses fortifications se révélérent inutiles face à l’occupation de Paris par les troupes prussiennes en 1871, son rôle militaire fut abandonné et son démantélement envisagé dés 1882. Mais son peuplement continua sans discontinuer – on y dénombrait 30 000 habitants au début du XXéme siécle- alimenté par la crise du logement pendant la première guerre mondiale. Les maisonnettes faîtes de planches, carreaux de plâtres et papier goudronné alternaient de coquets pavillons, sans électricité, ni eau courante, avec des potagers, traversés par des sentiers en terre. Elle devint même un espace de détente où des parisiens venaient s’y promener, pique-niquer, profiter des guingettes. Dans l’imaginaire collectif, cette zone était devenue un espace de loisirs sans contrainte, et un no man’s land inquiétant, refuge des apaches (mauvais garçons) et des prostitués.

    Evidemment, les pouvoirs publics réagirent, avec plusieurs vagues d’expropriations, notamment avec la destruction des fortifs entre 1919 et 1929,  Paris annexant par trois décrets en 1925, 1929 et 1930 les terrains de la zone aux communes limitrophes, pour aménager des terrains de sports et autres équipements, et faisant construit à l’emplacement des fortifs, les HBM des boulevards des Maréchaux. D’ailleurs  le maire de Vanves,  F.Pic s’était inquiété des conséquences de cette urbanisation, ce qui a sûrement pesé dans sa décision de créer le parc municipal qui porte son nom. Et des chiffonniers migrèrent vers le Clos Motholon mais côté Malakoff, pour constituer un quartier dit des « chiffonniers ». En 1943, une nouvelle vague d’expulsion a suivi les études liées au projet de boulevard périphérique, quelques habitations subsistant en bordure de la zone en bordure au début des années 50, devenue un terrain vague, terrain de jeux pour les enfants de Vanves et de Malakoff… jusqu’en 1958 lorsque le premier du Périph commença à être construit entre les ports de Versailles et d’Orléans.

    A Suivre : les biffins

  • MEMOIRE DES VICTIMES DE LA BARBARIE NAZIE A VANVES : UN VERITABLE TRAVAIL DE BENECTINS POUR RETROUVER LES 139 NOMS INSCRITS SUR CETTE STELE

    Voilà vingt ans, la stèle des victimes vanvéennes du Nazisme a été érigée au square de l’Insurrection devant laquelle à chaque journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’holocauste (fin Janvier) puis de la journée Nationale des Déportés (fin avril), les élus,  les anciens combattants, les  membres de la LICRA et l’ACCIV viennent déposer des gerbes depuis le 26 avril 1998 comme ils  le feront dimanche  Deux vanvéens sont à l’origine de cette stèle sculptée par Iréne Zack où sont inscrits les noms des vanvéens victimes de la barbarie nazie : Etienne Raczimov et Josette Sala que le Blog a rencontré

    Cette vanvéenne a fait un véritable de bénédictines, en commençant à rechercher aux Archives de Vanves, avec l’aide précieuse de son directeur M.Nguyen, à partir de la liste des morts pour la France entre 1939-45, une fiche succinte ayant été faite pour chacun d’entre eux. Elle a sollicité la communauté juive de Vanves dont l’une de ses membres lui avait parlé de deux familles disparues. Elle est allée aux archives juives de la rue Geoffroy Lanier où elle a commencé à rechercher le nom des enfants vanvéens déportés, et à partir de là, découvrir les parents et la famille. Elle a consulté dans les écoles de Vanves, les registres où étaient inscrits les enfants en 1939 dont les noms apparaissaient juifs, mais aussi à Clamart, Issy les Moulineaux et Malakoff. «J’ai ainsi vérifié 4500 noms d’enfants» confie t-elle en se souvenant parfaitement de l’histoire de certaines qui ont entièrement disparu : la famille Baska avec Abal, Léon, Nadine, Rachel, Silon et Suzanne leurs enfants, les Braunstein, Henri et Suzanne Gaffré, professeur de musique et de danse, les Kalmanovitch Joseph et Rywha dont les enfants étaient à Michelet, Sophie et Stanilas âgé de 19 et de 13 ans. Des familles lui ont écrit des Etats Unis.    

    « On a mis tous les fusillés, les résistants, les déportés…toutes les victimes de la barbarie nazie sans distinction de quoi que que ce soit. Beaucoup de rues portent leurs noms, Jean Bleuzen, Raymond Marcheron, Mary Besseyre, Marcel Yol, Ernest Laval, Albert Legris, mais aussi Frank Wolh avec Daniel Suslachi et ses fréres emportés par la rafle du Vel d’Hiv, Claude Chalufouret Jules Arvatinakis qui fuyaient le STO, Gilberte du Martray…. » explique t-elle. D’ailleurs l’artiste Iréne Zack qui a réalisé cette stèle, n’a pas fait de visage ou de portrait, mais un cercle et une ligne brisée « pour bien montrer que leur vie avait été brisée. On s’est battu pour mettre les noms par ordre alphabétique et non par catégorie, lorsqu’il a fallu les graver, car ils ont tous été victime de la barbarie » se souvient -elle

    Cette stèle a été complété par un livre qui rappelle leur souvenir écrit par René Sedes et Josette Sala, paru en Juin 2006 : « Ils voulaient simplement ne pas vivre à genoux – des vanvéens dans la résistance (1939-1943) ». «J‘ai donné le nom et le lieu du décés de chacun, et René Sédes a fait un véritable d’historien  pour rechercher des témoignages sur leur vie. Pour certains d’entre eux, on a retrouvé quelques membres de la famille, Bleuzen dont la fille a travaillé à la mairie, la soeur de Jules Arvanitakis, la niéce de Louis Dardenne, Annie Jouhet qui a été maire adjoint de G.Orillard pour son pére Jules…. » se souvient elle.  « Ce fut une élite des profondeurs ! Une élite qui paya très cher le prix de son courage, par ses tués sur les champs de bataille, par ses fusillés dans les fossés d’une forteresse ou au coin d’un bois, par ses torturés à morts dans les sous sols d’une prison, par ses déportés évanouis dans les brûmes d’un camp de concentration et par ses disparus dont la trace fut perdue à tout jamais » écrivaient ils dans l’introduction de ce livre.

    LE CHANT DES MARAIS 

    C’est l’hommage qui leur sera rendu dimanche en fin de matinée devant cette stéle en espérant que ce très beau champ des Marais ne soit pas massacré comme c’est chaque fois le cas par une sono défaillante. Un chant composé en 1934 par des détenus politiques allemands du camp de Börgermoor (le « camp des marais »), devenu l'hymne commémoratif de tous les anciens déportés après la Seconde Guerre mondiale. Beaucoup de vanvéens se souviennent du couple Farnoux et d’autres qui chantaient en murmurant les paroles de ce chant devant cette stéle lors des cérémonies 

    Loin, vers l'infini, s'étendent

    Les grands prés marécageux.

    Pas un seul oiseau ne chante

    Dans les arbres secs et creux.

    Ô terre de détresse

    Où nous devons sans cesse piocher, piocher !

     

    Dans ce camp morne et sauvage,

    Entouré de murs de fer,

    Il nous semble vivre en cage,

    Au milieu d'un grand désert.

    Ô terre de détresse

    Où nous devons sans cesse piocher, piocher !

     

    Bruit des pas et bruit des armes,

    Sentinelles jour et nuit,

    Et du sang, des cris, des larmes,

    La mort pour celui qui fuit.

    Ô terre de détresse

    Où nous devons sans cesse piocher, piocher !

     

    Mais un jour dans notre vie,

    Le printemps refleurira,

    Libre alors, ô ma Patrie !

    Je dirai : tu es à moi.

    Ô terre enfin libre

    Où nous pourrons revivre, aimer !

    Ô terre enfin libre

    Où nous pourrons revivre, aimer, aimer.

  • MEMOIRE DES VICTIMES DE LA BARBARIE NAZIE A VANVES : GENESE D’UNE STELE EDIFIE VOILA 20 ANS PLACE DE L’INSURRECTION

    Voilà vingt ans, la stéle des victimes vanvéennes du Nazisme a été érigée au square de l’Insurrection devant laquelle à chaque journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’holocauste (fin Janvier) puis de la journée Nationale des Déportés (fin avril), les élus,  les anciens combattants, les  membres de la LICRA et l’ACCIV viennent déposer des gerbes depuis le 26 avril 1998 comme ils  le feront le dimanche  29 Avril 2018. Deux vanvéens sont à l’origine de cette stèle sculptée par Iréne Zack où sont inscrits les noms des vanvéens victimes de la barbarie nazie : Josette Sala et Etienne Raczimov.

    «Tout a commencé lorsque Didier Morin (RPR) alors maire de Vanves a fait voter par le conseil municipal du 19 Juin 1991 une délibération débaptisant la place de l’insurrection et lui donnant le nom de Gérard Orillard (son prédécesseur)» indique Joselle Sala. Les débats avaient été vif : «La place fut ainsi nommée au lendemain de la dernière guerre en souvenir de l’insurrection des villes de la banlieue parisienne  et de la ville de Paris en Août 1944. Je trouve particulièrement regrettable qu’on débaptise une place qui rappelle les heures glorieuses de la France. Je m'étonne alors que vous vous réclamez du gaullisme que vous puissiez débaptiser une place qui commémore justement cette libération » avait déclaré François Bordes (PS).

    « Je ne sais pas si vous êtes vraiment conscient de la proposition que vous nous avez faite. L’Insurrection, c’est le point d’orgue de la résistance en France ? Nous vivons une époque où le pays n’a pas encore réglé un certain nombre d’histoires douloureuses qui datent de la période d’occupation. Vous savez que beaucoup de gens n’ont de cesse de faire disparaître le plus possible tout ce qui rappelle la résistance. A Vanves, de nombreuses personnes ont été éprouvées pendant cette période. Rien que dans la rue Jean Bleuzen, à quelques pas de ce carrefour, le numéro 17-19 est un pavillon qui était par une famille juive qui a été entièrement anéantie dans les camps de la mort. En souvenirs de ces personnes, je vous dis que vous faîtes quelque chose d’impardonnable, d’inadmissible » ajoutait Raymond Deniau (PS).

    Même Jean Louis Thoumieux (DVD) fit part de son opposition à cette proposition faîte au lendemain du 18 Juin, pour conserver la mémoire de ces jeunes vanvéens morts pour la France, à quelques heures de la libération, sur cette place que le conseil municipal du 18 Décembre 1944 baptisa « Carrefour de l’Insurrection » : Gaston Guittet 25 ans gardien de la Paix, Gabriel Vrié, 34 ans, boucher, Emile Beauchamps laissé pour mort et Maurice Mergault, gardien de la paix blessé également

    « L’association mémoire des déportés et des résistants d’Europe avait réagit en faisant signer une pétition demandant de redonner son nom d’orgine à ce carrefour. Ce jeune maire ne s’était pas rendu compte  que les 7 rues qui débouchent sur ce carrefour portent le nom de résistants : Bleuzen, Martinie, Fratacci, Besseyre, Jezequel, Laval, Marcheron» constate Josette Sala. A l’occasion de l’élection de Guy Janvier (PS), Etienne Raczymov a lancée cette idée d’édifier une stèle avec le nom des résistants, des déportés, des victimes vanvéens.   Il leur a fallu 3 ans de recherche menée avec l’association pour la Mémoire des déportés et résistants d’Europe pour retrouver les 119 noms inscrits sur cette stèle, issus de tous les milieux et origines auxquels ont rajoutés quelques noms par la suite 

    A Suivre…