La ville de Vanves devrait lancer une expérimentation d’un mode de gestion de réservation des cours de tennis du PMS André Roche grâce à la plateforme Anybuddy lors du conseil municipal de ce soir : Il s’agit notamment de donner la possibilité de les réserver pour une heure, la municipalité considérant qu’ils ne sont pas assez occupés, actuellement. La section Tennis aurait été informé officiellement des intentions de l’équipe municipale, ce qui n’empêche pas ce projet de susciter quelques inquiétudes
Anybuddy est une start-up qui a été créé en 2017 pour faciliter la pratique du sport en la rendant plus accessible, mais aussi plus instantanée. Elle est la première application mobile gratuite qui permet de réserver un terrain de Tennis dans les meilleurs clubs, sans y être adhérent, en se synchronisant à son système de réservation, et en rendant réservable uniquement les créneaux réservables. Encore faut il que la section tennis du stade Vanves ait un logiciel de calendrier ligne ? Comme elle utilise le PMS André Roche qui appartient à la ville, où sont installés ses courts de tennis, une convention tripartite doit être établie et signée entre Anybuddy, le club de tennis et la municipalité pour «une totale transparence et une possibilité de suivi par la municipalité», ce qui explique cette délibération présentée au conseil municipal. D’ailleurs, sur les 8000 clubs partenaires de cette plateforme, 90% sont des clubs associatifs utilisant des infrastructures municipales.
Les réservations faites par les joueurs Anybuddy entrent dans le cadre de gestion du club, et non de la municipalité. En effet, les joueurs Anybuddy qui réservent dans un club sont considérés comme des «adhérents à faible fréquentation» ou «adhérents à la journée». Ils sont sous sa responsabilité pendant toute la durée de leur réservation, Anybuddy ayant souscrit une assurance Responsabilité Civile Professionnelle pour à la fois les joueurs, le club et les installations. Un tel système nécessitera l’installation d’une solution de contrôle d’accès sur chaque court de tennis, ce qui n’est pas le cas actuellement, même si cette plateforme propose d’automatiser l’accès au terrain en installant gratuitement des boitiers sécurisés
Cette commercialisation de l’utilisation d’une partie des équipements sportifs vanvéens va à l’encontre de l’esprit de l’association Stade Vanves et de ses fondateurs, à moins d’avoir décidé à plus ou moins long terme, de remettre en cause ses fondamentaux et d’aller vers un Office Municipal des Sports. Le débat a déjà eu lieu en son temps. Il est vrai que le souci d’une ville comme Vanves est de rendre accessible ses installations à de nombreux sportifs amateurs qui souhaitent faire du sport, sont prêts à payer pour, mais sans avoir à prendre une licence annuelle ni à suivre des cours ou des entraînements hebdomadaires dans un club. Rien que pour le tennis, on compte pas moins de 3 millions de joueurs non licenciés en France.
Mais à quel prix ? Au tennis, comme dans chaque section du Stade de Vanves, il reste malgré tout un esprit club entretenu par les plus actifs, face à des adhérents dont une grande majorité sont dans un esprit consommateur que renforce ce genre de plateformes. Beaucoup de dirigeants sportifs vanvéens ont l’impression que les parents laissent leurs enfants à l’école du mercredi (au foot, au basket, au tennis..) comme si c’était une garderie. Sans participer à la vie du club comme beaucoup d’anciens l’ont démontré en participant à l’organisation des déplacements, des rencontres et challenges. Sans parler de l’entretien des terrains : Ainsi, il est de tradition qu’à la fin d’une partie sur un court de tennis en terre battue, chaque joueur arrose le terrain et passe le filet. Ce qui ne sera pas le cas avec ses joueurs « d’une heure ». Et problématique pour des courts qui vont vite se détériorer et nécessiteront des travaux d’entretien coûteux chaque année