Après l’épisode de l’incendie de voiture dans un parking du Plateau qui a mis le feu aux poudres entre les deux principaux challengers de cette élection cantonale à Vanves, les sujets de discorde ne manquent pas. Il suffit de prendre la difficile question du logement en Ile de France dont Guy Janvier (PS) a fait le théme du premier article d’une série qu’il déclinera tout au long de ses prochaines semaine pour présenter son programme sur son blog. Une de ses préoccupations majeurs considérant que la municipalité n’en fait pas assez aors qu’elle a un taux de logements social de 23,5%. Il sera au cœur des débats qui s’ouvrent au conseil régional ce matin auxquels assistera Bernard Gauducheau (NC) dont le groupe a lancé un appel aux maires franciliens pour protester contre les nouvelles conditions mises en place par la Région pour bénéficier de ces aides à la pierre, et sa décision de ne plus subventionner le logement socal intermédiaire. Appel qu’il a signé avec 32 maires.
« Alors que le gouvernement se désengage de la politique du logement avec un budget en baisse de 2,6% et le prélévement de 245 ME sur les bailleurs sociaux en 2011 » constatent JP Huchon et sa vice présidente verte, Emmanuelle Cosse (Logement), « la Région consacre 271 ME au logement en 2011, c’est à dire plus que l’Etat dans son aide à la pierre en Iledde France (240 ME) ». Ce sera l’occasion de relancer la proposition de créer une autorité organisatrice du logement comme l’a fait Jean Paul Huchon en parlant d’un SLIF à l’image du STIF pour les transports. « Nous en discutons au sein de Paris Métropole, comme sur la solidarité entre les communes riches et pauvres, car il faudrait dans ce domaine que la gouvernance change, car en la matière, il y a des dizaines d’(interlocuteurs, des bailleurs sociaux, des intercommunalités, des communes, des dépatements » explique t-il en rappelant « qu’en 2004, les Régions avaient demandé la compétence logement au premier ministre JP Raffarin qui ne l’a pas mis dans la loi, alors que les élus ont fini par entrer dans le STIF. Beaucoup d’autorités morales et politiques préconisent cette autorité de régulation qui permettrait de résoudre la question des financements inextricables surtout lorsqu’en 2014, seront supprimés les financements croisés ». Il explique « qu’elle pourrait rassembler les financements, être une instance de dialogue avec les bailleurs sociaux, avoir des pouvoirs propres (application de la loi SRU…) » en rappelant que cette proposition avait été lancé pendant les régionales de 2004 par André Santini, tête de liste UDF à l’époque.
3 PRIORITES FRANCILIENNES
3 priorités ont été fixées par la Région : Tout d’abord développer massivement la construction de logements sociaux (PLUS) et très sociaux (PLAI) alors de 65% des ménages franciliens y sont éligibles et que l’Etat aide surtout des PLS (logements sociaux intermédiaires). Les financements de la Région seront soumis à condition : Ainsi dans les communes comportant moins de 20% de logements sociaux, tout programme PLUS devra compter un taux minimum de 20% de PLAI, porté à 30% dans les communes faisant l’objet d’un constat de carence. Pour le PLS, le soutien de la Région sera réservé aux communes dotées de plus de 40% de logements sociaux afin de créer de la mixité sociale. Elle mettra des conditions d’accès plus contraignants à ces financements afin de pousser les promoteurs à construire 25% de grands logements dans les programmes PLS et PLAI, et 25% dans les programmes PLUS, et prévoir 5% de logements adaptés aux handicapés. La région incitera les opérateurs du logement social à renforcer leurs engagements environnementaux pour leur permettre d’atteindre les objectifs du Grenelle de l’Environnement à l’horizon 2020 (Bâtiments à énergies positives). Enfin, deux autres priorités concernent la lutte contre la précarité énergétique en lançant un plan de réhabilitation thermique des logements, avec une aide à la réhabilitation des foyers de travailleurs immigrés ; et le soutien aux copropriétés privées dégradées ou en difficulté avec une aide pour lutter contre le saturnisme.
UN APPEL DES MAIRES NC
Les débats risquent d’être vifs car plusieurs groupes ont affutés leurs armes : EELV a annoncé qu’il défendra un bouquet de mesures ambitieuses à destination des habitants les plus en difficultés d’IDF : « Il n’y a pas de fatalité au mal-logement, depuis des années la situation s’aggrave et les responsables politiques concluent qu’on ne peut rien faire. Il y a au contraire des solutions concrètes et immédiates possibles pour peu qu’on fasse preuve de courage politique » prévient le célébre Augustin Legrand, élu régional EELV. Le Nouveau Centre où siége Bernard Gauducheau a lancé « appel aux maires franciliens » afin de dénoncer la nouvelle politique régionale du logement, ce qui a aboutit à une lettre ouverte a président de la Région Capitale, signé par 32 Maires dont ceui de Vanves. Ils contestent la critérisation des aides régionales et le « choix idéologique et aberrant de ne plus aider le logement social intermédiaire » en expliquant que « les premières victimes de la critérisation, ce seront les classes moyennes, aux revenus insuffisants pour se loger à Paris et d’une manière générale en Ile de France », où les niveaux des loyers des logements privés ont considérablement augmenté en dix ans. « Le logement social intermédiaire joue donc un rôle clé pour la mixité sociale, évite la juxtaposition de zones « privilégiées » et de poche de « pauvreté. Avec la disparition des aides au logement social intermédiaire, c’est toute cette mixité sociale, à travers la possibilité d’un parcours résidentiel pour les Franciliens, qui est attaquée » explique Laurent Lafin, président du groupe NC et maire de Vincennes qui est à l’initiative de cet appel en demandant solennellement avec ses 32 collégues à Jean-Paul Huchon de « reconsidérer ces mesures » et en y associant les élus municipaux qui sont les premiers acteurs du logement en Ile-de-France.
LE PS DENONCE LES HAUTSDE SEINE
Enfin, le groupe PS du Conseil Régional s’en est pris à l’UMP qui « détruit du logement social dans les Hauts-de-Seine, le département le plus riche de France, où la situation du logement est particulièrement préoccupante » en prenant l’exemple de la Résidence Universitaire d’Antony (RUA) qui « est emblématique de la conception du logement social proposée par la droite francilienne : la fermeture et la destruction partielle de cet ensemble locatif prive les étudiants franciliens de plus de 2 000 logements sociaux. A ce jour, aucune proposition sérieuse n’a été faite par les élus locaux UMP pour compenser cette destruction et reconstituer l’offre locative sur place. Cette destruction illégitime est d’autant plus scandaleuse qu’elle a lieu dans un département ou un tiers des villes concernées par la loi SRU accusent de lourds retards en matière de logement social » a rappellé Benoît Marquaille, conseiller régional et challenger de Philippe Pemezec au Plessis Robinson. Pour Guillaume Balas, président du Groupe socialiste, « avec 65% des ménages franciliens éligibles au logement social et très social, il est évident que la résolution du problème du logement passe par l’augmentation de l’offre locative à critères sociaux. Or l’Etat se dérobe à ses responsabilités. Au point qu’il n’est plus le premier financeur d’aide à la pierre en ÎDF, place désormais occupée par la Région, une collectivité dont le logement ne fait pas partie des compétences obligatoires ».