Les vanvéens ont voté puisque comme ont pu le constater les présidents des 19 bureaux de votes : 10 829 sur 17 962 inscrits sur les listes électorales soit 60,28% de participation (+ 9% par rapport à 2014 où Vanves avait voté à 51% comme ce dimanche 26 Mai en France ). Il est vrai que la mairie avait prévu un service automobile pour accompagner les seniors au bureau de vote. Mais les vanvéens sont venus par vague, en fin de matinée et en fin d’après midi, avec toujours des électeurs plus clairsemés dans les périodes calmes du déjeuner et de la sieste.
Vanves comme dans les Hauts de Seine et le Grand Paris, a résisté face au Rassemblement National : la République a remporté ces élections tant à Vanves (30,23%) que dans les Hauts de Seine (33,57%) avec des scores importants à Boulogne (40,86%), Courbevoie (35,94%), Antony (33,5%). «C’est la confirmation que les électeurs des Hauts-de-Seine sont pro-européens et adhèrent projet d’Emmanuel Macron» soulignait le secrétaire d’Etat (LREM) Gabriel Attal dans le Parisien (sur la photo avec sa collégue Sophie Cluzel dans le bureau de vote de l'école maternelle Lemel). «C’est aussi un énorme désaveu pour un certain nombre de maires du département qui soutenaient les listes LR mais aussi UDI» ajoutait il. A Issy-les-Moulineaux, justement, la liste de la majorité présidentielle totalisait 34,29 % des suffrages, contre 10,46 % pour celle de François-Xavier Bellamy (LR) et 4,2% pour celle de Jean Christophe Lagarde (UDI) qui a fait 3,7% à Vanves. Les centristes faisaient grise mine dimanche soir à l’hôtel de ville de Vanves alors que les marcheurs jubilaient autour de Florence Provendier député avec Jean Cyril Le Goff, Guy Janvier, Jullien Segura etc…
«C’est une extrêmement lourde défaite» estimait Philippe Juvin président de la fédération LR 92 dans le Parisien. «J’ai le sentiment d’un énorme gâchis. Nous avions deux ans pour tout reconstruire et finalement c’est une véritable démolition. Il y a une très grande responsabilité de la direction du parti » ajoutait il après avoir tweeté dans la soirée de dimanche : «Depuis 2 ans @laurentwauquiez et d’autres répètent en boucle que la droite doit se reconstruire. Ils ont raison. Mais ce soir leur reconstruction a des airs de démolition. Pour reconstruire, nous devons ns rassembler. Et faire revenir ceux, trop nombreux, qui nous ont quittés».
«Nous sommes naturellement déçus par ce résultat, même s’il est à deux fois supérieur à celui que les sondages ont matraqués pendant des semaines dissuadant sans doute une partie de nos électeurs de voter pour nous. Nous avons porté les valeurs de l’Europe, fait campagne sur un vrai projet européen, mais nous sommes victimes du piége qui a été tendu aux Français du soi-disant référendum entre M.Macron et Mme Le Pen. Ce piége a fonctionné et il s’est renfemé sur M. Macron qui en sort affaibli. Nous le regrettons car c’est la France qui en est affaiblie, d’autant que nous sommes le seul pays d’Europe occidentale où la vague de l’extrême droite a été endigué» tweetait Jean Christophe Lagarde (UDI) dimanche soir . «La campagne portait en elle les germes de cette défaite : nous n’avons jamais aussi peu parlé d’Europe que durant celle-ci.Toutefois, l’espoir peut être de mise. Les forces politiques françaises se disant pro-européennes rassemblent environ 47% des suffrages exprimés alors que les opposants à l’UE atteignent les 38%. Malgré les divisions, les Françaises et les Français ont manifesté leur attachement au projet européen. La vision qu’ils en ont est plurielle. C’est la loi de la démocratie» optimisait Bernard Gauducheau (UDI) sur Facebook.
Finalement, la grande surprise est le score des écologistes : 13% en France, 15,88% en Ile de France, 15,67% dans les Hauts de Seine, 19,54% à Vanves. Ainsi la mobilisation de la jeunesse depuis plusieurs mois avec ces manifestations, certaines décisions du gouvernement, la démission de Nicolas Hulot, l’enjeu environnemental qui était pointée par la quasi-totalité des formations, a profité à ceux qui paraissent incarner le mieux l’écologie politique dans ce pays et sur le terrain. «Alors qu’en Février/Mars 2018, les intentions de voter étaient à 2 ou 3% pour EELV, ils ont fait 13% en France. C’est un signal important adressé au président de la République et au gouvernement, mais aussi au plan local comme dans les Hauts de Seine où ces thématiques ont été un peu trop négligé depuis plusieurs décennies» réagissait un observateur averti de la vie politique écologistes.
Et Vanves n’a pas échappé à la vague avec sa lente densification en cours et surtout l’absence d’une véritable politique pour « re-naturer la ville ». Mais comme l’expliquait toujours cet observateur averti «les résultats d’une élection européenne ne peuvent être calqué ou projeté sur un territoire municipal. Mais on a noté une mobilisation assez exceptionnelle pour cette élection européenne, peut être dû au retour à une circonscription unique, donc à un mode de scrutin plus juste dans la détermination des siéges et qui est le seul qui permette de nationaliser le débat européen»