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  • AUX PORTES DE VANVES, AVANT LE PERIPH ET WOODEUM, C’ETAIENT LES FORTIFS !

    Les projets aux portes Brancion (Woodeum) et de Vanves (Porte de Malakoff) devraient rappeler quelques lointains souvenirs du temps où il n’y avait pas de boulevard périphérique, mais un now man land dénommé « les fortifs », occupé alors par les classes populaires de Paris et de la proche banlieue dont les chiffonniers que l’on surnommait les biffins. Leurs souvenirs est encore vivace à Saint Ouen, Montreuil et bien sûr à Vanves/Malakoff. Une zone entre Paris et ses communes de banlieue qui défrayait souvent la chronique, les services hygiéne et salubrité tant de la ville de Paris que de ses villes riveraines étaient alertés, avec ses maisons construites parfois de bric et de broc, entouré par de petits jardinets sur lequel revient le Blog en parlant tout d’abord de cette zone, source d’inspiration des chansons d’Edith Piaf comme des romans d’Emile Zola, ensuite de ces biffins qui ont autant marqué Vanves que ses blanchisseurs

    Avant le Périph, c’était les fortifs, le roi Louis Philippe et son ministre Adolphe Tiers ayant souhaité protéger Paris des éventuelles attaques d’armées étrangéres, décidérent de faire construire une enceinte fortifiée de plus de 30 km autour de Paris. Bâti entre 1841 et 1844, cet édifice recouvrait à peu prés les actuels boulevards des maréchaux. Afin de dégager la vue des défenseurs, hameaux et bois avant le mur d’enceinte, avaient été rasés et toute construction y était interdite. Ainsi un immense terrain vague de 250 m fut dégagé, dénommé « zone non aedificandi » (non constructible) – où fut aménagé le Bd Périphérique à partir des années 60 – où s’installèrent progressivement des ouvriers parisiens chassés par la spéculation immobilière et les grands travaux d’Haussmann, des paysans repoussés par l’exode rural, chiffonniers, gitants.. Ils y ont construits maisonnettes et abri de fortunes

    Comme ses fortifications se révélérent inutiles face à l’occupation de Paris par les troupes prussiennes en 1871, son rôle militaire fut abandonné et son démantélement envisagé dés 1882. Mais son peuplement continua sans discontinuer – on y dénombrait 30 000 habitants au début du XXéme siécle- alimenté par la crise du logement pendant la première guerre mondiale. Les maisonnettes faîtes de planches, carreaux de plâtres et papier goudronné alternaient de coquets pavillons, sans électricité, ni eau courante, avec des potagers, traversés par des sentiers en terre. Elle devint même un espace de détente où des parisiens venaient s’y promener, pique-niquer, profiter des guingettes. Dans l’imaginaire collectif, cette zone était devenue un espace de loisirs sans contrainte, et un no man’s land inquiétant, refuge des apaches (mauvais garçons) et des prostitués.

    Evidemment, les pouvoirs publics réagirent, avec plusieurs vagues d’expropriations, notamment avec la destruction des fortifs entre 1919 et 1929,  Paris annexant par trois décrets en 1925, 1929 et 1930 les terrains de la zone aux communes limitrophes, pour aménager des terrains de sports et autres équipements, et faisant construit à l’emplacement des fortifs, les HBM des boulevards des Maréchaux. D’ailleurs  le maire de Vanves,  F.Pic s’était inquiété des conséquences de cette urbanisation, ce qui a sûrement pesé dans sa décision de créer le parc municipal qui porte son nom. Et des chiffonniers migrèrent vers le Clos Motholon mais côté Malakoff, pour constituer un quartier dit des « chiffonniers ». En 1943, une nouvelle vague d’expulsion a suivi les études liées au projet de boulevard périphérique, quelques habitations subsistant en bordure de la zone en bordure au début des années 50, devenue un terrain vague, terrain de jeux pour les enfants de Vanves et de Malakoff… jusqu’en 1958 lorsque le premier du Périph commença à être construit entre les ports de Versailles et d’Orléans.

    A Suivre : les biffins