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budget 2014 de l’etat

  • DEBAT REGIONAL SUR LA TRANSITION ENERGETIQUE : Vanves à la pointe du combat avec Lucile Schmid (EELV)

    Avec le projet de loi sur les métropoles, la transition énergétique est le second grand théme de cet été 2013 en Ile de France comme ailleurs. Lucile Schmid conseillére munincipale EELV est intervenu sur ce théme lors de la création de la Fondation pour l’Ecologie Politique (FEP) qui a donné lieu à des tables rondes le 28 Juin dernier. La ville de Vanves est dans les travaux pratiques avec son agenda 21 – Plan climat qui vient de faire l’objet d’un encart spécial dans le Vanves Info de Juillet/Août 2013 puisque c’est l’une de ses traductions sur le terrain. Le conseil Régional dans lequel siége Bernard Gauducheau, maire UDI de Vanves, a lancé un vaste débat sur ce théme qui a rassemblé plus de 3000 franciliens depuis le début de l’année lors de plusieurs conférences régionales dédiées aux enjeux en matière de décentralisation et de gouvernance, aux scenarii contrastés de la transition énergétique et leurs implications sur notre quotidien, la transition énergétique et la rénovation thermique dans les bâtiments publics… Des Rencontres départementales ont permis d’aborder des sujets brûlants comme l’exploitation des huiles de schistes  ou les moyens de lutter chacun contre la précarité énergétique…

     

    Une consultation réalisée à l’occasion de ces différentes rencontres auprès de franciliens par la Région, a montré que des leviers existent : Mise à dispositions de solutions technologiques innovantes pour une plus grande efficacité énergétique (73% des consultés), soutien financier pour des travaux et des achats d’équipements favorisant l’efficacité énergétique (70%). Malgré des freins : solutions difficiles à mettre en œuvre (47%), manque d’argent pour s’équiper afin d’accroître l’efficacité énergétique de leur logement ou de leur véhicule (42%). Parmi les priorités à mettre en œuvre pour cette transition énergétique, les franciliens consultés  plébiscitent la réorientation des investissements vers les énergies renouvelables et le développement des filières économiques (45%), l’introduction d’une fiscalité écologique et incitative type prêts à taux zéro, déductions fiscales, subventions (44%), le lancement d’un vaste programme de R&D au niveau national (30%).  

     

    « Un tropisme social très marqué sur le problème de la précarité énergétique a été mis en évidence - 13% des franciliens consultés se sentent en précarité énergétique, et 50 % ont des craintes !- ainsi qu’une forte volonté de développement territorial des énergies locales et renouvelables. L’impératif de la sobriété est ressorti parmi les grandes priorités. Ainsi qu’une forte volonté de développement territorial des énergies locales et renouvelables.  On notera par contre que les questions relatives au développement économique et à la création d’emplois liés à la transition énergétique ont été peu traitées, ce qui est dommage, mais c’est un signal qu’il faut interpréter » constatait la vice présidente de la Région chargée de l’environnement, Corinne Rufet, en dressant un bilan de cette concertation tout en se réjouissant  « d’être entrée dans le vif du sujet, à savoir comment faire concrétement». La Région souhaite appuyer les propositions faîtes  tout au long de ces débats, dans six domaines : la formation professionnelle notamment pour adapter les formations dans les métiers du bâtiment,  le financement de la transition énergétique à travers la SEM ENERGIE POSIT’IF, le développement des réseaux de chaleur, la méthanisation, les pétroles de schiste avec l’opposition de la région à la fracturation hydraulique, et la gouvernance.

     

    Alors que la Région était entrée dans l’exercice pratique, à la Fondation pour une Ecologie Politique, Lucile Schmid a essayé lors d’une table ronde de définir cette transition énergétique dont tout le monde parle aujourd’hui : « Un modèle de développement écologique où les relations entre les êtres humains et la nature seraient substantiellement transformées, où les fonctionnements des secteurs de l'énergie, de l'agriculture, des services non marchands seraient repensés, où l'urbanisme et les transports seraient réorganisés. En bref la transition serait une manière de nous mener à une véritable révolution mentale, sociale, spatiale et économique » tentait elle d’expliquer en constatant que « le terme de transition est par définition vague puisqu'il renvoie au fait de passer d'un état à un autre. Reste donc à créer une dynamique pour lui donner un sens, pour en faire un processus. Avec une vraie difficulté dans le cas de la transition écologique car le modèle que nous appelons de nos voeux est en rupture forte avec l'actuel. Nous devons donc anticiper des résistances importantes des acteurs qui sont partie prenante du modèle économique et social d'aujourd'hui ». Et il y en a. Il suffit de se souvenir du limogeage de la ministre Batho (Environnement) encore tout récemment. D’ailleurs, elle note que « les expressions « transition écologique » et « transition énergétique » sont le plus souvent employées indifféremment. « En septembre 2012, au moment de la conférence environnementale, François Hollande parle bien de transition écologique, une transition écologique dont la transition énergétique est en quelque sorte le premier acte et le point central ».

     

    A ses yeux, il n'est donc pas étonnant que cette notion s'inscrive difficilement dans les échéances politiques et n'ait pas réellement modifié les politiques publiques : « Jusqu'à présent la perspective de la transition écologique n'a pas modifié la répartition traditionnelle des compétences et du rapport de forces administrativo-politique entre le ministère de l'écologie et les ministères de l'économie et du redressement productif. Le ministère de l'écologie n'a aucun service en commun avec la sphère de Bercy. Et en termes de hiérarchie administrative il reste un ministère secondaire. Alain Juppé avait été un éphémère ministre d'Etat du développement durable, numéro deux d'un gouvernement. Et on a presqu'oublié cette innovation administrative que la majorité de gauche actuelle n'a jamais envisagée ».  Et de rappeler que « le ministère de l'écologie est maltraité (plus de mille emplois supprimés) tandis que le ministère de l'emploi en gagne près de 2000 (sans doute à cause de "l'effet chômage") » dans le cadre de la préparation du budget 2014. « Comment peut-on imaginer dans ces conditions de prêter à ce ministère le pouvoir de proposition nécessaire en termes de stratégie d'investissements pour la transition écologique? » 

     

    Elle note qu’il n’y a pas de lien entre l'agenda écologique et l'agenda social : « Ce sont des exercices parallèles. Il y a quelques jours la deuxième conférence sociale du quinquennat de François Hollande a eu lieu. Je ne crois pas que le mot écologie y ait été beaucoup prononcé.  Que les emplois d'avenir et la réforme de la formation professionnelle puissent avoir un lien avec la transition est pourtant une évidence »…. « L'épisode très commenté du retrait de la synthèse des débats sur la transition énergétique du site officiel à cause de l'opposition du MEDEF à l'évocation d'une fiscalité écologique est significatif. Certaines ONG ont failli claquer la porte. Là encore l'émergence de nouveaux sujets, d'autres aegndas pose un problème d'innovation institutionnelle et méthodologique »…. « Aujourd'hui il faut être conscient que la remise en cause de certains intérêts économiques sera difficile, qu'elle doit être organisée et ne peut être laissée à la loi du marché. Qu'il s'agisse de la stratégie d'investissement, du rôle de l'Europe (Green new deal), de la discussion démocratique l'intervention des acteurs politiques est indispensable, une stratégie publique doit être définie » indiquait elle en concluant : « Cessons d'organiser le parallélisme des mondes et de gagner du temps en parlant de la transition écologique sans la pratiquer. Nous avons à organiser une culture commune de la transition écologique et des enjeux liés aux questions de l'emploi et de la lutte contre les inégalités. Nous avons  à interpeller les responsables politiques. Et s'ils ne changent pas, posons nous la question de notre responsabilité démocratique! »