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HISTOIRE LOCALE - Page 38

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 27 – LA VIE CONTINUE MALGRE LA GUERRE

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil  de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans à l’occasion des célébrations du centenaire de la « der des der », depuis deux ans maintenant. Le dernier article avait fait part des soucis d’une commune de 15 500 habitants pendant ce dur et long conflit, marqué en cette année 1916  par Verdun bien sûr qui a vu tomber 96 vanvéens cette année là

    Cette année 1916 était marqué par l’une des plus grandes offensives les plus meurtrières de la guerre qui a durée  10 mois en faisant prés de 70 000 morts : Verdun. Le Conseil  municipal s’était réuni un dimanche, 23 Juillet 1916, à 6H du matin pour adresser un « salut fraternel aux collègues du conseil municipal de Verdun si cruellement éprouvé » et exprimer «  les voeux d’un prompt retour dans le cité martyre dont ils sont les dignes représentants ». Au Conseil municipal du 11 Août 1916, Aristide Duru donnait lecture d’une lettre d’un élu de Verdun , Lejeune-Morin, qui  était réfugié à Vanves et faisait état des terribles événements que vivait cette commune.

    Le 21 Octobre 1916, le conseil municipal  créait un diplôme d’honneur remis aux familles des soldats morts au champ d’honneur. « Il constituera le souvenir et l’hommage de notre commune envers les enfants qui ont sacrifié leur vie pour sauver la France » expliquait Aristide Duru, le maire de l’époque. Il continuait, grâce à l’oeuvre des prisonniers de guerre et des combattants de Vanves, à envoyer des colis aux soldats prisonniers : « Nous cherchons ainsi à adoucir leur sort. Nos combattants ne sont pas ainsi oubliés et reçoivent aussi des douceurs qui leur  rappellent que nous pensons toujours à eux et aux dangers qu’ils affrontent pour libérer notre pays de l’envahisseur » indiquait le rapporteur du budget. Ce conseil municipal avait fait confectionner 500 chandails pour la campagne d’hiver dont 161 ont été envoyé aux prisonniers, les autres étant vendus.   

    Aristide Duru avait pour principal souci  d’assurer le ravitaillement de la population afin qu’elle ne manque pas de vivres -  une boucherie municipale frigorifique ayant été ouverte pour permettre de trouver de la viande à des prix avantageux -  de ménager le stock de charbon disponible dans la ville, en constituant des stocks de précaution, et organiser des distributions aux indigents, aux familles des mobilisés… d’un côté et  des ventes spécifiques  aux vanvéens et aux industriels d’un autre. Mais dés le Conseil municipal du 21 Octobre 1016, il fixait le prix de la tonne de charbon à 80 frs et décidait qu’il sera exclusivement destiné à des usages domestiques et non industriels. Il prévenait que les blanchisseurs ou les industriels qui tenteraient de s’en fournir frauduleusement feraient l’objet de sanctions et ne pourraient plus bénéficier de charbon provenant du stock de la commune.

    Le Conseil Municipal du 11 Août 1916 décidait de l’achat de 510 paires de chaussures pour aider les familles qui se plaignaient de difficultés à s’en procurer à la veille de la Rentrée scolaire, et de les vendre à un prix variant de 11,95 à 12,95 fr. Il instituait une indemnité de cherté de la vie à tous les employés communaux  (0,75 Frs par jour) jusqu’à la fin des hostilités. Sans compter qu’il subventionnait le comité d’organisation de la soupe populaire…Un conseiller municipal avait même demandé au Conseil municipal du 21 Octobre qu’il s’intéresse au bois utilisé par les boulangers qui éprouvaient des difficultés à s’en procurer…

    Et tout cela avec un budget communal 1917  qui se montait à 680 965 €, difficile à boucler, la ville devant faire appel à des bons communaux comme elle l’a fait pour 95 000 € le 21 Octobre 1916  puis pour 100 000 frs le 15 Novembre 1916, afin équilibrer le Budget supplémentaire de 1916. Les recettes avaient baissé, comme l’indiquait le rapporteur du budget,  les taxes spéciales d’octroi qui ne rapportant plus que 61 000 fr au lieu de 135 000 fr, ou les impositions extraordinaires. La commune  n’en continuait pas moins à effectuer quelques travaux malgré l’état de guerre : goudronnage des cours des écoles du centre, travaux de viabilité rue Falret. 

  • MARINA TVETEAVA A VANVES : LE TRAGIQUE DESTIN D’UNE INSOUMISE

    Ce cadeau de la Russie à Vanves avec ce buste de Marina Tsetaeva (18892-1941) est l’occasion de rappeler le court séjour d’une grande poétesse russe dans notre commune entre les deux guerres, de 1934 à 1938 : « Nous demeurions dans  une magnifique maison de pierre qui a deux cent ans. C’est presque une ruine. Mais j’espère qu’elle durera encore le temps qu’il faudra, un endroit magnifique, une rue plantée de magnifique marronniers. J’ai une chambre magnifique, deux fenêtres et dans l’une d’entre elles, un énorme marronnier à présent jaune comme un éternel soleil. C’est ma plus grande joie » écrivait elle à une amie de Prague depuis ce 65 de la rue Jean Baptiste Potin  qui longeait alors le long mur d’enceinte de la maison de santé du docteur Falret. Elle y a consacré un poème « La Maison » en 1935 que reproduit un petit livre rappelant ce séjour vanvéen, « La Maison de Vanves » avec des poèmes inédits présentés et traduits par Véronique Lossky, entrecoupés de commentaires sur sa vie en exil, les lumières et les ombres des années parisiennes    

    « On la disait infréquentable, infidèle en amour comme en amitié, d’une noirceur colérique, d’humeur toujours mélancolique. Elle-même se définissait comme une frondeuse. Elle fut sans doute tout cela, et peut être pire. Mais elle était aussi la Tsvetaeva, un des plus grands écrivains russes de l’entre deux guerres, aux côtés de Pasternak dont elle fut l’intime, Mandelstam et Alkmatova. Comme eux, elle aura connu l’exil contraint, les désillusions et les persécutons d’un régime de fer et de sang »écrivait l’un des spécialistes de cette poétesse du siécle d’argent de la culture russe (début du XIXéme siécle), Thierry Clermont. En arrivant à Paris puis à Vanves, cette fille du fondateur du Musée des Beaux Arts de Moscou (Musée Pouchkine)  avait déjà publié deux recueils de poémes au moment de la Révolution d’Octobre. Elle avait frappé à la porte de la NRF, écrit à Gide et à Anna de Noailles dont elle avait en russe un roman. Elle vivait alors de subsides, de traductions, et grâce à l’aide de quelques amis, avec ses deux enfants. « Durant cette période, elle délaisse la poésie au profit de la prose, s’échinant avec brio, à poétiser son quotidien dans une incessante quête spirituelle » explique Thierry Clermont. Ce séjour parisien et vanvéen fut d’ailleurs une de ses périodes les plus prolifique, écrivant à Vanves « La Chanteuse » et « La Maison » où elle décrit le marronier   

    Mais voilà, son mari qui avait rejoint les rangs de l’armée blanche avait viré de bord et pris le parti des bolcheviques où il grimpait dans les échelons en animant le réseau parisien du BKVD (futur KGB),  Marina Tsvetaeva passa alors du statut d’indésirable à paria pour la communauté russe, surtout après l‘assassinat d’un opposant, s’entêtant à être ni blanche, ni rouge, mais à jouer les insoumises. Elle le rejoindra à Moscou en 1939, reléguée dans la lointaine Tatarie où elle se suicida un jour d’été 1941, à bout de forces. Selon son compatriote, l’ex-dissident Joseph Brodsky, la voix de Marina résonnait de quelque chose d’inconnu et d’effrayant pour l’oreille russe : l’inadmissibilité du mode. IL est d’ailleurs étonnant de savoir que Soljenitsyne lui a rendu hommage, dans un lieu qu’ont beaucoup fréquenté les vanvéens d’un certain âge lorsqu’ils allaient en colonie de vacances : Saint Gills Croix de Vie. Il avait inauguré en Septembre 1993 une stèle, prés des dunes, dédiée à Marina Tsvetaeva qui avait séjourné en 1926 là après son arrivée en France : « Je suis heureuse d’être en Vendée, qui a donné jadis un si magnifique élan de liberté » écrivait elle le 9 Mai 1926       

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 25 - LES SOUCIS D’UNE COMMUNE PENDANT CETTE DURE ET LONGUE PERIODE DE GUERRE

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil  de l’actualité et des anniversaires qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans à l’occasion des célébrations du centenaire de la « der des der ». La dernière fois, il rappelait ce qui se passait à Vanves  alors que la France célébrait le début de la bataille de Verdun. 3 mois plus tard alors que François Hollande et Angela Meckel célèbrent aujourd’hui le centenaire de cette longue bataille, il revient sur les événements qui ont marqué Vanves en ce printemps 1916  (Photo d’un panneau réalisé par des collégiens de Michelet sur la guerre 1914-18 à l’occasion de la Semaine de la presse)

    « Etant donnée la dure et longue période de guerre que nous traversons, nous étions en droit d’avoir des craintes sur les prochaines répercussions que cet état de chose pourrait avoir sur notre budget qui a eu à faire face à de lourdes tâches. Jusqu’ici ses craintes ne sont pas réalisées, grâce à la sagesse de notre administration municipale et à la vigilance active du maire qui sûrent par la création des Œuvres des prisonniers de guerre et des combattants de Vanves, alléger les finances communales de la plus grande part de nos charges » déclarait M.Richard rapporteur du budget au conseil municipal du 27 Mai  1916 en constatant que « la guerre s’est fait sentir en ralentissant la consommation, en arrêtant la construction. Elle s’est traduite par 80 000 frs de recettes d’octroi en moins, des retards ou des loyers impayés ». Le maire Aristide Duru ajoutait « qu’en différant le paiement des contingents communaux, cela a permis de ne pas faire appel aux bons communaux et d’éviter de payer des intérêts très onéreux ». 

    Ce conseil municipal s’est surtout prononcé pour l’installation d’une boucherie de viande réfrigéré, la création d’un comité d’approvisionnement communal qui disposait d’un fonds de roulement pour les achats au comptant et d’un crédit de1000 frs pour les achats en  gros dont le montant serait remboursé à la caisse communal au fur et à mesure de la vente à la population.  Il regrettait la décision du directeur départemental des postes et télécommunications d’équiper en lampes de poches les facteurs qui rencontrent des difficultés par suite de l’insuffisance de l’éclairage des rues notamment pour effectuer leur distribution jusqu’à 19H. Il décidait que la distribution des prix à la fin de l’année scolaire, serait remplacée par une cérémonie patriotique et de la distribution d’un livre de 5 frs aux orphelins à la condition « qu’ils fréquentent assidûment l’école et qu’ils se montrent digne du glorieux héritage que leur a laissé leur père mort au champ d’honneur pour la défense du pays ».

    Le lendemain de ce conseil, le 28 Mai 1916, Aristide Duru participait à une cérémonie patriotique à l’hopîtal militaire auxiliaire de Vanves (Lycée Michelet) au cours de laquelle il remettait la croix de guerre à un blessé. Il en profitait pour demander au docteur Poulin, médecin chef de cet hôpital  d’organiser des consultations gratuites pour les habitants. Un peu plus tard, la municipalité organisait les 10-11-12 Juin 1916 « les journées de »Vanves pour les prisonniers et les combattants » avec ventre de trèfles à 4 feuilles. Ocsasion d’indiquer que l’œuvre avait envoyé 129 colis aux prisonniers et que 300 combattants nécessiteux étaient ainsi assistés.  Le conseiller municipal Fournet souhaitait que tels envois aient lieu chaque mois si les ressources le permettaient… A suivre