LA PLACE DU VAL CHANGE DE FIGURE
Les arbres de la place du VAL (de Lattre de Tassigny) seront remplacés dés cette semaine par des tilleuls. Dés aujourd’hui, et jusqu’à la fin de la semaine, le chantier d’abattage de ses deux arbres devrait animer cette place qui ressemble énormément à celle d’un petit village… de provence, comme le pensent certains vanvéens qui prennent un verre ou un café sur la terrasse du Relais de Vanvres, durant les beaux jours, à l’ombre de ses platanes. D’ailleurs son patron a exposé des tableaux et des photos dans son café de cette place - qu’il apprécie beaucoup - au fil des années, dont une montre bien que les branches des 4 platanes, abondamment fleuries, à l’époque, touchaient presque les immeubles. C’est un événement pour les quelques habitants et commerçants de cette place, avec sûremment le plus petit salon de coiffure de France, sa boulangerie dont les senteurs de la fabrication des baguettes envahissent la place, son restaurant chinois où fut tournée une scéne de la série TV « Julie Lescaut », son pavillon où a été planté un palmier… et surtout sa fontaine … avec son banc qui a ses habitués : Le Shériff du quartier, et un aîné qui s’y installe les beaux jours pour profiter du soleil et voir du monde. Mais voilà, après l’incident survenu lors d’un orage cet été lorsqu’une branche est tombé, les services techniques ont conclu à la nécessité de les abattre : « L’étude phytosanitaire a conclu à un abattage. Ils seront remplacés bien sûr…par de plus petits arbres » a indiqué le maire lors d’un Conseil Municipal en donnant le montant de l’opération : 5000 € (1795 € pour l’abattage, 3117 pour le creusement de la fosse et la plantation de tilleuls. La physionomie de cette place devrait en être tout changée et sûrement améliorée.
Cette place a toute une histoire qui remonte très loin dans le temps et que ce Blog « Vanvesauquotidie, » rappelle à cette occasion : L’abreuvoir qui bordait un temps le rû qui descendait de Clamart, a peut être donné naissance à cette place rectangulaire, depuis des temps immémoriaux : « Elle est dèjà signalée sous cette forme dans l’Atlas Matis au début du XVIIIéme siécle, mais elle est certainement bien plus ancienne » indiquait un historien de Vanves en faisant remarquer « qu’elle était la plus grande place du village jusqu’au milieu du XIXéme siécle ». Avec sa fontaine datant du 1er Empire, qui a changée de place au moins une fois, ses platanes, et ses maisons basses, elle demeure un des rares vestiges provinciaux de Vanves. A la différence de sa voisine, la place d’Armes, située entre l’église Saint Remy et la maison qui, sous la Révolution, fut la première mairie de Vanves (entre l’église, lemarchand de journaux, le primeur et la Société Générale), elle ne semble pas avoir jouée un grand rôle. Elle a traversée les siécles discrétement.
« Pourtant, elle s’est trouvée toujours près du pouvoir, puisqu’elle bordait le manoir des seigneurs vanvéens qui s’étendaient sur une partie de la rue d’Issy et bien au-delà du lycée Michelet. Le nouveau Château, une fois construit par Jules Hardouin-Mansart, le site a été inclus dans ses dépendances. Le Prince de Condé a même fait construire un aqueduc souterrain pour y faire passer le rû. Après la tourmente révolutionnaire, le lycée Michelet ayant pris la place de la noble demeure, a installée une ferme, avec basses-cours, selliers et remises, abreuvoir à chevaux. Le tout a disparu vers 1858 lorsque le marché de Vanves est venu s’installer deux fois par semaine. Et elle a retrouvée sa tranquillité lorsque la mairie a construit un marché couvert dans le style Baltard alors à la mode, le long de l’avenue A/Fratacci. Après la guerre mondiale, elle a été baptisée du nom d’un prestigieux combattant (Marcéhal de Lattre de Tassigny) qui a mené les armées de la libération de la Provence au Rhin, puis au Danube. Plus récemment, elle a fait l’objet de fouilles archéologiques qui mit à jour les restes de thermes gallo-riomaines et d’ateliers du Bas Empire à l’occasion de la construction de l’immeuble où s’est installé l’agence des Banques Populaires, et d’un réaménagement qui a posé les termes d’un débat sur la réalisation d’une place piétonne qui est toujours d’actualité pour certains de ses riverains.