Des événements qui ont secoués la rue de Châtillon depuis plus d’un an et notamment à la cité Payret Dortail (dit le « 13 »), est ressorti la nécessité de recréer du lien social. Des résidents ont décidé de faire revivre le « 13 Châtillon » comme à l’époque de sa création voilà 85 ans où il y avait une vie sociale. Ils ont créé une association ALASTA (Association des Locataires du Square 13 Teriz’Amicale) qui a organisé sa première manifestation lors de la fête des voisins le 30 Mai dernier et déposé un projet d’animations résidentielles à l’Office Départemental d’HLM, Hauts de Seine Habitat qui se traduira notamment le 12 Septembre par un concours de pétanque
« Nous avons créé cette association à la suite des problèmes de sécurité que nous avons rencontrés dans cette cité. Elle a pour objectif de permettre une meilleure sécurité des locataires, défendre leurs droits et développer la vie résidentielle. Maintenant que les problèmes de sécurité ont été réglé – un contrôle d’accès a été installé depuis plus d’un mois - nous pouvons nous consacrer à la vie résidentielle. Pas question de s’occuper des problèmes entre locataires et l’office ou entre locataires, mais plutôt de recréer du lien social dans cette résidence HLM en étroite collaboration avec l’office, en partenariat avec les artistes et leurs associations « ceux du 13 » explique Christian Pringarde, son président qui a rencontré la directrice de proximité de l’antenne de Bagneux et le responsable technique pour présenter cette association et ses projets, avec Jocelyne Jego, trésoriére et Françoise Van Coppenolle, trésorière. Ils leur ont prêté un local pour pouvoir se réunir. Ses locataires ont rédigé pendant les vacances un projet de résidence, avec l’aide précieuse de Frédéric Delannoy, le gardien de cette résidence qui a été envoyé à l’Office avec des propositions de plusieurs animations : Halloween, chasse aux trésors, ateliers d’artistes avec « ceux du 13 », ateliers de bricolages, de jardinages, soutien scolaire et aide aux devoirs, bibliothèque, formation à l’informatique, cours de théâtre et braderie résidentielle…. Et même la célébration des 86 ans de cette résidence qui a commencée à être construite en 1929 sur le lieu dit La Pointe des Groux », et de sa doyenne, Odette Gosjean qui vit là depuis le début et qui a été élu présidente d’honneur de cette association.
« Cette résidence a retrouvée une ambiance sereine, paisible, les problèmes de sécurité ayant été résolus. Et elle a vécue un grand renouvellement des locataires depuis 3 à 4 ans. Mais il manquait ce lien social que nous commençons à recréer. Et apparrament nous allons atteindre notre objectif » ajoute t-il en rappelant que la fête des Voisins organisée sur le thème « des saveurs du monde » - où chacun a amené un plat de chez lui - a permis le lancement de cette association. « Nous avons expliqué ce que nous voulions faire, ce qui a tout déclenché. Puis cet été, nous avons récupéré des livres que nous ont donnés des locataires pour commencer à créer une petite bibliothèque de résidence et prêter des livres aux enfants » raconte t-il en reconnaissant qu’au début, les parents ont été étonnés. « Nous envisageons maintenant d’organiser un concours de pétanque le 12 Septembre 2015, en partenariat avec l’Office » annonce t-il. Il envisage même de récolter des fonds qui serviront à faire partir les enfants en vacances.
A relire « Ceux du 13 » l’histoire d’une cité d’HLM à Vanves, écrit par René Sedes, ces résidents espèrent renouer avec l’âge d’or qu’a vécut le square Payret Dortail, du nom de son architecte, entre 1930 et 1939. A l’époque, « ses habitants installèrent un Foyer des locataires dans un atelier d’artiste « lieu de rencontre, « caisse de résonance » ou « condensateur de la cité », comme on voudra. C’est là que seront combattus l’isolement et l’anonymat. On y pratiquera des activités de toutes sortes, et notamment des cours d’enseignement ménager, prolongeant ainsi pour jeunes et adultes, l’œuvre de l’école » écrit il en parlant de la création d’une mini maison de la culture où seront organisé des séances de cinéma hebdomadaires attirant une centaine de spectateurs, des petits spectacles costumés, des cours d’art dramatique avec la création d’une petite troupe… « Mais la guerre de 1939-45 aura rompu bien des liens et fissuré la cohésion qui unissaient les premiers résidents », « le cœur n’y étant plus ! » à la Libération. Mais comme le note l’historien de Vanves « l’esprit imprimé à l’origine à cette cité semble bien avoir perduré, grâce sans doute à ses dimensions mesurées faisant que tout le monde se connaît plus ou moins »… « les locataires agisant spontanément en général avec rapidité et efficacité, en intervenant auprès des personnes intéressées pour les raisonner ou auprès de l’office » lorsqu’il y a des problèmes, « afin que tout rentre dans l’ordre ». Et ils l’ont encore prouvé ses derniers temps en agissant pour régler des problèmes de sécurité, et maintenant pour recréer un lien social. Preuve comme l’a noté si justement René Sedes, que les plus anciens, mais aussi les habitants plus récents manifestent un attachement particulier pour cette cité-square.