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Pas facile en ces temps qui courent de reprendre un commerce, et surtout un restaurant lorsqu’on était bien installé à Paris comme c’est le cas pour Djamel Kaski. Il a succédé aux Platanes à Eric Pottier depuis Septembre 2015.
« Je bénéficie de plus d’espaces que dans mon précédent restaurant qui n’en avait que 28 dans le XVIéme proche du Conseil Economique et Social (CESE), rue Blanchon. Je recherchais un restaurant plus grand en me disant qu’avec 42 places, la cuisine sera à niveau, avec l’avantage d’être plus proche de mon domicile. Je connaissais Vanves de passage, des amis s’étant installés sur le Plateau » explique t-il. «L’objectif en reprenant ce restaurant était de faire le même concept que là bas, cuisine traditionnelle et pizzas. C’est le cas depuis 3 semaines, l’activité ayant été longue à démarrer à cause des travaux (de carrelage et de faience) à faire dans la pièce à coté de la cuisine, et installer le matériel nécessaire » explique ce spécialiste de la pizza : « Je fais la différence avec la concurrence grâce la pâte qui est fine, croustillante, légére et permet à chacun de terminer sa pizza. On retrouve toutes les pizzas traditionnelles, avec la pizza des Platanes, à base de viande hachée, de pivrons, d’oignons et d’un oeuf , la Régina, l’Orientale et la calezzone… ». Le bouche à oreille commence à fonctionner.
Ou sinon, c’est la cuisine traditionnelle française, blanquette, escalope… avec chaque jour un plat mijoté, un poisson et une grillade, avec le buffet hors d’œuvre à volonté. Et un couscous le vendredi midi et soir. « On ne fait que du frais ! » assure t-il. Djamel Kaski récupére petit à petit la clientème de proximité, des habitués, avec les équipes de tournage des studios d’Arte en face et du studio 49 un peu plus loin. Comme dans certains restaurants, il a invité un artiste vanvéen, Amaury de Seyssel, à décorer les murs du restaurant par ses œuvres, après en avoir discuté avec lui, ce qui suscite la curiosité et des questions de certains clients. « Après avoir passé 7 ans à Paris prés du CESE, du CNC etc… où il y avait évidemment plus de monde, pour moi, Vanves est vraiment un petit village, où les gens se connaissent » constate t-il en étant conscient que « reprendre une affaire, reconquérir et se faire une clientèle, prend du temps ! Mais j’y arriverais en étant sérieux. Etre restaurateur aujourd’hui n’est pas facile du tout, car on sent partout une baisse d’activité, les clients ayant changé leur façon de consommer, beaucoup se rabattant sur les sandiwcheries car moins chères et plus rapides. D’où l’idée de la pizza en donnant la possibilité de varier l’offre. Sans parler de trouver le bon cuisinier et de le garder ! » reconnaît il. Mais il n’est pas le seul dans ce cas.
A l’occasion du dernier conseil municipal, le groupe socialiste a posé une question d’actualité concernant le commerce en faisant état d’informations d’un blog qui « nous informait que le local d’une sandwicherie située rue Ernest Laval deviendrait prochainement un local municipal », en demandant « quel serait le coût de cette acquisition pour la ville, alors que vous ne cessez d'affirmer qu'il est difficile de boucler le budget municipal et à quoi ce local servira-t-il ? ». Il y en a eu 7 au total depuis 2001. « Mais il convient surtout, malgré le travail de qualité réalisé par notre manageuse du commerce, de s’interroger sur votre politique concernant le commerce local. En effet, les marchands de journaux ferment les uns après les autres. En mai prochain, Daniel Buire (sur la photo dans son magasin) fermera son commerce de presse plus connu sous l’enseigne « Librairie du Lycée Michelet » pour prendre une retraite bien méritée.Nous sommes tous attachés à la liberté de la presse et il est impératif de permettre à nos administrés d’y avoir accès. Avez-vous entamé une réflexion pour implanter un ou plusieurs kiosques dans la ville ? Ne serait-il pas sinon possible de diversifier l’activité de bars ou d’autres commerces situés dans les différents quartiers de notre commune pour proposer un rayon presse comprenant les différents quotidiens nationaux ou régionaux et principaux hebdomadaires (news magazine, jeunesse, télé) comme cela existe dans des communes des Hauts-de-Seine et de première couronne ? A l’heure où vous venez de nommer un nouveau maire-adjoint au commerce, que comptez-vous faire pour maintenir et soutenir dans notre commune les commerces de proximité et plus particulièrement ceux liés à la vente de presse ? » s’est interrogé Jean Cyril Le Goff (PS)
Bernard Gauducheau qui n’en rate pas une, l’a remercié « de s’adresser directement à la municipalité pour obtenir des informations fiables. Nous sommes en train d’étudier avec Hauts-de-Seine Habitat le devenir de deux locaux. Celui auquel vous vous référez rue Ernest Laval se trouve dans un état déplorable et est vacant depuis de nombreuses années. Le second espace est en rez-de-chaussée de la résidence du 13 rue de Châtillon n’a jamais été utilisé comme boutique mais comme lieu de stockage. Selon les conclusions de réflexions avec ce bailleur, nous agirons comme nous l’avons toujours fait pour d’autres locaux, afin de déterminer la destination qui nous semblera la plus appropriée pour faire vivre ses locaux qui en l’espèce ne peuvent être que loués » a déclaré le maire de Vanves
Il en a profité pour mettre en avant ses résultats plus que satisfaisants en matière de commerce de proximité : « 30 commerces ont été repris ou créés à Vanves depuis 2014. 180 commerces locaux ont été impliqués dans le mois du commerce 2015 contre 70 en 2010 lors de la 1ère édition de cette manifestation. 250 293 € est le montant total des subventions récemment notifiée à la ville dans le cadre de la 3ème tranche du Fonds d’information pour les services, l’artisanat et le commerce (FISAC) sur la période 2008-2012. Loin d’être le fruit du hasard, cette dynamique commerciale et cette attractivité retrouvée sont liées aux efforts de la municipalité pour moderniser la ville. Le retour des commerces s’accompagne également d’un accroissement de la population. Selon les derniers chiffres communiqués par l’INSEE, Vanves comptabilise 28170 habitants. La population a augmenté de 6,47% en 5 ans. C’est la 5ème plus forte progression parmi les 36 villes des Hauts-de-Seine ».
Enfin, s’agissant du problème spécifique des dépôts de presse, « il y a des particularités dont malheureusement beaucoup de communes souffrent actuellement. Le problème de la presse est un problème récurrent. Les presses ferment car il est très difficile aujourd’hui de vivre de la vente de journaux compte tenu de la concurrence faite par la presse gratuite et par les médias via les réseaux sociaux. En 2013, suite à une enquête comparative, avec d’autres villes des Hauts de Seine, il apparaissait que Vanves disposait de quatre points de vente de presse. Parmi d’autres villes situées à proximité le nombre était de cinq à Malakoff, deux à Bourg La Reine, quatre à Bagneux, trois à Chaville, six à Meudon. Les difficultés particulières de la diffusion presse sont souvent structurelles et sont liées à une organisation nationale que les collectivités ne maîtrisent absolument pas. Ainsi les Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne (NMPP) refusent une distribution limitée aux 150 titres principaux et imposent au buraliste la diffusion de leur gamme complète de 2500 titres. La gamme imposée est donc trop large et nécessite un espace de vente trop grand que des commerces tels que des bars, superettes ne peuvent aménager. Nous réfléchissons actuellement à une implantation de kiosques à journaux et un rendez-vous va avoir lieu la deuxième quinzaine de février avec un représentant de la société Médiakiosk pour rechercher des sites à des endroits stratégiques de la Commune. Il est toutefois important de rappeler que la rentabilité de ce type de kiosque est très faible et que seul ceux qui vendent autre chose que la presse (boissons, cartes postales, objets touristiques) arrivent à s’en sortir ». Ce qui veut dire qu’il ne laisse guére d’espoir à une solution, pour l’instant. Mais heureusement des initiatives privées se sont fait jour, de la part de commerçants soucieux de l’intérêt des vanvéens contrairement à ce que mauvaises langues (presqu’officielles) tentent de faire croire en suscitant des ragots mal venus.
Un commerce traditionnel fermera définitivement ses portes dans une semaine, le 31 Décembre 2015 à Vanves : La mercerie « Loisirs créatifs » situé rue Victor Hugo, tout à côté du dernier vendeur de journaux du Plateau qui pourrait bien fermer, lui aussi, au printemps prochain, pour prendre une retraite bien mérité avec son épouse. Car Françoise qui a ouvert voilà quinze ans cette mercerie est l’épouse de monsieur Suire
« J’ai ouvert cette mercerie pour payer ma retraite à 45 ans. Je n’étais plus en âge de trouver un emploi facilement et d’être employé. Au début, je voulais ouvrir un club de points comptés ou de croix. Mais de fil en aiguille, c’est le cas de le dire, les gens m’ont parlé de mercerie. Comme j’aimais la couture, j’ai sauté le pas. Et cela dure depuis 2001 » raconte t- elle dans cette petite boutique qui se vide petit à petit, depuis quelques jours, de toutes ces fournitures des passionnés de couture, de tricotage, de canevas, de point compté, de point de croix mais aussi de tous ces créatifs qui pouvaient trouver de quoi assouvir leur passion pour créer des objets de toute sorte, d’où ce nom de « loisir créatif ». Elle a suivi toutes les modes du scrapbooking, des bracelets paracordes après le décopatch, les perles swarovski, la pâte Fimo pour faire des bracelets et des bijoux apparus au fil du temps… « Mais voilà, ce n’est plus à la mode, et puis, il y a Internet » reconnaît elle en ajoutant quand même les colis de la Redoute qui l’ont fait connaître bien avant cette mode des commandes Internet que l’on vient maintenant chercher dans certains boutiques comme c’est le cas chez son mari. Mais son plus grand regret sera de ne plus voir ce qu’elle appelle ses copines car « on échangeait beaucoup avec mes clientes ». Elle avait son petit cercle comme son époux a ses habitués qui viennent commenter avec lui l’actualité, comme dans un café du commerce. Après »Chez Fauvette » dans le centre ancien voilà longtemps, Vanves verra disparaître sa dernière mercerie.