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HISTOIRE LOCALE - Page 44

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 15 - DES TRAMWAYS NOMMES DESIR

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil  de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans à l’occasion des célébrations du centenaire de la « der des der ». L’ouverture de la ligne de tramway T6 entre Châtillon (terminus de la ligne 13) à Velizy (Centre Commercial Velizy 2), très désirée, dont les vanvéens vont profiter, donne l’occasion de rappeler que le tramway était en 1914, un moyen transport en commun très développé : Ainsi entre 1877 et 1927, une ligne venait de Clamart en suivant pratiquement la ligne actuelle du bus 189 pour relier Vanves, où il y avait un terminus pour rejoindre ensuite l’hôtel de Ville de Paris. Une autre reliait Clamart à Malakoff en empruntant les rues Macheron-Larmeroux-Ernest Laval. Une 3éme ligne formait une boucle à partir de la porte de Versailles en passant par le boulevard du Lycée, la place de l’insurrection, les rues Mary Besseyre, Jullien et 4 Septembre.

    D’ailleurs le tramway a occupé les élus de Vanves de cette époque pendant toute la durée de la guerre car il souhaitait la mise en place d’une ligne entre Vanves et Chatelet par la compagnie Parisienne du tramway pour remplacer la ligne Vanves-champ de Mars qui n’avait pas survécu à la fermeture de l’Exposition Universelle de 1900 et avait agonisé jusqu’en 1902. Mais celle-ci refusait de le faire tant que sa suppression n’était pas officialisée comme l’indiquait Aristide Duru lors du conseil municipal du 11 Août 1916. 

    Cette ligne Vanves-Champ de Mars était gérée par la compagnie des Tramways de Vanves à Paris qui avait connue quelques soucis de gestion, à tel point que sa liquidation était devenue définitive après l’échec de 2 adjudications, ce qui devait entraîner un déclassement de cette ligne pour les sections non empruntées par d’autres lignes de tramway. Du coup, le Plateau de Vanves n’était plus desservi du tout depuis 1900. Malgré les protestations de la municipalité auprès des pouvoirs publics « contre cette situation intolérable ». Entretemps, lors d’une réorganisation du réseau départemental dans le sud de la Seine, la ligne Vanves-Châtelet « donnant toute satisfaction à la population » avait été concédée à la Compagnie Parisienne de Tramway. Mais cette dernière n’avait jamais rétabli cette ligne sous prétexte qu’elle n’était pas tenue par le décret de concession tant que l’annulation de la concession Vanves-Champ de Mars ne serait pas devenue définitive. Du coup le Conseil municipal de Vanves s’est emparé de cette affaire en faisant régulièrement le point de la situation comme le 11 Août 1916, puis le 30 Novembre 1916 où il a voté un vœu demandant aux pouvoirs publics de mettre en demeure cette société d’exploiter cette ligne, réitéré le 17 Mars 1917.

    Une autre ligne passait par Vanves, entre Clamart et l’hôtel de ville de Paris qui avait été victime des conséquences de la guerre : Un terminus intermédiaire existait à Vanves qui était fort pratique, car il permettait aux vanvéens d’être assuré d’avoir une place. Mais le conflit a entraîné sa suppression, les vanvéens devant monter dans les tramways qui descendaient de Clamart, déjà bondés de voyageurs. Du coup, la municipalité demandait le 17 Mars 1917  qu’un certain nombre de places soient réservées dans les tramways venant de Clamart, et surtout que le terminus soit rétabli, ce qui fut fait au cours du printemps 1917. La Compagnie avait fait remarqué aux élus que ce terminus avait été supprimé à cause du manque de personnel dû à la mobilisation, et qu’elle avait fait appel aux femmes pour remplacer les hommes pour conduire ces trams, contrôler les passagers, mais aussi de la crise du charbon qui l’obligeait à exercer un service restreint.

    Ce n’est que le 16 Octobre 1917 que cette ligne Vanves-champ de Mars  a été déclassée. Du coup le maire a soumit au conseil municipal du 17 Novembre 1917 un vœu particulièrement « énergique » demandant la mise en service de la ligne Vanves-châtelet. Le ministre des travaux publics lui a répondu qu’il appartenait au préfet de police de prescrire l’ouverture de cette ligne tout en faisant remarquer que la Compagnie Parisienne du tramway rencontrait des difficultés pour la construction de la nouvelle ligne en raison notamment de la pénurie de matériels de voies. Et il indiquait qu’il avait demandé au préfet de rappeler dés que les circonstances lui paraissaient opportune, l’obligation qui lui était imposée.

    D’ailleurs les responsables  de cette compagnie avaient adressé un courrier au Sénateur Magny pour indiquer que « l’état de guerre fort long ne leur avait pas permis de construire cette ligne dans les conditions normales de temps de paix ». Et qu’elle se voyait dans « l’obligation d’en différer l’exécution à cause de la pénurie de matériaux nécessaires à son aménagement (rails, croisements, caténaires, poteaux,  fil de trolley), d’ouvriers professionnels qu’exige la pose de voies ferrées ». Si les travaux d’entretien nécessaires étaient effectués, ils se limitaient à l’urgence, notamment le renouvellement de voie,  en arrivant difficilement  à se procurer des rails à des prix exorbitants. Sans parler de l’impossibilité de trouver de nouvelles  rames pour assurer ce nouveau  service, ne pouvant en acheter nulle part

    Ses réponses donnent une idée des difficultés que rencontraient ses compagnie du fait du manque d’homme remplacé par des femmes,  obligées de limiter le service pour réduire la consommation d’énergie au profit des usines travaillant pour la guerre, ce qui les avait contraint à reporter de 21H30 à 20H le départ des dernières rames sur les voies pénétrantes. « Nous nous trouvons dans l’impossibilité du point de vue financier, de reprendre une opération dont le coût actuel dépasserait d’un façon invraisemblabe les prévisions que nous avons pu faire en 1910 avant qu’une hausse inimaginable n’ait majoré les prix de tout ce qui concourt à la mise en exercice d’une ligne de tramway » expliquait l’un des responsables de cette compagnie dans un  courrier au maire de Vanves. Il est intéressant de noter que cette première guerre mondiale avait définitivement réglé le sort des derniers omnibus à chevaux qui ont disparus, amenant les compagnies de tramways à électrifier l’ensemble de leurs lignes. Mais elle a aussi laissé, au lendemain de la victoire,  dans un piteux état, le matériel à cause du mauvais entretien, de l’absence de pièces détachées, des surcharges en voyageurs… ce qui explique leur abandon progressif.

     

    A SUIVRE….

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 14 - VANVES ACCUEILLE L’UN DES PLUS IMPORTANTS DEPOTS D’UNIFORMES DE L’ARMEE FRANCAISE

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil de chaque week-end et de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans. Comme l’indiquait l’exposition que l’on retrouve dans a belle brochure éditée par la ville de Vanves, reprenant ses panneaux, sur « Vanves dans la Grande guerre », notre ville accueillait à cette époque « l’un des plus importants dépôts d’uniformes de l’armée française », rue Larmeroux. Il occupait un vaste espace compris entre la voie SNCF Paris Montparnasse, la rue de l’Avenir et ses pavillons, Larmeroux et Châtillon, à l’emplacement du grand lotissement construit au cours des années 1980, avec l’école maternelle, le garage et les ateliers municipaux. Tous les anciens vanvéens se souviennent de cette partie de la rue de l’avenir entre la voie ferrée et le long mur de l’intendance militaire, avec cette voie ferrée qui traversait la rue et est restée longtemps le long de l’immeuble du logement français. Au départ ses magasins généraux de l’habillement et des docks du Service de Santé des armées installés quai d’Orsay devaient s’installer le long de la rue d’Issy et du parc de la propriété des Condés (Lycée Michelet) alors que le bd du Lycée n’existait pas encore. Le maire de l’époque dissuada les autorités militaires de faire ce choix là, en proposant un autre terrain, le long de la rue des Vinaigriers (rue Larmeroux) en insistant sur l’avantage d’être proche de la voie ferrée. Nous étions alors en 1904, dix ans avant la guerre.

    Comme l’expliquaient les panneaux de l’exposition, les docks du Service de Santé étaient chargé de réceptionner, avant de les distribuer aux armées, les pansements individuels réglementaires dans l’armée depuis 1891 : 450 000 de ces pansements étaient en magasins en 1914. 35 Millions furent expédiés entre 1914 et 1918. Le Magasin Général de l’Habillement et du harnachement a été l’un des plus importants dépôts d’uniformes de l’armée française pendant ce conflit qui a fait l’objet d’un reportage photographique d’Albert Moreau, opérateur de l’armée qu’il réalisa en Décembre 1915, dont les Archives de Vanves ont présenté quelques extraits et d’un article de Pierre Méjan : « L’uniforme des Poilus ». Celui-ci fait état d’une ville dans la ville où « s’alignent d’énormes bâtiments qui regorgent d’approvisionnements. Le trafic des marchandises est telle qu’on a dû relier cet entrepôt par une ligne particulière à la gare, et tous les jours, ce sont des wagons que, pour la réception ou l’expédition, on décharge ou recharge. Caisses, vrac et ballots font une chaîne sans fin qui s’engouffre dans les magasins pour en ressortir de par ailleurs. A l’intérieur, des wagonnets circulent pour le chargement de lourds  camions qui emportent vers les ateliers, d’innombrables pîèces d’étoffes qui, demain, reviendront sous forme de pantalons, de capotes, de chemises » écrit il en racontant sa visite

    Il décrit ainsi  le travail des commissions spéciales d’officiers qui président à la réception et à la vérification des fournitures, avec prélévement d’échantillon pour l’épreuve du dynamométre, les analyses des matiéres premières par un laboratoire, le département des flanelles. « Le stock de Vanves comporte 3 millions de chemises dont 20 000 chaque jour, sont acheminés vers les armées et immédiatement remplacées par celles qui sont confectionnées dans les nombreux ouvroirs » indique t-il en descrivant « les modèles vu sur ses dessins scrupuleusement dresséés à l’échelle, tout comme une carte d’état major », en « traversant des montagnes  de pièces de draps horizon kaki, des étalages de velours gris bleu, du plus chatoyant effet, qui fait vaguement songer au pourpoint d’un seigneur,  mais nous sommes loin de la guerre en dentelles car il est destiné à rabhiller le vrai poilu. Il y a là 1 800 00 métres de provisions » constate t-il avant de décrire  la confection des uniformes dans les ateliers grâce à  600 ouvriéres qui sont ensuite empilés dans des casiers dans de vases galeries au premier étage de ses bâtiments, classés, étiquettés par dizaines pour 80 tailles différentes. « Enormément de bleu horizon, réminiscence peut être d’un essai du gris pastel fait en 1880 alors que la consommation extraordinaire d’uniforme avait rendu rare l’indigo, beaucoup de kaki pour les troupes coloniales surtout.. .» ajoute t-il en disgressant sur les uniformes.

    « Dans cette magnifique organisation de Vanves, faîte en vue de la lutte de la défense, il est un triste coin qui mérite bien le nom qu’on lui donne : « La morgue ». Là reviennent après que toutefois les indispensables mesures d’hygiéne ont été prises, les vêtements et fournitures  de ceux qui sont tombés. Pauvres et glorieuses épaves couvertes de la boue des champs de batailles ! Qu’ils sont douloureusement évocateurs ces sacs jetés dans la mêlée furieuse. Qu’elle est éloquente cette capote trouée en plein cœur avec ses tâches noirâtres qui furent le jeune sang de France. Quelles représailles réclame ce képi qui a reçu la barbare pluie de feu ! Que sont encore ses menues choses ? Des boutons de toutes armes, des chapelets de boucles et d’agrafes rouillées qui seront remis à neuf,  pour servir encore. Et toute cette lamentable défroque habilement réparée, transformé, semble reprendre vie, tout comme le blessé guéri qu retourne au front, au devant de la victoire ». Ainsi Pierre Méjan conclut son article avec cette description qui fait prendre conscience, encore une fois, de l’horreur de cette guerre.

    A SUIVRE...

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 13 – UN 11 NOVEMBRE 1914 MARQUE PAR LES PREMIERS MORTS VANVEENS, LES RUMEURS, LES REQUISITIONS ET LA MOBLISATION DES FEMMES

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil de chaque week-end et de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans. L’heure en ce 11 Novembre est à l’hommage des morts pour la France durant ce conflit 1914-18  à Vanves comme dans tous les villes et villages de France, devant leur monument aux morts.  Et plus particulièrement aujourd’hui qui marque les débuts d’une célébration qui devrait se dérouler jusqu’au 11 Nombre 2018, même si les premières manifestations ont commencé à l’occasion du 100éme anniversaire de la déclaration de guerre et de la mobilisation fin Juillet/début Août. Occasion de revenir sur l’ambiance qui régnait alors et sur ce 11 Novembre 1014

    Rien de particulier ce jour là à Vanves voilà 100 ans, mais sur le champ de bataille, le plus jeune combattant trouvait la mort, à 18 ans : Lucien Etienne Poisson. Matelot de 3éme classe sans spécialité, il faisait parti du 2éme régiment de fusiliers marins. Il s’était porté volontaire pour 5 ans au 5éme corps des équipages de la flotte le 24 Juin 1914.  Un autre vanvéen trouvait ce jour là, la mort au combat, au bout de la Grurie à Vienne le Château : Henri Ernest Masson, ancien préposé à l’Octroi de Vanves. A cette époque, sur le front ouest, la guerre se transforme en guerre de position. Le front qui passe par Arras, Reims, Verdun, Saint Mihiel, Pont à Mousson, Saint Dié, s’étend de la mer du Nord à la Suisse, sur prés de 750 km, avec à l’Ouest une guerre de tranchées qui commence, et à l’Est une guerre de mouvement qui reste à l’ordre du jour. 7 jours plus tard, le 17 Novembre, le premier agent communal succombait à ses blessures : Le cantonnier Sudreau

    Ses 3 à 4 premiers de mois de guerre, à Paris et en région parisienne, ont été marqué par « les réquisitions des chevaux, voitures et harnais nécessaires au complément des armées », Les femmes ont commencé à tricoter  « avec l’acharnement d’une armée d’active » des maillots, des chaussettes, des moufles, des passes montagnes. D’autant plus que pensant que la guerre serait courte, rien n’avait été prévu au niveau de l’uniforme pour l’hiver qui fut cette année particulièrement rude, comme le montrent quelques photos de l’exposition « Vanves au coeur de la guerre » prises au magasin de l’habillement avec ses soldats qui portaient des chandails  et même des « moumoutes» non réglementaires. La bicyclette moderne telle que nous la connaissons, devient le mode de transports le plus courant, comme aujourd’hui grâce à véli’b, puisque tous les véhicules ont été réquisitionnés. L’absinthe est interdite de vente. Les femmes se retrouvent receveuses ou conductrices de tramways…..En ce mois de Novembre 1914, le conseil municipal crée un Fonds Municipal du Chômage  qui est alimenté par des subventions de l’Etat, du département, de la ville (18 236 frs),  et des souscriptions de particuliers. « Une commission assure la répartition des secours distribués à tout chef de famille privé de ressources par la guerre ou partielle de son emploi, du fait de la guerre » indiquait la délibération qui prévoyait de verser 50 C par jour. 

    L’un des faits notoires est la germanophobie qui s’est emparé des parisiens et des banlieusards qui s’en prennent à des cafés, des boutiques, de entreprises dont le nom est à consonnance germanique mais qui n’ont pas la moindre origine allemande. L’affaire du Bouillon Kub  a marqué cette époque. Le bruit a couru que la société créée par un suisse, Julius Maggi,  était une entreprise allemande, et que sa publicité, par voie d’affiches apposées dans tous les lieux publics, servait à signaler les points stratégiques aux allemands. Les autorités militaires et préfectorales  envoyérent des télégrammes aux maires, mais aussi aux chefs de gare pour faire enlever ses affiches  « qui pourraient exister dans votre commune, le long des voies ferrées et particulièrement aux abords des ouvrages d’arts importants, viaducs, bifurcations… », ce qui fut le cas à Vanves «  au 1 rue de Paris (J.BLeuzen),  place du Val (du Maréchal de Lattre de Tassigny) et sur le mur d’une maison située face à la gare » selon une note que possèdent les Archives de la Ville, de deux agents communaux. Ce qui valut un sérieux préjudice à cette société qui vendait alors 6 millions de bouillons par mois. « Nous, ça ne nous a pas étonné qu’on enlève les panneaux si on pensait que c’était de la pub pour les produits allemands. En temps de guerre, c’est normal de ne pas acheter des produits du pays ennemi. Même en temps de crise, on dit qu’il faut plutôt acheter des produits français. Par contre, qu’on les soupçonne d’espionnage, c’est exagéré. On comprend pas vraiment non plus pourquoi ils confondaient les allemands et les suisses » commentait la presse de l’époque qui était alors aux fausses nouvelles et aux rumeurs.

    A SUIVRE...