A l’occasion de la Rentrée Universitaire entamée depuis quelques jours, qui concerne tout de même 2,2 millions d’étudiants et 90 000 enseignants, Vanves Au Quotidien a rencontré un des étudiants de Vanves qui est entré à l’Université de Paris III (Censier) en Master 1 d’études européennes (filière créée voilà une dizaine d’années pour répondre à un besoin de généraliste sur des questions de droit, d’économie appliquée aux enjeux actuels de l’Union européenne) permettant d’aller travailler dans les institutions de l’UE ou des cabinets d’audit qui ont besoin de spécialistes sur ces questions : Aloys Guitton qui est aussi membre du bureau de cette université parisienne qui l’a beaucoup occupé durant les événements universitaires au printemps dernier. Ainsi ce jeune vanvéen dont beaucoup d’entre nous apprécie son talent sur les scénes vanvéennes et d’ailleurs, ne fait pas que dans la chanson.
ALOYS GUITTON S'EST ENGAGE A PARIS III
Vanves Au Quotidien - Pourquoi cet engagement dans la vie universitaire ?
Aloys Guitton : « Engager dans la vie universitaire oui ! Mais en dehors du syndicalisme traditionnel influencé par des partis politiques. Le but est de donner vie aux associations car nous sommes partis d’un constat assez simple : l’université de Paris III était un lieu de passage et non de vie. Nous avons monté un projet avec quelques amis qui s’appelle le « Bureau de la vie étudiante » voilà un an dont je suis l’un des responsable. Nous travaillons à la mise en place de ce réseau associatif, et plus encore, à aider les étudiants qui rentrent en première année et sont un peu perdus, ainsi que les étudiants « Erasmus » en perte de repères qui ont besoin d’aides pour remplir de simples papiers ou formulaires.
Rien à voir avec des syndicats étudiants qui répondent à des objectifs qui ne sont pas vraiment ceux des étudiants, en étant beaucoup influencés par les partis politiques comme c’est le cas pour l’UNEF qui à Paris III a une majorité d’extrême gauche, très influencé, pour ne pas dire dirigé, par le NPA.
VAQ – Comment vous êtes vous retrouvé dans le Bureau de l’université de Paris III ?
A.G. : « J’ai été élu voilà 2 ans au CEVU (Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire) qui décide des maquettes de diplômes, des modalités d’examen, des calendriers scolaires… c'est-à-dire toutes les questions relatives à la vie étudiante que ce soit purement scolaire ou pratique. Il est constitué de 16 étudiants et 16 enseignants qui sont amenés une fois par mois à voter des décisions qui sont validées ou non par le conseil d’administration de l’université. Parmi ses 16 étudiants élus au CEVU, la présidence de l’université en choisit deux pour faire parti du bureau qui est en quelque sorte l’organe exécutif de l’université et organise l’ordre du jour du conseil d’administration de l’université. J’ai été choisi voilà un an et demi pour faire parti du bureau de l’université qui réunit une douzaine de personnes.
Cela m’a permis de vivre une expérience assez intéressante lors des événements universitaires du printemps dernier. Notre objectif était de savoir comment en sortir pour terminer l’année d’études au mieux avec l’organisation des examens pour qu’ils aient une vraie valeur. Cela n’a pas été facile parce que certains voulaient prolonger l’action de contestation, et d’autres comme moi qui pensaient qu’ils valaient mieux terminer le plus vite possible et intelligemment cette année universitaire et passer à autre chose. Une expérience un peu plus politique, intéressante parce que riche de débats.
VAQ – Quel était l’enjeu de ce mouvement de contestation universitaire ?
A.G. : « L’enjeu était la LRU, c'est-à-dire la loi relative à l’autonomie des Universités. Nous avons des présidents d’université qui seraient amenés à devenir plus des dirigeants d’entreprises. Et le statut des enseignants chercheurs dont certains seraient plus destinés à faire de la recherche et d’autres, parce qu’ils seraient moins bons ou parce qu’on les considèrent comme tels, seraient destinés uniquement à l’enseignement.
Nous constatons durant cette Rentrée un certain statu quo. Mais comme la ministre de la Recherche et des Universités devrait bientôt partir pour s’occuper des élections régionales en Ile de France, je pense que ce statut quo devrait se prolonger.
VAQ – Qu’est-ce que vous a apporté cette participation aux instances supérieures d’une université ?
A.G. : « De l’assurance de soi durant ces grandes réunions du Conseil d’administration où au début, on est un peu intimidé, où il est difficile de parler parce qu’on ne connaît pas trop les sujets. Puis au fur et à mesure, on prend ses marques et on se sent acteur des projets de l’université. Et on s’y intéresse de plus en Plus. D’un point de vue personnel, pour la suite de mon parcours, cela ne peut qu’être enrichissant.
VAQ – Comment réagissez-vous à cette faible participation des étudiants à la vie de leur université ?
A.G. : « C’est un grand problème pour la démocratie universitaire, puisque moins de 10% des étudiants sont amenés à voter lors des élections universitaires. Cela peut se comprendre, car lorsqu’on reçoit des tracts quand on est en 1ére et même en 2éme année et que l’on ne sait pas vraiment ce qu’est un syndicat étudiant, ses inspirations politiques, on le met dans la poche ou à la poubelle.
De toute façon, pour se consacrer à la vie syndicale étudiante, il faut avoir les moyens, parce qu’on voit des étudiants qui passent 7 ou 8 ans à la fac pour ne pas avoir un diplôme. Cela prend beaucoup de temps, mais il faut y consacrer le temps que cela nécessite mais pas plus.