Dans l’interview accordé à Vanves au Quotidien, Guy Janvier, ex Maire de Vanves (1995-2001) avait indiqué qu’il travaillait sur un appel du 9 Mai « Pour une Europe Solidaire » avec le secours catholique, l’armée du salut, les petits fréres des pauvres pour dire qu’il faut une Europe forte, sociale, des solidarités. Il vient de la rendre publique à l’occasion de cette fête de l’Europe célébré aujourd’hui dans des circonstances particulières, comme le fut le cas, hier à Vanves (sur la photo) et dans de nombreuses communes, non pas place de la République, mais devant le monument aux Morts de la rue René Sahors. Or généralement à cette occasion, une gerbe de fleurs est déposé par le maire avec le président de l’antenne vanvéenne du Mouvement Européen et un ministre plénipotentiaire représentant l’Etat de Roumanie en France
«La crise sanitaire que nous vivons est d’une ampleur sans precedent. La moitié de l’humanité est confinée. La maladie tue nos proches, plus particulièrement nos aînés. Nous n’avons ni vaccin, ni remède certain. La seule solution, le confinement, nous prive d’une liberte fondamentale, celle d’aller et venir. Elle remet en cause l’égalite, puisque devant la maladie et ses conséquences sociales et économiques, les inégalités s’affichent de manière criante. La fraternite qui s’exprime ici et là peut nous laisser espérer des jours meilleurs, si nous nous en donnons les moyens» expliquent ses 22 signataires représentatifs d’associations de lutte contre la pauvreté en Europer rassemblées au sein du réseau EAPN (European Anti Poverty Network) dont la branche française est présidée par G.Janvier. Dans l’introduction de cet appel, lls rappelent cette journée marque anniversaire du discours de Robert Schuman qui est l’occasion pour eux d’appeler à une «Europe forte et solidaire capable d’oeuvrer dans un monde plus juste et plus durable» et de rappeler les principes de l’UE (Union Européenne)
Cet appel fait référence au Semestre Européen qui se traduit par un Rapport Pays qui consiste en un examen approfondi de la situation nationale. Cette évaluation s’effectue au vu de règles, il est vrai, acceptées par les États membres, dont celles notamment de la procédure concernant les déséquilibres macro-économiques. Les plus connues sont l’obligation de limiter le déficit budgétaire à 3 % du produit intérieur brut (PIB) et la dette fixée à un seuil maximum de 60 % du PIB. «Le rapport présenté le 27 février sur la France est une illustration confondante des dérives entrainées par la politique néo-libérale que s’imposent les États-membres. La prise de conscience de cette catastrophe les a conduits, en plein milieu de la crise du coronavirus, à délaisser – provisoirement pour certains – les règles du Pacte de stabilité et de croissance qui ont été suspendues sine die. En outre, les règlements concernant les « aides d’État » ont été partiellement, abandonnés, sous la surveillance de la Commission. Ces décisions, prises quasiment sans discussion, devraient nous inciter à mener rapidement des travaux sur la nécessité d’une réforme radicale. Il faut néanmoins reconnaître que, devant l’urgence de la situation économique et sociale dans tous les pays de l’Union, et pour éviter que certains d’entre eux ne s’effondrent, des efforts sans précédents ont été décidés» expliquent ils en notant que «la Commission fait deux propositions dont on doit se saisir. Celle d’une transition verte, durable, équitable : le Pacte vert européen. La seconde : le plan d’action pour une Europe sociale pour lequel une consultation est ouverte jusqu’au 30 novembre. Même si les inégalités sociales et territoriales sont encore trop importantes et gangrènent notre société, même si la pauvreté touche encore trop de nos concitoyens, le modèle social européen est en danger. Dès lors, ne faudrait-il pas réviser les traités ?»
L’EAPN a décidé de remobiliser aujourd’hui le collectif inter-associatif #PourUneEuropeSolidaire qui s’était constitué à l’occasion des élections européennes de mai 2019, autour de propositions, plus que jamais indispensables a la survie de l’Europe. «En attendant la révision hypothétique des traités, l’application de l’article 9 pourrait permettre de prendre les mesures urgentes qui s’imposent…nous appelons toutes les institutions européennes, et en particulier les nouveaux eurodéputés à s’engager plus fortement et plus concrètement pour les droits et le bien-être des citoyennes» indiquent ils. Ainsi, l ’engagement #PourUneEuropeSolidaire doit passer par :
→ La mise en oeuvre du protocole de ≪ progres social ≫ sur la relation entre les libertés économiques et droits sociaux fondamentaux telle que définie par la Confédération européenne des syndicats.
→ L’acces effectif aux droits fondamentaux partout et pour tou.te.s, avec l’application concrète du Socle européen des droits sociaux et la mise en place de mécanismes coercitifs à l’égard des États ne respectant pas ces droits.
→ Une politique europeenne d’accueil digne et solidaire, respectueuse des individus et de leurs droits, qui implique que davantage de moyens soient mobilisés pour les accueillir et les accompagner.
→ Une priorite donnee a la cohesion sociale et a la transition ecologique pour dépasser les seules logiques de marché et mettre ainsi fin aux politiques d’austérité, incompatibles avec un modèle de société durable.
→ Une mobilisation politique et budgetaire d’ampleur a la faveur des discussions en cours sur le budget pluriannuel 2021/2027 pour l’inclusion sociale, notamment via les fonds structurels européens, en facilitant l’accès des associations à ces financements. Nous affirmons haut et fort notre engagement pour une Europe solidaire ! »