Et pour cause. Un observateur journaliste averti expliquait à l’auteur de ce blog que l’élection du futur Conseiller territorial de 2014 se jouera peut être dimanche entre le Conseiller Général sortant et le conseiller régional, ce dernier ayant pris l’avantage avec son élection à la Région voilà un an. Et il n’a pas tort, car ne vous méprenez pas, tel que c’est parti, les vanvéens retrouveront dans trois ans avec les mêmes protagonistes, le même duel, car aucun des deux ne lâchera prise surtout avec le résultat de dimanche soir quel qu’il soit.
En attendant cette campagne cantonale a eu quelques répercussions au niveau de la Région qui reste bien ancrée à gauche, quoi qu’on dise, après les résultats du 1er tour. Elle a troublée quelque peu les réunions qui s’y sont déroulées comme la commission permanente du 10 Mars dernier. Gauche et Droite se sont affrontés sur le grand sujet d’actualité régionale qui ne passionnent que nos élus : la critérisation des subventions régionales, la droite craignant que la gauche impose quelques régles qui avantageraient les communes de couleur majorité régionale. Ce qui a commencé puisque le groupe Front de Gauche/PC présente systématiquement des amendements refusant des subventions à des communes qui ne respectent la loi SRU imposant 20% de logements sociaux. Du coup l’UMP lors de la dernière commission permanente a présenté toute une série d’amendement pour distribuer pour plus de 14 ME de subventions régionales dans des contrats régionaux et ruraux…qui ont toujours été attribué jusqu’en 2004 sans considération politique. Le groupe socialiste a réagit vivement par un communiqué dénonçant « la grosse manœuvre électoraliste du groupe UMP » qui a tenté « de clientéliser les aides régionales à l’approche des cantonales alors qu’il défendait la rigueur en décembre dernier, lors de l’élaboration du budget régional 2012 ». Et d’expliquer que « le soutien qu’apporte la Région aux acteurs de la vie locale répond à des objectifs de développement de l’Ile de France vers plus d’égalité entre les individus et les territoires et ne peut servir à défendre des intérêts partisans. On savait les membres de l’UMP fébriles depuis la parution de sondages annonçant la potentielle élimination de Nicolas Sarkozy du second tour de la prochaine élection présidentielle. Nous apprenons aujourd’hui qu’à la fébrilité s’ajoutent l’incohérence et le mépris des franciliens ».
Cette querelle a pris un tour plus altoséquanais avec l’affaire de l’accessibilité de la gare Transilien (SNCF) de Saint Cloud. Le groupe UMP s’est plaint que « la commune de Saint Cloud ait adressé un dossier de demande de financement à la Région, sollicité ses services par deux courriers en Novembre 2008 et en Juillet 2009, sans obtenir, à ce jour, de réponse de la part de l’exécutif régional ». Du coup, le groupe PS a sorti la grosse batterie : « Vous relayez une virulente campagne de communication du maire de Saint Cloud contre la Région. A renfort d’éditorial dans le journal municipal et de panneaux d’affichage dans la ville, le maire accuse la région d’abandonner sa ville au motif qu’elle ne subventionne pas les travaux de mise en accessibilité de l’entrée secondaire de la gare de Saint Cloud ». Et d’ajouter : « Il n’a échappé à personne que l’offensive du maire de Saint Cloud (intervient en pleine campagne des élections cantonales auxquels il est lui-même candidat. Pointer du doigt l’attentisme supposé de la Région - qui ne résiste pas à la confrontation avec les faits et les chiffres – serait-il plus facile que mener sa campagne sur son propre bilan ? ».
Mais voilà, les observateurs attentifs de la Région n’ont pas manqué de remarquer que Jean Paul Huchon, président de la Région, a présenté, comme par hasard, deux initiatives de la Région, cette dernière semaine dont l’une sera inscrite à l’ordre du jour de la prochaine assemblée régionale prévue les 7 et 8 avril 2011 : Un recadrage de sa politique sociale pour « renforcer le bouclier social (régional) qui est devenu l’un des principes de bases de notre politique » : « Lors de mes visites dans une trentaine de cantons durant la campagne, je n’ai entendu parler que de « conditions de vie qui se dégradent, de déclassement scolaire et professionnel, de suppressions de services publics de proximité» expliquait Jean Paul Huchon en présentant un arsenal de mesures concernant trois catégories de franciliens : les personnes handicapées, âgées et en voie d’exclusion. « L'urgence sociale est telle qu'il faut coûte que coûte inventer, innover, trouver de nouvelles solutions. C'est peut-être la meilleure façon de faire refluer le vote en faveur du Front national que de répondre à la souffrance sociale » ajoutait il en rappelant que la Région est là « hors compétence. Mais c’est nécessaire ! ». Et de nouvelles aides de la Région pour développer l’apprentissage qui avait déclencher une polémique avec la présidente du groupe UMP, Valérie Pécresse.
Celle-ci n’a manqué de dénoncer « la multiplication des promesses d’entre deux tours à vocation électorale de Jean-Paul Huchon » qui « ne saurait masquer la réalité de sa politique. Alors que, grâce à l’Etat, la région dispose de 150 ME de recettes supplémentaires en 2011, tous les grands budgets pour soutenir le quotidien des Franciliens sont à la baisse. Les chiffres sont sans appel : Abandon de l’aide au logement intermédiaire (aucune subvention votée depuis le début de l’année), baisse des crédits d’investissement dans les lycées publics (-31 millions d’euros), baisse des crédits pour la formation professionnelle et l’apprentissage (-15 % pour la construction et la rénovation des CFA), baisse des aides aux collectivités (-10 millions d’euros pour les contrats régionaux), baisse de 10 % des investissements en faveur des personnes en situation de handicap ! Tout cumulé, l’action sociale et la santé ne représentent que 1.56 % du budget de la région » explique t-elle. Ainsi l’ambiance de ces cantonales a déteint sur le Conseil Régional car tous ses protagonistes sont concernés par cet enjeu, même s’ils ne sont pas candidats.