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  • LA LICRA TOUJOURS VIGILANTE A VANVES S’INQUIETE DES EFFETS « TRUMP »

    La section Licra de Vanves a tenu sa 32éme assemblée général « au lendemain du triste anniversaire des odieux attentats du 13 novembre 2015 » comme l’a noté Monique Abecassis sa présidente qui a eu une pensée pour ses 130 morts et aux 413 blessés dont 27 seraient encore hospitalisés. Et au lendemain de l’élection de Donald Trump : « L’inimaginable s’est produit aux Etats Unis. Le plus terrible c’est que de nos jours on peut trouver des « Trump » dans l’Europe entière… »).

    Occasion pour sa présidente de rappeler certains faits : appel contre l’Islamisme radical de 41 français musulmans malgré quelques omissions, reconnaissance de la responsabilité de la France  dans l’abandon des harkis et les massacres de ceux restés en Algérie. Mais développement sur les réseaux sociaux, des discours racistes antisémitismes, homophobes, des incitations à la haine, à la violence, l’apologie du terrorisme et  parfois même appel au meurtre face auxquels les géants du web ne réagissent pas. «Il faut savoir que chaque citoyen peut signaler des commentaires racistes, antisémites ou malveillants en saisissant l’Unité de lutte de la plate-forme PHAROS , il suffit de taper sur internet : internet-signalement.gouv.fr et que  la LICRA s’est investie dans la production de contre-discours. Une formation de militants est en préparation » a-t-elle indiquée en rappelant que la lutte contre le racisme et l’antisémitisme a été érigée en grande cause Nationale, avec la création d’une DILCRA (délégation ministérielle de lutte contre le racisme et l’antisémitisme) sous la direction de Gilles Clavreul,  en charge de la lutte contre la haine et les discriminations. Elle a mis en place un plan qui a mobilisé 250 associations et institutions pour lutter contre la haine  à partir d’idées simples:  Sévir contre les racistes, et  sur internet et les réseaux sociaux. Eduquer et mobiliser. Avec des résultats, puiqu’après 4 années de baisse, les actes racistes et antisémites sont maintenant stabilisés, corroborés par  les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur : Baisse de 35% sur les 12 derniers mois et baisse de 80% au premier trimestre 2016 par rapport au premier trimestre 2015.

    Pour la section de Vanves  l’année 2015  fut une année de rencontres, riche en chaleur humaine et en enseignements avec tout d’abord  les jeunes scolaires grâce à «des enseignants du collège St Exupéry qui, dans un contexte parfois difficile, s’acharnent depuis près de 20 ans, à libérer deux heures dans des programmes déjà chargés, pour éclairer  les jeunes consciences avant que cette mémoire vivante ne s’éteigne à jamais », grâce aux témoignages de Robert Wajcman rescapé d’Auschwitz 3, arrêté à l’âge de 14 ans et de Charles Baron, rescapé des camps d’Auschwitz et de Dachau après 30 mois de détention. Occasion de rendre hommage à ce dernier décédé le 4 octobre à Paris  : «  Il fut notre témoin auprès des jeunes des établissements scolaires depuis 1997.  Notre passeur de mémoire, s’en est allé mais son souvenir restera gravé dans la tête et dans le coeur de ceux qui l’ont écouté ». Ensuite, tous ceux qui ont rejoints cette section de la LICRA  au cours de ses actions au travers des hommages - journée mondiale de prévention des crimes contre l’humanité dédiée aux victimes de la shoah, centenaire  du génocide arménien organisé par la ville – ces projections de film comme « les Héritiers », ces débats comme lors de cette AG avec Mohamed Sifaoui, journaliste, écrivain et réalisateur, spécialiste des mouvements islamistes et des groupe terroristes  sur « République et radicalisation »…

    « C’est une richesse pour une commune d’avoir une section de la LICRA aussi active avec des gens qui portent haut son message » a constaté Bernard Gauducheau  maire de Vanves.  « On n’est jamais assez nombreux pour faire face aux errements du passé… alors qu’il faut être là, vigilant…Les personnes humaines, sincéres, honnêtes vont devoir se mobiliser pour faire face aux tentatives de déstabilisations…Il faut se préparer à agir et à réagir à tout ce qui se prépare » a-t-il expliqué en reconnaissant qu’il n’a jamais eu un sentiment aussi fort de retour du racisme, et en ayant pour objectif de travailler sur le « vivre ensemble ». D’ailleurs une des anciennes collègues qui a été adjointe au maire de Bertrand Delanoë et qui est en charge des sections de la LICRA en Ile de France, a expliqué que « les élus locaux qui connaissent le mieux la population, savent qu’il faut agir, car nous sommes menacés par l’extrêmisme identitaire de l’extrême droite qui utilise la laïcité comme machine de guerre contre les musulmans, et de l’autre côté par l’extrêmisme identitaire de ceux qui veulent rejeter tous ceux qui ne sont pas musulmans. Et nous, nous essayons de trouver un chemin dde crête pour défendre le « vivre ensemble », car il y a des gens quui veulent vivre ensemble » a déclaré Mireille Flam en ajoutant : « Il y a un signe politique très fort à envoyer  avec les présidentielles, grâce des élus qui veulent faire vivre cette idée de tolérance, qui veulent faire évoluer le modèle de laïcité »

  • VANVES EN ETAT D’URGENCE DEPUIS UN AN APRES LES ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE

    Depuis maintenant plus d’un an, Vanves vit comme tous les autres communes, sous l’Etat d’urgence, à cause de ses attentats du 13 novembre dont les parisiens et les franciliens se sont souvenus ce week-end en rendant hommage aux victimes.  L’Institut d’Urbanisme et d’Aménagement de la Région Ile de France (IAU IDF), vivier d’experts, s’est penché sur «le rôle des acteurs locaux sur fond d’état d’urgence» et s’est interrogé sur l’impact d’un tel contexte dans la gestion de la sécurité quotidienne.

    Qu’a-t-il constaté ? « Sous la pression des autorités centrales et d’une partie de la population, les élus locaux s’engagent de manière croissante dans la gouvernance et la production  de la sécurité quotidienne, avec plus ou moins de volontarisme et, souvent, le sentiment d’avoir à compenser ce qu’ils perçoivent comme un désengagement de l’Etat sur fond de réforme territoriale et de crise budgétaire » écrivent ils dans cette Note Rapide,proche du ressenti en ce qui concerne Vanves. Occasion d’un zoom sur les polices municipales dont les effectifs ont quadruplé en 30 ans  et qui devraient continuer à progresser selon les auteurs de cette étude qui  notent que le ministre de l’intérieur défend une position gouvernementale inédite, relayée par le président de la République depuis les attentats de Novembre 2015 : L’Etat en appelle au renforcement des moyens de protection des policiers municipaux et soutient les collectivités à cet effet, à travers l’octroi de subventions pour l’achat de gilets pare-balles et la mise à disposition de 4000 revolvers de la police nationale. Et depuis les attentats de Nice en Juillet, «le maire à qui il revient de faire la demande de port d’arme, n’a plus besoin de justifier, ni de circonstancier cette demande et le préfet n’est donc plus fondé à la contester». Ainsi la tendance est à la généralisation de l’armement des polices municipales et « le point de vue de ceux qui s’y refusent, est devenu presque inaudible, aujourd’hui».

    Ce qui s’est confirmé à Vanves qui a armé sa police municipale  après un long débat au sein de l’éxêcutif et de la majorité municipale. Et Bernard Gauducheau maire UDI,  s’en était  expliqué : « Aprés les terribles événements de janvier et novembre, les policiers municipaux, dépositaires de l’autorité publique, sont désormais devenus aussi des cibles pour les terroristes. Aujourd’hui, 30% des polices municipales du département des Hauts-de-Seine sont armées, et ce chiffre pourrait s’élever prochainement à 50% . Nous avons en définitive pris la lourde responsabilité de doter les policiers municipaux d’armes létales avant tout pour assurer leur sécurité en cas de situation exceptionnelle et de légitime défense». Mais cette décision ne vient pas modifier la feuille de route qui leur a confié : Assurer essentiellement un travail d’ilotage et de contact, sur des missions de proximité qui s’exercent de jour. Ne pas s’exposer dans des situations où leur vie pourrait être mise en danger. Tout en rappelant que « l’armement de la police municipale a été dicté par l’état d’urgence dans un souci d’assurer à nos fonctionnaires municipaux des conditions de sécurité maximum », et qu’il n’a pas l’intention d’augmenter ses effectifs « dans un contexte marqué par la baisse des dotations de l’Etat » 

    Cette étude constate aussi que  « les collectivités territoriales sont appelées à s’investir en matière de prévention de la radicalisation, à l’image de ce qu’elles font déjà en matière de prévention de la délinquance….Elles ont un rôle essentiel à jouer dans la détection et le signalement des situations de radicalisation et dans la prise en charge sociale des publics». Et qu’elles ont investies pour sécuriser leurs équipements et bâtiments, avec notamment les établissements scolaires, comme le fait Vanves en sollicitant  le Fonds Interministériel de Prévention de la Délinquance - « Dans le contexte actuel qui est inquiétant, lorsqu’on a la responsabilité de 2200 enfants de la créche à l’école primaire, on peut se poser la question sur « comment mieux les protéger et de prendre les moyens pour le faire en demandant des aides financiéres » expliquait Bernard Gauducheau lors du dernier conseil municipal - ou la Région avec les lycées en finançant de la vidéosurveillance, des systémes anti-intrusions (alarmes, contrôle d’accès)…

    Cette étude conclut en constatant que «la menace terroriste accentue un mouvement de recomposition du dispositif de sécurité intérieure, se caractérisant par l’affirmation d’un régime de coproduction qui donne à voir une pluralisation des acteurs… » jusqu’aux citoyens eux même en les invitant à « être attentifs ensemble ». Ce glissement que l’Etat d’urgence justifie dans une certaine mesure n’est cependant pas sans poser question : A l’évidence, il faut réaffirmer que la lutte contre le terrorisme et l’insécurité est l’affaire de tous, mais sans confusion des rôles et sans non plus céder aux sirènes tout sécuritaire»

  • L’ANALYSE DES BESOINS SOCIAUX A VANVES : UNE PRECARITE DISCRETE MAIS REELLE AGGRAVEE PAR LA CRISE ET LA FRACTURE NUMERIQUE

    Grâce à une question orale le groupe socialiste, l’ensemble des conseillers municipaux  ont pu avoir le 9 Novembre dernier,  une présentation de l'Analyse des Besoins Sociaux axée sur le volet précarité réalisé cet été par 8 étudiantes de l’Ecole de Formation psycho pédagogique. « Cette ABS pointe des dysfonctionnements principalement des services de la CVS du Conseil Départemental (Personnels des services sociaux en souffrance, manque de formation, dossiers en surnombre). Ces dysfonctionnements impactent directement nos administrés les plus fragiles et précaires mais aussi les autres acteurs associatifs et nos services municipaux. Ils sont la conséquence directe des choix politiques de la majorité départementale » constatait Jean Cyril Le Goff (PS) en souhaitant connaître «  les actions que la ville compte mettre en œuvre auprès du CD 92 afin de lever les freins et irritants que pointent cette ABS »

    « Il est vrai que des difficultés de fonctionnement ont été rencontrées avec les services de l’EDAS. Néanmoins depuis avril 2016, l’équipe de la direction (directrice et son adjointe) intervenant à Vanves a été changée.  La nouvelle directrice a eu conscience du dysfonctionnement de son service et l’ensemble de l’organisation de travail a été revu et des réflexions sont menées avec les services de la ville afin de privilégier le dialogue et la concertation. Une collaboration plus efficace a été instaurée avec le CCAS. Dorénavant les relations sont constructives et positives dans l’intérêt du public » a assurée Patricia Kaazan, maire adjointe chargée des affaires sociales  après une présentation de cette étude par la directrice du CCAS qui a précisé que « la précarité est différente de la pauvreté, car c’est une vulnérabilité sociale qui touche les personnes isolées, les chômeurs ». Et à Vanves, elle touche plutôt les moins de 30 ans

    Ses étudiantes ont constaté que ses vanvéens,  touchés par la précarité,  rencontraient des difficultés pour prendre rendez-vous par Internet aux guichets de la CAF et de la CRAMIF à cause de la dématérialisation des démarches, que les assistants sociales du département avaient du mal à faire face à ce public qui pouvait se montrer agressif, ainsi que face aux associations distribuant des denrées alimentaires (resto du Cœur) ou matérielles (Secours Catholique) qui les aident dans leurs démarches administratives. Ce qui devrait être fait par les travailleurs sociaux plus compétent, mais cela devient de plus en plus difficile à cause d’un certain  désengagement des services de l’EDAS, et de la disparition de services de proximité.

    Dans cette étude, elles préconisent une formation du personnel du CCAS à l’accueil de ses publics difficiles, mais aussi de ces publics fragiles et des seniors à l’utilisation d’internet dans leurs démarches, déclarations etc… à un plus grand soutien aux associations, à faciliter les permanences sociales de proximité… sachant que Vanves est plutôt bien loti. « Ce secteur n’est pas facile. Il ne fait pas l’objet d’une mise en avant car c’est un travail délicat qui s’adresse à un public en difficulté. Leurs démarches ne sont pas  toujours faciles et évidentes pour ces personnes,d ‘où ette agressivité constaté par le personnel qui les accompagne » constatait Bernard Gauducheau en reconnaissant que « la crise ne facilite pas les choses »

    « Cette analyse doit aider à une meilleure ventilation du budget du CCAS et au rééquilibrage de certains postes budgétaires lorsqu’on voit que 20% du budget du CCAS  est consacré à la solidarité contre 70% aux seniors. Il faut prendre en compte l’effet de la crise sur la précarité, et regarder où l’on peut faire des efforts » a demandé Jean Cyril Le Giff (PS), en remarquant que ses étudiantes ont rencontré des difficultés pour obtenir des documents (PLH de GPSO par exemple) ou des rendez-vous avec les assistantes sociales du départements. Lucile Schmid (EELV) est revenu sur cette question de la dématérialisation : « La fracture numérique progresse avec la précarité. Cette étude est intéressante. Elle devrait permettre une vraie évolution  pour plus d’assistance et plus d’humanité pour un service public social ». Pour Boris Amoroz (FdeG/PC) « Dans le contexte actuel de réduction des budgets, de complexité des démarches et de réduction des services publics, c’est tout cette politique qu’l faut remettre en case pour mieux prendre en charge cette population »