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résistants

  • VANVES A RENDU HOMMAGE A DEUX GRANDS RESISTANTS VOLONTAIRES GRACE A ISABELLE DEBRE

    Comme le Blog de Vanves Au Quotidien l’avait remarqué, hommage a été rendu, hier, à deux résistants de la première heure, Charles Pasqua à 15 ans et Guy Henrion à 17 ans, même si leur destin a été différent après la guerre et pas comparable. Mais la similitude a été beaucoup plus loin que cela : Ils sont décédés le même jour, pratiquement à la même heure dans le même hôpital (Foch de Suresnes) à la suite d’un malaise cardiaque. Mais voilà si Charles Pasqua a eu le droit à l’église des Soldats des Invalides, il n’a pas eu le droit aux honneurs de la République que lui a refusé le Président Hollande. Contrairement à Guy Henrion à qui les anciens combattants avec les 3 portes drapeau ont rendu les honneurs militaires devant l’église Saint Remy en présence de la famille, des élus, et des amis.

    « Beaucoup ont apprécié et aimé mon pére » a déclaré son fils très ému qui a rappelé ses faits de résistance, trop jeune pour être engagé, réfractaire au travail en Allemagne, et membre des francs tireurs du Colonel Fabien. Michel Jude, Président du CLAP (Conseil Local des Associations Patriotiques) se félicitait de l’avoir fait participer aux dépots de gerbe du 8 Mai et du 18 Juin. « Il était fier d’Isabelle Debré ! qu’elle soit vice présidente du Sénat » auquel il était resté fidèle après ses 38 ans de vie professionnelle. La sénateur de Vanves est d’ailleurs la seule élue de Vanves à avoir assisté aux deux cérémonies rendant hommage à ces deux résistants « qui avaient répondu à un appel d’un général de brigade plutôt qu’à celui d’un maréchal », comme cela a été expliqué sous les drapeaux de l’église des soldats : « Un consentement volontaire à la suite d’une brusqerie dans un pays alors tranquille. Ils font parti de ceux qui ont fait le choix et inscrits leur pas dans la destinée de leur patrie ».

    Elle a ainsi vécue une journée consacrée finalement à la Résistance en rendant hommage à deux hommes qu’elle a apprécié énormément, lors de ces deux cérémonies où elle a représenté certes le Sénat en tant que Vice Présidente, mais aussi la ville de Vanves auquel elle est très attachée. Il n’en reste pas moins qu’elle était présente là où  toute la droite gaulliste  et altoséquanaise s’est retrouvée, pour tourner une page de son histoire. Elle a été placée, de surcroît au 3éme rang entre les ex-premiers ministres et ministres gaullistes devant,  entre Michéle Alliot Marie et Hervé Marseille sur son banc, et derrière,  tous ces élus altoséquanais   des plus fidèles aux alliés de tous les combats : « Charles Pasqua est mort, comment le croire ? Une légende ne meurt pas » a lancé le député Henri Guaino qui avait travaillé sur la Charte 92 avec Charles Pasqua,   très ému après avoir raconté cet anecdote « Je me trouvais à l’université » d’été des Jeunes UMP, lorsque j’entendis l’un de ses jeunes dire à l’arrrivée de Charles Pasqua : « Regarde ! la légende est là ! ». C’était le sentiment partagé par l’ensemble de l’assistance

  • LA RENTREE POLITIQUE A VANVES : LE IN ET LE ON DE LA ROCHELLE

    « L’engouement pour cette Université d’été a été aussi important que long à venir, beaucoup de militants vanvéens ne s’étant décidé que sur le tard » constatait Remi Carton, jeune militant vanvéen socialiste qui revient sur  3 jours passés à la Rochelle, le week-end dernier avec Guillem Gervilla, Philippe Goavec, et les conseilles municipaux Cyril Le Goff, Valérie Mathey, Gabriel Attal. «  Presque pas d’ateliers pour faire le bilan des municipales et des européennes. Une Université d’été très marqué par la main de Camba avec beaucoup de prises de paroles de militants, une large représentation de toutes les sensibilités » ajoute t-il en ayant trouvée « l’ambiance animée dans tous les sens du terme, avec un foisonnement d’activités, et  beaucoup d’affrontements ».

    LE OFF

    « Pour le off, finie la multitude de petites réunions dans des petites salles : à l’Université avec les frondeurs ou au parc avec Le Foll, il fallait choisir ! Arnaud Montebourg est venu, mais il a fait le service minimum, ne se montrant pas plus que nécessaire. Pareil du reste pour Benoit Hamon » a-t-il constaté en considérant que « la barbe n’allait pas du tout à Jérôme Guedj, président du Conseil Général de l’Essonne et frondeur ex-député qui était aux premiers rangs  de la réunion de « Vive la Gauche » samedi matin où était présente non seulement la ministre Taubira, mais sûrement Valérie Mathey après ses déclarations à Libération. « La venue de Taubira à la réunion de « Vive la Gauche » (j’attends d’ailleurs toujours la création de « A mort la Gauche »…) est aussi puissante symboliquement que politiquement néfaste. Elle torpille Valls, mais à contretemps » commente ce jeune militant PS qui a fait un stage au printemps au sein du staff d’une sénateur PS de l’Essonne. « Chaque sensibilité a fait son grand raout. Les « socio-démocrates » avec Stéphane Le Foll (10 € l’entrée, une honte ! Seule réunion payante !), un peu à l’écart de l’espace Encan, l’aile gauche à l’Université de La Rochelle. Beaucoup de monde aux deux, beaucoup de provocs inutiles de la part des deux, qui amènent à l’impression, à la lecture du « retour micro » que constituent les médias, que le parti va exploser ». Enfin une info sur les nuits de la Rochelle : « Il faut, au moins une fois dans sa vie, voir Pascal Cherki (ex maire du 14éme arrondissement) se trémousser en boîte le samedi soir à La Rochelle. Quitte à se coucher à 5h du mat !». Et une autre qui l’a surprit au moment du petit-déjeuner,  samedi matin au saut du lit: « un député proche de Valls prend avec ses amis les paris sur l’espérance de vie du nouveau gouvernement avant la dissolution de l’Assemblée nationale et la démission du président de la République : 5 mois pour les pessimistes, 14 pour les optimistes ». Mais au fait, a t-il (Remi Carton) passé une nuit blanche ? Beaucoup, parmi ses camarades socialistes en doutent.

    PAS TOUT A FAIT LE IN

    Remi Carton a vraiment la dent dure contre les dissidents : « La présence et la prise de parole, à la plénière d’ouverture, de Jean-François Fountaine, maire de La Rochelle élu en dissidence contre la candidate investie par le Parti après des primaires ouvertes, est une honte ! Qui peut croire ce qu’on raconte, qui peut nous prendre au sérieux, si on invite nos dissidents exclus à venir crâner devant une salle de 4000 personnes ? Et on s’étonne encore d’avoir des élus socialistes qui cumulent ? Si tout ce qu’ils risquent en allant contre la volonté des militants, c’est ce genre « d’exclusion » et un grand public, je veux être et élu, et cumulard le plus vite possible ! » tonne t-il manifestement admiratif, mais sans trop,  de la ministre de l’Education Nationale : « Beaucoup d’applaudissements et d’hommages à Najat Vallaud-Belkacem. Presque trop : on avait le sentiment que l’instrumentalisation de la polémique initiée par la droite était trop systématique ». En tous les cas, beaucoup de rencontres et d’échanges dans et hors des réunions : « Les militants ont clairement besoin de parler et d’échanger entre eux ». Par contre, l’idée d’Etats Généraux des Socialistes, ne trouve pas grâce à ses yeux : «  C’est de la douce rigolade. On a moins de 3 mois pour contribuer, et dans 6 mois, un comité composé de représentants des motions dealera comme un tapis marocain le texte d’une énième charte non contraignante annexée aux statuts et ignorée des adhérents ».

    ENFIN PRESQUE

     « Je suis en formation élu. On était 50 inscrits lundi, 40 présents mardi. Depuis vendredi midi (début de l’Université d’été), on est 3 » constatait un élu altoséquanais à ses côtés « A mon arrivée sur les lieux, première vision : Philippe Sarre et les MJS 92 (les « résistants ») au milieu d’une engueulade. Valls logeait au Mercure et devait aller à l’Encan, sur les lieux de l’Université d’été. Quelques élus vallsiens l’attendaient à mi-chemin (beaucoup d’autres devant l’hôtel). La meute des journalistes s’approchaient enfin… Pour repartir dans l’autre sens : finalement, Valls va d’abord faire un tour sur le port. Raté les amis ! » Mais le plus important restait dimanche : « Le discours du Premier Ministre a été très efficace, évitant avec art d’approfondir tous les sujets qui fâchent (entreprises, social-libéralisme, etc.). Il a joué sur un domaine sans risque : les valeurs de gauche, la République et la laïcité. A vaincre sans péril, on évite les ennuis. Et il  a été d’autant plus applaudi que les sifflets des militants de l’aile gauche ont poussé le reste de la salle à le soutenir face à un comportement jugé excessif. Et le pire, c’est que même si ce très bon discours ne règle rien, tout le monde a déjà oublié toutes les péripéties de ce week-end et ne se rappellera que de Valls à la tribune ».

  • LA LIBERATION DE VANVES EN AOÛT 1944 AU FIL DES JOURS

    Après les célébrations du débarquement en Normandie le 6 Juin, puis en Provence le 15 Août dernier, Paris et tous les communes franciliennes célébrent le 70 éme anniversaire de leur libération aujourd’hui. Vanves n’échappe pas à la régle avec une cérémonie au monument aux morts à 18H. Occasion de revenir sur les événements marquant de ce mois d’août 1944 au fil des jours à l’occasion de cette rentrée 2014 du blog Vanves Au Quotidien, grâce à des archives et des témoignages reccueillis auprès de vanvéens au fil des années passées, car beaucoup  nous ont quitté depuis et dont le récit de certains, a été repris dans le recueil collectif réalisé Pierre Meige « Paroles vanvéennes », enrichis d’éléments nouveaux. « Après 4 années d’une existence bridée humiliée, nous avons, enfin en Août 1944, la joie de voir surgir partout à Vanves et à Paris les barricades de la libération et d’assister à la fuite de l’oppresseur » écrivait Hippolyte Chailley dans son livre consacré à l’histoire de « Vanves, des origines aux débuts du XXéme siècle ». Il faisait chaud, et même très chaud cet été là,  notamment entre le 11 et le 19 Août, contrairement à cet été 2014.

    10 Août 1944 : Des résistants cachés dans les fourrés du Parc Frédéric Pic tirent sur les bâtiments de l’équipement militaire (Service de Fabrication de l’Armement)  situés rue Larmeroux ( là où il y a aujourd’hui l’école Lemel et les nouvelles habitations réalisées dans les années 80) occupés alors par les soldats de la Wehrmacht

    15 Août 1944 : le comité local des FFI recouvre d’un drapeau tricolore le monument aux morts sans réactions des allemands. Ses membres se réunissaient à la tombée de la nuit dans le parc Frédéric Pic, la fille de l’un d’entre eux, âgée de 17 ans, faisant le gué pour les prévenir si une patrouille allemande approchait.  Le CPL (Comité Parisien de Libération) et le Bureau Confédéral se seraient réunis à plusieurs reprises à Vanves pour mettre au point la libération de Paris en évitant l’insurrection, en liaison avec le CNR (Conseil National de la Résistance). Même Gaston Defferre s’est caché rue de la République alors qu’il avait été envoyé dans la banlieue pour fédérer les réseaux de résistants (FTP, FFI, Libé-Nord et le groupe Guyot dit « Bretelle ») sans grand succès.

    16 Août 1944 : Dans la nuit du 16 au 17 Août 1944, les allemands commencèrent à évacuer le lycée Michelet qui avait servi à abriter un hôpital réservé à la Division motorisée de la Kreigsmarine : klaxons, sifflets, cris, crissements de pneus des véhicules ont perturbé pendant 2 nuits (du 16 au 17 et du 17 au 18) Août) les riverains des quartiers pavillonnaires. Les cartons et les meubles étaient lancés par les fenêtres dans les camions. Ils distribuaient les denrées alimentaires au personnel français de la Kommandantur en déclarant qu’ils reviendraient.

    17 Août 1944 : Des affiches placardées un peu partout dans Vanves, appellent ses habitants à l’insurrection. Ce qui fit réagir la Kommandantur qui demanda au commissaire de police de désarmer ses gardiens de la paix  et envoya une patrouille pour récupérer une vingtaine de pistolets 7.65 (avec un seul chargeur de 6 balles) dont ses agents étaient pourvus. Mais le Commissaire de police qui faisait parti d’un réseau de résistance n’avait pas du tout l’intention  de laisser faire. Il parlementa avec l’officier allemand tant et si bien que ce dernier lui proposa d’assurer la sécurité des abords du lycée, pendant que la Kommandantur et la Kreigsmarine déménageaient et quittaient ce lycée. 

    18 Août 1944 : Dans la soirée, après le départ du dernier allemand, le proviseur Baron, accompagné des autorités municipales, avec le maire Louis Kerautret, visitait les lieux et trouvait dans la cour, un  camion abandonné avec deux mitrailleuses, des munitions et une centaine de grenades à manche. La Défense Passive avait exercée une surveillance rapprochée pour éviter les pillages : « Nous nous sommes installés le soir même à l’entrée » explique Pierre Pannetier. « A un moment, nous avons entendu le bruit d’un camion. Nous pensions que les allemands revenaient. En fait, c’étaient des sapeurs-pompiers de Paris qui venaient nous renforcer ». Par la suite, cet établissement scolaire servit de cantonnement provisoire aux F.F.I.

    19 Août  1944 :  « Il fallait se méfier durant toute cette période, car les allemands lorsqu’ils passaient en trombe dans les rues, pouvaient tirer des rafales sur tout ce qui bougeait. Un père de 4 enfants qui circulait à vélo et avait refusé de s’arrêter, fut tué ce jour là, rue Larmeroux » raconte un témoin de l’époque. Du coup, le maire de Vanves instaura un couvre-feu entre 21H et 6H pour éviter que ses administrés ne trainent dans les rues. Pourtant, cela ne les empêchait pas de commencer à espérer, à envahir les rues de notre commune qui connaissaient alors une grande agitation. La Poste, les Pompes Funèbres s’étaient mis en grève et les trains de la ligne Montparnasse ne roulaient plus. Le bruit courait que « Paris serait déclarée Ville Ouverte » notait dans son journal Mme Lemonnier, épouse d’un ancien président de l’UNC de Vanves. Ce jour là, le Comité Local de Libération s’est présenté à 13H30 à la Mairie pour prendre en main les destinées de la commune : MM Pellegeay, président, Pineau et Magnier furent reçu par Louis Kerautret. Ils lui annoncèrent qu’ils administraient dorénavant la commune au nom du gouvernement de la République en déclarant : « Nous n’avons absolument rien à vous reprocher. Nous savons ce que vous avez fait mais vous avez été nommé par Vichy ». Ils lui demandèrent de rester à leur disposition et de continuer à exercer ses fonctions. Il a célébré d’ailleurs un mariage cet après-midi là.

    AU CARREFOUR DE L’INSURRECTION

    20 Août 1944 : L’événement qui s’est déroulé ce jour là à Vanves a donné son nom au carrefour de l’Insurrection. La trêve demandée par les allemands le 20 Août à 14H n’a pas été respectée à Vanves en raison de deux drames. Le premier s’est déroulé au Clos Montholon : deux tractions occupées par des résistants ont croisé une colonne de camions allemands. La fusillade fut dramatique : 5 allemands et 4 résistants furent tués et 10 civils blessés. « Ce fut un véritable massacre » racontait une mercière qui a assisté au drame de sa fenêtre au 3éme étage d’un immeuble.  « Les allemands tiraient sur les résistants mais aussi sur les passants et même ceux qui regardaient à leur fenêtre. Il y avait des flaques de sang sur une centaine de mètres ». Selon le témoignage de Louis Kerautret (Maire de Vanves), à la suite de ces échanges de coups de feu, « les premières ambulances arrivent. Des blessés sont étendus à terre, une infirmière leur donne les premiers soins. Une camionnette à bord de laquelle se trouvent 2 FTP, Gabriel Crié et Marcel Guittet stoppe. Les deux hommes chargent dans leur véhicule l’un des blessés qu’ils proposent de conduire chez un médecin, le docteur Gillet, avenue Marcel Martinie. Ils n’y parviendront pas. Au carrefour de l’Insurrection, des SS postés dans un blindé, assurent la protection des allemands en fuite. En voyant la camionnette dont le capot est orné d’un drapeau tricolore, ils tirent à la mitrailleuse. Gabriel Crié et Marcel  Guittet sont tués et le véhicule incontrôlé ira s’écraser contre un arbre ». Seul Emile Beauchamps, le blessé qu’ils transportaient, véritable miraculé en a réchappé grâce à l’intervention du docteur Gillet qui l’aurait alors transporté dans son cabinet, contre l’avis de ses habitants qui craignaient des représailles. Il lui aurait prodigué les premiers soins en attendant l’ambulance qui l’a transporté à Corentin Celton. Témoignage confirmé par Louis Kerautret qui indique alors que « deux heures plus tard, le blessé qu’ils convoyaient sera retrouvé et conduit à l’hôpital où il sera sauvé ».

    21 Août 1944 : A la suite des deux drames de la veille, et pendant 48H, Vanves a vécu dans la terreur qu’un troisième ne se reproduise. « Par mesure de précaution, les voitures des résistants furent banalisées et l’on construisit des barricades afin que les Allemands empruntent certaines voies. Mais les occupants, pour quelques heures encore, évitèrent désormais Vanves, préférant emprunter la nationale 306 » raconte Louis Kerautret, Maire.

    22 Août 1944 : Les vanvéens se tiennent au courant des événements par la radio. « Tous les vanvéens comme tous les parisiens avaient l’oreille collée à la radio pour connaître l’état de progression  des blindés de Leclerc. Les nuits étaient secouées par les bombardements d’approches et des fusées éclairantes illuminaient le ciel de Paris » témoignait Henri Louis Barolet, fondateur du CIV et passionné de photos dont certaines prises à cette époque.

    23 Août 1944 : Les premières barricades faites de pavés, palissades, radiateurs, sommiers, s’élevèrent ce jour là en face de la poste, sous le pont de la gare, rues Mary Besseyre, Sadi Carnot et Larmeroux…. Tout le monde était persuadé que les allemands allaient s’enfuir ou se replier en passant par Vanves. « Heureusement que ce ne fut pas le cas, car nous n’étions pas assez armés pour les arrêter et nous défendre » racontait Fernand Verrupen.

    LA LIBERATION  DE VANVES

    24 Août 1944 : A la veille de la Libération, Vanves était en état d’alerte, des hommes, fusils à l’épaule, patrouillaient dans les rues désertes. Beaucoup de vanvéens étaient à l’écoute de la radio, calfeutrés chez eux. Dans la nuit du 24 au 25 Août, ils entendirent le bourdon de Notre Dame ainsi que les cloches de Vanves entrecoupés de coups de canon ou de tirs lointains. « Les allemands retranchés dans le Parc des Expositions, actionnaient leurs gros canons de marine de la DCA, provoquant un bombardement d’une intensité effroyable qui dura plusieurs heures » raconte Nicole Achard, boulangère alors à l’angle des rues Barbés et Victor Hugo en se souvenant de  ce malheureux cycliste tué par les allemands dans une rue voisine l’après-midi de ce 24 Août : « Ils avaient pris pour point de mire la rue où ce pauvre vieux s’engagea à vélo malgré nos signaux. Il fut tué sur le coup et évacué par les secouristes de la Croix Rouge ». C’est ce jour là qu’un jeune vanvéen de 21 ans, demeurant 12 rue Gabrielle d’Estrée, est tué à Versailles : Jacques Jézéquel. Il faisait parti de ces FFI vanvéens partis à la Préfecture de police de Paris avec leurs mitrailleuses et leurs grenades afin d’aider les agents entrés en dissidence et qui furent renvoyer prêter mains fortes à des résistants d’autres communes. Enfin beaucoup plus tard vers 1H30, des résistants sonnèrent à la porte de Mme Lemonnier : « Ils nous demandaient d’héberger une voisine dans notre abri. Ils venaient d’essuyer un tir d’une patrouille allemande ». Mais c’était déjà le 25 Août.

    25 Août 1944 : C’était un vendredi ensoleillé. Tous les immeubles étaient pavoisés de drapeaux : « On vit alors un spectacle étonnant. De chaque fenêtre surgissait comme par miracle, un drapeau tricolore. Tout Vanves était « Bleu, Blanc, Rouge » racontait alors un témoin. Beaucoup d’habitants se précipitaient aux portes de Paris pour voir les chars américains et français. Le tambour municipal Dumez passa dans les rues pour annoncer une cérémonie des couleurs à 15H. « Tout Vanves était là. Les couleurs furent hissées à un mat fixé devant la mairie sous les applaudissements de la foule qui entonna la Marseillaise. Les cloches des églises sonnèrent à toute volée. Le nouveau maire A.Pellegeay qui portait un brassard FFI a prit la parole. La marseillaise fut de nouveau chantée. Puis la foule se rendit au cimetière pour un hommage aux morts. Plusieurs salves de fusils ont été tirées. Enfin, un coussin de fleurs fut déposé devant le monument aux morts » racontait Mme Lemonnier dans son journal. « C’était épique » constatait Pierre Panetier. Un concert a été donné par l’Harmonie Municipale en fin d’après-midi devant le commissariat. Mais le répit fut de courte durée : des bombes incendiaires envoyées sur Paris la seconde nuit de liberté ont terrorisé plus d’un vanvéen qui retrouvèrent le chemin de la cave. « Nous étions dans le parc Falret avec quelques camarades pour fêter l’événement » ajoutait-il.

    26 Août 1944 : Les américains sont arrivés en blindés par la rue Ernest Laval pour rejoindre les bâtiments de l’Equipement (alors face à l’actuelle Piscine Municipale) où était installé leur PC. De nombreux vanvéens se sont retrouvés au bord des rues pour les acclamer. « Ils nous ont distribué du chewing-gum et nous ont demandé du whisky et du cognac » se souvenait la fille d’Edouard Vasseur. « Certains officiers et sous-officiers ont été hébergés chez l’habitant. Ils y sont restés 3 jours ». Gisèle Olivier et André Deuse se souvenaient de cette longue file de véhicules militaires garés le long des trottoirs entre l’Equipement et la Gendarmerie. 80 Femmes auraient été tondues dans un local  en-dessous de l’école de Centre, rue J.Cabourg, une grille les séparant d’une foule vindicative ce jour là ou le lendemain. Mais la tension a commencé à baisser, le ravitaillement s’améliorait, mais les vanvéens ont continué à aller chercher leurs bons de rationnement rue Murillo dans l’ancienne caserne des Pompiers (devenu le Club Murillo).

     

    Epilogue : Il est intéressant de noter que c’est entre la fin 1944 et 1947 que la municipalité dirigée par A.Pellegeay (communiste) de la Libération d’août 1944 à 1947, a donné le nom de résistants morts pour la France à de nombreuses rues : Guy Mocquet et René Sahors le 18 Décembre 1944, Antoine Fratacci, Ernest Laval, Louis Dardenne, René Coche, Victor Basch, Jacques Jézequel, Antoine Marcheron, Jean Bleuzen, Marcel Martinie, Mary Besseyre le 5 Décembre 1945, Marcel Yol le 5 Avril 1946, Albert Culot et Albert Legris le 4 Juillet 1946. Enfin, pour la petite histoire, la Municipalité de l’époque a donné le 5 Avril 1946, le nom de Boulevard de Stalingrad au Boulevard du Lycée « afin de rendre hommage à l’héroïque résistances des soldats du peuple russe dans Stalingrad, et perpétuer le souvenir de cette glorieuse résistance ». Boulevard qui retrouva son nom d’origine après l’élection de René Plazanet en 1947.