« Pour réussir et être efficaces, les artisans de la Société du Grand Paris peuvent être assurés de ma confiance. Le Président du Directoire Etienne Guyot a su montrer son talent et sa dextérité pour concilier les oppositions. Je le remercie de s’être mis à la disposition du gouvernement dès le premier jour » a déclaré Cécile Duflot ministre de l’Egalité des Territoires…et du Grand Paris, à l’occasion de la présentation des projets d’architecte des gares du Grand Paris Express, mardi dernier, à la Maison de l’Architecture. Certains ont pris cela pour un hommage aux responsables de la SGP. Mais voilà, elle s’est bien gardée de citer le nom d’André Santini, président du Conseil de Surveillance de la SGP. Et pour cause, car Jean Vincent Placé, sénateur EELV dénommé par le Canard « Jean Vincent Placeur » a déjeuné tout récemment avec André Santini. Il s’agissait pour ce proche de Cécile Duflot, qui apprécie et entretient d’excellents contacts avec le député maire d’Issy les Moulineaux, de le prévenir qu’il ne serait plus président du Conseil de Surveillance de la Société du Grand Paris, ses prochains jours ou semaines. D’ailleurs le député de Vanves ne se faisait guére d’illusion comme l’avaient constaté beaucoup de ceux qui l’ont approché Mardi dernier à la Maison de l’Architecture. Mais le plat principal est mieux passé dans ce déjeuner à la « rac soc » dont ils sont tous les deux spécialistes
Rappelons qu’André Santini avait été élu le 21 Juillet 2010 lors d’une élection « un peu agité », grâce à Nicolas Sarkozy président de la République qui avait signé le 7 Juillet 2010 un décret qui dérogeait à la loi de 1984 fixant à 69 ans la limite d’âge dans la fonction publique, ce qui avait suscité un boycottage des élus de gauche. Mais très vite, tous se retrouvaient, grâce à son esprit consensuel, pour lancer la mécanique et ne pas perdre de temps, montrant qu’il était l’homme adéquate pour faire avancer tout le monde : « Beaucoup pensaient qu’on n’arriverait pas. On est pile dans les clous… » aimait il rappeler jusqu’à aujourd’hui. Et la présentation des résultats de la consultation destinée à désigner l’architecte conseil – Jacques Ferrier – qui coordonnera la conception des 72 Gares de Grand Paris en est une nouvelle preuve, avec les premières consultations de marchés de maîtrise d’œuvre qui seront lancé sur la ligne rouge (Pont De Sévres- Le Bouyrget via Noisy Champ). Mais du côté de Cécile Duflot, son sort parait scellé. Comme ce fut le cas pour le préfet de police de Paris, Michel Gaudin….et bientôt le préfet de Région. Mais là, peut être le ministre de l’intérieur aura le souci de respecter l’âge de sa retraite…dans 3 à 6 mois.
La ministre du Grand Paris a d’ailleurs annoncée que d’ici le 5 Juillet prochain, date du prochain conseil de surveillance de la SGP qui précisera le déroulement des enquêtes publiques afin d’associer pleinement les citoyens, elle recevra l’ensemble des présidents des conseils généraux, le Président du Conseil Régional, le Maire de Paris, les représentants de Paris Métropole « pour entendre les conditions qu’ils voient à la meilleure réussite du projet ». Le gouvernement, défendra, trois exigences : « Tout d’abord une exigence de priorité. Tout ne pourra pas se faire tout de suite, ni en même temps. Chacun le sait. Face aux contraintes budgétaires, si nous voulons passer aux actes, il nous faudra fixer des échéances. Ensuite, une exigence de proximité. A chaque fois que nous identifierions des priorités, celles-ci devront se justifier par le souci de répondre à l’urgence, au quotidien et aux besoins des habitants. Cela fait trop longtemps que l’Ile de France n’a pas vu la qualité de ses transports améliorée. Enfin, une exigence d’efficacité. Aucune contrainte administrative, aucun prétexte d’organisation ne doit contrarier notre obligation de résultat…L’heure n’est pas au big-bang institutionnel. La responsabilité est aujourd’hui celle des opérateurs et de la puissance publique qui ne doivent plus chercher des excuses mais apporter des solutions »
Jean Paul Huchon, est allé beaucoup plus loin que la Ministre jeudi devant les conseillers régionaux, en matière de gouvernance : « Nous avons passé les trois dernières années à réparer les effets pervers de la loi sur le Grand Paris, à négocier par exemple un protocole entre le STIF et la SGP qui en limite les dérives. Il va falloir aller plus loin : Nous ne pourrons fonctionner éternellement avec deux autorités organisatrices en Ile de France » a-t-il expliqué en se faisant même plus précis : « Le STIF et la SGP travaillent bien ensemble avec quelques divergences. En 2025/30, à la fin des fins, l’ensemble du réseau sera remis au STIF. Il faut bien alors qu’il participe à la définition des opérations ». Tout le monde a compris depuis la victoire de la gauche aux Présidentielles et aux législatives que le président du STIF poursuit un seul objectif : Avaler la SGP. Mais cela n’est pas aussi simple qu’il n’en parait, suirtout au niveau technique. En attendant, il va se servir dans la caisse, en parlant, à propos des financements de son plan de Mobilisation et de modernisation du RER, de piocher dans ses 400 M€ de crédits non utilisés - 11 M€ seulement en 2012 - et accumulés par la SGP pour les acquisitions foncières. « La Commission d’enquête parlementaire aurait validé cette démarche » à l’entendre. Mais il souhaite être plus ambitieux, avec une majorité de gauche au Parlement, en « imaginant mutualiser davantage les ressources disponibles. C’est absolument essentiel si nous souhaitons tenir le rythme de la modernisation du RER ou engager des programmes de renouvellement adoptés par le STIF comme c’est le cas pour le RER A (630 M€ d’investissement en infrastructure et 300 M€ en matériel roulant) ». D’où l’utilité de se débarasser des obstacles possibles comme le président actuel du Conseil de Surveillance.