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robert ledoux architecte

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 12 – DE LA FETE DE DEUlL A LA JOURNEE DE L’ARMISTICE

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil de chaque week-end et de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans. L’heure en ce week-end (prolongé)  du 11 Novembre est à l’hommage des morts pour la France durant ce conflit 1914-18  à Vanves comme dans tous les villes et villages de France, devant leur monument aux morts. Une cérémonie qui a énormément évoluée depuis passant de la « fête du deuil » à « la Journée de l’Armistice » puis, avec le temps, à une cérémonie qui célèbre aujourd’hui les morts de la France de tous les conflits qui malheureusement se sont développés depuis 1914 que ce soit au niveau mondial que régional avec les opérations extérieures de l’armée française. 

    Le blog a évoqué Dimanche dernier le souvenir de ces Combattants dont les noms (607) sont inscrits sur la plaque commémorative et « artistique indestructible » de l’hôtel de ville, et notamment des 130 premiers morts entre Août et Décembre 1914 dont la ville et la municipalité étaient informés quelquefois très tardivement. A côté de cette plaque inaugurée le 2 Novembre 1919, d’autres ont été apposées dont 2 à l’église Saint Remy et inaugurées le 30 Octobre 1921 où apparaissent les noms de deux membres de la famille du pére curé Vincent Hauttecoeur. Il a fallu plus de temps pour  le monument aux morts, le  conseil municipal du 28 Mai 1920 donnant  l’autorisation officielle d’édifier un monument aux morts dans le cimetière qui pourrait être complété par un terrain destiné à recevoir à perpétuité les sépultures des soldats vanvéens déjà morts. Puis, il décidera finalement le 27 Février 1922 de l’installer face à la Justice de Paix (ex-Mairie) à l’entrée de l’avenue qui monte au marché, sur un terrain planté d’arbres donnant sur la rue de la Mairie (av.A.Fratacci) « Un monument commémoratif d’une simplicité émouvante, choisi d’ailleurs par des représentants qualifiés, des victimes de la guerre, et dû à un architecte de talent qui fut notre concitoyen, Robert Lebout, ancien combattant dont le frère est tombé au champ d’honneur » indiquait Frédéric Pic à l’époque de son édification. Le Carré militaire du Cimetière ne verra le jour qu’en  1931, à la suite de travaux dans le cimetière où  ont été rassemblés les corps de tous les morts pour la France, sas distinction aucune. Et c’est là que se déroulent chaque 11 Novembre les cérémonies d’hommage de la ville à ses anciens combattants tombés au champ d’honneur en 1914-18 

    Les cérémonies patriotiques n’avaient rien à voir avec celles  d’aujourd’hui comme l’inauguration du monument aux morts de Vanves qui s’est déroulé bien sûr le  11 Novembre 1924 au cours d’une cérémonie qui a été voulue très simple : Elle a commencé par une messe solennelle à l’église Saint Remy célébré par les abbés Mortier (de Saint François) blessé de guerre et Gavard (de Saint Remy). Puis un cortège s’est formé précédé par la fanfare municipale et d’une immense couronne pour se diriger vers le monument aux morts avec les pupilles de la nation, les porteurs de drapeau. Plusieurs dépôts de gerbes se sont alors déroulés, une couronne par la municipalité, une gerbe par les employés communaux, une croix de violettes par l’association de la Jeunesse Catholique, des palmes par l’UNC et de nombreuses gerbes de fleurs.

    Frédéric Pic dans son discours a rappelé « ses 51 mois de luttes atroces », « ses poilus boueux mais sublimes devenus farouches et terribles », « ses 150 000 Morts dont 850 vanvéens » : « Ce monument s’élève en plein cœur de ville…choisi en plein accord avec les représentants des victimes de la guerre de notre commune, un choix guidé par le souci de la vérité, de la simplicité »… « Un simple mur couvert des centaines de noms de ceux qui sont morts pour notre salut, groupés autour de l’emblème de la défense nationale » déclarait Frédéric Pic en donnant la parole à André Comte, enfant d’un pére tombé au champ d’honneur, pris en charge par la Nation et éléve au lycée Michelet : « C’est afin que la mémoire de fils, ô parents inconsolables, ne s’éteigne pas avec la génération qui les a porté, que nous, pupilles de la nation, avec les mutilés et les anciens combattants, prenons l’engagement d’être les gardiens fidéles du monument que vient de nous remettre la ville de Vanves »… « Nous le léguerons aux générations naissantes en leur indiquant qu’il devra être pour elles l’objet d’un pieux souvenir ». 

    Son discours a été suivi d’une Marseillaise, et surtout d’un appel des morts, chaque nom étant cité et souligné par « Morts pour la France » alors que la marche funébre retentisssait. Un long émouvant moment suivi de chants. Le cortége s’est ensuite dirigé vers le cimetière municipal  où les pupilles  de la nation, accompagnés par les autorités municipales, déposérent un drapeau sur chaque tombe de militaires tués à l’ennemi. La cérémonie s’est terminée devant le monument élevé à la mémoire des vaillants combattants de 1870-71. « Unis comme au front », cette devise de l’UNC, et demandé lors de son sermon par le révérend pére Dassonville, a vraiment existé à Vanves en cette journée brumeuse du 11 Novembre 1924 » notait le journaliste de journal local  « Vanves Malakoff ».

    Les cérémonies des 11 Novembre suivants ressemblèrent plus ou moins à cette inauguration, avec une célébration à l’église, des dépôts de gerbe et discours au monument aux morts, la pose d’un drapeau sur chaque tombe des militaires tombés à l’ennemi. A l’occasion des cérémonies du 11 Novembre 1930, la section UNC de Vanves avait  remis le ruban de la Croix du Combattant à tous les membres de la section  et décidait d’organiser après une matinée consacrée à l’hommage aux morts pour la France, une après-midi artistique avec soirée dansant en expliquant que « le 11 Novembre ne devait plus être considéré comme une fête de deuil mais qu’au contraire, elle devait être célébré comme un jour de l’armistice ». Elle s’est répétée plusieurs fois lors de la célébration de l’Armistice avec le 11 Novembre 1933 un spectacle « un jour au repos » qui rappelait des scènes vécues et interprétées par des anciens combattants de la section suivi d’un récital du chansonnier Raymond Souplex du Coucou et des Deux Anes…et d’un grand bal de nuit avec l’orchestre de Jazz « Deschamps and His Boys ».

    Les cérémonies patriotiques d’aujourd’hui, n’ont rien à voir avec cette ferveur du passé et surtout d’entre les deux guerres et au lendemain du second conflit mondial. Même la municipalité en a rehaussée le niveau depuis quelques années en essayant d’avoir, quelquefois difficilement, la participation des jeunes et de leurs familles. Le 11 Novembre même devenue la journée d’hommage de la Nation aux combattants de tous les conflits.  Malheureusement, une tradition s’est perdue depuis quelques années, qui marquait cette journée de célébration de l’Armistice : le lâcher de pigeons voyageurs qui clôturait la cérémonie du 11 Novembre et rappelait le rôle important qu’avaient joué ces pigeons durant ce premier conflit mondial dont le souvenir est entretenu par le pigeonnier-musée du Mont Valérien.