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HISTOIRE LOCALE - Page 36

  • MARINA TVETEAVA A VANVES : LE TRAGIQUE DESTIN D’UNE INSOUMISE

    Ce cadeau de la Russie à Vanves avec ce buste de Marina Tsetaeva (18892-1941) est l’occasion de rappeler le court séjour d’une grande poétesse russe dans notre commune entre les deux guerres, de 1934 à 1938 : « Nous demeurions dans  une magnifique maison de pierre qui a deux cent ans. C’est presque une ruine. Mais j’espère qu’elle durera encore le temps qu’il faudra, un endroit magnifique, une rue plantée de magnifique marronniers. J’ai une chambre magnifique, deux fenêtres et dans l’une d’entre elles, un énorme marronnier à présent jaune comme un éternel soleil. C’est ma plus grande joie » écrivait elle à une amie de Prague depuis ce 65 de la rue Jean Baptiste Potin  qui longeait alors le long mur d’enceinte de la maison de santé du docteur Falret. Elle y a consacré un poème « La Maison » en 1935 que reproduit un petit livre rappelant ce séjour vanvéen, « La Maison de Vanves » avec des poèmes inédits présentés et traduits par Véronique Lossky, entrecoupés de commentaires sur sa vie en exil, les lumières et les ombres des années parisiennes    

    « On la disait infréquentable, infidèle en amour comme en amitié, d’une noirceur colérique, d’humeur toujours mélancolique. Elle-même se définissait comme une frondeuse. Elle fut sans doute tout cela, et peut être pire. Mais elle était aussi la Tsvetaeva, un des plus grands écrivains russes de l’entre deux guerres, aux côtés de Pasternak dont elle fut l’intime, Mandelstam et Alkmatova. Comme eux, elle aura connu l’exil contraint, les désillusions et les persécutons d’un régime de fer et de sang »écrivait l’un des spécialistes de cette poétesse du siécle d’argent de la culture russe (début du XIXéme siécle), Thierry Clermont. En arrivant à Paris puis à Vanves, cette fille du fondateur du Musée des Beaux Arts de Moscou (Musée Pouchkine)  avait déjà publié deux recueils de poémes au moment de la Révolution d’Octobre. Elle avait frappé à la porte de la NRF, écrit à Gide et à Anna de Noailles dont elle avait en russe un roman. Elle vivait alors de subsides, de traductions, et grâce à l’aide de quelques amis, avec ses deux enfants. « Durant cette période, elle délaisse la poésie au profit de la prose, s’échinant avec brio, à poétiser son quotidien dans une incessante quête spirituelle » explique Thierry Clermont. Ce séjour parisien et vanvéen fut d’ailleurs une de ses périodes les plus prolifique, écrivant à Vanves « La Chanteuse » et « La Maison » où elle décrit le marronier   

    Mais voilà, son mari qui avait rejoint les rangs de l’armée blanche avait viré de bord et pris le parti des bolcheviques où il grimpait dans les échelons en animant le réseau parisien du BKVD (futur KGB),  Marina Tsvetaeva passa alors du statut d’indésirable à paria pour la communauté russe, surtout après l‘assassinat d’un opposant, s’entêtant à être ni blanche, ni rouge, mais à jouer les insoumises. Elle le rejoindra à Moscou en 1939, reléguée dans la lointaine Tatarie où elle se suicida un jour d’été 1941, à bout de forces. Selon son compatriote, l’ex-dissident Joseph Brodsky, la voix de Marina résonnait de quelque chose d’inconnu et d’effrayant pour l’oreille russe : l’inadmissibilité du mode. IL est d’ailleurs étonnant de savoir que Soljenitsyne lui a rendu hommage, dans un lieu qu’ont beaucoup fréquenté les vanvéens d’un certain âge lorsqu’ils allaient en colonie de vacances : Saint Gills Croix de Vie. Il avait inauguré en Septembre 1993 une stèle, prés des dunes, dédiée à Marina Tsvetaeva qui avait séjourné en 1926 là après son arrivée en France : « Je suis heureuse d’être en Vendée, qui a donné jadis un si magnifique élan de liberté » écrivait elle le 9 Mai 1926       

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 25 - LES SOUCIS D’UNE COMMUNE PENDANT CETTE DURE ET LONGUE PERIODE DE GUERRE

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil  de l’actualité et des anniversaires qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans à l’occasion des célébrations du centenaire de la « der des der ». La dernière fois, il rappelait ce qui se passait à Vanves  alors que la France célébrait le début de la bataille de Verdun. 3 mois plus tard alors que François Hollande et Angela Meckel célèbrent aujourd’hui le centenaire de cette longue bataille, il revient sur les événements qui ont marqué Vanves en ce printemps 1916  (Photo d’un panneau réalisé par des collégiens de Michelet sur la guerre 1914-18 à l’occasion de la Semaine de la presse)

    « Etant donnée la dure et longue période de guerre que nous traversons, nous étions en droit d’avoir des craintes sur les prochaines répercussions que cet état de chose pourrait avoir sur notre budget qui a eu à faire face à de lourdes tâches. Jusqu’ici ses craintes ne sont pas réalisées, grâce à la sagesse de notre administration municipale et à la vigilance active du maire qui sûrent par la création des Œuvres des prisonniers de guerre et des combattants de Vanves, alléger les finances communales de la plus grande part de nos charges » déclarait M.Richard rapporteur du budget au conseil municipal du 27 Mai  1916 en constatant que « la guerre s’est fait sentir en ralentissant la consommation, en arrêtant la construction. Elle s’est traduite par 80 000 frs de recettes d’octroi en moins, des retards ou des loyers impayés ». Le maire Aristide Duru ajoutait « qu’en différant le paiement des contingents communaux, cela a permis de ne pas faire appel aux bons communaux et d’éviter de payer des intérêts très onéreux ». 

    Ce conseil municipal s’est surtout prononcé pour l’installation d’une boucherie de viande réfrigéré, la création d’un comité d’approvisionnement communal qui disposait d’un fonds de roulement pour les achats au comptant et d’un crédit de1000 frs pour les achats en  gros dont le montant serait remboursé à la caisse communal au fur et à mesure de la vente à la population.  Il regrettait la décision du directeur départemental des postes et télécommunications d’équiper en lampes de poches les facteurs qui rencontrent des difficultés par suite de l’insuffisance de l’éclairage des rues notamment pour effectuer leur distribution jusqu’à 19H. Il décidait que la distribution des prix à la fin de l’année scolaire, serait remplacée par une cérémonie patriotique et de la distribution d’un livre de 5 frs aux orphelins à la condition « qu’ils fréquentent assidûment l’école et qu’ils se montrent digne du glorieux héritage que leur a laissé leur père mort au champ d’honneur pour la défense du pays ».

    Le lendemain de ce conseil, le 28 Mai 1916, Aristide Duru participait à une cérémonie patriotique à l’hopîtal militaire auxiliaire de Vanves (Lycée Michelet) au cours de laquelle il remettait la croix de guerre à un blessé. Il en profitait pour demander au docteur Poulin, médecin chef de cet hôpital  d’organiser des consultations gratuites pour les habitants. Un peu plus tard, la municipalité organisait les 10-11-12 Juin 1916 « les journées de »Vanves pour les prisonniers et les combattants » avec ventre de trèfles à 4 feuilles. Ocsasion d’indiquer que l’œuvre avait envoyé 129 colis aux prisonniers et que 300 combattants nécessiteux étaient ainsi assistés.  Le conseiller municipal Fournet souhaitait que tels envois aient lieu chaque mois si les ressources le permettaient… A suivre

  • FUSION ISSY/BOULOGNE : VANVES RATE LE COCHE…COMME D’HABITUDE

    Comme le Blog l’avait indiqué la semaine dernière, la fusion Issy les Moulineaux/Boulogne est en bonne voie. La première étape, grâce à  deux délibérations des deux villes,  devrait être franchie finJuin/début Juillet. D’autant plus que l’Etat voit cela d’un bon œil. Rappelons que le préfet de Région avait déclaré que « c’était un bon signe » pour d’autres fusions en région Ile de France où, pourtant, il n’y avait pas réellement une tradition  d’intercommunalité par rapport à la province. Mais voilà, Vanves ne serait pas de la partie ! Pierre Baguet aurait déclaré à propos de son maire « qu’il se débrouille ! » lorsqu’était évoqué l’idée de voir Vanves rejoindre cette commune nouvelle. La tentative de putsch de la présidence de GPSO de PC Baguet a été laissée des traces, dans laquelle s’était fortement impliqué Bernard Gauducheau contre son collégue de Boulogne. D’autant plus que Pierre Christophe  Baguet devrait se retrouver  maire de la commune nouvelle formée par Boulogne et Issy les Moulineaux, et André Santini président de GPSO.  Ainsi Vanves risque de rester à l’écart d’un mouvement qui commence à se dessiner. Notamment dans GPSO avec un projet similaire entre les villes de Meudon-Sévres-Ville d’Avray-Chaville et Marnes La Coquette. Faudra t-il que Vanves se tourne vers Malakoff et Montrouge, à moins que ce soit Paris à défaut ? A moins de connaître un sort qui va à l’encontre de la tendance générale et de devenir le petit village gaulois, comme l’histoire l’a montrée 

    La fusion est une solution qui s’inscrit dans l’histoire de la capitale. Elle s’est construite au fil des siécles en repoussant ses frontières au-delà de la petite couronne. Le 1er Janvier 1860, elle annexait toute une partie de sa banlieue pasant de 3 370 à 7 802 ha et augmentait sa population de 500 000 habitants. Car à l’époque, Montmartre, Les Batignolles, La Villette, Belleville, Grenelle, Vaugirard… ne sont pas des quartiers parisiens, mais des villages, situés au-delà de l’enceinte dite des fermiers Généraux qui protège Paris. La frontière était bien marquée car quiconque la franchissait devait s’acquitter de l’octroi, un impôt sur les produits qui rentraient dans la ville. Vanves en a bénéficié jusqu’après la 1ére guerre mondiale, ses recettes s’étant atténuée pendant la guerre 1914-18. Napoléon III, avec pour bras armé le baron Haussmann, avait l’idée de constituer une grande capitale capable de rivaliser (déjà) avec Londres en absorbant ses villages ou en annexant une partie des territoires des communes riverains comme Issy les moulineaux (Plaine Vaugirard où se trouvent l’héliport, l‘Aquaboulevard..), Aubervilliers, Saint Ouen, Gentilly…

    Mais voilà 23 ans plus tard, par décret du 8 Novembre1883, Vanves était amputée du territoire constituée par la ville de Malakoff, alors que notre commune s’étendait jusqu’à Montrouge, lui permettant d’être chef lieu de canton au cours du XIXéme siécle, avec tribunal d’instance, gendarmerie, poste….Sa population d’alors tombait de 12 000 à 6000 habitants et elle devenait la plus petite commune et la plus dense  des Hauts de Seine, mais plus tard.  C’est le chemin de fer qui en a été principalement la cause, coupant ce territoire communal en deux parties inégales, la partie Malakoff étant alors baptisé «le « Petit Vanves » et s’étant développé petit à petit à la limite de la petite ceinture et des fortifications de Paris (aujourd’hui occupé par le Périph).

    Des lotissements et des pavillons à bon marché furent construits par Alexandre Chauvelot qui reçut l’autorisation de Napoléon III de baptiser ce nouveau quartier « la Nouvelle Californie » après avoir fait érigé une tour baptisé « Malakoff » en souvenir de la célébre bataille. Ce quartier s’était tellement peuplé avec restaurants, guinguettes et même un parc d’attraction, que la municipalité de Vanves envisageait de construire une école, d’ouvrir des rues nouvelles…jusqu’au jour où les élus représentant ce nouveau quartier, ont jugé que leur municipalité n’en faisait pas assez, provoquant des crises municipales, avec des voeux demandant l’érection de Malakoff en commune distincte  au début des années 1880 qui aboutirent 3 ans plus tard. Ce qui démontre que Vanves a plutôt subit ses mutations territoriales qu’initié. Et que malheureusement l’histoire risque de se répéter !