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  • COMMENT A VANVES VIT ON CE CONFINEMENT HISTORIQUE… AU LYCEE MICHELET AVEC LE PROVISEUR ERIC BISET

    Contrairement à ce que ne laissent le croire, tous ces collèges et ces lycées fermée, l’activité est intense, mais à distance, puisque l’ensemble de ces établissements scolaires, avec leur équipe pédagogique, assurent une continuité pédagogique  comme l’expliquent à Première Heure, Eric Biset proviseur du lycée Michelet (Vanves) qui est une cité scolaire avec collége, lycée et classes préparatoires. Même si  aujourd’hui, la plupart sont en vacances pour quinze jous. Mais ils avaient d’un break après ses trois semaines de confinement et de sollications par leurs enseignants. Depuis le moment où a été réalisée cette interview et sa parution, le ministre Jean Michel Blanquer a annoncé que toutes les épreuves du baccalauréat et du brevet seront validées en contrôle continu, que de manière inédite, tous les élèves de collège auront donc cours jusqu’au 4 juillet. Il a prévenu  que l’obtention du diplôme sera «suspendue à un contrôle d’assiduité. Comme pour le baccalauréat, le fait de rester jusqu’au 4 juillet est une condition sine qua non, dans la mesure où il y aurra un retour à la normale dans l’intervalle»

    Vanves Au Quotidien - Comment assurez-vous au lycée et au collège cette continuité pédagogique ?

    Eric Biset : «Elle se déroule de plusieurs façons : Après quelques jours difficiles en termes de connections, lors de la première semaine de confinement, parce que le département et la Région n’avaient parfaitement calibré le nombre de connexions liées à cette activité,  les choses sont rentrés dans l’ordre mercredi. Nous utilisons beaucoup l’ENT (Environnement numérique du Travail) qui dispose d’outils nous permettant de faire énormément de choses. Et nous communiquons par mail bien sûr. L’activité presque est aussi importante qu’en période normale. Les professeurs continuent à faire des cours en ligne, avec leurs élèves, aux heures de cours qui étaient prévus, souvent sur des séquences plus courtes. Le fait de la distance entre le professeur et les élèves pose des problèmes d’échanges, car les élèves ont du mal à poser des questions et à entrer dans un échange direct, parce que les lois de communication sont très définies sur la partie informatique. On voit bien qu’on perd cette interaction et ce vrai rôle l’enseignant dans sa classe. Mais beaucoup de choses se passent !

    VAQ - C’est tout simplement de la visio-conférence ?

    E.B. : «Tout à fait pareil ! Plusieurs systèmes sont utilisés. Notamment un système où le professeur n’a que le son, mais pas d’images. Parce qu’on s’aperçoit qu’avec un professeur et 35 élèves, ce sont  36 connexions, 36 fois une vidéo qui n’apporte pas grand-chose au cours en lui-même. Utiliser uniquement le son est plutôt agréable.   

    VAQ – Qu’est-ce que cela implique, dans les coulisses, d’assurer cette continuité pédagogique ? 

    E.B. : «Nous avons eu mercredi, une visio-conférence avec la directrice académique pour faire une réunion de bassin, c’est à dire avec les chefs d’établissements du bassin de Vanves, soit 40 personnes, pour faire un point sur les mesures prises pour la fin de l’année scolaire, le calendrier avec les éléments dont nous disposons, peu nombreuses, parce que les annonces devraient être faites d’ici la fin de la semaine, notamment sur le passage des examens du Diplôme National du Brevet  et du baccalauréat, avec la suppression des épreuves orales, le maintien ou pas des épreuves écrites, peut être un léger décalage du calendrier…. Le ministére de l’Education national travaille sur plusieurs scénariis, mais cela fera partie des éléments que nous allons étudier prochainement.  

    La Principale adjointe chargée du collège a envoyé un mail aux enseignants sur ce qui passe en précisant que les élèves allaient avoir besoin d’un «break,» car ils sont énormément sollicité par l’ensemble de l’équipe, s’ils répondent à toutes les demandes, ce qui est le cas. Ils ont vraiment un taux d’occupation important durant la semaine. Les parents découvrent comment vivre 24H sur 24 avec ses enfants, que ce n’est pas aussi simple que prévu de vivre ensemble confiné, avec inévitablement des frictions. Or les enfants ont besoin de sortir de décompresser, et là, ils restent confinés dans un même lieu, ce qui peut poser des problèmes pour certains parents

    VAQ - Et pour les lycéens ?

    E.B. : « Le problème est le même, avec la même diversité, mais le suivi est plus facile avec ses élèves parce qu’ils sont plus binaires, très volontaires ou pas du tout. Là les choses sont très claires, alors que les collégiens sont plus fuyants. Il faut aller les chercher là où ils sont. C’est le travail réalisé par le personnel qui n’est pas en charge de cours, comme la principale adjointe, la conseillère d’éducation qui relancent, sur la demande des enseignants qui indiquent qu’il en manque un ou deux sur la trentaine d’élèves, qui ne répondent pas, qui ne renvoient pas leurs devoirs. Ils appellent les familles, les élèves et essaient de comprendre ce qui se passe.

    VAQ. - Comment cela s’est passé pour les élèves non équipés d’ordinateurs ?

    E.B. : «Nous avons mis à disposition trois ordinateurs portables pour des élèves qui n’avaient pas de moyens numériques à la maison. L’élément que nous n’avons pas, et qui est un souci pour les familles qui ont deux ou trois enfants, concerne l’équipement et la connexion :  il est compliqué d’avoir 3 ordinateurs connectés sur Internet lorsque vous avez 3 enfants scolarisés au collège et au lycée. Beaucoup n’ont un ordinateur fixe et un portable, sans avoir la possibilité de réaliser  3 connexions. Il faut bien réguler que les temps de mise en ligne soit séparé d’un temps de travail personnel. Notre travail quotidien avec la principale est de bien vérifier, avec les enseignants, quelles sont les difficultés que rencontrent les enseignants sur le retour des devoirs etc…

    VAQ. - Est-ce que la Région et le département ont mis en place des dispositifs spécifiques ?

    E.B. : «Les collectivités territoriales ont beaucoup travaillé pour maintenir à niveau les serveurs, les connections, même si on a encore quelques soucis avec les messageries, avec une période difficile entre 15H et 18H. Du coup, on lit les mails avant ou après. Elles ont surtout beaucoup développé et valorisé tout ce qui était déjà en ligne, que les gens connaissaient peu ou pas. Elles ont mis du personnel à disposition, surtout à la Région, et à l’Etat, avec les correspondants TIE de bassin en matière de NTCI qui ont été très sollicité et nous ont beaucoup aidé à mettre en place toutes ces classes virtuelles, à former des professeurs à distance, à mettre en place des tutoriels pour savoir comment se connecter, avec des sites pour tester leurs connaissances dans le numérique qui sont très bien fait.

    VAQ -Portez-vous une plus grande attention à ceux qui vont passer le bac ou d’autres examens prévus en fin d’année scolaire ?

    E.B.  : «Pour les classes préparatoires, j’avais pris un certain nombre de décisions en interne, notamment pour la continuité pédagogique, avec le principe des colles orales, classiques et régulières en classes préparatoires, dans les matières régulières. J’ai maintenu le principe de colles à distance pour les élèves, par vidéo, jusqu’à ce que ministre de l’Education national décide de les suspendre le 1er Avril. Pour  la simple et bonne raison que ses concours changeront de formes, les élèves seront sélectionnés uniquement sur des épreuves écrites, les oraux étant supprimés des concours. Pour le bac, il a été maintenu, à la demande, et en termes d’organisation, pour certaines disciplines, un bac blanc à distance. C’est à dire un mécanisme d’entrainement par les élèves à un devoir chez eux au lieu de l’être au lycée. On leur envoie le sujet à 8H du matin, et ils doivent le renvoyer à midi, soit sous une forme numérique, soit une forme papier écrit, soit scanné, ou pris en photo avec le portable, dans les délais impartis avant 12H/12H30. Comme la mise en confinement a été très rapide, on n’a pas pu se réunir pour discuter ouvertement d’autres modalités, en envoyant des devoirs à faire sous une autre forme, en ne respectant pas ce calendrier d’examens blancs prévu.

    VAQ -Et pour les collégiens ?

    E.B. : « Nous avons fait des fichiers,  des  documents sur tout ce que les élèves peuvent aller voir à la TV, sur les chaînes de C+,  la 5, Arte…sur des thèmes bien particulier, avec des conseils sur des films à regarder, afin  qu’ils puissent alterner entre  connaissance et culture,  et  leur travail. Il y a des conseils en lectures, sur tout ce qui peut être fait en broadcast sur France Culture par exemple, en essayant de leur donner le maximum d’informations

    P.H. – Qu’est-ce que toute cette période de confinement va changer ?

    E.B. : « Nous avons vraiment fait un bond sur l’utilisation du numérique que l’on ne connaissait pas, à tous les niveaux. Les réunions, en tant de chefs d’établissements, seront de plus en plus à distance, pour éviter les déplacements en IDF pour gagner du temps. En 1H de temps mercredi dernier, on a fait ce qui nous consommait une après-midi d’habitude avec les déplacements au rectorat. Il y aura un avant et un après confinement sur un certain nombre de pratiques. Mais il ne faut s’attendre à une vraie révolution, parce que les gens vont très vite récupérer les pratiques anciennes, mais il y aura quand même, pour beaucoup, de nouveaux usages, en particulier dans le domaine du numérique.    

    P.H. - Préparez-vous déjà l’après confinement avec le retour des éléves ?

    E.B. : « Nous avons réfléchi sur un certain nombre de choses, et c’était l’un des thèmes de notre visio-conférence de Mercredi dernier. Certains parlent d’une Rentrée progressive ou étalée.  Elle devrait être étalée, notamment pour le personnel qui doit rentrer dans leur intégralité, avant les élèves, puisque l‘établissement n’est pas apte à recevoir les élèves et les enseignants dans les meilleures conditions possibles, car il faut le nettoyer, tout le personnel étant parti très vite lors de l’application du confinement. Pour les élèves,  certains prônent une reprise étalée comme une pré-rentrée de façon à pouvoir les accompagner dans leur retour, car il y aura beaucoup d’excitation pour le collège. Pendant ce temps-là, des services d’intendance ont beaucoup de travail parce qu’il y a beaucoup de régularisation à faire sur ce qui était prévu, notamment en matière de restauration scolaire, d’ordres recettes, de comptes financiers alors qu’ils devaient être avalisés par les conseils d’administration avant fin Avril et qui ont été reporté jusqu’au 30 Juin

  • LA RENTREE SCOLAIRE A VANVES : MICHELET SUR LE POINT D’EXPLOSER ?

    La cité scolaire Michelet serait elle en sur-effectif : « Au collège, nous avons dépassé la barre fatidique de 30 élèves par classe, au lycée, toutes les classes sont à 35, voir même 37 élèves  pour certaines. Ce qui fait des conditions de travail et de vie quotidienne difficile pour les élèves, se traduisant par exemple par des temps d’attente longs au self service à l’heure du déjeuner : Conçu  1150  élèves, il en accueille 1600 » indique Bernard Gary proviseur du lycée Michelet (sur la photo dans son bureau), en donnant des chiffres :  650 collégiens, 1300 lycéens,  500 étudiants en classes préparatoires,  dont 150 internes pour une centaine de chambres. Là aussi, la liste d’attente est longue, mais le proviseur privilégie les jeunes qui ont vraiment des difficultés à se loger (notamment pour des raisons financières, car leurs familles n’en ont pas les moyens), les autres pouvant financer la location de studios aux alentours. « Nous accueillons les derniers effectifs liés à l’augmentation des naissances en 2000/01, sans compter tout ce qui se construit aux alentours. Compte tenu du prix de l’immobilier, ce sont plutôt des familles un peu installée dans la vie qui viennent et dont les enfants ne sont pas nécessairement dans les maternelles, ce qui rend les prévisions d’effectifs un peu difficile » précise t-il.  Il est vrai aussi que le projet de sectorisation pour les collèges initié un temps par le Conseil Départemental est un échec, car il est au point mort. 

    L’actualité de cette rentrée est l’aplication de la réforme du collége du collége : « Au lycée, on est toujours dans la suite de la réforme du ministre Chatel, ce qui est bien car lorsqu’une réforme est installée, il faut prendre un peu de temps pour voir si elle est efficace. Par contre au collége, c’est l’an I de la mise en place de la réforme avec des programmes qui ont changé à tous les niveaux, 6éme, 5éme, 4éme, 3éme, des nouveaux manuels scolaires, les maisons d’éditions peinent à répondre aux demandes, tous les manuels n’étant pas arrivés, heureusement que le collége est équipé en ordinateur. Nous avons beaucoup travailllé avec les enseignants l’année dernière pour être porêt. Et nous le sommes. Avec le temps, j’ai constaté à chaque fois qu’on demandait au systéme édactif de changer quelque chose, il y avait toujours beaucoup d’inquiétudes, éventuellement de la part de ceux qui disaient « le fonctionnement actuel ne nous satisfait pas ». Mais on va travailler, on va mettre en place, on évaluera » annonce t-il

    D’ailleurs lors de son intervention, devant la communauté scolaire à la veille de la Rentrée, Bernard Gary a déclaré aux enseignants  que sur le plan pédagogique, ils pouvaient être  fier de ce qu’ils ont fait l’année dernière, « car les résultats sont aussi bien au niveau du brevet, du bac  et de nos étudiants en classes préparatoires,  qui ont été très bons ». Et à l’ensemble de la communauté scolaire, enseignants, personnels, vu le  contexte, il a délivré un message de vigilance. « Car même si c’est désagréable de dire cela le jour d’avant- rentrée alors que tout le monde a davantage envie de parler de ses vacances, il faut que cela devienne chez nous une habitude comme les petits japonais qui 's’entraînent régulièrement en prévention des tremblements de terre. C’est malheureux, mais il faut que cela devienne un sixième sens. On a organisé une réunion en Juin pour déjà en parler et nous allons mettre en place un certain nombre de dispositifs de chaînes téléphoniques afin de se donner les moyens de parer au plus pressé ».