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ancien combattant

  • VANVES REND HOMMAGE A UN RESISTANT DE LA PREMIERE HEURE : GUY HENRION

    Tout comme aux Invalides, ce matin, où se déroulera une cérémonie en hommage à Charles Pasqua, en présence de nombreux élus du département des Hauts de Seine, à Saint Remy se dérouleront, cet aprés midi,  les obséques de Guy Henrion, en présence du monde combattants et des élus vanvéens. Tous les deux ont été des résistants de la première heure lorsque la France a capitulé, à 15 ans pour le ministre de la République, à 17 ans pour ce serviteur de l’Etat qui a fait toute sa carrière au Sénat. Comme tous ces français nés dans les années 20, la guerre les avait  rattrapé en pleine jeunesse. Mais ils n’avaient pas hésité dans leur choix, le père de Charles Pasqua, gendarme, ayant refusé de prêter serment au maréchal Pétain. Point n’est besoin de rappeler toute l’action et la carrière de Charles Pasqua puisque les médias en ont abondamment parler ses dernières jours. Par contre, l’action de Guy Henrion vaut d’être conté, tout au moins la partie de sa vie qui l’a amené à être ce résistant  auquel Vanves rend hommage

    Il était alors un jeune dessinateur industriel à l’école Violet. Il habitait alors Fontenay aux Roses, pas loin de Vanves avec ses parents et ses deux sœurs, originaire de la Marne (Vitry les Reims) où « tout le monde parlait allemand » racontait il à l’auteur de ce blog. Trop jeune pour être mobilisé, il a fui l’avancée allemande en vélo en s’accrochant à la voiture familiale, durant l’exode pour se réfugier à Joué les Tours, chez son oncle où il a travaillé pendant plus d’un an dans une fabrique de masque à gaz. Revenu en région parisienne, il a été convoqué pour participer à la relève des prisonniers en Allemagne. Il a tenté d’y échapper par deux fois, en fuyant juste avant le départ du train,  mais il a dû le prendre, sur le conseil de gendarmes bienveillants – « la prochaine fois ce n’est pas nous qui viendront te chercher, mais la milice » -  la troisième fois pour se retrouver à l’usine « Flugmotor Renweck » prés de Vienne où il a dû rejoindre le système des déportés du travail. Ce qui ne l’empêchera de participer à ses premiers actes de résistance : «  Je correspondais avec des familles de déportés de Mauthousen qui travaillaient avec nous dans l’usine, en prenant le risque d’être moi-même déporté là bas si j’avais été pris ». Cette insoumission lui vaut d’être arrêté en 1943 par la Gestapo qui le méne à la prison centrale de Vienne où il a été retenu et enfermé pendant un mois : « Je me suis retrouvé dans une cellule  où croupissaient une quarantaine de type, me rejetant car il n’y avait plus de place jusqu’à ce qu’un grand gaillard me fit signe de me rapprocher car il y avait de la place à côté de lui. C’est là que j’ai fait la connaissance  d’un jeune officier russe de 23 ans qui m’a aidé, protégé. Il était pianiste et violoniste, aimait Bizet… J‘ai longtemps gardé le bouton de l’armée rouge qu’il avait déchirée de sa capote pour que j’emporte un souvenir de lui lorsqu’il a dû partir. Il a dû sûrement être fusillé comme tous les officiers russes » raconte  t-il furieux contre celui qui, un jour, lui piqua ce bouton : « J’en ai pleuré ! ».

    Il est alors envoyé dans un camp de travail au régime concentrationnaire  « Arbeit Lager » à Lenezndorf où il a perdu 17 kg en 52 jours. Le Fonds de Réconciliation lui a d’ailleurs reconnu en 2003 le statut d’interné en camp disciplinaire. En Mars 1944, une mutation par mesure disciplinaire l’envoi prés de Baden-baden dans une fabrique de blindé, où une complicité lui donne l’occasion de se procurer une fausse permission pour rentrer chez lui. Il n’en doit pas moins bien respecter des instructions précises : Prendre le train à Luneville, repérer le gars qui doit le mettre dans un camion pour Trappes et terminer le reste du trajet à pied. Il rejoint alors  les Francs Tireurs et les Partisans Français affecté au Bataillon de la Jeunesse du Colonel Fabien : Attaque de convoi, libération de prisonniers, chasse aux miliciens, occupation des journaux comme Le Matin, repérages… a été son lot quotidien jusqu’à la Libération de Paris avec quelques sueurs froides, notamment lorsqu’il se rendit dans le pavillon habité par le père de sa fiancée, responsable des serres du Sénat, dans le jardin du Luxembourg, occupé par les allemands,  avec une grenade et un pistolet dans les poches, pour contacter un résistant conservateur du jardin. Et  des pertes lourdes parmi ses compagnons, l’un d’entre eux a même été fait prisonnier et fusillé au mont Valérien. Il ne n’a rien vu de la libération de Paris puisqu’il a été blessé à la porte d’Orléans : 6 jours de coma, 22 points de suture à la tête, perte d’une oreille et d’un œil

    38 ANS AU SENAT

    En revenant sur Paris, il avait retrouvé Renée qu’il avait rencontré pour la première fois à l’église Saint Stanilas des Blagis lors de leur première communion, où il avait porté la mitre du cardinal Verdier lors de son inauguration lorsqu’il était enfant de coeur. Mais la guerre a bouleversée leur idylle qui reprend bien sûr à la fin de la guerre. Ils s’installent à Vanves en 1945, se marient en 1946 mais à Paris, époque à laquelle, il entre au sénat où il fera toute sa carrière, grâce au père de son épouse qui était chef jardinier du Sénat : « Il cherche des hommes de corvée m’a-t-il dit ». Ce qu’il a fait au début en déplaçant, en installant, tapis, meubles, chaises….avec quelques apéros en fin de journée chez le président du Sénat, Vincent Auriol alors qu’il venait d’être élu président de la République. Il a ainsi cotoyé de nombreux présidents de cette haute assemblée, comme Gaston Monnerville et surtout Alain Poher qui l’avait marqué, « homme affable qui est resté très longtemps à la tête de cette assemblée » jusqu’à René Monory.

    Il a surtout travaillé durant ses 38 ans au bureau des transports et des liaisons  extérieurs, gérant ainsi tous les déplacements des sénateurs en France et à l’étranger par n’importe quel moyen de transport, ainsi que la flotte des véhicules du sénat avec chauffeurs. Son bureau était au 1er étage de ce bâtiment historique, à côté de l’escalier d’honneur, prenant plaisir à admirer beaux salons qui entourent l’hémicycle. Il avait  mille anecdotes à raconter quelquefois très osées comme les ébats de ce sénateur dans la chambre du Livre d’Or surpris par les huissiers et les gardiens qui n’avaient rien perdu du spectacle à travers la porte fissurée. Plus sérieux avec les visites de la Reine d’Angleterre – « j’étais à 5 m d’elle, sans pouvoir prendre une photo » racontait  ce passionné de photo,   ou d’un président chinois qui l’avait impressionné. Il présidait même aux destinées de l’association des pécheurs du Sénat qui organisait un concours tous les ans.

  • DISPARITION D’UN GRAND RESISTANT VANVEEN : GUY HENRION

    Guy Henrion est décédé ces dernières heures à l’âge de 93 ans. Cet ancien combattant qui avait reçu l’insigne de combattant volontaire de la résistance à l’occasion de la journée nationale de la résistance en 2014, était encore présent à la cérémonie du 8 mai dernier place de la résistance. Il était entre Bernard Gauducheau maire et Bertrand Voisine 1er Maire adjoint lors du dépôt de gerbe. C’est une grande perte pour le monde combattant de Vanves qui sera présent bien sûr, Vendredi 3 Juillet à 14H30 à l’église Saint remy pour ses obséques. « C’est un homme qui respire la bonté, la gentillesse. Il était ému de voir une vanvéenne entrer au Sénat » témoignait Isabelle Debré Vice Présidente du Sénat sur le blog à l’occasion d’un portrait de ce vanvéen qui avait passé toute sa vie professionnelle, 38 ans, au Sénat. Il  vivait à Vanves depuis longtemps, participait aux activités de l’UNC mais aussi à l’association « Amitiés de la Résistance » où il retrouvait une partie de ses anciens résistants, notamment chaque 18 Juin. En feuillettant ses livres remplis de photos de ses anciens combattants qui s’en sont sortis, il était capable, pour chacun d’eux, de raconter les horreurs et les souffrances qu’ils avaient subis et vécus, leurs actes héroïques  aussi, pour que  la France résiste à l’ennemi alors qu’ils avaient tous une vingtaine d’année.

  • VANVES PERD UNE GRANDE FIGURE : JEAN BRODIN LE RESISTANT, LE COMBATTANT, LE MILITANT ASSOCIATIF ET CARITATIF

    Jean Brodin, une grande figure du Centre Ancien de Vanves , s’est éteint ces jours-ci. Il avait 93 ans depuis le 2 Juin 2013. Ses obsèques auront lieu Lundi 9 Septembre à 10H à l’église Saint Remy

     

    Né à Oulon dans la Nièvre son père était géomètre et sa mère dactylo. Il a fait des études techniques qui l’ont mené chez Citroen où il a fait toute sa carrière en débutant comme fraiseur et en terminant comme cadre au sein des ateliers. Mais son insouciance jeunesse fut bouleversée, comme beaucoup de jeunes de 20 ans à cette époque, par la guerre. En 1939, il évite le front car il est affecté comme militaire dans l’usine d’obus de Citroen dans le XVéme arrondissement, puis devient employé de ferme dans la Niévre pendant l’occupation où il rencontra sa future épouse Simone, « qui aurait aimé alors,  qu’il soit son grand frére ». Mais cet homme de conviction qui ne pouvait rester en place sans rien faire dans ce pays occupé, a rejoint la Résistance,  où il a excellé dans le maquis du Morvan pour récupérer et aider les parachutistes anglais. Puis il a intégré l’armée française commandée par De Lattre de Tassigny qui l’emmena combattre jusqu’en Allemagne : « Votre exemplarité et vos faits d’armes ont participé à sauver notre pays et à lui redonner son honneur. Votre courage a contribué incontestablement au redressement national et nous vous en sommes profondément reconnaissant » a-t-on entendu lors de  lors de ses noces de diamant célébré en octobre 2008.

     

    Car il s’est marié avec cette jeune fille rencontrée dans la Niévre le 16 Octobre 1948 à la mairie du XVIIéme arrondissement et à l’église Saint Ferdinand des Ternes deux jours plus tard. Et ils se sont installés à Vanves en 1949 rue de l’église où ils ont toujours habité. Là, c’est à un autre engagement qu’il est attelé, dans la vie paroissiale (de Saint Remy) et associative avec une autre grande figure de la ville : Marcel Dambron. Il s’est adonné avec sa femme  aux chants liturgique – ils faisaient partie de la chorale - il a organisé et animé les kermesses, s’est occupé des Jeunes du patronage, obtenant des créneaux au PMS pour faire de la Gymnastique,  a crée la fameuse section gymnastique volontaire  du Stade de Vanves, a participé à la création de l’association l’avenir de Vanves, toujours présent pour donner un coup de main à la banque alimentaire… « Il a toujours été un membre actif  de la section UNC de Vanves, fidèle avec son épouse tant que la santé le lui a permis. Depuis quelques mois il était éloigné de Vanves en raison de sa maladie qui l’a emporté » témoigne Paul Guillaud président de la section UNC de Vanves.