INTERVIEW D’AURELIE MARCHAND ET FRANCOIS BOUYER
« Le Modem ne fait pas la danse du ventre, ni au niveau national, ni au niveau local »
Vanves Au Quotidien a rencontré 2 des 3 leaders modem sur Vanves : Aurélie Marchand, présidente de la section Modem de Vanves, consultante et chef d’entreprise, habite Vanves depuis 10 ans où elle a installée un pôle économique solidaire à Vanves (La Cigale ), lorsque Guy Janvier était maire. François Bouyer, Vice Président, professeur d’histoire-géographie agrégé au lycée Léonard de Vinci à Levallois, vanvéen depuis 2 ans, ancien militant de l’UDF dans le XVIIIéme arrondissement qui trouve passionnant de vivre dans cet ancien fief de Nicolas Sarkozy. Ils indiquent où en est le Modem à Vanves alors qu’ils organisent ce soir à 20H30 une réunion intersection (Vanves-Issy) sur la Tour Triangle
Vanves au Quotidien – Pourquoi une réunion intersection sur la tour Triangle ?
Alors qu’elle n’est pas sur notre territoire, il était important d’en parler parce que l’on ne sait pas comment elle va se positionner en terme urbanistique, de développement durable et de répercussions locaux, puisque nous avons déjà le parc des expositions avec ses nuisances de circulation et de stationnement sur notre commune. Nous organisons cette réunion avec la section d’Issy les Moulineaux qui se pose les mêmes questions de nous. Nous avons invité aussi nos amis du XVéme arrondissement à venir en discuter avec nous. Travailler ensemble était plus intelligent que travailler seul chacune de son côté et cela se justifie pleinement car il faut créer une synergie au niveau de nos mouvements politique alors que l’on parle de Grand Paris, d’intercommunalité.
VAQ – Quelle est votre position sur cette tour ?
Nous n’avons pas pris de position pour ou contre. Il n’y a pas eu d’enquête publique. Nous ne disposons comme éléments d’informations, que de photos. Nous essayons de construire un discours commun à partir d’opinions et d’idées qui ne sont pas forcément en accord ou commune au départ. Le sujet nous a semblé opportun, car il y a des enjeux économiques, urbanistiques, environnementaux, 3 piliers du développement durable, politiques puisqu’il y a des forces politiques en présences, et locaux avec des répercussions sur Vanves : Est-ce que l’on va avoir des habitations supplémentaires, puisqu’il n’est pas prévu de logements dans cette tour. Et nous tenons à ce qu’il y ait débat afin d’éviter de voir tomber cette tour sur nos têtes sans rien à dire, à être vigilant sur l’information des populations concernées et leur consultation
VAQ – Comment s’est organisée la section vanvéenne du Modem depuis les municipales ?
Des élections internes se sont déroulées le 28 novembre dernier et ont aboutie à une présidence collégiale à trois : Aurélie Marchand, chef de file (et ex-n°2 sur la liste Vanves Démocrate aux municipales), François Bouyer et Evelyne Germond. Son bureau est en train de se constituer avec un secrétaire de section, et surtout la volonté de travailler dans la collegialité maximum puisque nous allons mettre en place des commissions (urbanisme, économie-sociale) pour suivre l’ensemble des affaires locales, intercommunales et départementales car de prochaines échéances électorales se dessinent (Elections européennes et cantonales).
VAQ – Quels dossiers avez-vous envie de vous saisir plus particulièrement ?
Toute la re-dynamisation du commerce locale qui nous interroge beaucoup, les impacts de la crise sur les vanvéens, l’intercommunalité sur laquelle nous nous interrogeons
VAQ – Comment faîtes-vous la fusion entre les nouveaux militants et les ex-UDF restés fidéles à F.Bayrou ?
Il y a peu d’anciens UDF dans la section de Vanves ! Nous sommes surtout tous dans la même dynamique. Et c’est la chance de notre section, d’être dans une dynamique de construction, en étant tous dans le même train de l’économie sociale, de l’humanisme et cette construction que souhaite François Bayrou. Nous sommes tous derrière lui avec une volonté de construire quelque chose, de changer le logiciel. Ainsi, il n’y a pas de querelles, d’anciens et de modernes au sein de notre section. Et la campagne municipale nous a tous fédéré, car nous nous sommes battus pour un programme construit en commun.
VAQ – Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’accord au second tour ?
Nous sommes libre et indépendant. C’est notre signature, et nous le resterons. Nous étions 36 à être d’accord pour ne pas fusionner, et c’est une décision que nous avions prise dés le départ de la campagne. Nous voulions afficher une nouvelle voie, un nouveau parti politique au sein de Vanves, car nous avions déjà des forces en présence avec le PS, les Verts, l’UMP et Le NC. Nous pensions qu’il y avait des choses très bien d’un côté comme de l’autre, mais nous voulions pouvoir construire notre propre discours, notre propre identité. Et nous étions un peu jeune pour construire cette identité dans une opposition ou une majorité. Il faut commencer par être visible nous même avant d’être reconnu en tant que Modem, à part entière et non immédiatement assimilé à l’une des deux forces politiques. C’est la même problèmatique au niveau national. Nous avons une équipe au niveau local très soudée sur un projet et pour qu’il soit visible, il faut qu’on nous identifie dans la ville de Vanves en tant que Modem.
VAQ – Qui sont les véritables héritiers de l’UDF, les centristes du NC ?
Mais on ne peut pas être centriste quand on est inféodé à l’UMP. L’UMP est un parti beaucoup plus à droite que ne l’était l’ancien RPR, même si un certain nombre d’UDF y sont allés, notamment les libéraux, parce qu’il faut dire que l’UDF c’était les chrétiens démocrates, des libéraux, des centristes. Les choses sont devenus plus claires, car ceux qui gravitent autour de l’UMP ne correspondent pas aux valeurs traditionnelles du centre, car ils se sont inféodés à des forces beaucoup plus conservatrices. Les UDF qui sont allés au NC sont des conservateurs, en particulier ceux qui ont cherché à garantir leur poste en s’alliant avec l’UMP pour le garder. Il y a ceux qui ont choisi leur poste et ceux qui défendent leurs idées. Et c’est une des raisons pour lesquelles nous n’avons pas fait alliance, ni avec la droite, ni avec la gauche.
VAQ – Faites-vous vraiment la danse du ventre devant le PS ?
Mais on ne pose cette question qu’au Modem ! Quand on voit ce qui se passe au PS, on se demande qui fait la danse du ventre ? A l’UMP personne ne bouge, tout le monde ayant le doigt sur la couture du pantalon derrière monsieur Sarkozy. Entre les deux, finalement il y a le modem qui essaie de défendre sa ligne. Pourquoi pose t-on cette question qu’au Modem ? Mais pas à la gauche, à la droite ?
Et on ne fait pas la danse du ventre au niveau local. On nous a invité à danser de part et d’autre. Ce n’est pas désagréable ! Nous n’avons inscrit personne sur le carnet de bal pour l’instant. Et la question a été posée pour les prochaines cantonales. Il y aura bien un candidat Modem, libre et indépendant. Et il n’y aura pas un suppléant Modem d’un candidat ou de l’autre. A moins qu’on nous change les régles du jeu d’ici là.
Quand on a un projet politique et des gens pour le défendre, pourquoi s’allier ? La légitimité du Modem est de s’assumer en tant que Modem. La question des alliances doit venir après, comme pour tous les autres partis.
VAQ – Quels objectifs vous êtes-vous fixé à Vanves en 2009 ?
Nous allons beaucoup travailler sur les Européennes, faire inscrire les non inscrits qui sont européens et faire voter surtout. Nous sommes le seul parti pour lequel l’Europe ne pose aucun problème, et notre ligne est plutôt claire. Et nous allons beaucoup nous investir sur les européennes dés le début de l’année, avec des cafés démocrates sur les problématiques européennes. Nous allons préparer les prochaines échéances, en étant vigilant sur ce qui se passe au niveau de la ville et de son développement économique, et faire un travail de section classique comme tout parti politique pour être plus présent et plus visible.