L’actualité francilienne est chaude ces jours-ci avec tout d’abord la confrontation ce matin des maires avec les 10 équipes d’architectes qui planchent sur le futur Grand Paris. Ensuite, l’UMP dans la 10éme circonscription (Vanves et Issy) reçoit les deux candidats à la candidature à la tête de liste UMP pour les régionales autour de ce week-end : Roger Karoutchi sera ce soir à 19H à l’école Larmeroux à Vanves pour la galette des Rois et Valerie Pécresse sera au PACI à Issy les Moulineaux, Lundi soir à 20H30 pour rencontrer les militants
Grande Confrontation des 10 équipes d’architectes et des maires franciliens sur le Grand Paris : « Cela devrait décoiffer ! »
Les dix équipes d’architectes mandatés par Nicolas Sarkozy pour plancher sur « le grand pari de l’agglomération parisienne » planchent aujourd’hui devant les maires franciliens, dont sûremment Bernard Gauducheau, maire de Vanves, au Cent Quatre dans le 19éme arrondissement à l’invitation de l’AMIF et du ministère de la Culture. Les échanges promettent d’être intéressants d’autant plus que le journaliste Stéphane Paoli qui animera les débats, a demandé à chacun des 10 maires sélectionnés - Stéphane Beaudet maire de Courcouronnes (91), Patrick Braouzec, Président de la CA Plaine Commune (93), Jacques Gautier de Garches (92), Dominique Lefebvre de Cergy (95), Jean Pierre Le poulain d’avon (77), JP Martin de Nogent (94), Yanick Paternotte de Sannois (95), Jean Paul Planchou de Chelles (77), Jacques Rouillon de Saint Ouen (93) et Dominique Voynet de Montreuil (93) - de poser des questions et d’expliquer pendant 5 mm chacun, comment il voyait la ville et le devenir du Grand Paris, et de la confronter aux points de vues des dix cabinets d’architectes. L’objectif est de faire remonter l’approche du terrain des maires, et de voir comment ces cabinets d’architecte et d’urbaniste réagissent.
« Ce que j’ai eu à connaître jusqu’à présent, montre tout d’abord qu’il était assez extraordinaire de donner la parole à 10 équipes aussi diversifiées que celles-ci qui ont tous des partis différents dans leurs approches. Je n’y ai trouvé que du talent, des idées, de l’audace… Cela va décoiffer. Et c’était destiné à cela : dessiner le Paris Métropole des 20 à 30 à 40 ans avec des gens qui ont déjà travaillé sur de grands dossiers » confie Claude Pernes, président de l’AMIF. « La confrontation avec les maires devrait les ramener sur terre, car ils leur expliqueront que « vous n’avez pas travaillé sur une page blanche, mais sur un tissu urbain qui a son histoire, ses contraintes, ses habitants etc… ». Ce sera une confrontation entre des gestes et des pensées intelligentes » ajoute t–il en reconnaissant que cette réunion se situe entre le SRDIF « dont nous sortons » et « les propositions de Christian Blanc que nous attendons ».
Cela a d’ailleurs déjà bien commencé ! Notamment suite aux propos de Nicolas Sarkozy, président de la République, lors des Vœux aux représentants du monde culturel, Mardi dernier qui considère que la « Capitale ne peut se réduire aux Nuits Blanches et Paris Plage », deux manifestations phares de Bertrand Delanoë. Il a déploré que « la capitale française manque d'ambition en matière architecturale ». Or, on a envie d'un peu d'ambition, de grands projets, de réflexion sur ce que peut être la ville de demain. On ne peut pas simplement être dans une gestion un peu au jour le jour. On a besoin de bouger ça ». Il a aussi défendu le lancement de la grande consultation internationale qui doit s'achever en février, avec dix équipes d'architectes chargées de plancher sur l'avenir du « Grand Paris : « Il ne faut pas avoir peur des architectes, il ne faut pas avoir peur de l'architecture, au contraire. Il faut leur dire: « tirez les conclusions des échecs des 50 dernières années et imaginez la ville de demain". Il a en outre jugé « accablant » le débat sur la hauteur des tours dans la capitale. « Il y a les « pour », les « contre ». C'est comme le débat sur la densité... Si vous allez à New York, y a-t-il un débat sur les tours? Pourtant New York est une ville absolument magnifique. En général, les lieux architecturalement les plus appréciés sont les endroits où il y a le plus de densité », a-t-il déclaré prenant l'exemple de l'Ile-Saint-Louis à Paris.
Bertrand Delanoë qui sera présent ce matin au Cent Quatre, n’a pas tardé pour réagir en estimant que Nicolas Sarkozy a fait preuve d'une « méconnaissance assez surprenante des réalités » en réduisant la politique culturelle de la capitale aux Nuits Blanches et à Paris Plage, dans un communiqué. « Je me permettrai donc de lui rappeler que des architectes aussi illustres que Jean Nouvel (la Philharmonie), Franck Gerhy (Fondation pour le création), Patrick Berger (Canopée des Halles), Rudy Riccioti (Stade Jean Bouin), Jacob Mac Farlane (Docks en Seine), Jacques Herzog et Pierre de Meuron (Tour Triangle), Christian de Portzamparc (Paris Rive Gauche), Rem Koolhaas (entrepôts Mac Donald) ou Winy Maas (ZAC Rungis) investissent leur talent dans des projets actuellement en cours au coeur de la capitale ». Il a par ailleurs « revendiqué totalement » Paris Plage et la Nuit Blanche, « évoquées avec condescendance par le chef de l'Etat »…« qui présentent la particularité d'être populaires, gratuites et reproduites dans le monde entier ». Et de surenchérir sur les tours : « Nous n'avons d'ailleurs pas attendu les initiatives de Nicolas Sarkozy pour lancer une réflexion inédite sur la question des hauteurs dans notre ville. Depuis plusieurs années, nous avons lancé la rénovation et l'aménagement de 10% du territoire parisien, notamment dans les friches urbaines de la périphérie historiquement négligées, là où émergeront demain les composantes de la ville contemporaine ».
Il faut rappeler que ces dix équipes pluridisciplinaires travaillent depuis plus de 6 mois, leurs travaux de recherche s’étant focalisés sur les deux problématiques suivantes : « La métropole du XXIéme siécle de l’après-Kyoto » et « Le diagnostic prospectif de l’agglomération parisienne ». Deux séminaires de restitution sur les 3 prévues se sont déroulées et ont concernés les équipes d’architectes, les membres du Conseil Scientifique chargé d’analyser et de critiquer le contenu de ces travaux à chaque étape de la consultation, et du Comité de pilotage. Par ailleurs des rencontres entre ces équipes et les collectivités locales, moment d’échanges, de discussion et d’information, sont prévues comme le 16 Janvier prochain, et comme ce fut déjà le cas à la Villette l’année dernière. Une exposition organisée à la cité de l’Architecture et du Patrimoine permettra de rendre compte de ses réflexions et propositions stratégiques au grand public.
REGIONALES 2010
KAROUTCHI A VANVES, PECRESSE A ISSY :
La galette brûle entre ministres franciliens candidats
L’atmosphére qui s’était calmée entre les deux principaux candidats à la candidature à la tête de liste UMP pour les Régionales de 2010 en IDF s’est de nouveau tendu le week-end dernier à cause d’un sondage. Elle a retrouvée le ton acrimonieux de la Rentrée 2008 lorsque Valérie Pécresse avait annoncée sa candidature face à Roger Karoutchi chef de file de l’opposition régionale : « J’irai jusqu’au bout. On veut faire joujou avec moi, eh bien moi, je vais faire joujou » a prévuenu ce dernier vendredi après la parution de l’étude de l’institut Opinionway dans le Figaro le donnant largement distancé (28%) par sa rivale (58%) parmi les sympathisants UMP. Il a répliqué en saisissant la commission des sondages mettant en doute les conditions de réalisation de cette enquête réalisée les 7 et 8 janvier auprès d'un échantillon de 1006 personnes, représentatif de la population francilienne âgée de 18 ans et plus. Il assurait que « le mardi 6 janvier au matin circulaient sur les bancs des députés UMP les résultats de ce sondage non encore réalisé », et même que « le mercredi 17 décembre, dans l'hémicycle, le député socialiste Julien Dray annonçait à Roger Karoutchi la publication d'un tel sondage début janvier avec les résultats exacts ». Ce qui a été démenti par Bruno Jeanbart, directeur des études politiques et d'opinion d'Opinionway.
Mais ce n’était pas fini, car Yves Jégo, secrétaire d’Etat de l’Outre Mer, mais surtout ex-candidat à la candidature, en apportant son soutien au ministre de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur, proposait un arrangement, alors que lui-même avait retiré sa candidature en Septembre, avec « l’idée d’une troika qui pourrait réunir Valérie Précresse en tête de liste, Roger Karoutchi en n°2, et moi-même en numéro 3 » pour éviter une primaire interne au parti présidentiel. « Cette troika pourrait préparer dés maintenant le combat qui s’annonce très difficile contre Jean Paul Huchon » ajoutait il. Cette idée d’arrangement a été rejetée par Roger Karoutchi : « Le président de la République a souhaité des primaires. Toutes celles et tous ceux qui proposent des arrangements pour éviter le vote se trompent » a-t-il déclaré en estimant que « le ralliement de Jégo à Pécresse était un secret de Polichinelle » et se disant déterminé à aller jusqu'au vote, prévu les 21 et 22 mars face à cette opération qu'il qualifie de « tentative d’intox et de déstabilisation de sa campagne ». Du coup, l’ancien candidat UMP en 2004, Jean-François Copé, a proposé ses bons offices pour « éviter le choc » entres Mme Pécresse et M. Karoutchi : « Et si peux aider à ce qu'ils se rassemblent, se mettent d'accord, je me propose volontiers de faire ce travail de médiation ».
Enfin, Valérie Pécresse a appelé dimanche dernier Roger Karoutchi à « ne pas se tromper d'adversaire » pour les régionales en Ile-de-France, estimant que « l'enseignement majeur » du sondage la donnant gagnante face à son rival UMP « c'est que la région est à la portée de l'UMP, parce qu’en côte de confiance, ce sondage me place devant M. Huchon », a-t-elle soulignée. « Il ne faut pas se tromper d'adversaire, l'adversaire ce sont les socialistes ! ». Prochain épisode sûrement à Vanves et à Issy les Moulineaux.