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patrick ollier président de la mgp

  • METROPOLE DU GRAND PARIS : Avec la réelection de Patrick Ollier, le maire de Vanves a assisté à un véritable psychodrame à la Marseillaise.

    Finalement, Patrick Ollier se succède à lui-même après un véritable psychodrame où les parisiens ont été meilleurs que les marseillais. Lors d’une primaire organisée mardi dernier au sein du groupe LR de 102 élus, une majorité avait décidé d’écarter ce vieux gaulliste de 75 ans au profit d’un jeune ex-LR (Libres) de 36 ans, fidéle de Valérie Pécresse, présidente de la Région. Patrick Ollier n’avait pas vu le coup venir de ce challenger qui l’a emporté par 54 voix contre 44, après avoir travaillé au corps chacun des élus durant ces derniers jours.

    Du coup, hier au palais des Congrés lors d’une séance du Conseil Métropolitain, présidée par le doyan, André Santini, comme il fallait s’y attendre, Vincent Jeanbrun  (LR) s’est retrouvé avec 3 candidats contre lui, au 1er tour : Il  a recueilli 79 voix, contre 73 pour Philippe Laurent (UDI) maire de Sceaux (92)  26 pour Patrice Leclerc (FG/PC) maire de Gennevilliers (92) et  16 pour Daniel Guiraud (PS) maire des Lilas. Patrick Ollier, qui avait annoncé avant le vote qu’il n’était pas candidat, a malgré tout obtenu 9 voix. 

    Emmanuel Grégoire (PS), 1er Maire adjoint de Paris a alors, demandé une suspension de séance suite aux résultats du premier tour, pour «échanger avec les différents groupes». Avant le deuxième tour, le candidat Vincent Jeanbrun (LR) a pris la parole pour maintenir sa candidature et «s’indigner des petits arrangements qui se préparent».. Les autres candidats ont pris la parole à leur tour : Daniel Guiraud a appelé à voter «massivement» pour Philippe Laurent (LR),  Patrice Leclerc (FG/PC) se désistait également pour Philippe Laurent (UDI) pour «une gestion partagée de la métropole». Face à cette situation, Vincent Jeanbrun (LR) demandait une nouvelle suspension de séance, d’une dizaine de minutes. Elle a été suivie d’une autre demandé par Eric Cesari président du groupe LR.  

    Au retour de tractations visiblement compliquées, Vincent Jeanbrun (LR) a finalement pris la parole et a annoncé «retirer sa candidature». Avant de quitter la salle, il a déclaré que «certains font honte à la démocratie». Face aux divisions, Eric Cesari, président du groupe LR  a annoncé la candidature de Patrick Ollier «pour une candidature de «rassemblement». Le président sortant a annoncé se présenter à l’unique condition que les candidats se retirent. Ce qui a été le cas de Patrice Leclerc, Philippe Laurent  «par souci d’apaisement» et Daniel Guiraud parce que «nous avons beaucoup de défis à relever ensemble». Le second tour n’était plus qu’une formalité pour un président sortant ressuscité : Patrick Ollier obtenait 133 et déclarait : «La MGP a gagné !»

    Beaucoup d’observateurs se sont interrogés : «Pourquoi se déchirer pour renouveler le mandat de celui qui a porté la métropole sur les fonts baptismaux ?» Tout simplement parce que deux conceptions de la métropole qui s’affrontaient, dépassaient les clivages  politique : Une gouvernance partagée et la défense d’une construction progressive de la Métropole d’un côté, avec Ollier, la suppression de la métropole considérée comme un échelon «inutile et coûteux», avec Jeanbrun . Avec derrière, deux femmes prêt à en découdre malgré les apparences : Anne Hidalgo, maire de Paris, 1ére vice-présidente de la MGP qu’elle défend avec des élus parisiens comme Geoffroy Boulard (LR) maire du 17e arrondissement, de l’autre Valérie Pécresse président de la Région qui vise à sa suppression avec ses lieutenants de son mouvement Libres, Vincent Jeanbrun mais aussi Jean Didier Berger maire de Clamart, partie à la reconquête des départements franciliens pour mieux encercler et isoler une capitale socialiste. Echec et Mat pour Pécresse.

  • CE QUE L’ON NE VOUS PAS DIT A VANVES SUR LA METROPOLE DU GRAND PARIS : 4) Une concurrence inévitable

    Il n‘a échappé à personne que les risques de chevauchement de certaines compétences entre la MGP et la Région Ile de France risque de compliquer la tâche.

    Ainsi pour le développement économique et culturel, la région a compétence pour promouvoir le développement économique,  social, culturel et scientifique de la région et la MGP est compétente en matière de développement et d’aménagement économique, social et culturel (zones d’activités industrielles, actions de développement économique d’intérêts métropolitains, développement de grands équipements culturels et sportifs de dimension internationales ou nationale, participation à la préparation des candidatures aux grands événements internationaux) : « La MGP doit jouer un rôle fondamental pour exister sur la scène internationale et pour créer les conditions d’attractivité, d‘investissement et de d’emploi pour ses 7 millions d’habitants » explique Patrick Ollier, président de la MGP. « Nous sommes en compétition avec des villes commes Londres, New York… Si nous sommes attractifs à l’échelle internationale, notamment sur le plan économique, nous pourrons porter les programmes pour lisser les disparités entre Est et Ouest, Nord et Sud » réplique Anne Hidalgo.

    «Ainsi la MGP, en  prenant des compétences, cadre de vie et développement économique en 2016, habitat et logement en 2017, rend la situation actuelle un peu complexe et difficile à gérer. Ses lois MAPTAM et NOTRe (qui ont créé la MGP)   ne sont pas bien faites, totalement illisibles dans certaines parties, avec des compétences partagées qui ne sont pas clairement définies - le développement économique en est l’exemple – entre la MGP et la Région qui ne doit renoncer à rien de ce qui est dans la nature de sa raison d’être ! »  réagit Didier Bariani, Vice Président de la Région chargé du Grand Paris qui dés son installation n’a pas manqué de déclarer : « Cette institution est incompréhensible et  coûteuse. Elle va complexifier les choses et « les chattes n’y retrouveraient pas ses petits». On est les champions du monde des strates administratives – il n’y en jamais que 5 – et cela durera moins longtemps que l’évangile car la Région a vocation à être maître d’œuvre dans son espace naturel, c'est-à-dire les 12 000 km2 qui constitue son territoire administratif. Et que l’on ne peut pas en rester là sur le plan de l’organisation de la loi MAPTAM et NOTRe, c'est-à-dire plus simple, moins coûteux, plus court et plus direct ! »

    Ce qui lui a valu cette réaction d’un Patrick Ollier outré : « Ce qui se passe avec monsieur Bariani, ne m’intéresse pas ! ». Pour lui « les compétences ne sont pas les mêmes. Nous ne sommes pas une assemblée politique, mais une intercommunalité  et nous allons mettre en place des projets en travaillant en synergie. La Région est une collectivité majeure auprès de laquelle la métropole doit trouver sa place dans la complémentarité au niveau des compétences et dans le cadre d’un partenariat » ajoute t-il. « Je  fais confiance à Valérie Pécresse qui est une femme intelligente, pour sortir de ce clivage stérile qui ne donnera aucune perspective à personne » tacle Anne Hidalgo.       

    A SUIVRE MAIS PLUS TARD

  • CE QUE L’ON NE VOUS PAS DIT A VANVES SUR LA METROPOLE DU GRAND PARIS :: 3) Un périmétre métropolitain en question

    Dés son intronisation le 18 Décembre 2015, Valérie Pécressse avait déclaré qu’il était temps d’abandonner ce projet de métropole. « Une fois les élections présidentielles et législatives de 2017 passées, je pense qu’il faudra penser à modifier la loi » reconnaissait Patrick Ollier le 22 Janvier dernier  (sur la photo devant A.Santini) après son élection à la tête de la MGP. « Manuel Valls n’émet pas d’opposition de principe à une modification des statuts de la métropole pour qu’elle s’imbrique mieux avec la Région. Il n’est pas opposé à un changement de l’architecture de la métropole » indique un conseiller régional bien introduit à Matignon.

    « Nous avions pensé depuis plusieurs années à  une métropole dont les initiatives émaneraient de la base, c’est à dire des maires et remonteraient vers le haut. Finalement, c’est l’inverse qui a été acté. Or la MGP n’est pas faite pour se substituer aux maires » constate P.Ollier qui ajoute que « nous avions proposé de pérenniser les territoires en tant qu’intercommunalié (et non EPT) et de les alimenter en fiscalité directe. Or à partir de 2020, c’est la métropole qui centralisera progressivement la fiscalité des entreprises ».

    Mais la grande question est surtout celle de son périmètre qui est à revoir, car il exclut des pôles actuellement comme le Plateau de Saclay, l’aéroport de Roissy. Ainsi pour Valérie Pécresse, le Grand Paris, c’est la région  car 5 millions de franciliens sont dans le champ du Grand Paris alors qu’ils vivent à l’extérieur de la MGP : « La  bonne dimension  c’est bien l’Ile de France telle qu’elle est. Le périmètre de 12 000 km2 est indispensable, fiable et conséquent à l’échelon européen » selon Didier Bartiani, vice président chargé du Grand Paris. « L’idéal aurait été de constituer une grande région parisienne incluant l’ensemble des départements limitrophes sous influance parisiene (Oise, Eure-et-Loir, Loiret, des parties de l’Aisne, l’Eure et l’Yonne), avec,  en son cœur une MGP, correspondant à la partie urbanisée dense de l’agglomération  mais plus étendue que celle de la MGP actuelle, c’est à dure grosso modo l’unité urbaine définie par l’INSEE dont les problématiques communes nécessitent une gestion spécifique » indique un spécialiste. « En refusant d’étendre le périmètre de la Région Ile de France,  contrairement à ce qui a pu se faire dans la majorité des autres régions françaises, le gouvernement Manue Valls a pris le risque d’une concurrence avec la MGP ».

    Demain : Une concurrence inévitable