La réunion publique de Mercredi soir était un rendez-vous crucial pour l’équipe municipale et surtout Bernard Gauducheau. Il présentait le projet d’aménagement du mail Sadi Carnot qui est un élément structurant de son projet politique pour Vanves depuis qu’il s’est porté candidat aux élections municipales de Mars 2001 : « J’ai travaillé sur ce projet lorsque je me suis porté candidat parce que j’avais constaté la nécessité de relier le Plateau et le Centre Ancien en requalifiant cet axe qui dessert beaucoup d’équipements publics et divers ( une église, un collége, un cimetière, des services municipaux, une mairie, un théâtre et une bibliothéque etc…), véritable épine dorsale de la ville, mais aussi un axe structurant, un itinéraire « bis » protégé contrairement à Jean Bleuzen ou Antoine Fratacci, plus paisible, emprunté par les piétons, les cyclistes… » a-t-il expliqué en ouvrant la réunion. « L’objectif est de renforcer cette liaison qualitative. Ce n’est pas un projet qui cherche à bouleverser, mais à améliorer, requalifier, protéger… en s’orientant sur l’amélioration des circulations, diverses et variés, avec possibilité d’en isoler une partie pour en faire un lieu de rencontres lors d’un événement particulier (fêtes des voisins) ». Il a expliqué pourquoi ce projet pensé si tôt, arrive si tard, tout simplement parce que l’équipe municipale avait préféré donner la priorité au réaménagement de la place de la République « qui était devenu plus urgent »
CONSTAT, DIAGNOSTIC, PRINCIPES
Les responsables du bureau d’études BATT et la communauté d’Agglomération GPSO (ex-Arc de Seine) qui étaient présent, ont présenté le projet, en donnant quelques chiffres intéressants tirés d’une étude et d’un diagnostic : 1000 véhicules circulent quotidiennement sur sa partie haute, 1500 sur sa partie basse à partir de la rue Solférino, roulant en général à 27 km/h, ce qui en fait « une rue relativement peu empruntée et à vitesse faible ». Elle comporte 123 places au total en comptant la place du 8 Mai 1945, avec beaucoup d’emplacements à cheval sur le trottoir, des trottoirs étroits, sans vraiment de traversées piétonnes conformes, avec très peu d’emplacements réservés aux handicapés. Le mobilier urbain est très disparate, sans donner vraiment de visibilité aux différents équipements publics…
Ces spécialistes en ont conclus que « c’est un axe piétonnier », d’où l’idée d’un projet de « déplacement », avec un objectif simple : « Rendre cette voie accessible, éviter le stationnement sur le trottoir, limiter la vitesse à 20 km/h, favoriser la circulation piétonne, marquer plus les abords des équipements publics, refaire une voie plus conviviale et plus pratique, avec un éclairage moins routier et plus adapté à cette zone de rencontre. Une zone où la priorité est donnée aux piétons qui peuvent circuler sur la chaussée, la traverser à n’importe quel endroit, car ils ont la priorité, où les vélos peuvent circuler à contre-sens, où le stationnement est ré-organisé avec un marquage visible, et où la signalisation indique bien qu’on y entre ou qu’on en sort ».
LE PROJET DE ZONE DE RENCONTRE
Ses aménageurs ont prévus une chaussée ré-haussée, pour bien marquer que l’on entre dans cette zone de rencontre, ou qu’on en sort, et pour ne faire qu’un niveau avec les trottoirs, un peu comme au carrefour Henri Martin/Victor Hugo où les automobilistes montent sur un plateau. La chaussée sera large de 3,50 m avec une voie cycliste, avec des trottoirs d’au moins de 2 m de large, avec quelques bancs, des candélabres adaptés. Les places de stationnement seront bien marquées, enserrées par des arbustres, en quinconce tout le long de cette voie par 2 ou 3. Le stationnement passera de 123 à 68 places (-30%). Des laminages de pavés sont prévus face au collège Saint Exupery, avec un éclairage nuancé. La place du 8 Mai 1945 sera réaménagée selon deux options qui n’ont pas encore été choisies : Soit une place un peu plus minérale en donnant la possibilité de la traverser, ce qui n’est pas le cas actuellement, mais en préservant cet espace vert qui est important et apprécié dans ce quartier. Soit en gardant ce petit jardin fermé mais en le requalifiant afin de le rendre plus agréable et attrayant.
Le coût de cet aménagement devrait s’élever à 2 M€ dont 720 000 seront supportés par la ville qui a souhaité que les travaux s’étalent sur 3 ans et non 5, le reste l’étant par GPSO sachant que des subventions seront demandées à la Région, au Département et au SIPPEREC pour l’éclairage. Les 3 tranches ont été définies : Entre la place du 8 Mai 1945 et l’avenue Pasteur en 2010, puis entre cette avenue et la rue Solférino en 2011, puis entre Solférino et Fratacci en 2012.
DES QUESTIONS PERTINENTES
Les vanvéens qui étaient venus nombreux assister à cette réunion, dont beaucoup de riverains, ont posé des questions : Un intervenant a défendu les plots de son « bateau ». Un second a demandé quelle était la compensation pour les places de stationnement supprimées. Un troisiéme s’est inquiété de ce terme de « zone de rencontre » qui pourrait vote « devenir un lieu de bazar ». Une quatrième a proposée de végétaliser le mur du cimetière et de prévoir une liaison directe avec la place de la République via une passerelle ou un tunnel afin de relier dans de bonnes conditions le parc F.Pic . Un cinquiéme s’est inquiété de la circulation des cyclistes en contre sens. Un sixiéme a demandé si le stationnement serait payant etc…le maire répondant à chaque fois en rappelant certains projets et décisions de son équipe municipale (parking de 80 places sous Cabourg, 100 places à récupérer au parking des Papillons, généralisation du stationnement payant….
Les participants ont même eu droit à un échange sympathique entre le conseiller général et le maire. Guy Janvier (PS) pour qui ce projet parait intéressant, s’est demandé s’il n’y aurait pu avoir une commission sur ce projet ou la consultation d’un conseil de quartier : « Vous nous présentez ce projet sans nous donner la possibilité de revenir dessus. Cela aurait été un exercice de démocratie participative et citoyenne » - « C’est une idée et une proposition qui a été faite lors de la 1ére campagne municipale (en 2001). Les électeurs ont fait un choix lors des élections. Et il n’y a pas meilleur exercice de démocratie participative que les élections. Enfin en agissant comme vous le dites, on aurait mis plus de temps pour aboutir au même point » a répondu Bernard Gauducheau (NC).